Bourges: un festival pour des artistes de l’ombre

Posté par Benjamin, le 27 mars 2010

festival des scenaristes 2010En ce moment se tient à Bourges non pas le célèbre Printemps, mais un festival d’un autre art, le 13e Festival International des scénaristes.

Le scénariste est une profession souvent oubliée ou  marginalisée. Ce festival leur donne la parole, dirige la lumière sur ces artistes en manque et en quête de reconnaissance. Ils sont donc les maîtres de ce rendez-vous d’où le réalisateur est presque proscrit !

C’est d'ailleurs ce qui ressort des débats. Les scénaristes se plaignent du peu de considération qu’on leur apporte et de leur manque de visibilité. Ainsi, ils se rassemblent à Bourges (ce rendez-vous de scénaristes professionnels ressemble davantage à un congrès qu'à un festival), pour échanger, se rencontrer, participer à des ateliers intéressants et notamment au célèbre Marathon du court métrage qui se déroule sur 48h. 48h pour écrire un court métrage !

Mais Bourges, avec ses moyens modestes, fait également une place au public. Débats - « Ecrire pour le web » ou « Culture et territoires » -, lectures de scénarios, soirée musicale animée par le compositeur Eric Neveux, qui a repris avec sa petite troupe improvisée des standards de musiques de films. Une soirée réussie et une ambiance vraiment décontractée voire enfantine !

Enfin, ces 13 ème rencontres du Festival International des Scénaristes avaient un invité d’honneur, le réalisateur Robert Guédiguian. Mais pour cause d’ennuis de santé, il ne peut être présent lors de l’évènement. Certains de ses films sont projetés et quelques uns de ses collaborateurs comme le scénariste Jean-Louis Milési ou sa muse, Ariane Ascaride, sont venus parler de leur travail avec Guédiguian.

A l'heure des séries TV cultes et bien écrites, des formats novateurs (web, mobiles), et surtout d'une mondialisation du cinéma, il faudra sans doute un peu plus qu'un grand cinéaste pour séduire un public intéressé mais pas forcément élitiste. C'est d'autant plus vital que cette manifestation, qui souffre incontestablement de sa situation géographique et du manque de moyens alloués,  a l’immense mérite de promouvoir une profession cruciale pour le 7e Art, dynamique mais méprisée par les producteurs, qui refusent toujours d'investir dans des scénarii, des séances de réécritures, des pôles de création narrative, des développement d'histoire.

Les films français que nous pourrions voir à Cannes

Posté par vincy, le 18 janvier 2009

l'elegance du herisson josiane balaskoJanvier, c'est la dernière line droite. Berlin, première levée du grand chelemn des festivals, a annoncé la couleur en recrutant Costa-Gavras, Ozon, Chabrol, Breillat, Lioret et surtout Tavernier, dont la sortie était en suspens depuis neuf mois... Cannes, toutes sélections confondues, a quand même de nombreuses cartes en main pour séduire les festivaliers.

Il semble que Jeunet ne pourra montrer qu'un teaser ou un extrait de son MicMacs à tire-larigot, qui devrait être prêt au début de l'été. Mais, cette déception sera compensée par d'immenses possibilités. Côté animation, Sylvain Chomet (Les triplettes de Belleville) devrait pouvoir présenter L'illusioniste (d'après une histoire de Jacques Tati). Et pour les documentaires, on voit mal Cannes passer à côté de Home, réalisé par Yann Arthus-Bertrand et produit par Luc Besson.

Parmi les habitués de Cannes, Robert Guédiguian (L'armée du crime), Alain Resnais (Les herbes folles), Christophe Honoré (Non, ma fille), Xavier Gianoli (Je voudrais te dire), Patrice Chéreau (Persécution), Lucas Belvaux (Rapt!) et Tsai Ming-Liang (Visages, tourné à Paris) font évidemment figures de favoris. Mais, parmi eux, quelques uns, recalés ou préférant ne pas trop être exposés à la dureté de la critique cannoise, feront le choix vénitien.

La jeune génération, déjà repérée à Cannes, désirant sans doute un peu de promotion pourra compter sur Julie Lopes-Curval (La cuisine) et Mia Hansen-Love (Le père de mes enfants). On peut aussi imaginer que Olivier Ducastel /Jacques Martineau (plus habitués à Berlin), avec L'arbre et la forêt, ou Fanny Ardant, avec son premier film, Cendres et sang, intéressent les programmateurs.

Audiard, Van Dormael, Mihaileanu et un hérisson...

Pourtant, les marches pourraient être montées par d'autres.... Jacques Audiard, par exemple, sans doute l'un des meilleurs cinéastes français depuis quinze ans, aurait toutes ses chances avec Un prophète. Jaco Van Dormael semble inévitable. Même si le réalisateur est belge, la production est essentiellement française. Le film, Mr. Nobody, sera prêt à temps, douze ans après Le huitième jour. Un choix passionnant serait Le concert, de Radu Mihaileanu (Va, vis et deviens), avec Mélanie Laurent. Enfin, le match des Coco Chanel, normalement prévu en avril dans les salles françaises, pourrait êre décalé si Coco avant Chanel, d'Anne Fontaine, avec Audrey Tautou, se retrouvait dans une des sélections officielles. Nul ne doute qu'au marché, on observera avec attention le box office de celui-ci et de celui de Jan Kounen, Coco Chanel et Igor Stravinsky, avec Anna Mouglalis.

Ultime possibilité, mais non des moindres : un premier film, produit par Anne-Dominique Toussaint (Caramel), en lice pour le poste de la présidence d'Unifrance. Ce premier film de Mona Achache est l'adaptation littéraire de L'élégance du hérisson, best-seller européen (en France, plus de un million trois cent mille exemplaires se sont vendus, alors que l'édition poche n'est pas encore parue), avec Josiane Balasko, qui vise le César 2010, Garance Le Guillermic et Togo Igawa. le film ne doit sortir qu'en octobre, et pourtant, la productrice a surpris tou le monde en disant qu'elle pensait pouvoir proposer une version à Thierry Frémaux au début du printemps. Assurément, ce serait le plus beau coup français du Festival.

Apparitions

Posté par MpM, le 13 février 2008

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Ils étaient nombreux, aujourd'hui, à se presser à Potsdamer Platz pour apercevoir la chevelure blonde de la Madone, et rares sont les élus qui ont réussi à en voir plus. L'actrice, chanteuse et désormais réalisatrice présentait son premier film Filth and wisdom dans la section Panorama. Séance de presse comble, conférence de presse sur le point d'imploser... même les écrans disposés ça et là étaient inaccessibles, tellement s'y agglutinaient de journalistes avides des moindres propos de la Star !

Moins d'une heure plus tard, Robert Guédiguian accompagné de sa petite "famille" (Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin et Gérard Meylan) s'installait au même endroit devant une salle quasi vide. Certes, Lady Jane est loin d'être son meilleur film, mais on ne pouvait s'empêcher de ressentir un petit pincement au coeur devant le traitement plutôt cavalier infligé à ces vrais talents du cinéma contemporain.