Isabelle Adjani chez Virginie Despentes

Posté par vincy, le 21 juillet 2018

Isabelle Adjani, lectrice à Avignon et star du prochain film de Romain Gavras, Le monde est à toi (sortie mi-août) livre un entretien fleuve à l'hebdomadaire Les inrocks. Elle y confie qu'elle tournera l'an prochain un film réalisé par Virginie Despentes, auteur de la trologie Vernon Subutex, du roman primé par le Renaudot Apocalypse bébé, membre de l'Académie Goncourt, et réalisatrice (Baise-moi, Bye Bye Blondie, d'après ses propres romans).

L'actrice quatre fois césarisée explique: "Je vais l'an prochain tourner un film de Virginie Despentes explorant à nouveau le lien de souffrance entre une mère et son fils, (...) avec un scénario écrit par Virginie Despentes et Santiago Amigorena. C'est un projet sur un moment de la vie de Maurice Utrillo et de sa mère, la peintre Suzanne Valadon. Cette femme a mis son fils, déjà alcoolique à 14 ans, à la peinture et elle s'est battue pour qu'il survive à ce qui était le sens de sa vie, à savoir le goût de la chute. Elle a été capable d'un très grand abandon dans l'amour de son fils, sans s'abandonner elle-même, mais elle semble, malgré elle, l'avoir aliéné à cette protection qu'un enfant attend de ses parents pour la vie entière."

Deneuve, Dolan, Vallée et un film avec Maïwenn

Dans l'entretien, elle évoque aussi Catherine Deneuve: "J'ai été fascinée, longtemps, par le visage marmoréen de Catherine Deneuve. A mes yeux de jeune fille, elle était une pharaonne blonde, avec cette sorte de perfection stable, inamovible, le chic absolu." Elle partage son amour pour Xavier Dolan ("Toutes les actrices l'adorent, rêvent de tourner avec lui, c'est un peu soûlant, tout ce monde qui fait la queue. Ça n'empêche pas d'être fan"). Elle ne cache pas son admiration pour un compatriote de Dolan, Jean-Marc Vallée avec qui elle aimerait "beaucoup tourner".

Outre son projet avec Despentes, son actualité théâtrale (lectures de la correspondance entre Camus et Casarès, Opening Night de Cyril Teste), elle révèle qu'elle sera aussi dans le prochain film de Yamina Benguigui (Inch'Allah dimanche), avec Rachida Brakni et Maïwenn. Les trois comédiennes seront trois sœurs qui se retrouvent à la mort de leur père.

Les mouvements du bassin de Cantona et HPG

Posté par MpM, le 3 octobre 2010

Eric Cantonna, ancien footballeur devenu comédien (Le deuxième souffle, Looking for Eric), sera à l'affiche de deuxième long métrage d'Hervé-Pierre Gustave dit HPG, ancien acteur du cinéma X reconverti en réalisateur de films d'art et d'essai (On ne devrait pas exister).

Le tournage du film, intitulé Les mouvements du bassin, commence cette semaine à Nantes, et réunit également Rachida Brakni, Joana Preiss et Jérôme Le Banner.

Il raconte l'histoire de deux personnages dont les trajectoires se croisent brusquement : Thierry, "un célibataire adepte des sports de combat quelque peu borderline" (HPG) et Marion "une jeune femme prête à tout pour avoir un enfant" (Rachida Brakni).

Dernière Ligne droite pour Régis Wargnier

Posté par vincy, le 7 août 2010

regis wargnier la ligne droiteLe 17 juillet, le réalisateur Régis Wargnier a achevé le tournage de 40 jours de son prochain film, La ligne droite, qui sortira en mars 2011 et pourrait être sélectionné au Festival de Berlin quelques semaines avant. Il a profité de la réunion d'athlétisme de Paris/Saint-Denis en juillet et de la piste du Stade de France pour tourner la scène finale.

Quelques minutes avant la première course officielle du Meeting Areva (le 16 juillet), le réalisateur, grand passionné d'athlétisme, a dirigé ses acteurs lors du 400 mètres. Le film raconte l'histoire d’un coureur devenu non voyant et de son guide, ancienne championne sortie de prison.

Pour réussir cette scène, tournée en une seule prise, en direct et en public, les acteurs Cyril Descours (Complices, Une petite zone de turbulences et ceinture noire de karaté) et Rachida Brakni (Chaos, Neuilly sa mère!) ont suivi une préparation spécifique à l’INSEP (Institut National du Sport et de l’Education Physique) avec 29 séances entre mars et juillet. Brakni (César du meilleur espoir, Molière de la révélation théâtrale, égérie L'Oréal), par ailleurs compagne d'Eric Cantona, était une coureuse de haut niveau (200m et 320m haies) avant de se lancer sur scène et d'intégrer la Comédie-Française.

Ceci dit, Brakni a souffert lors du tournage des scènes au stade Charléty (Paris). Son tendon d'Achille s'était rompu et a obligé le réalisateur a changé de fin. Il en avait écrit deux. Il en avait choisit une. La fatalité l'a conduit à filmer l'autre. Le cinéaste ne disposait que de cinq minutes pour faire la prise, un 400m handisport.

Ils seront entourés de Clémentine Célarié, Thierry Godard, Seydina Baldé.

Pour Wargnier, ce n'est pas ses premiers pas dans le cinéma "sportif". On se souvient de la séquence de natation d'Est-Ouest, bien entendu. mais il avait aussi réalisé un documentaire, Coeurs d'athlètes, où il croisait les portraits de trois champions : l'Ethiopien Haile Gebreselassie, l'Allemande Heike Drechsler et le Marocain Hicham el-Guerrouj. C'est d'ailleurs en regardant Aladji Ba lors des Mondiaux de Paris en 2003 qu'il a eut l'idée de La ligne droite. Le champion déficient visuel fait un caméo dans ce film.

Son dernier film était l'adaptation du roman de Fred Vargas, Pars vite et reviens tard, en 2007.

Neuilly sa mère! : c’est de la balle!* ( *c’est super !)

Posté par Claire Fayau, le 10 août 2009

blog_neuilly.jpg"- Ma chambre, tu l'aimes ou tu la quittes!"

L'histoire: Sami Benboudaoud, quatorze ans, vivait heureux avec ses copains dans sa cité de Chalon-sur-Saône. Un jour hélas, le destin l’arrache à son paradis et le propulse dans l’enfer de… Neuilly-sur-Seine ! Là, il est confié à sa tante Djamila, une jeune et belle avocate qui a épousé Stanislas de Chazelle, héritier d’une vieille famille française, un peu rigide sur les bonnes manières.
Notre avis : Neuilly sa mère ! traite avec humour du choc des cultures, avec du coeur et sans rancœur.  Le réalisateur  Gabriel Julien-Laferrière et le producteur  Djamel  Bensalah préfèrent rire des différences et inégalités sociales que d'en pleurer. Louable intention qui fonctionne plutôt bien. On sait qu'il aura un happy end pour Sami, gosse presque trop sympathique.

Alors bien sûr le trait est exagéré : la banlieue est montrée à distance. Elle est plus rose que morose. Il y a de la drogue et un dealer, mais il est gentilment maté par une maman du quartier. Ce qui laisse le temps aux enfants de créer des "nervous breakdowns" à leurs profs et de s'amuser dans les cages d'escaliers.

Le casting prestigieux remplit très bien la véritable mission du film, faire (sou)rire : Rachida Brakni qui change de registre, le stricte Denis Podalydès et la fofolle Valérie Lemercier dans leurs emplois de prédilection,   Josiane Balasko en  maîtresse d'école adepte du "travailler plus pour réussir plus!", Armelle en professeur gaffeuse mais sensible, Olivier Baroux, François Xavier-Demaison, Elie Semoun, Michel Galabru, Éric et Ramzy en cameo. Il ne manque plus que Kad Merad et Le petit Nicolas était d'époque : beur. Car il y a plus de Sempé et Goscinny dans ce Neuilly sa mère! que dans l'adaptation à venir du Petit Nicolas...

Ce sont les acteurs qui tiennent le film, et les répliques qu'ils se balancent avec un plaisir et un  humour évidents. Le parallèle avec La vie est un long fleuve tranquille est inévitable , mais Neuilly sa  mère!

Mais, ici, la sociologie est pastichée, caricaturée alors que la satire politique est la partie la plus réussie du script. Dans la lignée du film Le ciel, les oiseaux... ta mère!, Les lascars et Les beaux gossesNeuilly, sa mère! n'a rien de révolutionnaire mais à l'avantage de fédérerparisiens, banlieusards et provinciaux dans un "Tous ensemble" paradoxalement sarkozyste.

Djamel Bensalah se moque de Neuilly

Posté par kristofy, le 17 juin 2009

neuillysamere1.jpgDjamel Bensalah continue de s’intéresser aux jeunes lui aussi. Après son western en culottes courtes, Big City, un lourd échec, il revient avec Neuilly Sa Mère, présenté au festival du film romantique de Cabourg, qui va remettre au goût du jour l’idée d’un garçon de 14 ans de banlieue qui se retrouve dans une famille bourgeoise. La vie n’est pas un long fleuve tranquille. 

Evidemment certains clichés ne manqueront pas d’être égratignés… Sami vivait dans une cité de Chalons-Sur-Saône dans le 7-1 là où "dans mon quartier les blondes c’est aussi rares que le pétrole", et il doit habiter chez la famille de sa tante à Neuilly-Sur-Seine dans le 9-2 où dans sa nouvelle école huppée il "ressemble à l’autre baltringue des choristes".
Une rencontre a eu lieu à l’issue d’une projection avec les producteurs Isaac Shary et Djamel Bensalah, le réalisateur Gabriel Julien-Laferrière, les actrices Rachida Brakni et la jeune Joséphine Japy et avec le jeune héros Samy Seghir (Michou d’Auber c’était déjà lui).

Question : Djamel Bensalah, pourquoi n’avoir pas réaliser ce film vous-même ?

DB : " Je suis très fier de "Big City" mais il n’a pas assez rencontrer son public et comme c’était un gros budget c’est un peu un échec. Durant le tournage j’avais commencé à écrire une histoire avec deux des enfants, qui sont donc les deux héros de "Neuilly Sa Mère". Je venais déjà de réaliser un film avec des enfants alors j’ai demandé à mon talentueux assistant (avant il a même été assistant de Léos Carax) de le réaliser lui-même. Je suis devenu producteur sur "Neuilly Sa Mère", c’est travailler plus pour gagner plus… ou perdre beaucoup plus."

Question : La ville de Neuilly-Sur-Seine vous a aidé ?

DB :  "Au début la ville ne voulait pas vraiment qu’on tourne chez eux, mais on a filmé quand même. On leur a présenté le projet avec comme titre ‘Les Petits Princes’ en fait."

Question : Il y a beaucoup d’acteurs connus qui ont un petits rôles (Valérie Lemercier, Josiane Balasko, Ramzy, Olivier Baroux, François Xavier-Demaison, Elie Semoun…, ndlr) en plus de Rachida Brakni et Denis Podalydès, comment vous les avez tous réunis ?

DB : "En fait que j’allais les voir je disais que j’avais l’accord de untel et de untel même si c’était pas encore vrai. Et puis le fait d’avoir Denis Podalydès et Rachida Brakni ça fait sérieux vu qu’ils viennent de la Comédie française, évidement  certains sont venus par amitié. On voulait aussi avoir Will Smith, mais bon on a Zinedine Zidane en photo aussi."

Cantona passe du « gaucho » Loach à l’ex-star du X, HPG.

Posté par vincy, le 26 mai 2009

Il va fêter ses 15 ans de cinéma. Eric Cantona, à l'affiche demain dans le très "capraïen" Looking For Eric, vient d'accepter de tourner pour HPG. L'ancienne star du porno tous sexes confondus. HPG avait réalisé un premier long métrage, On ne devrait pas exister, en 2006, qui avait par ailleurs été présenté à la Quinzaine des réalisateurs cette année-là.
Son nouveau film, joliment initulé Les mouvements du bassin, réunira le couple à la ville et ce coup-ci à l'écran, Eric Cantona et Rachida Brakni (remarquée par le grand public dans Chaos). On devrait y retrouver aussi Jérôme Le Banner (Scorpion, Disco, Babylon A.D.) et HPG lui-même.
L'histoire raconte les destins d'un homme seul, sauvage, adepte de sports de combat (HPG) et une jeune femme obsédée à l'idée d'avoir un enfant (Brakni).

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voir aussi entrevue avec HPG

Secret défense : hymne à l’insécurité

Posté par MpM, le 8 décembre 2008

secret defense film
"Un agent n’est pas un être humain, c’est une arme."

L’histoire : Les destins parallèles d’une étudiante (Vahina Giocante) recrutée par les services secrets français et d’un dealer qui se laisse prendre aux sirènes du terrorisme.

Ce que l'on en pense : Sur l’air d’"On vous cache tout, on ne vous dit rien", Philippe Haïm s’essaye au film d’espionnage à l’américaine, c’est-à-dire nerveux, haletant et spectaculaire. Hélas, la succession de scènes ultra-courtes et le morcellement artificiel de l’intrigue ne permettent pas au récit de s’installer. La musique tonitruante et répétitive tente de palier l’absence de rythme mais parvient surtout à casser les oreilles du spectateur. Clinquant, moderne… et surtout sans aucune personnalité.

Ce n’est guère mieux du côté du propos qui, sous couvert de dénoncer les méthodes détestables des terroristes et des services secrets (en vrac, car le film assimile les deux), distille angoisse et paranoïa, théorie du complot et insécurité latente. Non seulement les autorités ne font rien pour lutter contre l’attentat chimique fomenté par une poignée d’extrémistes religieux, mais en plus la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) est constituée d’une bande d’incapables et de salauds. Du coup, on ne comprend pas bien par quel miracle les méchants poseurs de bombe échouent… mais il faut reconnaître que les retournements de situation de rigueur achèvent de tout embrouiller.

Enfin, on reste circonspect devant le traitement des relations entre religion et terrorisme. L’intolérance du personnage interprété par Gérard Lanvin place le spectateur face à lui-même et crée une certaine ambivalence : on est choqué par le comportement de son personnage de directeur du contre-terrorisme de la DGSE (qui persécute l’un de ses agents car il est musulman pratiquant) mais on est également gêné d'assister à une manifestation religieuse ostentatoire dans une administration d’état laïque. Du coup, on est gêné d’être gêné. Cela semble d’ailleurs être également le cas du réalisateur, qui se dédouane en organisant un dialogue édifiant de didactisme entre un croyant fanatique et un musulman modéré. Bilan de la conversation : il y a moins de point commun entre ces deux hommes qu’entre un Musulman et un Athée. Réaffirmer ce genre de principe essentiel semble partir d’un bon sentiment, mais la question est de savoir si l’on en avait vraiment besoin…