Le casting de « Contagion » réuni contre le coronavirus

Posté par kristofy, le 29 mars 2020

Le film Contagion de Steven Soderbergh de 2011 est l'un des films qui le plus (re)vu depuis l'apparition  du coronavirus : il raconte une pandémie qui se répand à toute vitesse sur la planète, les victimes contaminées se multiplient et meurent en quelques jours...

Dans son générique de fin après avoir déroulé la liste des noms des artisans ayant contribué au film on trouve cette prophétique indication qui a(vait) valeur d'avertissement : "it's not if, but when. Get ready at www.takepart.com/contagion".

Le lien internet redirige désormais vers le site web de l'université de Columbia où justement le casting du film vient de faire quelques vidéos de prévention contre ce virus Covid-19 : Matt Damon, Kate Winslet, Laurence Fishburne, Jennifer Ehle, Marion Cotillard. Les messages sont en anglais et  en espagnol, principalement destinés aux Etats-Unis, pays qui devient le plus gros épicentre de contagion : se laver les mains, éviter de sortir de chez soi, garder ses distances par rapport aux autres, suivre les consignes des autorités...

Le message de Marion Cotillard :

Le message de Kate Winslet :

Le message de Laurence Fishburne :

Le message de Jennifer Ehle :

Le message de Matt Damon :

Marion Cotillard laisse tomber 355 pour le prochain Carax

Posté par vincy, le 9 juin 2019

Marion Cotillard va produire un documentaire et tourner pour Leos Carax. Deux annonces faites durant le Festival de Cannes.

L'actrice a profité de son passage sur la Croisette pour confirmer sa participation au prochain film de Léos Carax, aux côtés d'Adam Driver.

Annette, "comédie musicale lyrique, puissante et romantique), se dotera aussi des Sparks pour la musique et de Marius de Vries (La La Land, Moulin Rouge) pour la coordination musicale. Le tournage (en anglais, une première pour Carax) du film débutera cet été. Le projet a beaucoup évolué, avec Rooney Mara il y a trois ans puis avec Rihanna, quelques mois plus tard. Cotillard hériterait du rôle de Mara et Rihanna a abandonné le projet en cours de route.

Cotillard a déjà une expérience de "musical" avec Nine, adaptation ciné d'un succès de Broadway.

Pour pouvoir être chez Carax cet été, la star, actuellement à l'affiche de Nous finirons ensemble, a laissé tomber le thriller "Girl Power" 355 produit par Jessica Chastain et dévoilé l'an dernier sur la Croisette.

Productrice

Par ailleurs, l'actrice produira le documentaire Bigger than Us. Le film est signé de Flore Vasseur, journaliste et chroniqueuse, réalisatrice de docus (Meeting Snowden) pour Canal+ et Arte et romancière (Une fille dans la ville, Comment j’ai liquidé le siècle, En bande organisée, Ce qu'il reste de nos rêves).

La réalisatrice suivra des jeunes entre 18 et 25 ans, qui ont en commun leurs expériences de résilience et des années d’activisme, qui en font déjà des grands témoins, et des passeurs, parfois même des sages. Ils ont changé des lois, bâti des écoles, mobilisé des femmes, des hommes et des enfants par milliers, ils luttent pour une meilleure planète. Ils refusent le statu quo, expérimentent et vivent plus fort. Ces jeunes vivent au Malawi, aux Etats-Unis, en Indonésie, au Liban, en Ecosse, au Brésil ou encore en Inde.

Le docu a récolté plus de 100000€ en financement participatif sur Ulule. Marion Cotillard et son associé de All You Need produisent avec Elzévir ce film qui aborde des causes sociales et environnementales, qui sera distribué par Mars au premier semestre 2020, visant un succès équivalent à celui de Demain de Cyril Dion et Mélanie Laurent.

200 personnalités lancent un appel contre « un cataclysme planétaire »

Posté par vincy, le 3 septembre 2018

200 personnalités ont signé l'appel publié dans Le Monde aujourd'hui lancé par Juliette Binoche et de l’astrophysicien Aurélien Barrau pour une action politique ferme et immédiate face au changement climatique. Parmi les signataires du monde entier, on retrouve Adjani, Almodovar, Baye, Boorman, Campion, Cotillard, Cronenberg, Cuaron, Dafoe, Delon, Deneuve, Faithfull, Fiennes, Frémaux, Hawke, Huppert, Jaoui, Kapoor, Marceau, Rampling, Robbins, Rossellini, Santoro, Satrapi, Scott Thomas, Sissako, Stewart, Tarr, Trintignant, Turturro, Viard, Wenders ou encore Jia Zhang-ke.

Tribune. Quelques jours après la démission de Nicolas Hulot, nous lançons cet appel : face au plus grand défi de l’histoire de l’humanité, le pouvoir politique doit agir fermement et immédiatement. Il est temps d’être sérieux.
Nous vivons un cataclysme planétaire. Réchauffement climatique, diminution drastique des espaces de vie, effondrement de la biodiversité, pollution profonde des sols, de l’eau et de l’air, déforestation rapide : tous les indicateurs sont alarmants. Au rythme actuel, dans quelques décennies, il ne restera presque plus rien. Les humains et la plupart des espèces vivantes sont en situation critique.
Il est trop tard pour que rien ne se soit passé : l’effondrement est en cours. La sixième extinction massive se déroule à une vitesse sans précédent. Mais il n’est pas trop tard pour éviter le pire.
Nous considérons donc que toute action politique qui ne ferait pas de la lutte contre ce cataclysme sa priorité concrète, annoncée et assumée, ne serait plus crédible.
Nous considérons qu’un gouvernement qui ne ferait pas du sauvetage de ce qui peut encore l’être son objectif premier et revendiqué ne saurait être pris au sérieux.
Nous proposons le choix du politique – loin des lobbys – et des mesures potentiellement impopulaires qui en résulteront.
C’est une question de survie. Elle ne peut, par essence, pas être considérée comme secondaire.
De très nombreux autres combats sont légitimes. Mais si celui-ci est perdu, aucun ne pourra plus être mené.

Isabelle Adjani, actrice ; Laure Adler, journaliste ; Pedro Almodovar, cinéaste ; Laurie Anderson, artiste ; Charles Aznavour, chanteur ; Santiago Amigorena, écrivain ; Pierre Arditi, acteur ; Niels Arestrup, acteur ; Ariane Ascaride, actrice ; Olivier Assayas, cinéaste ; Yvan Attal, acteur, cinéaste ; Josiane Balasko, actrice ; Aurélien Barrau, astrophysicien (Institut universitaire de France) ; Nathalie Baye, actrice ; Emmanuelle Béart, actrice ; Xavier Beauvois, cinéaste ; Alain Benoit, physicien (Académie des sciences) ; Jane Birkin, chanteuse, actrice ; Juliette Binoche, actrice ; Benjamin Biolay, chanteur ; Dominique Blanc, actrice ; Gilles Boeuf, biologiste ; Mathieu Boogaerts, chanteur ; John Boorman, cinéaste ; Romane Bohringer, actrice ; Carole Bouquet, actrice ; Stéphane Braunschweig, metteur en scène ; Zabou Breitman, actrice, metteuse en scène ; Nicolas Briançon, acteur, metteur en scène ; Irina Brook, metteuse en scène ; Valeria Bruni Tedeschi, actrice, cinéaste ; Florence Burgat, philosophe ; Gabriel Byrne, acteur ; Cali, chanteur ; Sophie Calle, artiste ; Jane Campion, cinéaste ; Isabelle Carré, actrice ; Emmanuel Carrère, écrivain ; Anne Carson, auteure et professeure ; Michel Cassé, astrophysicien ; Laetitia Casta, actrice ; Bernard Castaing, physicien (Académie des sciences) ; Antoine de Caunes, journaliste, cinéaste ; Alain Chamfort, chanteur ; Boris Charmatz, chorégraphe ; Christiane Chauviré, philosophe ; Jeanne Cherhal, chanteuse ; François Civil, acteur ; Hélène Cixous, écrivaine ; Isabel Coixet, cinéaste ; Françoise Combes, astrophysicienne (Collège de France) ; François Cluzet, acteur ; Gregory Colbert, photographe, cinéaste ; Bradley Cooper, acteur ; Brady Corbet, acteur ; Béatrice Copper-Royer, psychologue ; Marion Cotillard, actrice ; Denis Couvet, écologue ; Camille Cottin, actrice ; Clotilde Courau, actrice ; Franck Courchamp, écologue (Académie européenne des sciences) ; Nicole Croisille, chanteuse ; David Cronenberg, cinéaste ; Alfonso Cuaro, cinéaste ; Willem Dafoe, acteur ; Philippe Decouflé, chorégraphe ; Sébastien Delage, musicien ; Vincent Delerm, chanteur ; Alain Delon, acteur ; Catherine Deneuve, actrice ; Lire le reste de cet article »

Jessica Chastain embarque Marion Cotillard, Penélope Cruz et Lupita Nyong’o dans “355”

Posté par wyzman, le 1 mai 2018

Les fans de films d'espionnage vont être ravis ! Le webzine Deadline vient de révéler que Simon Kinberg réalisera 355, le premier volet de ce qui pourrait devenir une franchise portée par Jessica Chastain, Marion Cotillard, Penélope Cruz, Lupita Nyong'o mais également Fan Bingbing.

Rendez-vous sur la Croisette

355 est d'ores et déjà annoncé comme un thriller d'action décalé et audacieux qui a pour ambition de dépoussiérer un genre aujourd'hui bouché par les franchises James Bond, Mission : Impossible ou encore Jason Bourne. Entièrement pitché par Jessica Chastain, 355 sera le second long-métrage de Simon Kinberg. Ce scénariste anglais est en effet en train d'achever la post-production de X-Men : Dark Phoenix, dont la sortie a récemment été décalée au 13 février 2019. C'est d'ailleurs sur le tournage du blockbuster que Jessica Chastain et lui ont fait connaissance et ont commencé à évoquer une future nouvelle collaboration.

A quelques jours du coup d'envoi du 71e Festival de Cannes, Deadline révèle également que les cinq actrices mentionnées plus haut ainsi que le réalisateur seront présents la semaine prochaine à l'hôtel Le Majestic pour présenter 355 à des acheteurs internationaux. Jessica Chastain et Simon Kinberg devraient produire le film via leur société respective, Freckle Films et Kinberg Genre. (Bien qu'il soit trop tôt pour affirmer que cela est lié, nous vous rappelons que toutes les actrices représentent une ou plusieurs marques du groupe L'Oréal.)

Un film féminin

Au moment d'expliquer son désir de porter sur grand écran ce film all-star female, Jessica Chastain déclare : "J'ai eu tellement de plaisir à travailler sur La Couleur des sentiments que j'ai toujours voulu faire un autre film féminin. J'adore les Jason Bourne, les Mission: Impossible, et je me demandais pourquoi, à l'exception de Charlie's Angels, il n'y avait pas eu de véritable film d'espionnage-action-thriller féminin. C'est ce qui a tout déclenché, avec l'idée de caster des actrices du monde entier pour en faire un projet international. J'ai réalisé l'incroyable liberté de création que nous aurions avec cela. J'ai apporté l'idée à Simon, je lui ai parlé des actrices auxquelles je pensais et il était si gentil. Il a dit: 'Je veux le faire avec vous.'"

Elle poursuit : "Puis j'ai appelé toutes les actrices, je leur ai dit ce à quoi je pensais et que je voulais que ce soit un processus de collaboration, et comment nous allions toutes créer cela ensemble. La seule chose qui nous a semblé important, c'est que nous nous retrouvions tous à Cannes, car ce serait le début de notre voyage ensemble. Toutes les actrices que j'ai appelées ont dit oui, au téléphone. Elles se sont engagés à Cannes et à tout. Jusqu'à présent, cela a été un processus très facile."

Dr Dolittle s’offre un casting au poil

Posté par vincy, le 31 mars 2018

Robert Downey Jr. a officialisé sur son compte twitter le casting vocal de son nouveau film, The Voyage of Doctor Dolittle. Le film est actuellement en tournage à Londres. La sortie est calée pour le 12 avril 2019.

C'est du lourd niveau casting tout de même: Marion Cotillard et Octavia Spencer, toutes deux oscarisées, Kumail Nanjiani, nommé aux Oscars, Rami Malek, gagnant d'un Emmy Award, Craig Robinson, John Cena, Carmen Ejogo et Frances De La Tour rejoignent les déjà annoncés Ralph Fiennes, Emma Thompson, Tom Holland et Selena Gomez.

Antonio Banderas, Michael Sheen, Harry Collett et Jim Broadbent s'ajoutent à cette longue liste, mais pour des personnages "réels".

Le énième remake de Dr Dolittle est écrit et réalisé par Stephen Gaghan. La série de romans pour la jeunesse de Hugh Lofting, publiée à partir de 1920 (et en France à partir de 1931),  a connu plusieurs versions: une comédie musicale de Richard Fleischer en 1967 et une série de 5 films, dont les deux premiers ont été les derniers grands succès d'Eddie Murphy.

Robert Downey Jr. qu'on verra dans quelques semaines dans Avengers: Infinity War a annoncé qu'il voulait en finir avec Tony Stark / Iron Man. C'est son premier projet d'envergure hors Marvel depuis la suite de Sherlock Holmes en 2011.

Marion Cotillard tourne dans un premier film

Posté par vincy, le 9 octobre 2017

C'est aujourd'hui que commence le tournage du premier long métrage de Vanessa Filho, Gueule d'ange, avec Marion Cotillard en vedette. Pour le film, l'actrice semble s'être teinte en blonde selon les photos récentes postées sur Instagram.

Cela faisait 11 ans, depuis Fair Play de Lionel Bailliu et Dikkenek d'Olivier Van Hoofstadt, que la star française n'avait pas tourné dans un premier film. Entre temps, elle a eu un Oscar, un César etc...

Ayline Etaix, Alban Lenoir et Amélie Daure sont également au générique de ce drame qui raconte la vit de Marlène, une mère célibataire, autodestructrice et sans repères, qui, une nuit, après une rencontre en discothèque, décide de partir et d'abandonner sa fille de huit ans, qui boit en cachette. Ellie, surnommée Gueule d'ange, est livrée à elle-même, et sombre dans l'alcoolisme, jusqu'à sa rencontre avec Julio, un ancien plongeur de la mort, auquel elle s'attache.

Le scénario est coécrit par la primo-réalisatrice, François Pirot (Mobile Home) et Diastème (Un Français).

Le film a bénéficié de l'Avance sur recettes et sortira en 2018, distribué par Mars Films.

Vanessa Filho, photographe et vidéaste, a déjà réalisé quelques courts métrages, clips vidéos (notamment "U Turn" de Aaron), et un documentaire court sur Daniel Darc.

Marion Cotillard n'a rien tourné depuis un an; Elle était à l'affiche cette année de deux films: Les fantômes d'Ismaël et Rock'n Roll.

Cabourg 2017 : Le romantisme dans tous ses états

Posté par kristofy, le 19 juin 2017

juliette binocheCabourg c'est "Le romantisme est un état dans tout ses états", pour l'écrivain Gonzague Saint Bris qui avait soutenu la création d'un festival de cinéma dans cette ville liée à cet autre écrivain autrement plus célèbre Marcel Proust. Célébration du glamour et ouverture d'esprit vers la découverte, depuis 31 ans Cabourg est autant un évènement pour les films d'aujourd'hui et pour les talents de demain, avec une compétition plus pointue et une sélection grand public qui n'hésite pas à sortir des sentiers battus. Le cœur ici a ses déraisons.

Cabourg, le glamour

Le Festival du film de Cabourg a fêté la 31ème édition de ses Journées Romantiques. Durant quelques jours caniculaires, sa plage normande est devenue un tapis rouge chic avec Marion Cotillard en présidente du jury. Le plus long tapis rouge, partant du Grand Hôtel et s'achevant au Casino. Cotillard le connaît bien puisqu'elle avait été récompensée dès 2000 avec un Swann d'or de la révélation pour Du bleu jusqu’en Amérique puis ensuite en 2007 avec un Swann d'or de la meilleure actrice pour La môme, qui lui vaudra ultérieurement un César et un Oscar.

© ecran noirDeux autres talents oscarisés étaient ici lors de la clôture et à l'occasion de deux séances spéciales : Juliette Binoche pour Un beau soleil intérieur et Michel Hazanavicius (venu avec l'actrice Stacy Martin qui a bien chauffé la piste de danse du Gatsby avec Félix Moati samedi soir) pour Le Redoutable, soit deux films qui étaient au Festival de Cannes en mai dernier.

En effet, de par son placement dans le calendrier, les salles de cinéma de Cabourg bénéficient d'un avantage: le public peut y découvrir avant de nombreux spectateurs certains films de la Croisette : Ava de Léa Mysius, Cuori Puri de Roberto De Paolis, Mobile Homes de Vladimir de Fontenay (mention spéciale du jury), Une vie violente de Thierry de Peretti, Jeune femme de Léonor Serraille (qui avait gagné laCaméra d'or), 120 battements par minute de Robin Campillo (Grand prix du jury à Cannes et prix du public à Cabourg), Le ciel étoilé au-dessus de ma tête d'Ilan Klipper, avec Camille Chamoux, Marilyne Canto et Alma Jodorowsky.

Quand on est romantique on fait des déclarations d'amour, c'est ce que Cabourg fait avec un Swann d'or remis à une personnalité qui a fait battre le coeur du cinéma français durant l'année. Le palmarès a donc fait briller Rabah Nait Oufella (révélation masculine), Doria Tillier (révélation féminine et excellente en chanteuse au piano-bar), Reda Kateb (meilleur acteur), Béatrice Dalle (meilleure actrice). Et pour le meilleur film Sage femme de Martin Provost : "Faire des films c’est apprendre quelque chose de soi pour le donner aux autres ."

Le Festival du film de Cabourg c'est environ une soixantaine de séances avec beaucoup de films européens (Espagne, Islande, Danemark, Allemagne, Italie...), et pour les 7 films en compétition pour la moitié il s'agit de premiers films.

Cabourg, les découvertes

L'amour a ses raisons que la raison ignore, et le romantisme à Cabourg c'est bien plus que de la comédie ou du drame selon Suzel Piétri, la déléguée générale : "des intermittences du coeur, des pulsions amoureuses, artistiques, politiques, des questions d'écologie, d'identité et de genre, des questions raciales et sociétales...". Ainsi on chante Céline Dion avec Anne Dorval, on plonge dans le décolleté d'Elodie Frégé, on se fait dédicacer le livre d'Aure Atika: il y a tant de manières de déclarer sa flamme à ce festival.

Pour la compétition il y a un film qui se détache des autres en ayant été récompensé à la fois par le jury de la compétition et par le jury de la jeunesse : Une femme fantastique (Una mujer fantástica) du chilien Sebastian Lelio, à découvrir dans les salles le 12 juillet. L'héroïne est confrontée à la famille de son amant décédé, car en plus d'être beaucoup plus jeune cette Marina s’appelait avant Daniel... Depuis quelques années Cabourg organise aussi une cérémonie pour le Prix du Premier Rendez-vous pour encourager la première apparition marquante dans un long-métrage, qu'on espère retrouver ensuite. Ont été ainsi remarqués pour ce prix la jeune actrice Léna Magnien dans Jamais contente de Emilie Deleuze et l'acteur Soufiane Guerrab dans Patients de Grand Corps Malade er Mehdi Idir. Dans la section courts-métrages certains réalisateurs sont d'ailleurs déjà en train de préparer leur prochain projet de film.
En plus des multiples sections (panorama, jeunesse, par amour de la musique...), le festival inaugure une nouvelle petite sélection au nom fleuri de Catleya, une variété d'orchidée chère à Marcel Proust qui avait fait de Cabourg son lieu de villégiature : Catleya compile quelques séances pour public majeur et averti. L'occasion de revoir Mademoiselle de Park Chan-wook mais surtout de découvrir en avant-première Passade avec Fanny Valette et Amaury de Crayencour dans une chambre d'hôtel, et Even lovers get the blues du belge Laurent Micheli.

Cabourg, la fête du cinéma avant l'été...

Le Festival de Cabourg c'est donc pour son public toujours quantité de films en avant-première : Les Ex de Maurice Barthélémy venu avec Stéfi Celma, Alice David, Amaury de Crayencour et Baptiste Lecaplain, le réjouissant Cherchez la femme présenté par Félix Moati, Willima Leghhil et Camélia Jordana, en salles le 28 juin, Loue-Moi! présenté par Déborah François, Alison Wheeler, prévu le 5 juillet, l'excellent 120 battements par minute de Robin Campillo à découvrir le 23 août, le surprenant Le chemin de Jeanne Labrune avec Agathe Bonitzer au Cambodge calé pour le 6 septembre... Il y en a pour tous les goûts: errances asiatiques entre fantômes et tentations pour Agathe Bonitzer ou duel névrotique entre Lars Eidinger et Adèle Haenel, voyage à Hiroshima avec un réalisateur japonais parisien ou questionnements d'un trentenaire parisien d'origine chinoise, deuil d'une jeune enfant espagnole ou battements du cœur d'adolescents islandais.

N'oublions pas le coup de cœur Their Finest réalisé par Lone Scherfig, avec la crème du cinéma britannique - Gemma Aterton, Bill Nighy, Sam Claflin, Eddie Marsan )- qui suit une femme devenue scénariste dans une société de production dominée par les hommes. Cela se déroule durant la guerre. La société doit produire un film à propos d'une opération de sauvetage de soldats à Dunkerque (ce qui fait écho au Dunkirk de Christopher Nolan). C'est le film romantique idéal : de la romance compliquée bien sûr, du féminisme, de l'humour, la passion de faire de continuer à faire du cinéma quoiqu'il arrive en temps de guerre... Their Finest sera prochainement distribué par EuropaCorp.

Ce qu’il faut savoir sur le 31e Festival du film de Cabourg

Posté par vincy, le 14 juin 2017

Le 31e Festival du film de Cabourg, dédié au cinéma romantique, s'ouvre ce mercredi 14 juin et se clôturera le dimanche 18 juin. Qui succédera à Diamond Island (Grand prix du jury l'an dernier) et Mr. Ove (Prix du public)?

Un jury très étoilé: Marion Cotillard (Swann d'or de la meilleure actrice en 2007) préside le Grand jury qui décernera le Grand prix du jury samedi 17 juin. Elle sera entourée d'Aure Atika, Camille Cottin, Anne Dorval, Hugo gélin, Nathanël Karmitz, Camille Laurens, Ibrahim Maalouf et Manu Payet (Swann d'or du meilleur acteur en 2016). Le jury jeunesse, composé de 6 collégiens et lycéens, sera parrainé par Nora Arzeneder et Stéphane de Freitas. Pour les courts-métrages, le jury est présidé par Gabriel Le Bomin, avec à ses côtés Swann Arlaud, Olivier Chantreau, Elodie Frégé,Yaniss Lespert, Salomé Richard et Solène Rigot.

Une compétition éclectique: Ava de Léa Mysius, prix SACD à la dernière Semaine de la Critique, Cuori Puri de Roberto De Paolis, sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs, Eté 93, prix du meilleur premier film à Berlin, Heartstone de Gudmundur Arnar Gudmundsson, Grand prix du jury et prix du public à Angers, Queer Lion à Venise, Mobile Homes de Vladimir de Fontenay, sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs, Une femme fantastique de Sébastian Lelio, Ours d'argent du meilleur scénario et Teddy Award à Berlin, et Walk With Me de Lisa Ohlin.

Un panorama "romantique" pour le public: le prix du Public sera choisi parmi les 12 films suivants.

120 battements par minute, Grand prix du jury à Cannes
L'âme du tigre
Cherchez la femme
Le chemin
Le ciel étoilé au-dessus de ma tête
Les Ex
Jeune femme, Caméra d'or à Cannes
Loue-moi!
Lumières d'été
The Bloom of Yesterday
Their Finest
Une vie violente

Premiers Rendez-vous: pour ce prix qui récompense la première apparition d'un(e) comédien(ne), sont en lice Jamais Contente d'Emile Deleuze avec Lena Magnien et Patients de Grands Corps Malade et Mehdi Idir, avec Pablo Pauly. La cérémonie a lieu vendrredi 16 juin.

Dans les salles, sur la plage, pour la musique, pour la passion: Cabourg proposera aussi de revoir ou de découvrir des films "romantiques" de l'année écoulée tels Django, Monsieur & Madame Adelman, Nocturama, Sage femme, Mountain Cry, La tortue rouge, Mademoiselle, Passade ou encore Even Lovers get the blues...

Une histoire de plumes: signatures, lectures, conférences, Cabourg propose aussi des rencontres hors-cinéma. Christine Citti lira ainsi le scénario de Caroline Vignal, Cévennes, Aure Atika et Camille Laurens ont été invité à dédicacer leurs livres (Christine Citti lira également des extraits de leurs romans), et Gonzague Saint-Bris animera une conférence où se mêleront sexe et pouvoir. Chaud!

Daily Cannes: Sécurité, Marion, Monica, Pedro et un tweet

Posté par cynthia, le 17 mai 2017

Des caméras partout, un système de sécurité renforcé, Cannes est non seulement sous le signe du soleil mais aussi sous le signe de la protection cette année. 10 mois après les attentats de Nice, la ville aux mille étoiles a fortement investi dans sa protection afin d’accueillir comme il se doit les célébrités et autres fans présents tous les ans sur la croisette.

Cette 70e édition du festival démarre sous surveillance et sous le signe du glamour avec Monica Bellucci qui préside les festivités en tant que maîtresse de cérémonie et l'équipe du nouvel Arnaud Desplechin qui illumine le premier tapis rouge.

La conférence de presse du jour: Les fantômes d' Ismaël d'Arnaud Desplechin.

L'équipe du film a illuminé le photocall et la conférence de presse. Si Marion brille, Charlotte Gainsbourg nous a scotchés dans sa tenue sublime mais "casual" ou comment l'actrice/chanteuse a su allier le naturel à la croisette. La star, c'est évidemment Marion Cotillard, qui, bonne joueuse est également admirative de Charlotte Gainsbourg. "Les actrices de ma génération sont toutes sous le charme de Charlotte Gainsbourg".
Côté boulot, l'ancienne Môme affirme ne pas avoir de méthode de travail et qu'elle a su interpréter son personnage en ayant appris sa respiration. Un peu psychédélique comme réponse. Connaître le corps pour pénétrer l'âme, jolie formule.
Lors de cette conférence, la question "femme" a été abordée: "J'ai rencontré plus d'hommes que de femmes dans ma carrière... J'aimerais bien que ça change d'ailleurs (rires) même si j'ai tourné avec des acteurs merveilleux, j'aimerais beaucoup tourner avec plus de femmes".

Focus: Marion Cotillard et Monica Bellucci

L'une est italienne, l'autre est française, chacune n'est plus à présenter et connaît Cannes par cœur. Ces deux brunettes arpentent la Croisette avec glamour depuis longtemps: Monica huit fois, Marion sept. Les deux actrices font limite parties du décor.
Maîtresse de cérémonie pour la seconde fois, Monica Bellucci confie à la télévision française que cette année nous allons beaucoup parler de femmes grâce aux 12 réalisatrices en sélection officielle en ajoutant que le réalisateur Almodovar, président du jury est "un amoureux des femmes". Vous l'aurez compris, la femme est à l'honneur cette année (et tant mieux).
L'actrice italienne confie même son attachement en tant que professionnelle à Cannes: "Mon parcours cinématographique ne serait pas le même sans Cannes."
Côté Cotillard: elle confie la pression qu'elle ressent à chaque fois qu'elle monte les marches: "J'ai trouvé mes marques dans l'exercice du red carpet comme on l'appelle, mais à Cannes c'est particulier...à chaque fois j'ai le trac."

Deux films en moins pour la Palme d'or?

"Ce serait un énorme paradoxe que la Palme d'or ou un autre prix à un film ne puisse pas être vu en salles" a déclaré Pedro Almodovar lors de la conférence de presse du jury, pointant du doigt The Meyerowitz Stories de l'Américain Noah Baumbach et Okja du Sud-Coréen Bong Joon-Ho, tous deux en compétition et qui ne sont prévus que pour une diffusion sur Netflix. Le cinéaste a ajouté: "Tout ça ne signifie pas que je ne suis pas ouvert aux nouvelles technologies ou à tout ce que ces technologies nous apportent". "A mon sens, ce qui est déterminant lorsqu'on voit un film pour la première fois, c'est la taille de l'écran: la taille ne devrait pas être plus petite que la chaise sur laquelle vous êtes assis. Il faut vraiment avoir le sentiment d'être humble et petit par rapport au grand écran". Il épaissit la couche en précisant:"La seule solution est que les nouvelles plateformes acceptent les règles en place (...) et notamment aussi toutes les règles financières ou fiscales".

L'instant tweet

Parce que sur Twitter on trouve des perles rares, on a décidé en ce 70e festival de Cannes de vous faire partager un tweet pertinent, drôle (ou les deux) par jour.

Aujourd'hui c'est @CliveTwo qui mélange politique et cinéma en taclant Manuel Walls et son extrême dévotion à vouloir être partout.

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Cannes 70: Et Cannes créa l’actrice française…

Posté par vincy, le 23 avril 2017

70 ans, 70 textes, 70 instantanés comme autant de fragments épars, sans chronologie mais pas au hasard, pour fêter les noces de platine des cinéphiles du monde entier avec le Festival de Cannes. En partenariat avec le site Critique-Film, nous lançons le compte à rebours : pendant les 70 jours précédant la 70e édition, nous nous replongeons quotidiennement dans ses 69 premières années.

Aujourd'hui, J-25. Et pour retrouver la totalité de la série, c'est par .

Au fil des décennies, entre flâneries sur la Croisette, poses sur le tapis rouge, robes traînant sur les marches ou sourires radieux éclairés par les flashs des photographes, l'actrice française a su être la Marianne, l'emblème du chic gaulois, l'ambassadrice de la beauté et le symbole d'un jeu mêlant glamour et drame. Souvent jurées, voire présidentes de jury, les comédiennes ont aussi été les égéries de grandes marques, les figurantes classes d'une montée des marches ou d'une remise de prix.

Inutile d'en faire la liste exhaustive. Elles sont toutes passées par Cannes. De Danielle Darrieux à Emmanuelle Béart, de Marie-France Pisier à Laetitia Casta en passant par Simone Signoret, Sandrine Bonnaire ou Nathalie Baye. Mais on ne va en retenir que quelques-unes, celles qui ont cette particularité d'avoir marqué le Festival, par leur nombreux films sélectionnés ou par leur présence sensationnelle, et qui ont un retentissement mondial, dont Cannes n'est pas étranger. Un Top 10, qui couvre toutes les décennies cannoises. Et en cadeau bonus, une comédienne à part dont on fête les 50 ans de la disparition.

Françoise Dorléac. Il y a 50 ans, le 26 juin 1967, Françoise Dorléac disparaissait tragiquement pas très loin de Cannes. Elle avait 25 ans. La sœur de Catherine Deneuve était alors une des rares stars françaises de la nouvelle génération. 16 films à son actif en 8 ans de carrière. Magnétique, charmeuse, à l'aise dans la comédie et le drame, gracieuse, la comédienne avait tout pour plaire. Elle avait tourné avec Michel Deville, René Clair, Édouard Molinaro, Philippe de Broca, Roger Vadim, Roman Polanski, Ken Russell.

Tout la destinait à une carrière internationale. Juste avant son accident de voiture, elle avait conquis le public, en compagnie de Deneuve, avec les éternelles Demoiselles de Rochefort, de Jacques Demy. Pourtant c'est bien un film de Demy et avec Deneuve qui avait assombrit son passage sur la Croisette.

En 1964, Françoise Dorléac accompagnait le film de François Truffaut, La peau douce. Dorléac et Truffaut sont alors en couple. La première est au top du box office avec L'Homme de Rio. Le second a des difficultés financières. Le film est là pour consacrer la star en devenir et remettre le réalisateur sur les rails de la prospérité. Hélas, la critique éreintera le beau drame adultérin. Et le jury ignorera complètement le film au palmarès. Le film ne sera finalement vu que par 600000 spectateurs. La blessure est immense pour Truffaut, qui ne reviendra plus à Cannes avant 1973.

Mais l'ironie de l'histoire est ailleurs, dans un match que personne n'attendait. De ce Festival, personne ne retiendra la sublime Françoise Dorléac. Tous les yeux étaient rivées sur sa cadette, Catherine Deneuve, qui explose à Cannes avec son premier grand rôle dans le film qui, en bonus, reçoit la Palme d'or : Les Parapluies de Cherbourg.

Michèle Morgan. Le cas particulier de l'actrice récemment disparue est qu'elle était déjà une star internationale lorsqu'elle est venue au premier festival de Cannes, en 1946. Elle y a présenté La symphonie pastorale en compétition. Elle est revenue en compétition en 1956 avec Marie Antoinette, reine de France, en 1990 avec Ils vont tous bien et hors-compétition en 1962 avec Le crime ne paie pas. Ce fut surtout la première actrice de l'histoire du Festival à recevoir le prix d'interprétation féminine. La quintessence du jeu à la Française où elle incarne une aveugle dans le film de Jean Delannoy. C'était son grand retour en France, pays qu'elle avait quitté au début de la guerre pour Hollywood. Elle avait le mal du pays et son passage sur la Côte d'Azur lui faisait un bien fou. Elle était ravie de son prix. Et à jamais, l'image la plus représentative de ce premier festival c'est cette jeune femme de 25 ans, en bikini, libre et radieuse, s'amusant devant les photographes sur le sable de la plage du Carlton.

Brigitte Bardot. Avec elle l'après-guerre prend fin, l'émancipation sexuelle éclot, la libération de la femme naît. La star des starlettes, c'est elle. Elle débarque sur la Croisette et va affoler paparazzis et photographes. La première "people" de l'histoire du Festival. Brigitte Bardot n'a jamais été en compétition à Cannes.

Mais sa seule présence, en "touriste", en 1953, convaincue que son sex-appeal ferait tourner la tête des festivaliers, a suffit à en faire une vedette dans l'air du temps. Elle n'a tourné que quelques films, avec des petits-rôles. Son sex-appeal n'est pas encore mondial. Elle vit avec Roger Vadim, qui a des difficultés à monter son film, Et Dieu créa la femme... En débarquant à Cannes, elle veut à la fois voler la vedette aux grandes actrices, améliorer sa notoriété et ainsi rassurer les éventuels producteurs d'investir dans le projet de son époux.

Le film sort trois ans plus tard, grâce à la participation financière de l'acteur principal, Curd Jürgens. Il en fait une actrice de premier rang. Déchaînant les passions, défiant la censure, entre érotisme libéré et modèle féministe, Et Dieu créa la femme... entraînera aussi la fin du couple Bardot/Vadim.

Jeanne Moreau. Deux fois présidente du jury (1975 et 1995), Jeanne Moreau est l'une des plus fortes incarnations du festival. A la fois actrice incontournable, autorité cinéphile, muse de la Nouvelle vague, citoyenne engagée. Lady Moreau a débarqué en 1960 avec Moderato Cantabile. Elle fait face à Jean-Paul Belmondo dans un film mis en scène par Peter Brook d'après le roman de Marguerite Duras. Excusez du peu. Jeanne Moreau obtient le prix d'interprétation à Cannes.

Elle a déjà dix ans de carrière derrière elle, avec Vadim, Malle, Becker, Allégret, Decoin dans sa filmographie. Certains de ses films ont été de jolis succès (La Reine Margot a séduit 2,4 millions de Français). Moderate Cantabile sera aussi un succès avec un million de spectateurs. Mais ce prix d'interprétation à Cannes est son premier grand prix international.

De ce jour-là, elle ne quittera plus la Croisette avec parfois deux films en compétition la même année (en 1966 tout comme en 1991). Les dernières fois où Jeanne a présenté un film à Cannes, c'était en 2005, à Un certain regard avec Le temps qui reste de François Ozon, et en 2009 avec Visage de Tsai Ming-liang, en compétition. Elle n'était pas là pour monter les marches. Le temps est passé.

Catherine Deneuve. On ne va pas s'éterniser sur le cas Deneuve. Une Palme d'or d'honneur. Un prix d'interprétation spécial. Deux films ayant reçu la Palme d'or. Une vice-présidence de jury. Plusieurs fois remettante de la Palme. La Deneuve est plus qu'une abonnée de la Croisette, elle est Cannes. Même si elle apprécie peu le chaos du Festival comme toutes ces mondanités du 7e art. Le plus impressionnant est sans doute le nombre de films qu'elle a accompagné, depuis son lancement au firmament des étoiles en 1964, avec Les Parapluies de Cherbourg, jusqu'à aujourd'hui. Six décennies de présence ininterrompues.

D'abord Hors compétition avec Luis Bunuel, Claude Lelouch, Tony Scott et Alain Corneau. Puis régulièrement en compétition grâce à André Téchiné (trois fois), Manoel de Oliveira, Raoul Ruiz, Leos Carax, Lars von Trier, Marjane Satrapi, Arnaud Desplechin... Ces dernières années, elle a soutenu un film d'ouverture, une petite production de Paul Vecchiali, un film de Christophe Honoré. Mais elle est surtout revenue pour présenter ses grands films à Cannes Classics, du Dernier métro à Indochine, du Sauvage à La vie de château.

Cannes a toujours illustré sa carrière en soulignant son éclectisme et son ouverture sur le monde. Star mondiale, elle assume son rôle : avec des tenues extravagantes et glamours de grands stylistes, en épaulant la novice Björk qu'elle défend en conférence de presse, en rendant hommage aux cinéastes à qui elle doit beaucoup ou en embrassant à pleine bouche le Maître de cérémonie, juste pour le fun.

Isabelle Huppert. On a déjà évoqué le cas spécifique de Isabelle Huppert dans cette série (lire notre article). L'actrice est celle qui a reçu deux prix d'interprétation, avec ses deux cinéastes emblématiques (Chabrol et Haneke). Une exception en soi. Depuis Aloise en 1975, Huppert est une régulière. Dès l'année suivante elle est couronnée avec Violette Nozière. Quatre films en compétition dans les années 70, 6 dans les années 80 (dont trois en 1980), 2 dans les années 90, 2 dans les années 2000 et 6 depuis 2010.

Avec les autres sélections, le compteur explose. Huppert est une sorte de quintessence cannoise. L'actrice française par excellence, qui, comme Moreau, Deneuve, Binoche ou Cotillard, est sur le tapis rouge pour un film français, européen, américain ou asiatique. Elle n'a aucune frontière. Toutes ces comédiennes révèlent ainsi l'universalité du cinéma, en bonnes héritières des frères Lumière et de l'esprit des Lumières.

Isabelle Adjani. En 1976, Adjani arrive sur la Croisette, auréolée du génie qu'on lui colle à la peau, avec Roman Polanski, pour Le Locataire. Elle est déjà populaire (La gifle), admirée (L'histoire d'Adèle H), curieuse (Barocco). Cannes s'offre alors les deux Isabelle. La Huppert qui repartira avec un prix d'interprétation pour Violette Nozière. L'Adjani déjà insaisissable.

Isabelle A. et Isabelle H. reviennent d'ailleurs ensemble en 1979 avec un Téchiné, Les sœurs Brontë. Mais en 1981, c'est bien Adjani qui domine Huppert. La star de l'époque,c'est elle. Elle obtient un prix d'interprétation pour deux films radicalement différents: Quartet de James Ivory et Possession d'Andrzej Zulawski. Ce dernier film a été un cauchemar. Le début du déraillement qui la conduira dans le mur dix ans plus tard.

Entre temps, elle revient à Cannes, avec L'été meurtrier. Puis se fait rare. Le désastreux Toxic Affair est présenté hors-compétition en 1993. Un échec. Son grand retour s'annonce en 1994 avec La Reine Margot. Le rôle de Jeanne Moreau. Catherine Deneuve au jury. Adjani au sommet. Mais c'est Virna Lisi qui emporte le prix d'interprétation. Une dispute au sein du jury prive la Reine Isabelle de la gloire promise. Et l'étoile file vers les confins obscurs d'une galaxie de films plus ou moins oubliés. Parfois, elle revient briller. Pour présider le 50e Festival de Cannes, remettre un prix, ou s'attirer la colère des photographes. Elle sait encore créer l'événement.

Sophie Marceau. On ne peut pas passer à côté de l'actrice chérie des Français. A Cannes, elle n'a jamais été en compétition. Tout juste au début de sa carrière, elle a quand même accompagné Noiret, Depardieu et Deneuve sur le tapis rouge pour le film d'ouverture de 1984, Fort Saganne. 25 ans plus tard, elle est revenue en séance de minuit avec un film de genre, Ne te retourne pas. Elle a bien présenté deux films à Un certain regard (dont son premier film en tant que réalisatrice, le court métrage L'aube à l'envers).

Bref on ne peut pas dire que Sophie Marceau ait une histoire particulière en tant qu'actrice avec Cannes. Elle fut quand même membre du jury en 2015. Mais, connue de la Chine à la Russie, du Japon à l'Allemagne, elle a souvent été réclamée par Cannes pour faire sensation sur le tapis rouge ou remettre un prix. Parfois tout se mélangeait. Un décolleté qui dénude un sein, une robe qui s'emmêle les pinceaux, une autre qui dévoile sa culotte, un discours brouillon où tout se mélange. Son franc-parler, sa sincérité, sa personnalité difficile affrontent alors les quolibets, moqueries, critiques. C'est la copine sympa qu'on regrette parfois d'inviter. Mais elle fait partie du folklore. Les malheurs de Sophie ont toujours fait le bonheur des magazines people et féminins qui ne viennent pas à Cannes pour le cinéma mais bien pour chopper une Cendrillon perdant sa chaussure sur les marches.

Juliette Binoche. Comme Deneuve, elle est née sur la Croisette. En 1985, l'actrice vient de présenter le dernier film de Godard, Je vous salue Marie à Berlin. Trois mois plus tard, elle monte les marches grâce à André Téchiné pour Rendez-vous, le film qui la révèle définitivement. Elle obtient quelques mois plus tard sa première nomination aux César comme meilleure actrice et reçoit le Prix Romy Schneider. Rendez-vous sera primé pour sa mise en scène et Binoche, nue sur l'affiche, va alors rapidement devenir l'une des comédiennes les plus sollicitées.

Pourtant, il faut attendre quinze ans avant qu'elle ne revienne à Cannes. Entre temps, elle a eu un Oscar, un César, un prix à Venise et un autre à Berlin. La jeune comédienne est devenue une actrice internationale. Et c'est d'ailleurs avec des cinéastes étrangers qu'elle vient sur la Croisette : Michael Haneke, Hou Hsiao-hsien, Abbas Kiarostami, qui lui permet, grâce à Copie Conforme, de réaliser le grand chelem, et David Cronenberg. Olivier Assayas (co-scénariste de Rendez-vous) et Bruno Dumont ont été les deux derniers cinéastes en date à la faire briller sur les marches. Mais surtout, Juliette Binoche a été la seule actrice française a être le visage de Cannes, égérie le temps d'une édition, sur une affiche bleue électrique.

Marion Cotillard. Après un long moment où les vedettes francophones se sont enchaînées dans l'histoire de Cannes - Emmanuelle Devos, Elodie Bouchez, Audrey Tautou, Valéria Bruni Tedeschi, Emilie Dequenne, Ludivine Sagnier, Mélanie Laurent, etc... - une seule actrice a émergé dans les années 2000 : Charlotte Gainsbourg, qui fut d'ailleurs récompensée par un prix d'interprétation en plus d'être membre du jury. Mais on ne peut pas dire que sa filmographie comme son itinéraire soit liés à Cannes. Ce fut plutôt une forme de consécration d'une déjà longue carrière.

En revanche, Marion Cotillard, après plus de quinze ans de carrière, un Oscar, deux César et quelques films hollywoodiens, va devenir la plus fidèle des actrices à partir de 2010. C'est déjà une star et elle va devenir durant cette décennie l'actrice cannoise par excellence. Pas une année depuis Minuit à Paris en 2011 où elle n'aura pas un ou deux films en sélection officielle: De rouille et d'os en 2012, The Immigrant et Blood Ties en 2013, Deux jours, une nuit en 2014, Le petit prince et Macbeth en 2015, Juste la fin du monde et Mal de pierres en 2016, Les fantômes d'Ismaël en 2017.

Miss Dior qu'on adore ou qu'on abhorre est devenue une tête d'affiche pour Hollywood et une valeur sûre pour les films de festivals. A chaque fois le prix d'interprétation lui échappe. Mais après tout, Deneuve, Binoche ou Gainsbourg justement ont du longtemps attendre avant de l'obtenir. C'est l'actrice qui tourne avec un québécois, un américain, un australien, deux belges, son mari, les grands auteurs du cinéma français. Elle a troqué le taxi marseillais pour la limousine de Renault cannoise. Cotillard c'est la french touch du XXIe siècle.

Léa Seydoux. Dernière venue du casting. Il y a eu La vie d'Adèle, avant et après. Avant pourtant, elle était déjà un peu connue avec des auteurs comme Bonello, Breillat, Honoré, Ruiz. Mais Cannes, elle était surtout hors-compétition, en second rôle. Dans Robin des Bois et Minuit à Paris (comme Cotillard). Ou avec un personnage éphémère dans le premier chapitre de Inglorious Basterds en compétition.

Il faut attendre 2013 pour qu'elle s'impose. Dans Grand central à Un certain regard et dans La vie d'Adèle en compétition. Le film obtient la Palme d'or. On n'a d'yeux que pour sa partenaire, la novice et fraîche Adèle Exarchopoulos. Mais les deux comédiennes reçoivent une Palme chacune en distinction honorifique. Une première. Pour Léa Seydoux, c'est le grand virage. Les grosses productions s'ouvrent à elle, de James Bond à Wes Anderson. Elle devient la It-Girl frenchy du cinéma mondial.

Depuis sa Palme, elle est toujours en compétition: chez Bonello avec Saint Laurent, chez Lanthimos avec The Lobster, chez Dolan avec Juste la fin du monde. A l'instar de Cotillard, elle navigue entre blockbusters et films d'auteur, entre Tom Cruise et Benoit Jacquot. Elle assure la promo et assume son statut de "cover girl", avec belles robes, bijoux et ce petit accent français quand elle parle anglais. Elle aussi se joue des frontières, des genres, des étiquettes. Elle vise la catégorie "world actress". Avant la femme française faisait rayonner le cinéma du pays dans le monde ; aujourd'hui le cinéma mondial fait rayonner l'actrice française.