Le futur s’annonce animé

Posté par MpM, le 15 avril 2008, dans Courts métrages, Evénements.

Voir des films d'école permet souvent de se faire une idée générale, à défaut d'être précise, de ce à quoi ressemblera la production cinématographique des années à venir. Et parfois, il y a vraiment de quoi être optimiste. On l'est en tout cas à la vision de la carte blanche que la SACEM offrait lundi à la toute jeune école du film d'animation la Poudrière (créée à Valence en 1999) dans le cadre des journées célébrant le centenaire de la musique de films. Au programme, une demi-douzaine de courts métrages de fin d'études (toutes promotions confondues) ainsi que la présentation en avant-première des dix films d'une minute réalisés par les actuels élèves de première année sur le thème de l'insolite au quotidien.

Ce qui frappe tout de suite, c'est l'énergie et l'imagination qui se dégagent des œuvres. Malgré un format très court, chaque réalisateur parvient à imposer son univers et créer une atmosphère extrêmement personnelle. Poétique, avec Chanson aux pommes de Gian-Maria Leroy (2001), un petit conte sans parole sur l'absurdité et la folie du monde. Inquiétant avec Picore de François Bertin, ou la transformation inéluctable d'un homme en oiseau. Parodique avec The end de Camillelvis Théry, dans lequel un personnage de film noir se retrouve propulsé dans les nuages, où le poursuivent d'étranges hommes-poissons. Mais également une comédie musicale... dans un train (Bouts en train d'Emilie Sengelin), une vision météorologique des différends familiaux (L'oeil du cyclone de Julien Bisaro), les Temps modernes à la sauce numérique et informatique (Bob de Jean-Pierre Poirel) et une variation jouissive sur ce qui aurait pu être une fable de La Fontaine opposant une minuscule souris à un gros tigre féroce (La queue de la souris de Benjamin Renner). Les intrigues sont drôles et intelligentes, le rythme est enlevé, l'animation est fluide et graphique... un pur régal.

Du côté de l'insolite au quotidien, on n'est pas en reste. Les réalisateurs sont encore débutants, mais certains scénarios retiennent l'attention : la mascotte d'un paquet de céréales qui dévore les membres d'une famille, un colporteur qui monnaye... des insultes, un auto-stoppeur confronté à la concurrence déloyale d'un blessé sur un brancard... En une minute il faut aller à l'essentiel, accrocher l'attention du spectateur et l'emmener crescendo vers une chute humoristique ou glaçante. On est un peu au-delà du simple exercice de style, et déjà la technique s'affine (presqu'exclusivement du dessin animé) et les premières tendances apparaissent. Aucun doute, la relève est assurée. Côté musique (le prétexte de la séance), les étudiants ont la chance de travailler avec des compositeurs qui leur écrivent des œuvres originales. C'est bien sûr pour beaucoup dans la tenue "professionnelle" des films.

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