Youpi ! C’est mercredi : le jeune public à la fête

Posté par MpM, le 23 septembre 2020

Cette semaine, on retrouve sur grand écran Rita et Crocodile, deux amis inséparables nés sous le crayon de la réalisatrice danoise Siri Melchior. En 2018, les deux petits héros avaient déjà bénéficié d'une sortie en salles couronnée de succès (plus de 150 000 spectateurs). Ils sont de retour avec 8 courts épisodes qui les emmènent du cinéma à la piscine, en passant par une cabane construite au fond du jardin de la grand mère de Rita et une fête d'anniversaire.

Les enjeux narratifs ne sont pas sans rappeler ceux de Rita et Machin dont nous vous parlions il y a peu (une fillette et son compagnon inséparable, vivant mille aventures au gré du quotidien) et les situations peuvent sembler particulièrement familières : un jour de pluie pendant lequel on s'ennuie, la jalousie face à l'apparition d'une rivale "meilleure amie", la divergence de vues sur la manière de jouer... On est dans des récits très classiques de la petite enfance, sans grandes questions existentielles ni singularités narratives, qui viennent sans cesse rappeler l'importance de l'amitié et de l'entraide.

Pourtant, la personnalité gentiment transgressive de Crocodile fait la différence, apportant humour et fantaisie à chaque intrigue, même les plus convenues. Qu'il joue seul à la dinette, se transforme en super bouée dans la piscine interdite aux animaux ou grignote en cachette un gâteau d'anniversaire, il crée sans cesse un décalage cocasse entre un environnement plutôt réaliste et sa présence parfaitement saugrenue dans le contexte en tant que crocodile, c'est-à-dire animal potentiellement féroce et sauvage.

Pour les plus petits, auxquels s'adresse le programme, l'adhésion est immédiate et le plaisir palpable.  On peut d'ailleurs parier qu'à la sortie de la salle, les jeunes spectateurs auront tous envie d'un nouveau compagnon de jeu : vert et avec de grandes dents...

Pour les enfants du même âge (autour de 3 ou 4 ans), on conseillera également L'Odyssée de Choum de Julien Bisaro qui vient de sortir en DVD. Il s'agit d'un très joli conte initiatique qui s’adresse aux plus jeunes spectateurs en abordant des thèmes qui leur sont familiers comme la complicité au sein d’une fratrie et la prise d'indépendance, et d’autres plus graves comme la perte ou l’abandon.

Les aventures des deux bébés chouettes sont à la fois pleines de rebondissements et d'humour, mais également propices à la rêverie et à la contemplation. Le rythme n'en est donc pas trépidant, et la narration demeure d'une grande simplicité tout en essayant de sensibiliser les jeunes spectateurs à des enjeux environnementaux simples. Le film est accompagné de deux autres courts métrages, comme lors de sa sortie en salles : Le Nid de Sonja Rohleder et L'oiseau et la baleine de Carol Freeman.

Enfin, pour un public sensiblement plus âgé, Jacob et les chiens qui parlent d'Edmunds Jansons sort également en DVD. Adapté d’un roman jeunesse, ce long métrage letton nous plonge dans le quartier coloré et atypique de Maskachka, en périphérie de Riga (Lettonie), où le temps semble s’être un peu arrêté. Les maisons en bois, le parc qui ressemble à une petite forêt, la circulation très réduite donnent l’impression d’un village encore très rural, protégé du bruit et de la pollution.

Le très citadin Jacob, contraint de venir habiter ici pendant une absence prolongée de son père, se laisse peu à peu séduire par la personnalité de ce lieu si différent du centre ville ultra-moderne dont il a l’habitude. Si bien qu'il finit par être prêt à tout pour le sauver de la destruction... Rien de bien original il est vrai dans cette fable écologique plutôt convenue, et parfois paresseuse, mais quelques touches de poésie et surtout une esthétique singulière qui donnent envie de découvrir le sort de cet étonnant quartier préservé du temps.

Pourquoi aller voir L’odyssée de Choum au cinéma

Posté par MpM, le 29 janvier 2020


Parce que c'est un très joli programme de courts pour les tout petits
Si l'on veut donner le goût du cinéma aux enfants, il faut commencer par les emmener très jeunes en salles, pour y découvrir toutes sortes de films, et pas seulement les blockbusters estampillés Disney qui battent des records au box-office. Or voilà l'occasion rêvée avec ce programme tout doux, vraiment idéal dès trois ans, qui réunit Le Nid de Sonja Rohleder, L'oiseau et la baleine de Carol Freeman et L'Odyssée de Choum de Julien Bisaro. On y suit un bel oiseau coloré prêt à tout pour se faire des amis, un baleineau qui se lie d'amitié avec un petit oiseau en cage, et enfin une petite chouette qui part à l'aventure un peu malgré elle.

Parce que l’histoire de Choum est vraiment adorable
C'est le film le plus long du programme, qui lui donne d'ailleurs son nom : L'Odyssée de Choum suit un bébé chouette à peine éclos qui, suite à une tempête, doit partir à la recherche de sa mère. Elle entraîne dans l’aventure son frère qui n’est toujours pas sorti de son œuf. S’en suit un très joli conte initiatique qui s’adresse aux plus jeunes spectateurs en abordant des thèmes qui leur sont familiers comme la complicité au sein d’une fratrie et la prise d'indépendance, et d’autres plus graves comme la perte ou l’abandon. Les aventures des deux bébés chouettes sont à la fois pleines de rebondissements et d'humour, mais également propices à la rêverie et à la contemplation. Le rythme n'en est donc pas trépidant, et la narration demeure d'une grande simplicité tout en essayant de sensibiliser les jeunes spectateurs à des enjeux environnementaux simples. Par exemple, les animaux sont véritablement considérés comme tels (ils ne parlent pas, par exemple), et non comme des "peluches vivantes".

Parce que c'est très beau
Qu'il s'agisse du Nid, avec ses taches colorées sur fond noir, de L'oiseau et la baleine avec sa splendide scène de tempête en peinture sur verre, ou de l'Odyssée de Choum qui magnifie la nature, les trois films jouent la carte d'un graphisme doux et tout en rondeur qui est assez réussi. Le Nid propose ainsi des passages quasi abstraits, dans lesquels n'existent plus que la couleur et le mouvement mêlés. Plus classique, mais aussi plus émotionnel, L'oiseau et la baleine s'amuse avec l'esthétique des fonds marins. Quant à L'odyssée de Choum,  on doit reconnaître qu'il nous cueille avec la frimousse excessivement mignonne de la petite chouette, mais aussi avec ses décors très travaillés et cette jolie idée de représenter le petit frère de Choum en transparence dans son oeuf, attendant son heure pour naître.