L'histoire : "Charlie St. Cloud est le héros de son lycée, l'idole de sa mère, Claire, et de son petit frère, Sam. Navigateur accompli, il a obtenu une bourse de l'université de Stanford et s'apprête à quitter la bourgade côtière de son enfance. C'est alors qu'un drame remet brutalement en cause son brillant avenir…"
Notre avis : Attention, spoilers. Une fois n'est pas coutume, éventons une partie du secret de Charlie (Zac Efron, le bellâtre de High School Musical): de toute façon, on comprend tout avec la bande- annonce. Et puis il y a le livre de Ben Sherwood (The Death and Life of Charlie St. Cloud , titre nettement plus réussi que le titre en français ). De plus, l'histoire ne tourne pas seulement autour de ce fameux secret : il voit des morts, et en particulier son petit frère Sam, décédé dans un accident de voiture qui a failli lui coûter la vie. Fantôme ou fantasme dû à un traumatisme? Chacun y verra une explication.En tout cas, tous les soirs , il joue au baseball avec lui.
Cette histoire d'un amour fraternel a sa limite : le petit frère un brin énervant. Et pourtant Saint Charlie est drôlement sympa avec lui : il lui apprend à jouer au baseball, lui promet d'être toujours là, contrairement à leur père qui les a quittés.
Toute cette culpabilité et ce deuil pèsent sur l'histoire. Sentiment de culpabilité du survivant (Pourquoi Charlie a -t-il été sauvé, et pas Sam?), de l'ainé qui a échoué à protéger son cadet. Le désir de ne pas oublier le mort, de ne pas le quitter, l'impossibilité de vivre au-delà de ce cap au point de renoncer à son propre avenir, et de ne pas vivre sa vie. Charlie a renoncé à ses études pour garder le cimetière où git son frère...
Arrive Tess. Elle est belle, sympa, attirée par Charlie et vice versa. C'est encore mieux. Et cerise sur le gâteau : elle est douée en voile, le sport de prédilection de Charlie, mais aussi source du trauma. Le dilemme nous laisse de marbre, tout comme leur câlin au milieu des tombes.
Le secret de Charlie est donc un film changeant: d'abord très mélo américain, puis un brin de thriller surnaturel pour boucler la boucle avec un mélo initiatique et l'inévitable happy end formaté autant qu'anticipé.
Dommage qu'il y ait autant de facilités et de pathos. À croire qu'on ne sait pas écrire pour les ados : "il faut vivre sa vie", "tu n'es pas mort" ... Sans parler des rôles Kim Basinger (la mère) et Ray Liotta (l'infirmier qui a sauvé Charlie) qui auraient pu être plus développés et leur talent mieux exploités. Le réalisateur semble hésiter entre plusieurs angles, et du coup le spectateur hésite entre plusieurs réactions.
Et Zac Efron ? Il est comment ... Ce film va -t-il lui ouvrir les portes d'un cinéma" adulte"?
Message important : Zac ne danse pas ou ne chante pas dans ce film. Cependant les fans vont se régaler : il est très en beauté avec ses mèches et son torse musclé (il y a une scène où il semble faire un concours de t -shirt mouillé ). Le réalisateur Burr Steers qui l'avait déjà dirigé dans 17 ans encore l'a bien mis en valeur. Mais avec ses mèches blondes et son côté propre sur lui , on a du mal à croire à un anti-héros torturé et asocial (ou même "fou" selon certains personnages).
Quant à son jeu, il n'atteint pas la performance de Jamie Bell dans My name is Hallam Foe. Certes, My name is Hallam Foe était un film britannique avec un jeune homme très torturé par la mort de sa mère. Mais Le secret de Charlie nous fait penser davantage à un soap de l'après midi . Le scénario à la fois alambiqué et plein de bons sentiments est tout juste sauvé par sa beauté plastique pour réussir son pari : séduire les fans.