A priori c'est une bizarrerie institutionnelle : la nouvelle n'a été annoncée ni par Frédéric Mitterrand, ministre de la culture et de la communication, ni par Eric Besson, ministre de l'industrie (et de l'économie numérique), ni même par Pierre Lellouche, Secrétaire d'Etat chargé du commerce extérieur. Pourtant, quand on annonce la mise en place d'un bureau de promotion du film afin d'attirer les investisseurs américains (tournages, etc...), l'un des trois ministres aurait semblé "logique".
C'est en fait Frédéric Lefebvre, Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, chargé du Commerce, de l’Artisanat, des Petites et Moyennes Entreprises, du Tourisme, des Services, des Professions libérales et de la Consommation (on reprend sa respiration), qui s'en est chargé. Celui-ci était de passage dans la métropole californienne, à l'occasion des Oscars (un peu), la promotion de la France au niveau touristique (la raison officielle) et surtout de sa campagne électorale (il se présente au poste de député des Français à l'étranger dans la zone nord-américaine).
Ce bureau du cinéma devrait être opérationnel dès juillet, intégrant par ailleurs "l'agence de tourisme française de promotion, les ressources du Consulat français à Los Angeles, Film France et Atout France, l'agence de promotion touristique de la France et le Comité Régional d’Ile de France." Il s'agira d'informer des décideurs et réalisateurs américains des dispositifs financiers (crédits d'impôt, aides régionales ou locales...) et des lieux de tournage possibles. Le bureau servira aussi de médiateur avec les professionnels du tourisme et Film France, commission nationale qui rassemble 40 commissions du film.
Sur le papier, ce "guichet unique" est une bonne idée, simplifiant les démarches et accélérant les mises en relation entre les interlocuteurs.
Ce "Film office", idée qui est déjà exploitée par différents territoires dans le monde, pourrait servir de pilote à de futurs bureaux en Chine, en Inde et en Corée du Sud.
La France a beaucoup de retard en Europe, malgré sa position de leader en matière de production cinématographique : seulement 3% des tournages américains en Europe y sont réalisés.