Posté par vincy, le 3 mai 2016
Thierry Frémaux avait mentionné un film surprise lors de la conférence de presse du 14 avril, un film pas loin du panama. On sait désormais que le 69e Festival de Cannes accueillera en effet un nouveau film en séance spéciale dans le cadre de la Sélection officielle. Une projection unique de Hands of Stone, réalisé par le cinéaste vénézuélien Jonathan Jakubowicz (Secuestro express°, avec Robert De Niro dans le rôle principal, sera organisée le 16 mai.
Le communiqué du festival indique que le film retrace l’histoire du boxeur panaméen Roberto Duràn (incarné par Edgar Ramirez) et de l’entraîneur-manager Ray Arcel (joué par Robert De Niro) qui va l’accompagner vers les plus grands succès mondiaux sur le ring dans les années 70 et 80, notamment à travers les légendaires combats contre Sugar Ray Leonard. A l'origine, le film, en développement depuis quelques années, devait réunir Gael garcia Bernal et Al Pacino.
"Je suis très heureux à l’idée de revenir à Cannes", dit Robert De Niro, "spécialement avec Hands of Stone dont je suis très fier et qui est un film formidable. Je suis très impatient de revoir les amis du monde entier pour passer ensemble un bon moment de cinéma."
Hands of Stone est produit et distribué le 26 août par la Weinstein Company. De Niro a figuré au casting de deux Palmes d’or (Taxi Driver de Martin Scorsese en 1976 et Mission de Roland Joffé en 1986). Il a été oscarisé deux fois pour Le Parrain II de Francis Ford Coppola en 1975 et pour Raging Bull de Martin Scorsese en 1981, où il interprétait déjà un boxeur. Il fut également Président du Jury du Festival de Cannes en 2011. 40 ans après, l'ombre de Taxi Driver planera sur la Croisette avec la venue de Jodie Foster pour son film Money Monster.
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Posté par vincy, le 3 mai 2016
On croyait en avoir finit mais non. Un maire, celui d’Argenteuil (près de Paris), Georges Mothron (Les Républicains), 68 ans, a déprogrammé deux films qui devaient être projetés au cinéma municipal Le Figuier blanc fin mai: La sociologue et l'ourson, documentaire sur le combat pour le mariage pour tous, sorti le 6 avril, et 3000 nuits, inédit en France mais diffusé dans le cadre du festival Ciné-Palestine, qui retrace l'histoire d'une Palestinienne qui accouche dans une prison israélienne. Ce film sera d'ailleurs projeté à l'Institut du Monde Arabe le 23 mai.
Le maire, en découvrant la programmation du cinéma (qui appartient à la mairie depuis janvier), a envoyé, par l'intermédiaire de son cabinet, un courriel demandant le retrait des deux films. Dans Le Parisien, il s'explique: "en ces temps troublés, des sujets tels que ceux-là peuvent rapidement mettre le feu aux poudres dans une ville comme Argenteuil. Dans un souci d’apaisement (...) la ville a préféré jouer la sécurité en ne diffusant pas ces films, évitant ainsi des réactions éventuellement véhémentes de certains." Explication fumeuse quand il s'agit du mariage pour tous, puisque la loi, passée il y a deux ans, n'a entraîné aucune réaction violente hormis une parole homophobe libérée par l'agrégat "La Manif pour tous". Le délégué à la culture de la ville, Frank Debaud, est d'ailleurs un fervent partisan de cette "Manif pour Tous" excluante, et le maire n'a jamais caché son opposition au mariage entre personnes du même sexe.
Le ministère n'a toujours pas réagit. Mais, dans un communiqué, l’Association pour la défense du cinéma indépendant, des films d’auteur et des salles d’art et essai (ADCI), qui organisait la projection de la Sociologue et l'Ourson, a dénoncé une "censure dans les cinémas d’Argenteuil". "Cet acte de censure inédit bafoue la liberté d’expression et met en cause le travail accompli par les associations depuis parfois des dizaines d’années (…) Depuis quand existe-t-il un comité de censure pour la programmation des cinémas à Argenteuil ? De qui est composé ce comité de censure ? (…) Tout cela risque de donner une image sectaire et bloquée. Argenteuil, mérite mieux" explique le communiqué de l'ADCI. De son côté, l’Association des familles homoparentales (ADFH) a saisi le préfet du Val d’Oise.
La mairie, de son côté, ne répond plus, ni aux médias, ni aux associations. La liberté d'expression a ses limites. Cette reprise en main sur la programmation d'un cinéma municipal est d'autant plus inquiétante que le maire a, dans le même temps, décidé de mettre à mort une salle culturelle de la ville, la salle polyvalente Jean-Vilar, pour y installer des commerces, des restaurants et... un multiplexe de cinéma. De quoi étouffer financièrement les salles du Figuier blanc.
Georges Mothron a un déjà un passé de polémiste. On lui doit les arrêtés municipaux antimendicité en 2007 et la censure d'une exposition sur l’immigration en octobre 2015. A force de vouloir éteindre le feu qui couverait à Argenteuil, le maire finalement devient un créateur de polémique et piège les habitants de sa ville dans une vision dogmatique aussi rétrograde que frileuse. Bref d'un autre temps.
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