Le futur cinéma Etoile Voltaire à Paris retoqué par la justice

Posté par vincy, le 24 juin 2017

C'est un rebondissement inattendu que le Tribunal administratif a réservé à la Ville de Paris le 14 juin dernier. En effet, le projet emblématique du Cinéma Etoile Voltaire, qui devait s'installer dans une ancienne sous-station électrique dans le cadre de l'opération "Réinventer Paris", a été stoppé net. "La décision de la ville de Paris désignant le projet « Etoile Voltaire » de la société Etoile cinémas développement, comme lauréat de l’appel à projets « réinventer Paris » au titre du bâtiment sis 14 avenue Parmentier est annulée" explique le jugement.

Un jury beaucoup trop municipal

Selon le Tribunal, la mairie de Paris n'a pas respecté les règles qu'elle avait elle-même fixées: les noms des jurés chargés de sélectionner les finalistes n'ont ainsi jamais été révélés, tout comme ceux des jurés chargés de choisir le vainqueur. De plus, le Tribunal a souligné que le jury devait être international et s'avérait en fait essentiellement municipal, comme l'a souligné le jugement: "vingt trois membres votants ont effectivement assisté au jury, dont, en premier lieu, quinze élus municipaux, premier adjoint au maire, adjoints au maire pour huit d’entre eux, président de groupe politique au conseil de Paris pour cinq d’entre eux et maire du onzième arrondissement pour le dernier, en deuxième lieu, quatre personnes dénommées qui ont siégé, es qualité, respectivement, de président de la commission du vieux Paris, de directrice générale de l’atelier parisien d’urbanisme, de directeur général du pavillon de l’Arsenal et de représentant de « Paris & Co » et enfin quatre personnes siégeant en qualité « d’expert international » ; que les dix membres non votants prévus, dont trois étaient présents, selon la même liste d’émargement, ont tous la qualité de fonctionnaire de direction des services de la ville de Paris placés sous l’autorité hiérarchique de l’exécutif municipal."

Une contestation citoyenne validée

L'affaire avait été portée en justice fin 2015 par l'Association Le 14 avenue Parmentier, qui rassemble des riverains contestant l'attribution du marché et préférant un projet participatif et citoyen. Ils craignent aussi que le projet "dénature" le bâtiment patrimonial. Le Tribunal leur a donné raison sur "la procédure irrégulière" et a condamné la ville à verser 1000€ à l'Association.

L'Association de Défense pour l'Aménagement concerté de l'Avenue Parmentier (ACAP) était aussi vent debout contre ce projet: "C'était un simulacre de présentation ! La réunion a été obtenue au forceps... On soutient la mairie dans le projet de réhabilitation. Mais pas pour n'importe quoi... Nous ne voulons pas d’hypermarché du cinéma, mais un cinéma de quartier ! Ce sont les habitants qui doivent choisir le projet, pas les édiles... " avait déclaré sa présidente Valérie Robert dans Télérama.

La Mairie de Paris a décidé de faire appel.

Un projet retardé d'au moins un an

Il y avait 47 projets initialement puis 4 finalistes. Le projet lauréat est porté par Etoile Cinémas, qui devait déposer le permis de construire cet automne, le restaurateur Thierry Marx, la Société des Réalisateurs de films (SRF) qui voulait y installer son QG, la Bellevilloise, le psychanalyste Gérard Miller (proche de Jean-Luc Mélenchon) et l'architecte Olivier Palatre. Le cinéma devait avoir 5 salles (environ 500 fauteuils), mixant cinéma d'art et d'essai et films populaires, un restaurant en terrasse (qui oblige à surélevé le bâtiment) et un espace pour les événements et spectacles (lire notre article du 3 février 2016). Etoile Cinéma dispose déjà de trois cinémas à Paris: le Balzac (sur les Champs-Elysées), Lilas (au-dessus du périphérique) et Saint-Germain des Prés.

D'ores et déjà, l'ouverture est retardée d'un an si la Mairie gagne son appel du jugement. Initialement, le "Voltaire" devait ouvrir en 2019.

Etoile Cinémas et la SRF s’installent dans le futur cinéma du quartier Voltaire

Posté par vincy, le 3 février 2016

Ce n'était plus vraiment une surprise depuis que Le Canard Enchainé avait révélé la semaine dernière qu'Etoile Cinémas et la SRF (Société des réalisateurs de films) avaient été choisis pour exploiter le futur cinéma du 11e arrondissement, avenue Parmentier. On ne reviendra pas sur le "faux scandale" qu'avait cru déceler l'hebdomadaire satirique (le projet porté par la société de Julie Gayet retoqué). Il y avait 47 projets initialement puis 4 finalistes, dont un dossier porté par Haut et Court Cinémas et un autre qui associait Christophe Lambert et Dominique Besnéhard.

Ce mercredi matin, la marie de Paris Anne Hidalgo, dans le cadre de l'opération "Réinventer Paris" a dévoilé les 23 lauréats qui auront la charge de réhabiliter des zones ou des bâtiments inutilisés. Parmi eux, le cinéma de l'avenue Parmentier, dans un quartier peuplé, branché, et qui souffre de l'absence de salles. Etoile Voltaire  fédère plusieurs acteurs: le groupement Etoile Cinémas (qui exploite déjà l'Etoile Saint-Germain-des-Prés, le Balzac sur les Champs Elysées, et l'Etoile Lilas sur le périphérique, et qui a récemment perdu l'exploitation de La Pagode), la Société des Réalisateurs de films, Gérard Miller, Cédric Klapisch, La Bellevilloise (qui va ouvrir prochainement un restaurant à Pantin), Be My App et Cuisine mode d'emploi (Thierry Marx).

Ce cinéma de quartier sera "ouvert sur le quartier" et devrait comporter un restaurant, cinq salles pour un total de 507 sièges et un espace pour les concerts et les spectacles vivants. Dans son communiqué, la SRF a indiqué qu'elle y installerait ses bureaux, ainsi que ceux de la Quinzaine des Réalisateurs et du Festival du Moyen-métrage de Brive. Des associations comme le FIPA ou l'ACID pourront aussi y prendre place.

Le bâtiment sera entre les mains d'Olivier Palatre Architectes et de l'Atelier Roberta en tant que paysagiste.

Un multiplexe à la place d’une sous-station électrique à Paris

Posté par vincy, le 6 mars 2015

Une sous-station électrique transformée en cinéma à Paris? C'est ce que révèle Le Film français dans son édition du 27 février. Dans le cadre de l'opération "Réinventer Paris", lancée par la mairie en novembre 2014, de nombreux sites inutilisés vont être réhabilités. Ainsi, dans le XIe arrondissement, l'un des plus dynamiques de la ville, une sous-station électrique va devenir un complexe cinématographique (voir le site web de Réinventer Paris).

Situé à mi-distance entre les places de la République et de la Nation, dans un quartier dont les plus proches cinéma sont à Gambetta (1,7 km), Bastille (1,2 km) et Nation (1,8 km), ce bâtiment est au 14 avenue Parmentier, en plein quartier Oberkampf, à deux pas du métro Voltaire, pas loin des bars et restos qui ont fait la réputation bobo des environs.

La mairie explique que "La sous-station électrique Parmentier, construite au début du XXe siècle, est emblématique du patrimoine parisien des 36 sous-stations électriques construites entre 1900 et la Seconde Guerre Mondiale, pour adapter la capitale aux évolutions rapides des besoins en électricité." Elle lance le défi "d’y inventer le cinéma de demain : les projets devront favoriser l’émergence d’un cinéma populaire et qualitatif, ainsi que réfléchir aux nouvelles modalités d’usage ou de fonctionnement d’un cinéma. Le caractère innovant pourra également porter sur la qualité du geste architectural mené dans le cadre d’une éventuelle surélévation, la façade actuelle du bâtiment étant conservée et valorisée."

Résultat des courses: un grand nombre de candidatures, répertoriées par Le Film français, parmi lesquelles:
- un trio composé de Michel Ferry, exploitant des Carmes d’Orléans, du distributeur Le Pacte, et de L’ARP.
- MK2
- Ciné-Movida (L'épée de Bois et le futur cinéma des Batignolles)
- Cap’ Cinéma (L'Etoile Lilas) ont également fait acte de candidature.
- Noé Cinémas (Le Camion Rouge)
- La Société des réalisateurs de films (SRF) avec UniversCiné
- le producteur Pascal Caucheteux

Le candidat retenu sera connu à la fin de l'année.