Soeur Sourire : pas de quoi avoir la banane !

Posté par Claire Fayau, le 27 avril 2009, dans Critiques, Films.

soeursourire.jpgL'histoire : "Dominique, nique, nique..." Ce refrain entêtant connut un immense succès international dans les années soixante. Rares sont les Dominique à qui on ne l'a pas chantonné. Mais qui connait la vie de la créatrice, Sœur Sourire (la mal nommée), alias Jeannine Deckers?Le film raconte le destin hors du commun de cette jeune belge, de son ascension dans les charts à sa descente suicidaire aux enfers.

Notre avis: Après Piaf, Mesrine, Sagan, Chanel, voici donc la  biographie filmée de Soeur Sourire, qui avait déjà eu droit à un film sur sa vie et son oeuvre en 1965. Le film s'appelait Singing Nun (La nonne chantante) avec Debbie Singin'  in the Rain Reynolds.

A l'époque, Jeanine Deckers était en état de grâce, et ce film hollywoodien ne devait montrer que le côté plaisant de Soeur Sourire. En 2009, le point de vue est plus réaliste et la reconstitution plus simpliste. Le film 100% belge de Stijin Coninx aborde son homosexualité, ses problèmes de drogue et d 'argent, et sa fin, misérable. On est loin du rêve Hollywoodien.

S'il y a au moins une qualité dans ce film, c'est en effet de ne pas avoir canonisé Jeannine Deckers. En se concentrant sur sa personnalité fragile et ses crises identitaires, il accroche le spectateur avec des facettes cachées, qui compensent l'étirement de cette vie étrange. La  "Star Sourire", Cécile de France, qui prend le voile et la guitare avec ferveur, se sent  possédée par son personnage, aux côtés de Sandrine Blancke, formidable amoureuse - ange gardien, de Marie Kremer, jolie confidente... et la pas si sénile Tsilla Chelton , en doyenne des dominicaines.

Malheureusement, le film est un fourre-tout. Cette valise en carton ne tient pas ses promesses et s'essouffle sur la longueur. On ne vibre (pas) ô ma soeur. Cette réalisation aussi plate que le pays d'orgine ne met pas en relief kes motivations de Jeannine, tellement impulsive qu'on a du mal à la suivre. Certains passages ont recours aux grosses ficelles, effets appuyés pour arracher un sourire ou soutirer une larme. Sans parler des erreurs historiques. Film imparfait, personnage méconnu et attachant, on vous recommande d'appeler un exorciste à la fin pour vous enlever de la tête ce satané refrain Dominique , nique, nique...

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