Il était temps qu'on vous parle de My darling Quarantine Short Film Festival, festival hors normes qui vient déjà d'entrer dans sa 8e semaine ! Une durée évidemment inhabituelle pour un événement créé dans le contexte bien particulier de la crise mondiale du Coronavirus et lancé dès le 16 mars sur le site du magazine en ligne Talking Shorts, consacré comme son nom l'indique au court métrage.
C'est Enrico Vannucci, conseiller court-métrage au Festival de Venise et programmateur au Marché du film de Turin, qui a eu l'idée de ne pas baisser les bras face aux annulations en chaîne des festivals de cinéma à travers le monde, en proposant chaque semaine en accès libre sept courts métrages suggérés par des sélectionneurs ou responsables de festivals comme Cannes, Berlin, Clermont-Ferrand ou encore Locarno. A la fin de chaque semaine, un prix du public est décerné au film ayant récolté le plus de suffrages.
Afin de proposer une programmation cohérente et dans l'air du temps, la thématique retenue est "dystopie". Elle a déjà permis de montrer des films tels que Yellow Fieber de Konstantina Kotzamani (parabole onirique sur la disparition d'une ville) ; Symbiosis de Nadja Andrasev (variation inattendue autour de la jalousie et de l'infidélité) ; Postcards from the End of the World de Konstantinos Antonopoulos (comédie autour de la fin d'un monde) ou encore All Inclusive de Corina Schwingruber Ilic (plongée dans le quotidien ritualisé et absurde d'un paquebot monstrueux).
L'idée est bien sûr de continuer à faire vivre le cinéma sur un mode éditorialisé (et il faut reconnaître qu'aucun grand festival ne peut s'enorgueillir d'un tel concentré de programmateurs prestigieux), mais aussi de recueillir des fonds pour aider Médecins sans Frontières à lutter contre le covid19 partout où cela est nécessaire ainsi qu'à alimenter une cagnotte destinée à soutenir les institutions culturelles qui en ont le plus besoin. Pour participer, il suffit de faire un don en ligne, ou via PayPal.
Cette semaine, on peut notamment regarder Enough de Anna Mantzaris dans lequel on assiste à une succession de moments de perte de contrôle, ou de lâcher prise c'est au choix, qui semblent être le reflet salvateur de nos propres ras-le-bol, et myBorder’s joyFence de Michael Kranz, hymne à la frontière "personnelle et portative" évitant tout contact indésirable avec d'autres êtres humains - un film visionnaire et ironiquement de circonstance. On vous invite bien entendu à les découvrir, ainsi que le reste de la sélection de la semaine, et celle des suivantes, en espérant que l'initiative n'ait pas besoin de se prolonger plus que nécessaire...
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