Denys de La Patellière, cinéaste populaire d’une France disparue (1921-2013)

Posté par vincy, le 21 juillet 2013

denys de la patelliere

Né Denys Dubois de la Patellière, Denys de La Patellière, né le 8 mars 1921 à Nantes, est décédé dimanche à l'âge de 92 ans. Il a signé de grands succès populaires dans les années 50 et 60, avec un style efficace, mais sans distinction. Face à la Nouvelle Vague et aux films de Gérard Oury, son cinéma n'a pas marqué. Mais grâce à quelques bons scénarios et un sens du casting rare, il a su conquérir le public.

Après la guerre, alors qu'il se destinait à une carrière dans l'armée, il décide de faire du cinéma. Engagé comme ouvrier développeur dans un laboratoire, puis monteur aux "Actualités françaises", il est ensuite second assistant réalisateur puis premier assistant. Il réalise son premier film en 1955, Les aristocrates avec Pierre Fresnay.

Il dirigera les plus grands comédiens français : Jeanne Moreau et Danielle Darrieux dans Le salaire du péché (1956), Michèle Morgan et Daniel Gélin dans Retour de manivelle (1957), Jean Gabin, Pierre Brasseur et Bernard Blier dans Les grandes familles (1958), Jean Gabin et Claude Brasseur dans Rue des prairies (1959), Jean Gabin et Mireille Darc dans Du rififi à Paname (1965), Jean Gabin, Michèle Mercier et Robert Hossein dans Le Tonnerre de Dieu (1965), Fernandel (seul acteur qui lui posa quelques soucis) et Philippe Noiret dans Le voyage du père (1966), Jean Gabin et Louis de Funès dans le culte Le tatoué (1968) et Robert Hossein et Claude Jade dans Prêtres interdits (1973), son dernier film de cinéma.

Avec Gabin en acteur fétiche et Michel Audiard comme scénariste le plus fidèle, De La Patellière signe de nombreux films aux dialogues savoureux. Côté réalisation, seuls trois films se détachent : Les yeux de l'amour avec Danielle Darrieux, Jean-Claude Brialy et Françoise Rosay en 1960 ; Un taxi pour Tobrouk, énorme succès public, Grand prix du cinéma français 1961, avec Hardy Krüger, Charles Aznavour et Lino Ventura qui devint une star grâce à ce film ; le délicieux remake de Caroline Chérie (1968).

Denys de La Patellière aura aussi marqué les esprits en coréalisant avec Noël Howard, sur un scénario de Raoul Lévy, Jacques Rémy, et Jean-Paul Rappeneau, l'adaptation du légendaire Le Livre des merveilles de Marco Polo. Grosse production internationale, La Fabuleuse Aventure de Marco Polo sort en 1965.

"J'étais un metteur en scène commercial et ce n'est pas pour moi un mot péjoratif. Je n'avais pas l'ambition de faire une oeuvre mais de réaliser des spectacles et d'intéresser les spectateurs", déclarait en 2002 le père d'Alexandre de la Patellière (coauteur et coréalisateur du Prénom) et de Julie de la Patellière (romancière reconue) et de trois autres enfants.

Après 1973, il avait continué sa carrière sur le petit écran (Le comte de Monte Cristo, quelques Maigret, ...). Il avait aussi écrit un roman, "L'enfant évanoui" (Mercure de France, 2002). Lecteur impénitent (il a adapté de nombreux livres), connu pour être un "mec bien" dans la profession, il faisait preuve d'humilité quant à son travail. Il attribue d'ailleurs la notoriété de ses films à la popularité des comédiens, plus qu'à son propre talent. Pour les auteurs de la Nouvelle vague, il faisait un cinéma à la papa. "De nouveaux réalisateurs devaient se faire une place et ils n'avaient pas tort. Si on ne veut pas prendre de coups de poing, on ne monte pas sur le ring", déclarait-il au Figaro en 2002.

Il a disparu toujours aussi modeste, philosophe, sans amertume, discret. "J'ai eu une chance formidable de faire le métier que j'aimais et d'en vivre. Mes films ne seront jamais cultes mais je ne serai pas le seul".

Venise 2013 : pronostics sur la prochaine Mostra

Posté par kristofy, le 21 juillet 2013

Palais des Festivals de Venise

Comme chaque année la Mostra de Venise s’impose comme un des festivals majeurs, le calendrier cinéma fait se suivre à environ trois mois d’écart Berlin puis Cannes et enfin Venise en septembre. Ce triumvirat s’attache à sélectionner les meilleurs films du moment, tant européens que asiatiques avec en mêmes temps les noms américains les plus prestigieux. A noter que dans l’intervalle le Festival de Karlovy Vary a primé Ben Wheatley d'un prix spécial du jury pour A Field In England. Courant août se tiendra le festival de Locarno qui vient de révéler sa sélection.

Qu’en sera-t-il de Venise dont l’édition 2013 sera celle de son 70ème anniversaire ?

Le film d’ouverture est le très attendu Gravity de Alfonso Cuaron et sa mise en scène audacieuse dans l’espace, avec George Clooney et Sandra Bullock (voir notre actualité). Autre film confirmé : The Canyons de Paul Schrader (voir notre actualité).

Revue de détails des titres forts qui seront très probablement sur le Lido :

Les films les plus attendus :

Déjà il y aura logiquement les films que Cannes voulait avoir quand ils n’étaient pas encore terminés, à commencer par Twelve Years A Slave de Steve McQueen avec à l’époque de l’esclavage son acteur fétiche Michael Fassbender, et aussi Chiwetel Ejiofor, Brad Pitt, Paul Dano… Et Snowpiercer de Bong Joon-Ho pour son premier film en langue anglaise (adaptation de la bande-dessinée Le Transperceneige, coproduit avec Park Chan-wook) avec au casting Chris Evans, Tilda Swinton, John Hurt, Jamie Bell… Captain Phillips, le nouveau Paul Greengrass, avec Tom Hanks, pourrait aussi faire le voyage.

La compétition verra probablement le retour de Kim Ki-duk (qui a remporté le Lion d’or l’année dernière pour Pieta) avec son déjà sulfureux Moebius (les autorités coréennes demandent pour leur pays la coupe d’une vingtaine de minutes pour divers violences), le retour de la réalisatrice Kelly Reichardt (après Meek’s cutoff) pour Night Moves (avec Jesse Eisenberg, Dakota Fanning, Peter Sarsgaard…), le retour de Denis Villeneuve (après Incendies) pour An Enemy (avec Jake Gyllenhaal, Melanie Laurent, Isabella Rosselini…).

On attend aussi The Disappearance Of Eleanor Rigby de Ned Benson avec la séparation d’un couple selon les deux points de vue de Jessica Chastain et James McAvoy, et White Bird In A Blizzard de Gregg Araki avec Eva Green.

Les stars :

Venise bénéficie souvent de certains des films américains qui sont lancés simultanément au festival de Toronto. Il ne serait pas étonnant d’y voir certains films comme A Most Wanted Man de Anton Corbijn d’après un roman de John Le Carrré (avec Philip Seymour Hoffman, Willem Dafoe, Rachel McAdams...), Diana, le biopic avec Naomi Watts, Therese de Charlie Stratton d’après le roman Thérèse Raquin (Elizabeth Olsen, Oscar Isaac, Jessica Lange), Her de Spike Jonze (avec Joaquin Phoenix et Amy Adams), Under The Skin de Jonathan Glazer (avec Scarlett Johansson), The Zero Theorem de Terry Gilliam (avec Matt Damon, Tilda Swinton, Christoph Waltz, Ben Whishaw), Le majordome de Lee Daniels (avec Forest Whitaker et Oprah Winfrey). Sans oublier Blue Jasmine de Woody Allen, habitué du Lido.

Les films français :

La présence française sera à priori une nouvelle fois à trouver du côté des sections parallèles, où des premiers films y sont découverts comme Angèle et Tony ou Crawl pour les années précédentes. Et peut-être feront le voyage Abus de faiblesse de Catherine Breillat (avec Isabelle Huppert, Kool Shen),Welcome To New-York de Abel Ferrera (avec Gérard Depardieu, Jacqueline Bisset), Jacky au royaume des filles de Riad Sattouf (avec Charlotte Gainsbourg, Michel Hazavanicius, Vincent Lacoste...), Mon âme par toi guéri de François Dupeyron (avec Grégory Dubois et Céline Sallette).

Et d'ailleurs....

Côté Asie, en plus de Kim Ki-duk et Bong Joon-Ho, il y aurait The Wind Rises le nouveau film d’animation de Hayao Miyazaki, qui sort ce week-end au Japon, The Assassin de Hou Hsiao-Hsien (si il est terminé).
On espère aussi voir Tom à la ferme de Xavier Dolan, A Los Ojos de Michel Franco et Vicky Franco, Amour Fou de Jessica Hausner, In The Basement de Ulrich Seidl, Serena de Susanne Bier (avec Bradley Cooper, Jennifer Lawrence, Toby Jones, Rhys Ifans),

Les films de minuit :

Après y avoir présenté Machette, Robert Rodriguez viendrait faire découvrir la suite Machette Kills. Eli Roth pourrait venir avec son The Green Inferno, et pourquoi pas aussi Alex Aja avec Horns (avec Daniel Radcliffe et Juno Temple).

Le 70ème Festival de Venise se déroulera du 28 août au 7 septembre, et l'annonce officielle des différentes sélections aura lieu cette semaine.