Festival International du Film Culte : Belleville et Pont-Aven s’invitent à Trouville

Posté par wyzman, le 17 juin 2016

Sans surprise, la première journée du Festival International du Film Culte a été une franche réussite. Nous pourrions évoquer le soleil et la plage de Trouville-sur-Mer mais s'en tenir au cinéma, c'est déjà pas mal ! Entre films anciens et adorés et avant-premières très attendues, le FIFC a d'ores et déjà trouvé son créneau. Et comme le dit si bien son fondateur, Karl Zéro : "Aujourd'hui est un jour dont on se souviendra dans 40 ans. Parce que dans 40 ans, nous fêterons notre 40ème anniversaire !" Et l'animateur télé a de quoi être fier et optimiste : on a rarement vu les invités aussi contents de faire un déplacement et un public autant au rendez-vous.

Pour le premier film projeté, Les Triplettes de Belleville de Sylvain Chomet à 10h30, il y avait déjà foule. Face à Album de famille de Mehmet Can Mertoglu, les spectateurs sont parvenus à retenir quelques soupirs. La Nuit américaine de François Truffaut a fait le boulot. Le vernissage de l'exposition Harcourt s'est fait comme sur des roulettes. Les Galettes de Pont-Aven de Joël Série a été ovationné. Et même pour Les Clefs de Bagnole en séance de minuit, les festivaliers ont gardé les yeux grands ouverts. On vous le dit, cette première journée était franchement réussie.

Tandis que les réalisateurs des films en compétition continuent à arriver, on nous souffle dans l'oreillette qu'une partie des séances serait déjà complète. Élan festif ou programmation au top, les raisons d'un succès programmé sont diverses mais toujours bienvenues. Mais en attendant de savoir quel film culte est le plus culte de tous les films, on retourne profiter de la plage !

Sylvain Chomet voulait voir Bernadette Lafont « partir en vrille » (interview)

Posté par vincy, le 30 octobre 2013

bernadette lafont dans attila marcelDans un entretien que Sylvain Chomet nous a accordé au Festival des jeunes réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz, où son dernier film Attila Marcel était présenté en avant-première, le réalisateur des Triplettes de Belleville et de L'illusionniste n'a pas manqué d'évoquer l'actrice Bernadette Lafont, pétillante et épatante en tante cruelle. Le cinéaste, fracassé par la mort de la comédienne cet été, revient longuement sur le travail de la comédienne dans l'interview. Mais avant tout, il explique comment et pourquoi il a souhaité lui rendre un hommage particulier, à la fin de son film.

"Une semaine avant la production, je réécrivais encore mon scénario. Quand j’ai su que j’avais Hélène Vincent et Bernadette Lafont, j’ai voulu écrire de nouvelles scènes pour les voir partir en vrille. C’est de là qu’a émergé la scène de la plage, où elles se gavent de cerises à l’eau de vie en tenant des propos ignobles et même un peu racistes. C’est le tournage de cette scène qui se trouve après du générique de fin, pour rendre hommage à Bernadette. Et d’ailleurs, elle est vraiment tombée, tout en sauvant les cerises à l’eau de vie. Enfin vraiment tombée. Je lui ai quand même demandé et elle m’a avoué : « j’ai senti que je tombais, mais je ne me suis pas rattrapée. » Elle l’a fait exprès. Cette scène je m’en rappellerai toujours. Il y avait beaucoup de vent, et il y avait beaucoup de rires sur le tournage. Je leur avait dit de se lâcher. C’était le plus bel hommage que je pouvais rendre à cette comédienne parce que ça lui ressemblait."

L'idée du film remonte au début des années 2000 : "Attila Marcel est né des Triplettes de Belleville. C’était à Montréal, je revenais du studio où je travaillais sur les Triplettes et j’ai entendu « Attila Marcel » dans ma tête. Et c’est devenu comme une conviction. De là est née la chanson, qu’on a utilisé pour les Triplettes, même si on l’entend très peu, et le personnage du catcheur. Après il y a douze ans de gestation du film."

Attila Marcel sort aujourd'hui en France, dans environ 150 salles.