Au terme de 4 jours de compétition acharnée, le Festival 2 Valenciennes côté Fictions referme ses portes avec de belles, de très belles surprises. En effet, hier soir, le Prix Etudiant a été remis à Dégradé d'Arab et Tarzan Nasser, un film franco-qatari-palestinien sur des femmes coincées dans un salon de coiffure de Gaza. Atypique et drôle mais parfois un peu fouillis, le film avait déjà été présenté lors de la Semaine de la Critique du dernier festival de Cannes.
Sans grande surprise, le Prix du Public est revenu à Colonia de Florian Gallenberger, film dur mais parfaitement porté par Emma Watson et Daniel Brühl. Par la suite, Mia Hansen-Love s'est vue décerner le Prix de la Critique avec son nouveau bébé, L'Avenir, dans lequel on retrouve une Isabelle Huppert en pleine déliquescence et un Romain Kolinka plein de doutes. La surprise est venue du Prix d'interprétation masculine. Alors que l'on pouvait s'attendre à ce que les deux acteurs principaux de Quand on a 17 ans (Kacey Mottet Klein et Corentin Fila) soient sacrés ex-aequo, le premier s'est vu détrôner par le plus jeune Armando Valdes Freire pour sa prestation d'enfant des rues dans Chala, une enfance cubaine. En voilà des récompenses logiques et justifiées.
Et le penchant féminin du Prix d'interprétation n'a pas démérité non plus. Parce que le film est politiquement engagé et scénaristiquement intense, ce sont les quatre actrices principales de La Saison des femmes (Tannishta Chatterje, Radhika Apte, Surven Chawla, Lehar Khan) qui ont été récompensées. Et c'est pas fini ! Eh oui, la réalisatrice du film, Leena Yadav qui avait spécialement fait le déplacement depuis Bombay, est repartie avec le Prix du Jury. Plus que mérités, ces deux prix devraient booster le film lors de sa sortie en salles, le 20 avril prochain.
Pour finir, le Grand Prix a été attribué à Chala, une enfance cubaine d'Ernesto Daranas. Ce film poignant mais non moins percutant sort le 23 mars au cinéma et a désormais tout pour faire parler de lui. C'est en tout cas ce qu'on lui souhaite ! Très cohérent et appréciable, le palmarès de cette sixième édition reflète parfaitement l'éclectisme propre à la sélection. Une chose est sûre : le petit Festival de Valenciennes a une nouvelle fois prouvé qu'il avait tout d'un grand. Seul regret, l'absence d'A War de Tobias Lindholm et Demolition de Jean-Marc Vallée parmi les gagnants car ils avaient secoué la salle lors de leur projection respective.