Lumière 2012, Jour 2. Bob Dylan s’expose et Loulou s’exhibe

Posté par Morgane, le 18 octobre 2012

Le Festival Lumière, ce sont des films certes, mais pas uniquement. C'est aussi l'occasion de masterclass, de dédicaces et d'expositions. Parmi ces dernières, il y a celles qui se trouvnte au Village Lumière dans les jardins de l'Institut et qui présente le travail de Pierre Collier, affichiste depuis 25 ans, et une autre sur Bob Dylan vu par l'oeil aiguisé de Jerry Schatzberg.

Car avant d'être le réalisateur que l'on sait, Jerry Schatzberg (voir aussi notre actualité) était photographe. Il a notamment fait le portrait de nombreuses personnalités telles que Andy Warhol, Catherine Deneuve, Roman Polanski, Steve McQueen,  les Rolling Stones et Bob Dylan. Musicien culte son dernier album, peintre mais aussi acteur (Pat Garrett et Billy le Kid de Sam Peckinpah, La dernière valse de Martin Scorsese, I'm not there de Todd Haynes), Robert Allen Zimmerman a influencé des dizaines d'artistes depuis ses débuts à la fin des années 50.

C'est sa série de portraits concernant Bob Dylan (réalisés entre 1965 et 1967, majoritairement en noir et blanc) que l'Institut Lumière a choisi pour inaugurer sa nouvelle galerie qui se situe à deux pas de l'Opéra de Lyon. Une scénographie très épurée mais les clichés parlent d'eux-mêmes. Des portraits forts (certains très connus) d'un personnage emblématique, véritable icône du rock. Jerry Schatzberg a donc bien plus d'une corde à son arc.

Preuve aussi, s'il en fallait, que le Festival Lumière permet de voyager dans de nombreux univers, de Bob Dylan on passe à Loulou (en français le film s'intitulait aussi la boîte de Pandore) de Georg Wilhelm Pabst en ciné-concert à l'Auditorium. Une très belle copie restaurée (qui a demandé un travail de titan) accompagnée par une musique composée spécialement pour l'occasion par Arielle Besson et Yonnel Diaz (également musiciens - trompette et saxophone) et interprétée par l'Orchestre national de Lyon sous la direction de Timothy Brock.

Loulou, femme fatale, libre et libérée, fait tourner la tête de tous les hommes réveillant aussi en eux leurs instincts primaires. Tour à tour adulée mais à la fois condamnée, Loulou se perdra dans des amours trop violents qui auront raison d'elle. Louise Brooks réussit parfaitement à donner vie à ce personnage de femme trop libre pour son époque, mêlant étrangement naturel et minauderie pour le plus grand plaisir des hommes mais aussi leur plus grand désarroi. Comme Dylan, Loulou aura traversé les décennies grâce son look évidemment mais aussi par l'image de la femme émancipée avant l'heure qu'elle symbolise.

La musique, sur un air jazzy mélancolique, accompagne à merveille ce film muet de 1929 qui, considéré trop immoral lors de sa sortie, ne suscitera pas l'intérêt du public et sera même désapprouvé par une grande partie des critiques. Peu à peu le film va regagner ses lettres de noblesse et après la soirée d'hier, on comprend bien pourquoi.

Ava, Rita, Gina, … à deux euros

Posté par vincy, le 14 juillet 2008

loulou1.jpgComme chaque année, le Parc de la Villette, du 15 juillet au 17 août, se transforme en cinéma à ciel ouvert. Pour sa 18e édition, parrainée par Hafsia Herzi, vedette de La Graine et le Mulet, césar du meilleur espoir féminin, le thème retenu aborde les étoiles qui ne meurent jamais : Ava Gardner, Gina Lollobrigida, Rita Hayworth, Humphrey Bogart, Jackie Chan, Marilyn Monroe, Meryl Streep, Sharon Stone, Greta Garbo, George Clooney, Victoria Abril, Brigitte Bardot...

30 séances  sur la plaine du triangle, avec en bonus quatre soirées exceptionnelles : un ciné-concert en ouverture, associé au film Loulou (photo) ; trois nuits spéciales avec trois films de Clint Eastwood, Al Pacino et Pedro Almodovar ; une exposition de portraits de stars, d'après les archives du magazine Paris-Match.

Programme alléchant. Mais. Ce n'est plus gratuit. Il faudra payer deux euros (transat et couverture 5 euros, carte 10 films 12 euros) sauf si vous avez la carte Villette ou si vous êtes chômeurs, RMIstes, enfant de moins de douze ans.

C'est le prix à payer pour que le festival n'ait pas à subir la procédure d'autorisation préalable des projections en plein air gratuites. Le récent festival Films sous les étoiles, à Saint-Cloud, a dû en passer par cette étape, c'est à dire soumettre sa programmation à un comité qui juge bon, ou non, la diffusion de tels ou tels films, s'il nuit, ou pas, aux salles de cinéma voisines. C'est aussi l'impossibilité de diffuser un films sorti en salle depuis moins d'un an (ceci dit cette année le film le plus récent date de 2006).

Le Parc de la Villette a préféré passer en mode payant et libre de sa programmation.