Pour Tilda Swinton c'est affaire de fidélité puisqu'elle était déjà à l'affiche de Broken Flowers, The Limits of Control et Only Lovers Left Alive. Héros de son précédent film, Paterson, Adam Driver est aussi en terrain familier. Quant à Bill Murray, il était le héros de Broken Flowers et du générique de Coffee and Cigarettes. Steve Buscemi a aussi l'habitude du réalisateur puisqu'il a tourné en 1989 avec lui dans Mystery Train et plus tard dansCoffee and Cigarettes.
Depuis l'automne dernier, Tilda Swinton avait confirmé qu'elle serait du nouveau Jarmusch. En mars, Murray confirmait le tournage cet été dans l'Etat de New York de ce film "hilarant" sur les non morts. Il incarnerait un flic, avec comme collègues Sevigny et Driver.
Focus Features distribuera ce film aux USA et par Universal Pictures International dans le reste du monde. Il semble parfaitement calé pour Cannes l'année prochaine.
Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après le court-métrage Broken réalisé par Mathieu Turi, voici l’instant Court n° 120.
Le hasard fait que, presque même moment, deux clips de musique s’offrent le luxe d’accueillir le gratin d’Hollywood pour une petite apparition.
Le légendaire ex-Beatles Paul McCartney a confié la caméra au réalisateur Simon Aboud (le mari de sa fille Mary McCartney) pour le clip de "Queenie Eye". Ont été invitées les stars du cinéma et de la mode : Johnny Deep, Meryl Streep, Sean Penn, Jude law, Jeremy Irons, Alice Eve, Lily Collins, Chris Pine, Kate Moss, Tom Ford et d’autres à revoir ici.
L’acteur Jared Leto, qui avait d’ailleurs tenu le rôle de l’assassin du Beatles John Lennon dans Chapitre 27 (le revoir aussi dans Mr Nobody) a lui mis le cinéma entre parenthèse pour devenir rock-star avec son groupe 30 Seconds to Mars. Il en a profité pour devenir réalisateur de ses clips, dont le dernier en date invite aussi beaucoup de stars de cinéma.
On y voit Lily Collins, Olivia Wilde, Juliette Lewis (devenue aussi chanteuse rock), Alan Cumming, et des sosies de Marilyn Monroe et de Superman ; mais aussi d’autres visages dont les noms sont souvent source de buzz people : James Franco, Ashley Olsen, Corey Feldman, Selena Gomez, et Lindsay Lohan… Chacune de leur intervention est une remarque sur ce que représente la ville du cinéma et du spectacle qu’est Los Angeles, quand on est au centre ou pas.
Il s’agit plus du revers de la médaille, de leur rapport à leur métier et à leur célébrité. Ainsi Corey Feldman se fait la remarque « j’étais au sommet, et je me suis retrouvé tout en bas » ; Selena Gomez « j’ai l’étiquette univers Disney, les gens veulent me dire ce que je dois faire, ils pensent que je suis niaise où que je cherche à tout prix la célébrité » ; Lindsay Lohan se fait l’observation que « je suis déçue de moi-même la plupart du temps »...
Voici donc le clip City of Angels réalisé par Jared Leto (avec son pseudonyme Bartholomew Cubbins) :
Jared Leto sera en haut de l’affiche du film Dallas Buyers Club avec Matthew McConaughey et Jennifer Garner, en salles le 29 janvier 2014.
En compétition à Venise, Spring Breakers s’annonçait sulfureux avec les "teen-idols" en bikini et James Franco en "gansta" devant la caméra de Harmony Korine : il y allait sûrement y avoir quelque chose de l’ordre de la perversion de l’adolescence... Pourtant Spring Breakers brille comme un sapin de noël auprès duquel on trouve pas le cadeau souhaité.
Les premières minutes :
“Let’s fucking do it!” Le générique s’affiche en rose fluo, c’est la fête sur la plage où l’alcool coule à flot dans la bouche des filles en maillot de bain qui sucent aussi des glaces de manière sexy (comprendre suggestive), beaucoup sont topless, et une paire de seins occupe tout l’écran sur une musique "dubstep"... La séquence d’ouverture ‘sexe drogue et rock n’roll’ montre en quelques minutes ce qu’est la fête durant le spring break, cette cassure où les étudiants américains se lâchent entre l'hiver et la dernière ligne droite avant les examens. Trois étudiantes trainent leur ennui dans la fumette, une autre préfère rejoindre un groupe religieux : elles constatent qu’elles n’ont pas assez d’argent pour partir en vacances. Et si elles faisaient un hold-up ? Nos héroïnes vont déchanter, et les spectateurs avec.
Un casting all-stars :
“You can change your life, you can change who you are.” Les actrices - Selena Gomez, Vanessa Hudgens et Ashley Benson - sont devenues stars très jeunes. La majorité de leurs fans est mineure, et elles incarnent certaines valeurs familiales made in Disney Channel. Avec ce film, elles apparaissent comme des filles au comportement dépravé , presque tout le temps en petite tenue. C’est la bonne idée aguicheuse de Spring Breakers de les faire jouer ce genre de personnages (auxquelles il faut ajouter Rachel Korine, la compagne du réalisateur).
Face à elle l’acteur caméléon, tombeur de filles et fantasme des gays, James Franco, apparait ici en gangster tatoué, les cheveux tressés et les dents dorées. La musique est assurée à la fois par Skrillex, la révélation du "dubstep" (dont l’influence va jusqu’à Korn et Muse) et Cliff Martinez qui a oeuvré sur la B.O.F. culte de Drive (et plusieurs films de Steven Soderbergh). Le directeur de la photo n’est autre que Benoît Debie (le collaborateur de Fabrice Du Welz et de Gaspard Noé).
Harmony Korine a écrit les scénarios les plus audacieux sur l’adolescence (Kids et Ken Park de Larry Clark) et ses films en tant que réalisateur (Gummo, Julien Donkey-Boy) en ont fait une figure majeure du cinéma américain indépendant. Spring Breakers était donc sur les meilleurs rails.
Un film pas assez abouti ?
“It can’t be the end of the fun.” Le montage est assez clippé avec des contrastes de couleurs "flashy". Ici le réalisateur est loin de son esthétique naturaliste habituelle. Des bouts de scènes sont rattachés à d’autres pour plusieurs séquences en voix-off, les transitions se font plusieurs fois avec le bruit de la détonation d’un pistolet, ce qui accentue une forme de suspens. Le premier tiers du film nous plonge dans une ambiance du type ‘girls gone wild’ où les ‘interdits’ liés à la nudité ou la consommation de drogue sont franchis. Mais un des problèmes de Spring Breakers est qu’il ne contient que le début d’une idée de film (les 4 étudiantes rencontrent un jeune gangster). Ensuite il ne se passe plus grand-chose. Alors, on se rend compte de la signification de ce montage façon clip : les images se succèdent sans scénario solide.
Le meilleur est déjà passé : un hold-up vu de l’intérieur d’une voiture qui tourne à l’extérieur puis ensuite vu de l’intérieur du bâtiment. Le pire est à venir quand James Franco commence au piano une chanson de Britney Spears entouré par les filles qui portent une cagoule rose. Tout est artificiel (même une scène de triolisme dans une piscine, c'est dire). Le cinéaste ne sait plus trop quoi faire de ses personnages (les jumeaux ATL sont oubliés, d’autres s’en vont en bus), ni quoi raconter (la voix-off arrive comme une béquille).
Spring break forever, bitches !
Harmony Korine délaise son univers white-trash pour se perdre dans un film chic et toc. En tout cas, il n’a aucun doute sur le fait que son film va attirer l’attention quand il sortira en salles : « Cette nouvelle génération d’adolescent sont les enfants de la télévision, des jeux-vidéo, de Youtube », clame-t-il, et avec un grand sourire amusé « all Disney’s fans gonna love this shit ! »