Le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov libéré par les russes

Posté par vincy, le 7 septembre 2019

A deux jours d'un sommet franco-russe entre les ministres des affaires étrangères et de la défense, la Russie a fait un geste pour renouer le dialogue avec l'Occident, cinq ans après l'annexion de la Crimée et alors que le Donbass, qui inspire tant de cinéastes ukrainiens, est toujours en conflit à la frontière russo-ukrainienne.

Deux avions avec 35 prisonniers de chaque côté ont décollé simultanément de Kiev et de Moscou. Le cinéaste ukrainien et prisonnier politique Oleg Sentsov fait partie du convoi, selon une source gouvernementale de Kiev. 24 maris, deux agents secrets, un blogueur et un journaliste sont aussi du vol rapatriant les ukrainiens vers Kiev. Dans l'avion pour Moscou, on trouve Vladimir Tsemakh, ex-chef militaire des séparatistes pro-russes en Ukraine et témoin clé du crash du Boeing malaisien MH17, dont on suppose qu'il a été atteint par un missile russe.

> L'affaire Oleg Sentsov

Vladimir Poutine a accéléré le processus, déclarant qu'il s'agissait d'une bonne étape vers la normalisation.

Oleg Sentsov reste la personnalité la plus emblématique de ce vaste échange. Emprisonné dans le Grand Nord russe, après avoir observé une longue grève de la faim de 145 jours qui a mis en péril sa santé, le cinéaste ukrainien a été discrètement transféré la semaine dernière à Moscou, cinq ans après son arrestation en Crimée. Il a été condamné en août 2015 à vingt ans de prison pour "terrorisme" et "trafic d’armes" lors d'une parodie de procès.

Le Prix Sakharov pour Oleg Sentsov

Posté par vincy, le 26 octobre 2018

Le cinéaste ukrainien emprisonné en Russie Oleg Sentsov a obtenu hier le Prix Sakharov (du nom du Prix Nobel de la paix russe) décerné par le Parlement européen. C'est la première fois qu'une personnalité issue du cinéma reçoit ce prix dédié à la défense des droits de l'Homme.

Sentsov, symbole de l'opposition ukrainienne à la Russie, a été condamné à 20 ans de réclusion pour "terrorisme" et "trafic d'armes" lors d'un procès jugé "stalinien" par les ONG.  Originaire de Crimée, presqu'île annexée par les russes au mépris du droit international, Oleg Senstov a été l'une des personnalités les plus engagées publiquement contre la Russie. Il prépare son film Rhino quand il décide de s'engager dans un mouvement politique pro-européen en Ukraine.

Le 14 mai dernier, il avait entamé une grève de la faim pour exiger la libération de tous les ukrainiens détenus en Russie. Malgré l'intense pression diplomatique et de nombreuses manifestations de soutien, le président russe Vladimir Poutine n'a jamais cédé. 145 jours de grève de la faim: Oleg Sentsov a annoncé l'arrêt de son jeûne le 5 octobre dernier, de peur d'être nourri de force. Sa santé a été "gravement éprouvée", touchant, notamment le foie, le cœur et le cerveau.

La libération du réalisateur de Gamer n'est toujours pas d'actualité.

D'autant que le Kremlin, en apprenant qu'Oleg Sentsov recevait le Prix Sakharov, a jugé cette décision "totalement politisée". Selon l'AFP, la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova, dans une mauvaise foi absolue, a ainsi réagit : "Pourquoi ont-ils choisi Sentsov et pas Savtchenko?", a en référence à la pilote militaire ukrainienne Nadia Savtchenko, emprisonnée en Russie puis libérée lors d'un échange de prisonniers en 2016 avant d'être arrêtée de nouveau dans son pays pour la préparation d'une attaque contre le Parlement.

"Attribuer un prix à une personne reconnue coupable de terrorisme est la dernière étape d'un mépris marqué pour les normes et les lois", a expliqué Piotr Tolstoï, vice-président de la chambre basse du Parlement russe.

Une chose est certaine: Oleg Sentsov ne pourra pas venir chercher le Prix Sakharov cette année.

Le cinéaste Oleg Sentsov en grève de la faim depuis 100 jours

Posté par vincy, le 21 août 2018

Rien n'y fait. Ni la voie diplomatique, ni les multiples appels de personnalités politiques ou artistiques. Oleg Sentsov est en train de mourir dans une prison du nord la Russie. Vladimir Poutine reste inflexible. l'opposant à l'annexion de la Crimée est emprisonné depuis 2015 pour "terrorisme" et "trafic d'armes" (lire aussi: "Oleg Sentsov toujours emprisonné). Il a cessé de s'alimenter le 14 mai. Seuls les compléments alimentaires injectés le font survivre.

Des cinéastes tchèques viennent d'annoncer qu'ils entamaient une grève de la faim pendant cinq jours.

Le Monde a publié une nouvelle tribune ce matin, relayée par la SRF (Société des réalisateurs de Films), qui dénonce au passage la Fédération internationale de Football comme complice du régime de Vladimir Poutine, pour avoir donné l'organisation de la Coupe du monde à un pays qui ne respecte pas les droits de l'Homme. "Oleg Sentsov a décidé de prendre le risque réel de mettre sa vie en jeu. Sa décision est politique, ce n’est pas une démarche suicidaire. Il s’est préparé, comme un cinéaste avant un tournage. Il a réfléchi avec un médecin à la façon la plus propice de mener sa grève de la faim, afin que son geste permette que soit entendu ce qu’il voulait faire entendre. Il a cessé de s’alimenter le 14 mai 2018, en plein Festival de Cannes, sachant que le risque d’une issue fatale était envisageable au moment de la Coupe du monde" est-il écrit. Les signataires réitèrent leur "appel aux dirigeants européens pour que soient mis en œuvre tous les pouvoirs et moyens de pression pouvant permettre la libération immédiate du cinéaste ukrainien Oleg Sentsov." Parmi eux, Jacques Audiard, Robin Campillo, Arnaud Desplechin, jean-Luc Godard, Yann Gonzalez, François Ozon, Rithy Panh, Christian Taubira, Bertrand Tavernier ou encore Delphine de Vigan.

"Oleg Sentsov peut mourir à tout moment, à chaque minute qui passe"

Le 13 août dernier, 100 personnalités appelaient à "ne pas laisser Oleg Sentsov mourir". " Ne pas agir, ce serait laisser Oleg Sentsov mourir. Ce serait renoncer à nos valeurs et à nos principes, renoncer à ce que nous défendons et à ce que nous sommes. Ce serait tolérer qu'on peut être tué pour ses idées, ses opinions, ses prises de position. Le traitement dont il est l'objet est une atteinte à la liberté de pensée et à la liberté de création. Nous ne pouvons l'accepter" lisait-on toujours dans une tribune parue dans le Monde. Ajoutant: "Les artistes du monde entier savent pertinemment que le président russe a le pouvoir d’arrêter cette tragédie humaine et démocratique. Partout dans le monde ; dans le monde du cinéma, de la culture mais bien au-delà, une mobilisation internationale doit se faire entendre pour défendre ce cinéaste." On y retrouvait à peu près les mêmes signataires mais aussi Yvan Attal, Bertrand Bonello, Costa-Gavras, les frères Dardenne, David Cronenberg, Atom Egoyan, Michel Hazanavicius, Christophe Honoré, Cédric Klapisch, Ken Loach, Kleber Mendonça Filho, Ariane Mnouchkine, Cristian Mungiu, Mahamat Saleh Haroun, Riad Sattouf, Abderrahmane Sissako, ou le cinéaste russe Andreï Zviaguintsev.

Selon le témoignage de Zoya Svetova, journaliste et défenseure des droits de l'homme russe, qui lui a rendu visite le 14 août, Oleg Sentsov aurait perdu 17 kilos.

Russie: Kirill Serebrennikov toujours assigné à résidence, Oleg Sentsov toujours emprisonné

Posté par vincy, le 18 juillet 2018

La justice russe a prolongé mercredi 18 juillet de plus d'un mois l'assignation à résidence du metteur en scène et cinéaste russe Kirill Serebrennikov, accusé de détournements de fonds, rapporte l'AFP. Le cinéaste était en compétition à Cannes cette année avec son film Leto. L'assignation à résidence a été prolongée jusqu'au 22 août. Le tribunal a aussi prolongé jusqu'au 19 septembre l'assignation à résidence de la directrice du Théâtre académique de jeunesse (RAMT) Sofia Apfelbaum, arrêtée dans le cadre de l'enquête visant Serebrennikov.

"Ce qui se passe avec moi et les autres personnes dans cette affaire peut être qualifié d'un seul mot: absurde", a réagi lors de l'audience le réalisateur, cité par l'agence RIA Novosti. Arrêté fin août 2017, il est accusé d'avoir détourné à travers son théâtre près d'un million d'euros de subventions publiques grâce à un système de devis et factures gonflés entre 2011 et 2014.

De son côté le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov est toujours emprisonné, alors qu'il vient d'entamer son 66e jour de grève de la faim. Il est détenu depuis 2014. Il avait été condamné à 20 ans de camp pour "terrorisme" et "trafic d'armes" à l'issue d'un procès qualifié de "stalinien" et de "parodie de justice" par Amnesty International. Les présidents russe et ukrainien, Vladimir Poutine et Petro Porochenko, cherchaient une solution en mai dernier, soit un éventuel "échange de prisonniers" entre les deux pays.

Serebrennikov comme Sentsov bénéficient d'appels et de soutiens internationaux, dans les journaux ou lors des festivals (Cannes, Avignon...).

> Lire aussi :  19 grands noms du cinéma européen se mobilisent pour un cinéaste Ukrainien et Mobilisation pour le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov, emprisonné en Russie

C'est sans effet. Malgré cette mobilisation médiatique d'auteurs, d'acteurs, d'artistes renommés, Serebrennikov et Sentsov sont toujours à la merci du pouvoir russe. Le Président français Emmanuel Macron, à l'occasion de la finale de la Coupe du monde de football, aurait évoqué le cas de Sentsov auprès du Président russe, Vladimir Poutine. Ce serait la deuxième fois, après la visite en Russie en mai de Macron, que le cas du réalisateur ukrainien s'inviterait dans la discussion entre les deux chefs d'Etat.. Sans résultat.

Cannes 2018: La Fabrique cinéma s’offre Cristian Mungiu pour ses 10 ans

Posté par vincy, le 29 mars 2018

La Fabrique Cinéma de l'Institut français sera parrainée par le cinéaste et producteur roumain Cristian Mungiu pour sa 10ème édition.

Palme d'or en 2007 pour 4mois, 3 semaines, 2 jours, Prix du scénario et prix d'interprétation féminine pour Au-delà des collines, Prix de la mise en scène pour Baccalauréat , il est l'un des cinéastes de son pays les plus récompensés à Cannes. Il est aussi responsable du festival Les Films de Cannes à Bucarest qu'il a créé, et initiateur du film collectif Contes de l'âge d'or.

"C'est un passeur qui a "un rôle central dans le cinéma de son pays" explique la directrice de l'Institut français Anne Tallineau.

Pour son dixième anniversaire La Fabrique Cinéma a sélectionné dix projets, dont quatre africains, continent souvent à l'écart des circuits de financement. Cinq nouveaux pays présents pour la première fois à la Fabrique : l'Ukraine, la Thaïlande, la République dominicaine, la Côte d'Ivoire et le Tchad.

AU MILIEU DE NULLE PART de Samantha Nell - Fiction 1er long métrage - produit par Bongiwe Selane / Blingola Media (Afrique du sud). Une comédie douce amère sur les conséquences de l'apartheid dans une maison de retraite.

LOUVE de Kiro Russo - Fiction 2ème long métrage - produit par Kiro Russo / Socavon Cine (Bolivie). Une fable fantastique.

LA MEUTE de Andrés Ramirez Pulido - Fiction 1er long métrage - produit par Johana Agudelo Susa / Valiente Gracia (Colombie). L'évasion d'un adolescent d'un camp de redressement en Amazonie pour retrouver sa mère, atteinte d'un cancer.

LA NUIT DES ROIS de Philippe Lacôte - Fiction 2ème long métrage - produit par Ernest Konan / Wassakara Productions (Cote d'Ivoire). Un huis-clos dans une prison où les détenus s'évadent à travers des récits. (photo)

CHEVALIER NOIR de Emad Aleebrahim Dehkordi - Fiction 1er long métrage - produit par Babak Aleebrahim Dehkordi / E.A.D Films (Iran). Deux frères lancés dans une spirale infernale dans les bas-fonds de Téhéran.

ZINDER de Aïcha Macky - Documentaire 1er long métrage - produit par Ousmane Samassekou / Tabous Production (Niger). Un documentaire sur les bandes de cette ville nigérienne infiltrée par les terroristes.

CANDELA de Andrés Farias - Fiction 1er long métrage - produit par Pablo Lozano / Monte y Culebra SRL (République dominicaine). Thriller politique sur la corruption et les addictions au sexe et à la drogue.

DIA (LE PRIX DU SANG) de Achille Ronaimou - FIction 1er long métrage - produit par Faissol Gnonlonfin / Merveilles Production (Tchad). DUne escroquerie interethnique et religieuse autour d'un délit qui n'a pas été commis.

REGRETFULLY AT DAWN de Sivaroj Kongsakul - Fiction 2ème long métrage - produit par Pimpaya Towira / Extra Virgin Company (Thaïlande). Un soldat à la fin de sa vie qui rêve que sa petite fille aille danser en France.

SERAPHYMA de Marysia Nikitiuk - Fiction 2ème long métrage - produit par Igor Savychenko / Kristi Films (Ukraine). Le parcours initiatique d'une adolescente serial-killer à la recherche de sa mère...

En 10 ans, La Fabrique a sélectionné 91 projets et invité 167 réalisateurs et producteurs de 61 pays (dont 23 francophones). Près de 40% des films ont été terminés, 20% sont en tournage. Si les délais entre la présentation à La Fabrique et la diffusion en salles sont toujours longs, ils ont tendance à se raccourcir. Adieu Mandalay de Midi Z avait été sélectionné en 2012 et était sorti en 2016. La Familia de Gustavo R. Cordova avait été sélectionné en 2014 et finalement projeté à la Semaine de la critique en 2017. La même année, Les initiés de John Trengrove, a terminé son parcours dans les salles l'an dernier et avec une nomination aux Oscars cette année. La belle et la meute, sélectionné en 2015, a été retenu à Un certain regard en 2017. La sélection de 2016 a déjà vu un film achevé et deux en tournage.

En étant présent au Pavillon des cinémas du monde, les producteurs et réalisateurs ont ainsi davantage de facilités à obtenir des aides publiques ou privées. Le Pavillon, qui accueille des sessions artistiques et des rencontres professionnelles, proposera de nombreux événements cette année pour célébrer son dixième anniversaire, et notamment une masterclass du compositeur Amine Bouhafa (Timbuktu, La belle et la meute), en partenariat avec la Sacem. L'ensemble de l'opération coûte environ 500000 euros.

L'Institut français est l'unique opérateur culturel transversal à l'extérieur de l'Europe. Outre La Fabrique cinéma, elle intervient sur la diffusion du cinéma français (notamment la diffusion du cinéma européen et l'Education à l'image avec CinEd), la coopération (l'Aide aux cinémas du monde avec 5M€ de budget annuel pour une cinquantaine de projets soutenus, soit 300 films de 76 pays depuis sa création), la Cinémathèque Afrique (1600 films en catalogue, 6000 projections dans 80 pays, et désormais une volonté stratégique de numériser, avec des partenaires, ce patrimoine),

19 grands noms du cinéma européen se mobilisent pour un cinéaste Ukrainien

Posté par vincy, le 12 juin 2014

oleg sentsov19 réalisateurs, acteurs et producteurs européens ont signé hier, mercredi 11 juin, une lettre adressée au président russe Vladimir Poutine pour s'inquiéter du sort du cinéaste ukrainien Oleg Sentsov, détenu en Russie et soupçonné de projets terroristes en Crimée. Parmi eux, de nombreux grands noms du cinéma polonais, ce qui n'a rien d'étonnant puisque la Pologne est aux avant-postes géographique, politique et diplomatique dans la crise qui oppose la Russie et l'Ukraine.

"Selon les informations disponibles actuellement, le réalisateur ukrainien Oleg Sentsov a été arrêté par les services secrets russes (FSB) dans sa maison de Simferopol le 11 mai et transporté à Moscou où il est détenu dans l'attente d'un procès", explique la lettre publiée sur le site de l'Académie européenne du film. Agustin et Pedro Almodovar, Stephen Daldry, Mike Downey, Agnieszka Holland, Aki Kaurismäki, Mike Leigh, Ken Loach, Wojciech Marczewski, Rebecca O'Brien, Daniel Olbrychski, Antonio Saura, Volker Schlöndorff, Jerzy Stuhr, Béla Tarr, Bertrand Tavernier, Andrzej Wajda, Wim Wenders et Krzysztof Zanussi se disent "profondément inquiets" et ne peuvent "s'empêcher de se demander comment il va et ce que sera son avenir".

"A la lumière de ces faits, nous vous demandons respectueusement de vous assurer de la sécurité d'Oleg Sentsov, de révéler publiquement où il se trouve, de formuler une accusation précise à l'encontre du détenu ou de le libérer, d'engager une enquête complète, rapide et impartiale sur cette arrestation apparemment arbitraire faite par le FSB, afin que tous les responsables en répondent" expliquent-ils.

Le 30 mai, le FSB avait annoncé son intention d'inculper prochainement Oleg Sentsov et trois autres personnes pour "terrorisme", "organisation d'un groupe terroriste" et "trafic d'armes", qui sont passibles de  20 ans de prison.

Le FSB soupçonne ces quatre personnes d'appartenir à des groupuscules paramilitaires d'extrême droite et de projeter la destructions de lignes à haute-tension, d'un pont ferroviaire et d'un mémorial de la Deuxième guerre mondiale selon l'AFP.

Oleg Sentsov, 37 ans, était une figure du mouvement de la place Maïdan qui a contraint le président ukrainien Viktor Ianoukovitch à quitter le pouvoir. En 2012, Sentsov avait présenté son premier long métrage Gaamer au festival du film de Rotterdam et à celui de Sao Paulo. Le film, sorti en 2011 en Ukraine, raconte l'histoire d'un adolescent obsédé par les jeux vidéos.