Vesoul 2014 : 5 invités d’honneur qui ont marqué le Festival

Posté par MpM, le 11 février 2014, dans Festivals, Personnalités, célébrités, stars, Vesoul.

A l'occasion de la 20e édition du Festival international des Cinémas d'Asie de Vesoul qui débute ce mardi 11 février, retour sur les temps forts qui ont jalonné l'histoire de la manifestation.

Entre 1995 et 2014, le FICA a présenté le travail de 684 réalisateurs venus de 49 pays et a remis 13 Cyclos d'honneur aux plus hautes personnalités du cinéma asiatique. Cette année, c'est le cinéaste philippin Brillante Mendoza, président du jury international, qui sera ainsi distingué.

En attendant ce temps fort de l'édition anniversaire, sélection arbitraire de cinq réalisateurs ayant reçu un Cyclo d'honneur, qui ont à la fois marqué l'histoire du festival et celle du cinéma mondial.

Hou Hsiao Hsien (2006)

Hou Hsiao Hsien et Jean-Marc ThérouanneCe maître taïwanais figure parmi les plus grands réalisateurs du monde, toutes nationalités confondues. Sélectionné et primé à plusieurs reprises dans les grands festivals internationaux (Lion d’or à Venise en 1989 pour La Cité des douleurs, Prix du Jury à Cannes pour Le Maître de marionnettes en 1993...), il est venu à Vesoul en toute amitié pour une rétrospective d'envergure autour de son œuvre en tant que réalisateur, mais aussi scénariste et même acteur.

Les festivaliers se souviennent de sa simplicité et de son goût immodéré pour la marche à pied dans les rues vésuliennes. Peut-être l'un des seuls endroits au monde où personne ne vient l'importuner ?

A l'occasion de sa "leçon de cinéma", le cinéaste avait révélé la préoccupation qui est au cœur de son travail : "Je ne veux pas être un moraliste : je m’intéresse à l’être humain, à la manière dont il coexiste avec la nature. Autrefois, les gens naissaient de la nature. Aujourd’hui, ils naissent de la société. Mon but, c’est de retrouver la place de l’être humain."

Stanley Kwan (2008)

stanley kwan Injustement méconnu en France où nombre de ses films n'ont jamais été distribué, Stanley Kwan est pourtant un cinéaste et producteur majeur de Hong Kong. Son esthétisme flamboyant et la manière très intime qu'il a de parler des femmes rendent son style reconnaissable entre tous. Il a d'ailleurs reçu un Ours d'argent au festival de Berlin en 1992 pour Center stage, qui valut à Maggie Cheung le prix d'interprétation féminine.

A Vesoul, il a obtenu le Cyclo d'or en 2002 pour Lan Yu, magnifique histoire d'amour entre deux hommes, puis est revenu présenter une vaste rétrospective de son travail, et recevoir le Cyclo d'honneur de la 14e édition du Festival. Les festivaliers qui l'ont croisé cette année-là ont tous été frappés par sa simplicité, sa grande disponibilité et son immense gentillesse.

Mohsen Makhmalbaf (2009)

famille makhmalbafMohsen Makhmalbaf, considéré avec Abbas Kiarostami comme l'un des chefs de file de la nouvelle vague iranienne, a reçu à Vesoul le 100e prix de sa carrière. Il avait d'ailleurs tenu à partager ce Cyclo d'honneur avec sa femme Marzieh Meshkini et sa fille Hana, également réalisatrices. A l'occasion de leur présence à Vesoul, le FICA avait présenté une rétrospective des films de la Makhmalbaf film house, la maison de production du cinéaste, dont certains sont inédits en France.

Il s'expliquait alors ainsi sur la nature singulière de son cinéma : "Je suis à la recherche d’un réalisme poétique. Réalisme, car si le cinéma s’éloigne trop de la vie, il perd son âme. Et poétique car, s’il s’approche trop de la vie, s’il est trop réaliste, cela ressemble à la vie de tous les jours et ça n’a pas d’intérêt non plus. Le mouvement de balancier entre ces deux aspects m’intéresse pour ne pas rester trop terre à terre."

Jafar Panahi (2010)

jafar panahiLe prisonnier politique le plus connu d'Iran, sous le coup d'une interdiction de travailler depuis décembre 2010, est venu à Vesoul en 2004 pour présider le jury international. Il aurait dû être de retour six ans plus tard à l'occasion de la 16e édition du festival qui rendait hommage aux artistes iraniens engagés en lui décernant, ainsi qu'à l'actrice Fatemeh Motamed-Arya, un Cyclo d'honneur. Privé de visa, il n'avait pu faire le voyage, et, quelques mois plus tard éclatait le scandale autour de sa condamnation.

En 2011, Jafar Panahi était une fois de plus absent du FICA qui lui réaffirmait son soutien en montrant en clôture l'un de ses films les plus emblématiques, Le cercle (lion d'or à Venise). Le cinéaste, dont on a découvert avec beaucoup d'émotion le dernier film Pardé à Berlin en 2013, ne sera vraisemblablement pas l'invité surprise de l'édition anniversaire de la manifestation, dans la mesure où il est toujours officiellement assigné à résidence.

Kore-eda Hirokazu (2012)

Le Japonais Kore-Eda Hirokazu, sélectionné et primé à plusieurs reprises à Cannes (Nobody knows, Tel père, tel fils), était présent au FICA lors de sa 18e édition pour présenter en avant-première son film I wish et accompagner une rétrospective de ses 14 films (documentaires et fictions réunis pour la première fois), dont la moitié étaient jusque-là inédits en France.

Extrêmement modeste, le réalisateur s'était dit "intimidé" à l'idée que les festivaliers puissent ainsi découvrir l'ensemble de son oeuvre. "J’ai honte", déclarait-il. "J’ai aussi beaucoup de nostalgie. Je trouve que c’est important de revoir ce que l’on a fait dans le passé, ça me permet de reconsidérer ce que je pensais à l’époque et aussi certaines erreurs, c’est important pour avancer. Mais j’ai un peu honte parce que c’est un peu la même impression que lorsqu'on regarde une vielle photo de l’époque étudiant avec un motif de tshirt ringard et une coupe de cheveux démodée."

Crédits photo : Michel Mollaret et MpM

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