Sam Raimi et Dennis Lehane en piste pour le remake d’Un prophète

Posté par vincy, le 23 janvier 2016

Tahar Rahim Niels Arestrup Un prophète

Le remake américain du film de Jacques Audiard, Un prophète, devient de plus en plus concret. Sam Raimi est désormais en négociations avec Sony, selon Deadline, pour réaliser le film.

Le scénario est écrit par l'écrivain Dennis Lehane (Gone Baby Gone, Mystic River, Shutter Island). Reste à trouver la star pour reprendre le rôle qui révéla Tahar Rahim. Le tournage est prévu pour cette année. Pour Sam Raimi, 56 ans, c'est un retour au thriller, après quelques grosses productions. Le réalisateur de la première trilogie de Spider-Man et du Monde fantastique d'Oz (2013), son dernier film en date, a aussi des films comme Un plan simple et Intuitions (The Gift) dans sa filmographie.

Un prophète (2009) a été nommé à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Il a récolté de nombreux prix: Bafta du meilleur film en langue étrangère, Grand prix du jury à Cannes, 9 César (dont meilleur film, meilleur réalisateur et un doublé meilleur acteur et meilleur espoir pour Tahar Rahim), deux European Film Awards, Meilleur film au Festival du film de Londres, Prix Louis-Delluc, prix du public au Festival du cinéma européen de Séville...

Le film a rapporté 18 millions de $ de recettes dans le monde, dont 2 millions de $ en Amérique du nord.

Sony prépare le remake d’Un prophète

Posté par vincy, le 6 juin 2013

Le studio Sony a acheté les droits pour faire un remake anglophone du film de Jacques Audiard, Un prophète. Selon Variety, Neal Moritz et Toby Jaffe en seront les producteurs. Rappelons que c'est Sony Pictures Classics qui avait distribué le film français.

Un prophète avait été présenté en avant-première mondiale au Festival de Cannes en 2009. Nominé à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère, il avait récolté de nombreux prix tout au long de sa carrière : meilleur film non anglophone aux BAFTA, Grand prix du jury à Cannes, 9 Césars (dont meilleur film, réalisateur, scénario et deux pour Tahar Rahim en tant qu'acteur et espoir masculin), prix Louis-Delluc... Le film avait séduit 1,3 million de spectateurs en France. Aux USA, il avait rapporté 2 millions de $ de recettes.

Pour l'instant, ni le nom du réalisateur, ni le casting ne sont connus.

C'est la première fois qu'un film d'Audiard fait l'objet d'un remake.

Bilan 2010 – Polanski en tête des films exportés

Posté par vincy, le 24 janvier 2011

Malgré de très belles performances, le cinéma français (qui inclue les coproductions internationales entrées totales dans ce bilan) qui représentent 15% des ) est en recul sur les marchés internationaux. On pourrait se réjouir, malgré tout, que les films "made in France" aient attiré 57,2 millions d'entrées dans le monde (67, 2 millions l'an dernier) et rapporté plus de 330 millions d'euros (20 millions d'euros en moins par rapport à 2009). Cela signifie que près de 130 millions de spectateurs ont vu un film français cette année. Pas si mal, mais encore une fois, la baisse (-17,9% pour les entrées, -6% pour les recettes) est inquiétante. D'autant qu'il y avait quelques poids lourds (Polanski, Besson), des films cités dans différents palmarès locaux, des adaptations de best-sellers internationaux...

Seul rayon de lumière : les films en langue française représentent pour la première fois en dix ans plus de la moitié des entrées (soit 55,2%).

Des marchés dynamiques et des contre-performances

Les films français ont particulièrement été séduisant en Italie (+142%), aux USA pour les films en français (+36%) - même si dans ces deux pays on est loin des niveaux d'antan - en Russie (+42%), en Espagne (+30%), au Royaume Uni (+79%), aux Pays-Bas (+51%) et au Japon (+25%). Gros bémol en Allemagne (-30%) et en Chine (-43%). Aux USA, la chute des films français, toutes langues confondues, est de 45%, ce qui est imputé à l'énorme succès de Taken en 2009.

Géographiquement, l'Europe occidentale reste la locomotive de l'exportation des films français avec 38,9% des entrées, devant l'Amérique du Nord (27,5%), l'Asie (15%), l'Europe Centrale et Orientale (8,1%), l'Amérique Latine (6,3%), l'Océanie (2,2%) et l'Afrique (2%). Côté pays, les USA demeure toujours le marché leader avec 13,07 millions d'entrées, devant l'Italie, l'Espagne, l'Allemagne, le Japon, la Russie, le Royaume Uni, la Chine et la Belgique.

Polanski, Besson, Perrin affichent de bons chiffres partout dans le monde

3 leaders incontestables ont dominé les entrées en salles à l'international. The Ghost-Writer (6,57 millions d'entrées dans 27 pays), Luc Besson (6,56 millions d'entrées pour From Paris With Love et 3,19 millions d'entrées pour Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec) et le documentaire Océans (6,52 millions d'entrées dans seulement 14 territoires).

Loin derrière, on peut souligner les succès de certains films très différents : Le concert (1,8 million), Solomon Kane (1,7 million), Le Petit Nicolas (1,2 million et un total sur deux ans de 2 millions), le documentaire Bébés (1,1 million), Arthur et la vengeance de Malthazard, Un prophète (qui a fait autant en France que dans le monde avec 1,1 million de spectateurs internationaux sur deux ans), L'immortel, Le Hérisson, L'Arnacoeur (750 000 entrées dans le monde), Micmacs à tire-larigot, Des hommes et des Dieux (600 000 entrées dans le monde).

Elle s'appelait Sarah bat un record aux Pays-Bas

On remarque aussi la belle continuité du Ruban Blanc (917 000 entrées, soit 1,46 million de spectateurs en dehors de la France depuis sa Palme d'or). Et surtout la belle performance d'Elle s'appelait Sarah avec 487 000 entrées sur 3 territoires, dont 425 000 fans rien qu'aux Pays-Bas, soit un record historique puisque le film a battu le premier Astérix et Amélie Poulain. Au pays des tulipes, Tatiana de Rosnay, auteure du livre homonyme, est l'écrivain étrangère la plus vendue en librairie.

On peut aussi se féliciter des 420 000 entrées pour Gainsbourg (vie héroïque), des 282 000 entrées pour Copie conforme et du bon débit de la carrière internationale de Potiche avec déjà 320 000 entrées dans 6 pays.

Créer un star-système pérenne et persévérer dans la diversification de l'offre

Le cinéma français est le cinéma européen qui s'exporte le mieux, devant le cinéma espagnol, si l'on excepte le cinéma britannique, souvent aidé par les studios américains. Mais pour conserver sa place, il doit persévérer dans cet équilibre entre productions internationales en langue anglaise et films d'auteurs destinés aux grands festivals. Il est intéressant de voir que la littérature est devenue un vecteur de succès : un best-seller (L'élégance du Hérisson, Elle s'appelait Sarah, Le petit Nicolas) transforme souvent l'essai au cinéma.

Alors qu'Unifrance, l'organisme chargé de la promotion du cinéma français dans le monde, va changer de Président, les enjeux et défis ne manquent pas dans un monde cinéphile en mutation : le cinéma français doit moins dépendre des gros marchés occidentaux et continuer d'offrir un panel varié alliant du thriller à l'animation en passant par la comédie romantique, tout en continuant à miser sur ses vedettes internationales ou son patrimoine universel.

The Social Network part grand favori des Oscars

Posté par vincy, le 14 décembre 2010

En récoltant tous les titres de Meilleur film dans les différentes remises de palmarès de ce week-end, The Social Network de David Fincher ne laisse pas beaucoup de place à ses concurrents pour la prochaine cérémonie des Oscars.

Les critiques de Boston, Washington, San Francisco, Toronto et surtout de Los Angeles et New York (ces deux listes sont parmi les plus prestigieuses toutes remises de prix confondues) ont unanimement élu le drame de Fincher comme meilleur film, mais pas seulement. Le scénario est régulièrement récompensé, tout comme la mise en scène, et même l'acteur principal. Pourtant celui-ci devrait laisser l'Oscar à un autre favori, Colin Firth, dont ce devrait être l'année, avec son personnage de The King's Speech. Idem côté film d'animation où Toy Story 3 truste la catégorie, d'Est en Ouest, à l'exception de Toronto (Dragons).

L'autre surprise provient de France : Carlos, d'Olivier Assayas, mais aussi L'illusionniste de Sylvain Chomet, collectionnent les récompenses. Même Niels Arestrup se retrouve primé pour son second rôle dans Un prophète (à Los Angeles). Sans oublier Alexandre Desplat (côté musique). Carlos (remarqué par les critiques de New York et Los Angeles) n'est pas sélectionnable pour les Oscars (les français ont préféré présenter Des hommes et des Dieux).

Seul l'Oscar de la meilleure actrice semble ouvert : Michelle Williams (Blue Valentine) à San Francisco, Jennifer Lawrence (Winter's Bone) à Toronto et Washington, Annette Bening (The Kids are all right) à New York, Kim Hye-ja (Mother) à Los Angeles, Natalie Portman (Black Swan) à Boston

Critiques de New York

The Social Network : film, réalisateur
The Kids are all right : scénario, actrice, second rôle masculin
The King's Speech : acteur
The Fighter : second rôle féminin
Black Swan : image
L'illusionniste : film d'animation
Inside Job : Documentaire
Carlos : Film en langue étrangère
Animal Kingdom : premier film

Critiques de Los Angeles

The Social Network : film, réalisateur, scénario, musique
Carlos : film en langue étrangère, réalisateur
The King's Speech : acteur
Mother : actrice
Un prophète : second-rôle masculin
Animal Kingdom : second rôle féminin
Last Train Home : documentaire
Toy Story 3 : film d'animation
Black Swan : image
The Ghost-Writer : musique
Inception : décors et costumes

Les British Independant Film Awards coupe le palmarès en deux

Posté par vincy, le 6 décembre 2010

colin firth et carey mulligan aux BIFA 2010

Qui de The King's Speech ou Monsters est le meilleur film indépendant britannique cette année? Impossible à déterminer tant les British Independant Film Awards ont rendu un verdict pour le moins divisé. 4 prix pour le premier, 3 pour le second.

Notons quand même que Carey Mulligan fait diversion, avec Never Let me Go, pour le prix de la meilleure actrice, qui la confirme comme chef de file de la relève du cinéma anglo-saxon. Elle avait reçu le même prix l'an dernier pour Une éducation. Un prophète a aussi remporté le prix du meilleur film indépendant étranger, qui, ainsi, allonge sa liste de récompenses.Depuis 2006, avec Caché de Michael Haeneke, aucun film français n'avait gagné.

Helena Bonham Carter, par ailleurs récipiendaire du prix du meilleur second rôle féminin, et Liam Neeson ont reçu un prix distinguant l'ensemble de leur carrière.

Meilleur film indépendant : The King's Speech
Meilleur réalisateur : Gareth Edwards (Monsters)
Meilleure actrice : Carey Mulligan (Never Let Me Go)
Meilleur acteur : Colin Firth (The King's Speech)
Meilleur second rôle féminin : Helena Bonham Carter (The King's Speech)
Meilleur second rôle masculin : Geoffrey Rush (The King's Speech)
Meilleur nouveau talent : Joanne Froggatt (In Our Name)
Meilleure production : Monsters
Meilleure technique : Gareth Edwards (Monsters)
Meilleur court métrage : Baby
Meilleur film indépendant étranger : Un prophète

Oscars : les français font parler d’eux

Posté par vincy, le 6 mars 2010

La semaine du compte-à-rebours a commencé en trombe pour les Oscars. Démineurs, qui part favori pour l'Oscar du meilleur film et l'Oscar du meilleur réalisateur (qui serait pour la première fois de l'Histoire de la cérémonie une réalisatrice), a fait l'objet d'une violente controverse. L'un de ses producteurs, le Français Nicolas Chartier, sera interdit d'Oscars. Il garde sa nomination mais ne foulera pas le tapis rouge.

Il a en effet enfreint le règlement de l'Académie en adressant un courriel (maladroit) aux votants, les exhortant à préféré un film indépendant à "un long métrage à 500 millions de $". Pourtant, selon des sources bien informées, ce courriel aura eu peu d'impact. Il semblerait que ce soit plié en faveur de Démineurs. Il restait un quart des bulletins de vote à recevoir lorsque l'affaire a éclaté.Les votes sont clos depuis mardi après midi.

L'Académie a été sévère. Elle n'a pas vraiment tenu compte du mea culpa du producteur. Il aurait du savoir que les candidats ne doivent pas émettre une opinion négative ou désobligeante sur les films en compétition.

French Touch

Si Chartier ne montera pas sur scène, il risque, si le film gagne, d'être l'un des français heureux de la soirée. Le cinéma hexagonal est la vedette américaine de cette course aux Oscars. Un prophète (film en langue étrangère) et Le Ruban Blanc (co-production française dans la même catégorie) ne sont pas favoris face au film argentin, El secreto de sus ojos. Deux courts-métrages - French roast (Fabrice Joubert) et Logorama  (Alaux, de Crecy et Houplain)vont devoir affronter les multi-oscarisés Wallace et Gromit.

Coco avant Chanel est sélectionné pour ses costumes, une semaine après son César dans cette catégorie.  Déjà deux fois nommé, Bruno Delbonnel est en lice pour la meilleure photo (Harry Potter 6). Alexandre Desplats en est lui aussi à sa troisième nomination pour sa musique de Fantastic Mr. Fox. La production franco-irlandaise Brendan et le Secret de Kells concourt pour le prix du meilleur film d'animation qui devrait être emporté haut la main par Là-haut.

Enfin côté chanson, Marion Cotillard est indirectement nommée pour "Take it All" dans Nine et a pour rival "Loin de Paname" (Faubourg 36).

Une soirée qui pourrait s'avérer décevante pour l'audimat

On s'attend à peu de surprises, cependant. Christoph Waltz, Mo'Nique, Sandra Bullock et Jeff Bridges devraient gagner le prix d'interprétation, chacun dans leur catégorie.  Démineurs (film), Kathryn Bigelow (réalisateur), Là haut (animation), In the Air (adaptation) paraissent incontournables.

Résultat dans la nuit de dimanche à lundi.

Les Spirit Awards lancent le super-week-end des prix hollywoodiens

Posté par vincy, le 5 mars 2010

Ce vendredi 5 mars seront remis les Independant Spirit Awards, juste avant les Razzies puis les Oscars. Pour leur 25e anniversaire, les prix du cinéma indépendant américain se sont offert un menu prestigieux. On retrouve quelques oscarisables, mais aussi des stars, des films en tous genres et un prix spécial pour A Serious Man des frères Coen (Prix Robert Altman pour les réalisateur, le directeur de casting et l'ensemble des comédiens). Là encore les films présentés à Sundance et à Cannes l'an dernier s'octroient la part du lion. Un prophète est en lice dans la catégorie meilleur film étranger.

Voici les nominations par ordre alphabétique. En gras, les films les plus nommés, avec, en tête Precious et The Last Station (5 citations chacun).

(500) Days of Summer (film, scénario, acteur : Joseph Gordon-Levitt)

A Serious Man (réalisateurs : Joel et Ethan Coen, photo)

A Single Man (premier film, premier scénario, acteur : Colin Firth)

Adventureland (scénario)

Amreeka (film, premier scénario, actrice : Nisreen Faour)

An Education (film étranger)

Anvil ! The Story of Anvil (documentaire)

Bad Lieutenant : Port of Call New Orleans (photo)

Big Fan (film à petit budget)

Cold Souls (premier scénario, second rôle féminin : Dina Korzun, photo)

Crazy Heart (premier film, premier scénario, acteur : Jeff Bridges)

Downloading Nancy (actrice : Maria Bello)

Easier with Practice (premier film)

Everlasting Moments (film étranger)

Fifty Dead Men Walking (second rôle féminin : Natalie Press)

Food inc. (documentaire)

Gentlemen Broncos (second rôle masculin : Jemaine Clement)

Goodbye Solo (acteur : Souléymane Sy Savané)

Humpday (film à petit budget)

La Nana (film étranger)

Me and Orson Welles (second rôle masculin : Christian McKay)

More Than A Game (documentaire)

Mother (film étranger)

October Country (documentaire)

Paranormal activity (premier film)

Precious (film, réalisateur : Lee Daniels, premier scénario, actrice : Gabourey Sidibe, second rôle féminin : Mo'Nique)

Sin nombre (film, réalisateur : Cary Joli Fukunaga, photo)

That Evening Sun (second rôle féminin : Mia Wasikowska, second rôle masculin : Raymond McKinnon)

The Last Station (film, réalisateur : Michael Hoffman, scénario, actrice : Helen Mirren, second rôle masculin : Christopher Plummer)

The Messenger (premier film, scénario, second rôle féminin : Samantha Morton, second rôle masculin : Woody Harrelson)

The New Year Parade (film à petit budget)

The Vicious Kind (scénario, acteur : Adam Scott)

Treeless Mountain (film à petit budget, photo)

Two Lovers (réalisateur : James Gray, actrice : Gwyneth Paltrow)

Un prophète (film étranger)

Which Way Home (documentaire)

Zero Bridge (film à petit budget)

Une cérémonie des César à oublier

Posté par geoffroy, le 4 mars 2010

cesar 2010La soirée des César 2010 n’a pas conquis les foules. L’audience, en chute libre, incite l’académie à revoir sa copie au plus vite.  

Soutenir que la 35e cérémonie des César fut sage et sans surprise relève du doux euphémisme tant elle aura été soporifique comme laborieuse. Ce triste constat, n’en déplaise aux lauréats, démontre la difficulté des César à célébrer comme il se doit – c'est-à-dire au-delà de la simple récompense – l’ensemble des professionnels du cinéma français. Sans remettre en cause le cru 2010, dominé par Un Prophète de Jacques Audiard, la cérémonie tourna court en égrenant sans âme les prix les uns à la suite des autres.

Vous me rétorquerez qu’un prix se décerne, s’acclame, se siffle à l’occasion – rarement aux César je vous l’accorde – et se remercie. Difficile, en effet, de changer un modus operandi balisé depuis 35 ans. Cela veut-il dire que la manière de s’y prendre n’aurait plus aucune importance ? A entendre les « pitch » d’avant récompense, oui. Au fil des années ils deviennent de plus en plus sirupeux et « télévisuellement » très plats, à l’instar du traditionnel discours d’ouverture prononcé cette année par une Marion Cotillard sans conviction ni originalité.

Quelques mots mous et pompeux prononcés avec hésitation pour rappeler que nous avons la chance de "partager ici ce soir le même rêve de cinéma, la chance d'être dans un pays qui rend ce rêve possible, un cinéma d'une grande richesse". Une chance en effet de pouvoir "aimer, vivre, rire" puis "de nous battre, nous mettre en colère... de hurler même si ça nous chante..."

Comme de coutume, les invités discourent sans gêne à la recherche du plus bel aphorisme afin d’éviter l’errance du lieu commun. N’empêche qu’ils furent nombreux un peu à l’image d’une soirée lente, statique, verbeuse, déclarative à en perdre la tête et le fil. Pourquoi ne pas avoir lâché la bride sur la scène du Châtelet en proposant un spectacle fait de surprises et de rebondissements, de bonne humeur et de spontanéité ? Il semblerait, au grand dam des spectateurs, que cela ne soit pas le genre de la maison. Que voulez-vous, chez nous, on ne badine pas avec les César quitte à plomber sévèrement l’ambiance.

Conséquence : notre duo vedette Gad Elmaleh / Valérie Lemercier s’est laissé étouffer par le rythme de sénateur d’une cérémonie morne, sans vivacité ni liberté de ton. Trois heures à faire du surplace et à attendre que chaque lauréat termine son discours, faut quand même assumer. Dans ce registre ils ont été plutôt bons, comblant autant que faire se peut un vide artistique pour le moins troublant. La soirée, exceptés les grognements lyriques d’une Jeanne Balibar en transe n’ayant pas peur du ridicule, l’émotion vraie d’une Adjani en larmes, l’hommage « lucchinien » à l’immense Eric Rohmer et le César d’honneur rendu à la star hollywoodienne Harrison Ford fut, il faut le reconnaitre, d’une platitude rarement atteinte.

Sans forcément prendre en exemple la cérémonie des Oscars, rendons à César ce qui est aux Oscars : le souffle, le show, les paillettes, le rêve. Il suffit de voir ou revoir  la « perf » d’un Hugh Jackman survolté en président de cérémonie des Oscars 2009 pour s’en convaincre. A côté d’un tel savoir-faire scénique, notre édition 2010 fait pâle figure. Résultat des courses, le programme diffusé en clair sur Canal+ a réuni 1,7 millions de téléspectateurs (9,1% de part d'audience, divisée de moitié depuis 2005).

Si les César 2010 auront plébiscité Un Prophète, récompensé par deux fois Tahar Rahim (une première un peu étrange faisant du jeune acteur aussi bien le meilleur espoir masculin que le meilleur acteur), mis un zéro pointé au Welcome de Lioret et récompensé une comédie comme meilleur premier film (Les Beaux Gosses), un dernier point s’impose. Il est navrant de constater qu’il n’y a toujours pas de César du meilleur film d’animation. Un comble pour le pays inventeur du dessin animé (Emile Cohl a projeté sa Fantasmagorie le 17 août 1908 à Paris).

Il serait judicieux de réparer cette injustice dès la revue 2011 qui, on l’espère, sera bien plus palpitante. Le maintient de sa diffusion sur une chaîne nationale en dépend.

Un prophète, de nouveau en salles le 3 mars

Posté par vincy, le 3 mars 2010

UGC n'a pas tardé à réagir à la moisson de 9 Césars pour son film Un prophète. Le co-producteur et distributeur du film ressort le film ce mercredi 3 mars dans 150 cinémas français. Il avait séduit lors de sa première exploitation 1 252 000 spectateurs et est actuellement disponible en DVD.
Le film commence sa carrière aux Etats-Unis dans 9 salles. A quelques jours des Oscars, où il est nommé (mais pas favori), le film a déjà récolté près de 200 000 $ de recettes.

Ecran Noir décerne « ses » Césars 2010

Posté par vincy, le 27 février 2010

Nous serons à coups sûrs déçus par les vainqueurs des Césars, comme souvent. On reste surpris de certaines nominations (La journée de la jupe, un téléfilm à l'origine), de certains oublis (Chiara Mastroianni) et de quelques obstinations (l'absence persévérante d'un César du meilleur film d'animation).

Si on voit mal le treize fois nommé Un prophète repartir bredouille, et s'il mérite le César du meilleur film et du meilleur réalisateur, il reste qu'on peut s'attendre à une surprise dans la catégorie reine. Welcome, avec son sujet politique et l'actualité récente sur l'identité nationale, peut s'avérer un outsider redoutable.
La catégorie meilleur acteur est l'une des plus ovuertes. Cluzet part en tête, si l'on prend en compte les récents prix distribués par différents corps de la profession. Mais, deux fois nommé, il peut aussi voir ses soutiens se dilluer. Un César pour Attal et surtout Lindon aurait plus de caractère : ils ne l'ont jamais eu, et les films qu'ils représentent sont clairement meilleurs.

Côté actrice, tout le monde souhaite la résurrection d'Isabelle Adjani. Ce serait un choix facile et injuste pour Kristin Scott-Thomas, qui signe clairement la meilleure performance de l'année, avec Dominique Blanc dans L'autre. Là encore Scott-Thomas n'a jamais été césarisée.
Les seconds rôles sont très ouverts; on miserait volontiers sur Niels Arestrup et Noémie Lvovsky; même si un César pour Anglade aurait de la gueule après sa traversée du désert, et pour Atika, par pure amitié. Enfin, on voit mal Tahir Rahim ne pas être sacré espoir masculin.

Dans les catégories techniques, les Césars auront le choix de prolonger la razzia attendue du Prophète. Mais c'est aussi avec ce prix que Welcome a le plus de chance. Dans les deux cas, ce serait un bon choix.  Trois adaptations parmi les cinq sont particulièrement réussies : Coco avant Chanel, Mademoiselle Chambon et Les herbes folles.

La meilleure première oeuvre devrait revenir, logiquement, aux Beaux Gosses, tout comme le meilleur documentaire aurait de la classe avec L'enfer de HG Clouzot. On ne se fait pas d'illusions : Le Ruban Blanc devrait recevoir son énième prix ce soir.

Pour le court-métrage soyons subjectif : nous votons pour nos amies Claire Burger et Marie Amachoukeli (C'est gratuit pour les filles). Et pour la musique, Le concert a toutes ses chances, vu son sujet. Ce qui nous ferait plaisir pour Camille Adrien qui a supervisé les orchestrations et les compositions d'Armand Amar.

Enfin deux Césars qui ne nous décevront pas : Eric Rohmer et Harrison Ford. Un grand écart qui souligne à quel point le 7e Art est riche de ses contrastes. Ce que souvent les Césars oublient dans leurs nominations.