La 70e Berlinale, entre coronavirus menaçant et compétition décevante, s'est achevée. Au moins le public a répondu présent à cette édition, la première de l'ère post-Dieter Kosslick, avec Carlo Chatrian, ex-directeur artistique du Festival de Locarno, qui a transformé la Berlinale en un festival plus pointu (peut-être trop).
Les cinémas latino-américains, italiens et même français (surtout à travers les coproductions ont plutôt brillé dans les différents palmarès qui se sont succédés depuis hier.
C'est un choix politique et courageux d'avoir décerné l'Ours d'or au cinéaste iranien Mohammad Rasoulof. Le réalisateur, primé à Cannes en 2017 pour son film Un homme intègre, a été condamné en Iran le 23 juillet dernier à un an de prison ferme suivi de deux ans d'interdiction de sortie de territoire et d'interdiction de se livrer à une activité sociale et politique. Déjà, en 2011, il avait été condamné à un an de prison et en 2013, l'Iran lui avait déjà confisqué son passeport. Depuis septembre 2017, le cinéaste ne pouvait plus circuler librement, travailler et se rendre à l'étranger.
Malgré les interdictions qui le frappent et à l'instar de son compatriote Jafar Panahi, le réalisateur a pu tourner ce film assez long composé de quatre histoires avec Heshmat, Pouya, Javad et Bahram, quatre personnages face à des doutes et des dilemmes, qui sont incapables de tuer malgré le prix à payer.
10 ans après son Prix d'interprétation masculine au 63e Festival de Cannes pour La nostra vita, Elio Germano est sacré à Berlin. Et 5 ans après son Léopard d'or au Festival international du film de Locarno pour Un jour avec, un jour sans, Hong Sang-soo repart avec l'Ours du meilleur réalisateur. Enfin, la réalisatrice américaine Eliza Hittman, révélée avec Beach rats à Sundance, il y a trois ans, repart avec le Grand prix du jury.
Compétition
Ours d'or: Sheytan vojud nadarad (There Is No Evil) de Mohammad Rasoulof
Grand prix du jury: Never Rarely Sometimes Always d'Eliza Hittman
Ours d'argent du meilleur réalisateur: Hong Sang-soo pour Domangchin yeoja (La femme qui court)
Prix d'interprétation féminine: Paula Beer dans Undine de Christian Petzold
Prix d'interprétation masculine: Elio Germano dans Volevo nascondermi (Hidden Away) de Giorgio Diritti
Prix du scénario: Favolacce (Bad Tales) de Damiano et Fabio D'Innocenzo
Prix du jury : Effacer l’historique de Benoît Delépine et Gustave Kervern
Contribution artistique: Le directeur de la photo Jürgen Jürges pour DAU. Natasha de Ilya Khrzhanovskiy et Jekaterina Oertel
Section Encounters
Meilleur film: The Works and Days (of Tayoko Shiojiri in the Shiotani Basin) de C.W. Winter et Anders Edström
Prix spécial du jury: The Trouble With Being Born de Sandra Wollner
Meilleur réalisateur: Cristi Puiu pour Malmkrog
Mention spéciale pour la réalisation: Matias Piñeiro pour Isabella
Sélection officielle
Prix du meilleur documentaire: Irradiés (Irradiated) de Rithy Panh
Mention spéciale du jury documentaire: Aufzeichnungen aus der Unterwelt (Notes from the Underworld) de Tizza Covi et Rainer Frimmel
Prix du meilleur premier film : Los conductos de Camilo Restrepo
Mention spéciale du jury premier film: Nackte Tiere (Naked Animals) de Melanie Waelde
Audi Short Film Award (court métrage): Genius Loci de Adrien Mérigeau
Ours d'or court métrage: T de Keisha Rae Witherspoon
Ours d'argent court métrage: Filipiñana de Rafael Manuel
Section Panorama
Prix du public fiction: Otac (Father) de Srdan Golubovic
- 2e place: Futur Drei (No Hard Feelings) de Faraz Shariat
- 3e place: Hap (Hope) de Maria Sødahl
Prix du public documentaire: Welcome to Chechnya de David France
- 2e place: Saudi Runaway de Susanne Regina Meures
- 3e place: Petite fille (Little Girl) de Sébastien Lifshitz
Teddy Award
Meilleur film: Futur Drei (No Hard Feelings) de Faraz Shariat
Meilleur documentaire: Si c’etait de l’amour (If it Were Love) de Patric Chiha
Meilleur court métrage: Playback, Ensayode una despedida d'Augustina Comedi
Prix du jury: Rizi (Days) de Tsai Ming-Lang
Prix du public: Futur Drei (No Hard Feelings) de Faraz Shariat
Section Generation Kplus (jeunesse)
Meilleur film: Sweet Thing d'Alexandre Rockwell
Mention spéciale: H Is for Happiness de John Sheedy,
Meilleur court métrage : El nombre del hijo (The Name of the Son) de Martina Matzkin
Mention spéciale: El sghayra (Miss) d'Amira Géhanne Khalfallah
Section Generation Kplus (international)
Meilleur film: Los Lobos (The Wolves) de Samuel Kishi Leopo
Mentions spéciales: Mignonnes (Cuties) de Maïmouna Doucouré ; Mamá, mamá, mamá (Mum, Mum, Mum) de Sol Berruezo Pichon-Rivière
Meilleur court métrage: El nombre del hijo (The Name of the Son) de Martina Matzkin
Mention spéciale: The Kites de Seyed Payam Hosseini