Ma première fois : une expérience banale

Posté par Morgane, le 18 janvier 2012

" - Comment tu fais pour toujours tout contrôler?
- Je contrôle pas, j'anticipe. Sinon, tu te laisses surprendre et c'est là que les problèmes commencent."

L'histoire: Sarah, en classe de terminale, première de la classe, contrôle sa vie en tout point sans laisser la moindre chance au hasard. Zach, 20 ans, passe de lycée en lycée dans lesquels il collectionne les renvois plutôt que les bonnes notes. Tout semble donc les opposer, et pourtant...

Notre avis: Pour son premier long métrage, Marie-Castille Mention-Schaar a choisi de prendre deux acteurs inconnus du grand écran (Esther Comar et Martin Cannavo) pour incarner une histoire aux tons autobiographiques. Productrice, puis scénariste (Ma première étoile), et désormais réalisatrice, elle prend la caméra pour filmer une histoire d'amour entre deux adolescents pensionnaires dans les environs de Paris. Mais étrangement, cette histoire aux allures de conte de fée qui devrait être passionnée et passionnelle, n'en ressort que très lisse et sans profondeur. À la fois ancrée dans une certaine réalité tout en paraissant totalement irréaliste, l'histoire ne permet pas au spectateur de s'identifier aux personnages. On reste alors très très loin de Zach et Sarah et de cet amour sublime qui semble les unir.

Rempli de très nombreux clichés (le baiser sous pluie, une lecture dans la neige entourée de bougies, une première fois des plus romantiques...), le film en devient presque drôle, comme si la réalisatrice s'était trompée de registre. Pris au second degré l'effet aurait fonctionné, mais le ton est bien trop sérieux pour qu'on s'aventure sur ce terrain. Du coup, on oscille, on hésite entre rire nerveux et rire franc; quoiqu'il en soit, ce n'est pas du tout l'effet recherché. Tout est appuyé, surligné, ne laissant aucune place à l'interprétation. Même les plans manquent de subtilité.

Cependant, hormis cette histoire d'amour plutôt bancale, certaines scènes restent plaisantes. Notamment celles avec Vincent Pérez, plutôt sympa dans son rôle de beau-père poule, ou encore celles où Zach pète un plomb en compagnie de sa soeur. Mais elles n'empêchent pas le film de s'enliser dans un amour (trop) plein de bons sentiments où les grandes phrases pseudo-philosophiques alternent avec des scènes au romantisme peu crédible. Trop c'est trop, on n'y croit pas un instant. Quand un film à priori romantique en devient drôle, c'est plutôt mauvais signe...