[L'instant Glam'] Cannes 2016 – Jour 2: Pretty Women

Posté par cynthia, le 12 mai 2016

AAH OWIIIIIII OOOOOH AAAAH OWIII AAAAHHH!!!! AAAAH ROOOOW WOOOOOW NYEEEEEEEEEE RAAAAAAAAAAAHHHHH!!! Non, ce n'est pas Chewbacca qui prend la relève sur Ecran Noir mais c'est toujours moi, C, la langue pimentée de la rédac' qui tente juste de retranscrire ce qu'elle a entendu sur le tapis rouge! Les GENS HURLENT POUR RIEN ET ON NE S'ENTEND PLUS!!!!! (*N.B: prendre rendez-vous avec un ORL à la fin du festival*)

En ce second jour nous avons croisé...OH MY GOD!!! What's happened to Julianne Moore??? Beautiful Julianne, tu t'es fait agresser par un tigre? Tu nous avais habitués à la perfection sur pattes et là tu arrives sur le tapis rouge de cette 69ème édition du festival de Cannes avec une robe déchiquetée des cuisses aux pieds... pourquoi ma chérie? Tu aurais dû copier ta copine Naomi Watts et sa folie du strass. Oui, la belle australienne est revenue avec une robe qui brille (again)! Demain tu choisis la couleur ou tu restes dans le disco ma belle?

Je disais donc que cette seconde montée des marches de l'année est consacrée au film Money Monster de Jodie Foster avec des monstres sacrés sur le tapis rouge. Jack O'Connell, venu présenter le film, était toujours aussi sexy, même lorsqu'il ajustait son froc (sexy Jack, ça devait être mes mauvaises pensées qui jouaient avec ta ceinture). D'ailleurs, il va falloir que je squatte son hôtel l'année prochaine... à moins que ma rédactrice en chef, toute gentille comme elle est, lui transmette mon 06 avec une photo de moi (retouchée légèrement par Photoshop)?

Alors qu'on attend Jodie Foster, Julia Roberts et Georges Clooney sur le tapis, voilà qu'un amas de viande humaine fringué comme jamais s'entasse pour des selfies. On avait dit pas de selfies bonté divine! C'est ainsi qu'on a aperçu Tomer Sisley (si, si, Largo Winch qui fait des pubs pour godasses chics) qui, apparemment, a essayé de se rapprocher de Kev Adams capillairement parlant (ou il s'est électrocuté ce matin dans sa chambre d'hôtel et c'est officiellement un miraculé!). Rocco Siffredi était sur le tapis...enfin lorsque je dis "sur" le tapis c'est sur deux pieds et en costard, sans poutre apparente. On a vu Mads Mikkelsen qui a, d'ailleurs, fait sensation ce matin même en croisant mes boss sur la Croisette vers 8 heures (insomniaque?). Mads avait les mains dans les poches et était en train de flâner sur la Croisette avant de reprendre son boulot de membre du jury... D'une simplicité ce Mads!

Tandis qu'à 19h30 vous autre mortel vous mangiez, George Clooney enflammait la Croisette tout en restant accroché à la main de sa femme (trop mignon). Il ne l'a pas quitté d'une semelle... enfin d'un tissu car la pauvre madame Clooney s'emmêlait les pieds dans sa somptueuse robe. Il ne l'a pas quitté à l'intérieur du Palais non plus, au point d'avoir fait une mine déçu en voyant qu'on l'avait placé aux côtés de Jack O'Connell et non aux côtés de sa femme (renseignes toi sur le protocole George), qui s'est retrouvée derrière lui. George, si tu n'es pas content, file moi ta place hein. Et viens à ma place, sous la flotte, avec un donut rassis dans la bouche.

La magnifique Caitriona Balfe héroïne de la superbe série (fangirling) Outlander était également présente pour le film. Elle était la réincarnation de la magnificence, de la classe et de la beauté pure tout en étant vêtue d'une robe en simili cuir qui respirait la sensualité et la sexualité des épaules aux pieds (FANGIRLING!!!!!).

Julia Roberts quant à elle, a monté les marches pour la première fois de sa (longue) carrière vêtue d'une robe noire que je vais lui emprunter pour le mariage de ma copine l'année prochaine. Julia-La-vie-est-belle, qui s'est légèrement affichée puisqu'elle a été littéralement poussé sur les marches la réalisatrice (aka Jodie Foster).

Et dire qu'avant elle, il y a eu des tâches toutes sorties de la télé réalité. C'est comme si vous passiez une nuit d'amour avec Chris Evans après avoir tringlé Miley Cyrus... En tout cas, ce soir, il y avait une forme de sacralisation à contempler Pretty Woman à Cannes. Combien au fait le collier avec l'énorme émeraude?

[69, année érotique] Cannes 2016: La grande bouffe en 1973

Posté par vincy, le 12 mai 2016

Mais quel scandale cette Grande Bouffe!  Le film de Marco Ferreri est présenté en 1973 au 26ème Festival de Cannes en 1973 (Prix Fipresci, ex-æquo avec un autre film-scandale,  La Maman et la Putain de Jean Eustache) et on y arrache presque les sièges de colère.  Marcello Mastroianni, Philippe Noiret, Michel Piccoli, Ugo Tognazzi et une Andréa Ferréol qui a du manger 5 fois par jours pour prendre 25 kilos de chair graisseuse, ne s'attendaient certainement pas à ça.

Cette satire anti-consumériste et épicurienne est l'oeuvre de tous les excès: bouffe, alcool, cul. C'est du Rabelais, avec une bourgeoisie pourrie par ses vices, s'autodétruisant par la panse, le foie, le coeur et le cul.

La Grande bouffe est hué à Cannes. Là aussi excessivement. Le film est jugé obscène, scato, malade. Malgré son ironie, et sa part de vérité, les critiques de cinéma n'y voient qu'un objet dégradant, humiliant. Bref on vomit sur un film où l'on gerbe beaucoup. La presse évoque la honte de voir un film aussi décadent.

Forcément, on y prend par derrière, à même la table, le cul Ferréol. On pète, on suce, on branle. La boulimie gourmande conduit au scabreux, aux pulsions, morbides et animales. La Grande bouffe c'est engloutir un gâteau et jouir d'une gâterie. Dans une France pas remise de mai 68, pas encore prête à vivre les années 70 librement, la déflagration est morale plus qu'artistique. Il y a les critiques bourgeois qui se sentent visés et les critiques anti-capitalistes qui se réjouissent. La subversion a ce don de diviser. Et l'époque la provoque, avec Jean Eustache, donc, mais aussi Bernardo Bertolucci et son Dernier Tango à Paris, qui annonce l'avènement de l'industrie pornographique.

Les quatre hommes ont un rapport au sexe qui a certainement dérangé certains festivaliers: frustration, névrose, prédation, homosexualité refoulée. L'érotisme des tableaux et objets, les prostituées qui fuient rapidement cette entreprise de suicide collectif, toute la merde qui pue, toute cette mort qui rode: forcément, ça bouscule le spectateur (si celui-ci n'a pas vu Pasolini en tout cas).

Aujourd'hui, on en rigole. Non pas que le film a perdu de son intérêt - le discours est toujours d'actualité - mais la polémique s'est essoufflée. Contrairement à certaines prophéties, tous les acteurs sont sortis indemnes de l'expérience. Même si les semaines qui ont suivi n'ont pas été simples (on refusait de les servir dans les restaurants, et même s'ils y étaient tolérés, les clients partaient d'eux mêmes). Lors de la projection, un homme a crié à Ferréol, "maintenant vous n'avez plus qu'à nous pisser dessus!". Ferreri n'avait pourtant pas osé le plan uro dans son film.

"On nous a reproché d'être grossiers et vulgaires, a récemment dit Michel Piccoli, mais c'est tout le contraire, La Grande Bouffe est un film d'amour. Amour des gens, amour des hommes et amour de la femme." Le temps a fait son oeuvre. Aujourd'hui le spectateur rit et on applaudit unanimement. Il n'y a plus de tels scandales à Cannes. Quand le film a été projeté il y a trois ans à Cannes pour son 40e anniversaire, plus personne n'avait honte, plus personne n'était choqué. On regardait juste ces quatre bourgeois bouffer, des huîtres ou du cul, s'empiffrer jusqu'à mourir.

Cannes 2016 – Télex du Marché: Thomas Piketty, Johnny Depp et Marion Cotillard, Valérie Lemercier et un ourson

Posté par vincy, le 12 mai 2016

- Le best-seller international de l'économiste Thomas Piketty, Le Capital au XXIe siècle, va être transposé au cinéma sous la forme d'un documentaire. La coproduction franco-néo-zélandaise sera réalisée par Justin Pemberton, qui aura pour ambition d'être à l'économie ce que Une vérité qui dérange était à l'environnement.

- Johnny Depp va incarner une sorte de Dominique Strauss-Kahn avec un personnage de diplomate français accusé d'agression sexuelle et assigné à résidence. Brett Ratner réalisera The Libertine, librement inspiré de l'affaire DSK. Marion Cotillard serait du casting. Dans le rôle d'Anne Sinclair? A priori, le style du film sera très loin du drame raté d'Abel Ferrara, Welcome to New York où Gérard Depardieu interprétait l'ancien homme politique français.

- Valérie Lemercier est en plein tournage en ce moment. Son nouveau film, Marie-Francine, c’est à cet âge-là qu’tu rentres ?, raconte l'histoire d'une quinquagénaire paumée dans sa vie, contrainte de retourner vivre chez ses parents où elle tente de se reconstruire. En fumant pour la première de sa vie une cigarette, elle va rencontre un homme qu'elle n'aurait jamais du croiser. Aux côtés de Lemercier, on retrouvera Patrick Timsit, Hélène Vincent, Philippe Laudenbach et Denis Podalydès. Gaumont veut sortir le film au second semestre 2017.

- Autre sortie calée pour le second semestre 2017, Paddington 2. Studiocanal a confirmé que la suite de ce hit européen (260M$ au box office) entrerait en production en octobre pour une sortie prévue fin novembre 2017. Avec, sans doute, une fois de plus, la voix de Ben Whishaw pour donner de la voix au plus célèbre ours en peluche britannique.

Cannes 2016 : le cinéma d’animation fait aussi son festival

Posté par MpM, le 12 mai 2016

Pour la deuxième année consécutive, une "journée de l'animation" se tiendra à Cannes le 18 mai. Les professionnels pourront ainsi assister à différentes conférences, rencontres et projections consacrées au cinéma d'animation sous toutes ses formes. Bilal d'Ayman Jamal, premier long métrage d'animation venu de Dubaï, sera notamment projeté en avant-première.

Cette manifestation permet par ailleurs de rappeler que le cinéma d'animation a toute sa place à Cannes, même si ce n'est pas toujours évident au vu des différentes sélections. A ce titre, 2016 semble toutefois une année plutôt faste. Pour s'en convaincre, petit tour d'horizon des quelques occasions de voir de l'animation pendant cette 69e édition cannoise.

Du long...

Côté longs métrages, ils seront quatre :

- La jeune fille sans mains de Sébastien Laudenbach

Très attendu, ce premier long métrage français fait l'ouverture de l'ACID. Il s'agit du voyage initiatique d'une jeune fille ayant échappé au diable, adapté du conte éponyme des frères Grimm. On le doit à Sébastien Laudenbach, réalisateur entre autres de Daphné ou la belle plante (avec Sylvain Derosne) et Les yeux du renard (avec Chiara Malta). Le doublage est notamment assuré par Anaïs Demoustier, Jérémie Elkaïm et Françoise Lebrun.

- Ma vie de courgette de Claude Barras

C'est le premier film de Claude Barras (Au pays des têtes, avec Cédric Louis), adapté d'Autobiographie d'une courgette de Gilles Paris. Le film raconte l'histoire de plusieurs orphelins qui s'entraident pour lutter contre leur peine. Il est en volume et tourné en stop-motion, sur un scénario de Céline Sciamma et une musique de Sophie Hunger. Il est sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs et sortira le 19 octobre 2016.

- La tortue rouge de Michael Dudok de Wit

Il s'agit également d'un premier long métrage, réalisé par Michael Dudok de Wit à qui l'on doit le multi-primé Le poisson et le moine. Coscénarisé par Pascale Ferran et coproduit par les célèbres studios Ghibli, il racontre les grandes étapes de la vie d'un être humain. On le verra en section Un certain Regard avant de le découvrir sur grand écran le 29 juin prochain.

- Momotaro, umi no shinpei de Mitsuyo Seo

Momotaro, le divin soldat de la mer est un film de propagande réalisé au Japon pendant la 2e guerre mondiale. Célèbre pour avoir influencé de nombreux animateurs, il est adapté d'un conte typique et décrit les activités de la Marine impériale en faisant du héros Momotaro et de ses acolytes animaux les équivalents de la marine japonaise. Il sera présenté dans le cadre de Cannes Classics.

... au court

Du côté des courts métrages, on compte 8 films d'animation répartis dans les trois sections.

- Cinéfondation
La sélection de la Cinéfondation, qui réunit des films d'école, propose 4 animés : Ailleurs de Melody Boulissière (France), l'histoire d'un homme qui s'offre un voyage à l'autre bout du monde ; The noise of licking de Nadja Andrasev (Hongrie) qui raconte une étrange histoire d'amour et de voyeurisme entre une jeune femme et le chat de sa voisine ; The Alan dimension de Jac Clinch (Grande-Bretagne) ou comment Alan, doté pouvoir de précognition, utilise son don pour prévoir le destin de l'humanité et enfin Bei Wind und Wetter de Remo Scherrer (Suisse), un documentaire en noir et blanc sur les souvenirs d'enfance de la narratrice confrontée à l'alcoolisme de sa mère.

- Quinzaine des Réalisateurs
Trois courts métrages d'animation sont présentés par la Quinzaine des Réalisateurs : le facétieux Decorado d'Alberto Vazquez (Espagne), une fable loufoque et trash sur l'existence ; Happy end de Jan Saska (République tchèque), comédie noire et joyeuse à la fois sur la mort, et Listening to Beethoven de Garri Bardine (Russie), un film en volume sur le triomphe de la liberté.

- Semaine de la Critique
Un seul court métrage d'animation en course à la Semaine de la Critique : Superbia de Luca Toth (Hongrie), fable onirique et foisonnante qui dynamite avec gourmandise les stéréotypes de genre.

[20 ans de festival] Cannes 2016 : 2000 – Tout pour la musique

Posté par vincy, le 12 mai 2016

Pas de bug en l'an 2000. Cannes est présidé par Luc besson. Et on retient que Tigre et Dragon est hors-compétition. Il n'y avait qu'une petite salle pour la projection dédiée à la presse. Nous étions quelques dizaines à découvrir avant tout le monde ce film qui allait relancer l'art des fresques où arts martiaux, mélodrame et effets visuels donneraient le ton du cinéma asiatique des prochaines années. Tout comme l'année d'avant, dans la même salle, nous étions restés jusqu'au bout du festival pour voir Rosetta, finalement sacré Palme d'or.

Cannes c'est aussi ça, son lot de surprises. Le cinéma européen et américain est en petite forme, hormis les films de Roy Andersson et James Gray, peu de cinéastes livrent un grand film. Car en 2000, c'est bien le cinéma venu d'Asie qui domine par sa qualité. Le tableau noir de Samira Makhmalbaf, le somptueux Les Démons à ma porte de Jiang Wen, le sublime Yi Yi d'Edward Yang, disparu trop tôt, le somptueux et inoubliable Chant de la fidèle Chunhyang d'Im Kwon-taek, Un temps pour l'ivresse des chevaux de Bahman Ghobadi... Et puis le chef d'oeuvre de l'année: In the Mood for Love de Wong Kar-wai. Au delà de la beauté du film, de ses deux interprètes et de ce scénario presque abstrait, le film entête avec ses musiques. Il est présenté le dernier jour du festival et ceux qui sont restés sont ensorcelés, malgré la fatigue.

C'est pourtant une autre musique qui sera palmée. Lars von Trier présente Dancer in the Dark. Il faut se rappeler l'émotion au début de la projection de 8h30 dans le Grand Théâtre Lumière, quand durant le prologue sans images, on se laisse envahir par la musique symphonique de Björk. Les larmes coulent à la fin lorsqu'elle est conduite dans le couloir de la mort. Von Trier nous manipule avec son histoire d'injustice terrible et un personnage innocent transformé en coupable par la seule volonté des hommes. Mais il le fait avec brio et avec les chansons et la sensibilité de Björk. L'un récolte la Palme, l'autre le prix d'interprétation. Choix logique tant le film est une co-création, qui s'est d'ailleurs faite dans la douleur.

Mais a posteriori, nous n'en avons retenu que le plaisir de voir dans une même édition Björk jouer avec les sons et Maggie Cheung déambuler dans Hong Kong.

Cannes 2016: Qui est Damien Bonnard?

Posté par vincy, le 12 mai 2016

Alain Guiraudie a du flair pour choisir ses acteurs. Pour Rester vertical, plutôt que d'enrôler des comédiens qui lui étaient familiers, il a opté pour un casting inédit, où l'on note la présence de Damien Bonnard. Diplômé de l'Ecole des Beaux-Arts, formé au Théâtre du soleil, entre autres, ce jeune quadra séduisant a commencé un peu sur le tard.

Au cinéma, on l'aperçoit d'abord en arrière plan chez Rachid Bouchareb (Hors-la-Loi), Bertrand Blier (Le bruit des glaçons), Pascal Chaumeil (Un plan parfait), Alice Winocour (Augustine). En 2013, il est repéré de manière plus frappante grâce au film de Virgil Vernier, Mercuriales.

Il est également très actif dans d'autres formats que le long métrage. Damien Bonnard tourne pour la télévision: Rapace (Claire Devers), Nicolas Le Floch, la série Paris... Côté courts, il tourne pour Sylvain Desclous (Le monde à l'enversMon héros, sélectionné à Clermont-Ferrand), Charlotte Le Bon (Modern Monster) et Hugo Rousselin (Pays rêvé, pays réelVirée), entre autres. Il apparait également dans des clips et des fictions radiophoniques.

Assurément, ce mois de mai 2016 n'est pas comme les autres. Outre Rester verticalen compétition à Cannes, il est au casting, dans un petit rôle, de Voir du pays de Delphine et Muriel Coulin, sélectionné à Un certain regard et Vendeur, premier long métrage de Sylvain Desclous à l'affiche actuellement. Chez Guiraudie, il interprète un cinéaste en panne d'inspiration, s'enfonçant dans la misère, avec un bébé sur les bras et qui cherche son salut en essayant de rencontrer un loup en Lozère. Homme traqué, paumé, il trouve du réconfort chez des exclus de la société, qui le rejettent. Une atmosphère aux antipodes des deux autres films cités plus haut.

L'occasion de découvrir (enfin) ce comédien un peu à la marge, qui n'a jamais eu de grands rôles, mais, par fidélité ou exigence, a choisi, souvent, des chemins de traverse. Ici, son errance en France le met littéralement à nu.

Ouverture de Cannes 2016 : « C’est ça le cinéma, l’individu qui parle au monde »

Posté par kristofy, le 12 mai 2016

On nous avait prédit une soirée d'ouverture avec Cafe Society, le 14e Woody Allen cannois, sous la pluie : la première belle surprise aura été un soleil rayonnant, tout comme Laurent Laffite dans le rôle du maître de cérémonie. Le 69e Festival de Cannes est officiellement lancé avec une nouvelle fois l'ami Woody "mélancolique et plein de mordant, nostalgique et un peu désabusé, pour nous raconter l'âge d'or d'Hollywood couplé à une histoire d'amour malheureuse et un portrait de famille au vitriol"; et le tout avec Kristen Stewart, Jesse Eissenberg, Blake Lively, Corey Stoll, et le directeur de la photographie Vittorio Storaro.

Après une introduction poussive et pas drôle, le discours de Laurent Laftite a marqué une pause avec un court intermède de danse : "Cannes c'est une parenthèse enchantée..., la vraie star c'est le cinéma". Son humour passe mal et on se désole pour lui, notamment la vanne douteuse qui cible la vie privée de Woody Allen et de Roman Polanski (mais qui permet à Lafitte de faire le tour du monde de l'info). Enfin, le voilà qui clame: "Le Palais des festivals qui après 10 jours devient un gros truc moche" au moment où les panneaux s'ouvrent sur Catherine Deneuve. Maladresse ou hommage à la couverture de Charlie Hebdo l'an dernier? Pourtant, la Deneuve vient lui faire un baiser de cinéma et c'est enfin touchant (quelle cougar quand même cette Catherine).

Le jury est enfin appelé à venir se présenter, toutes et tous avec une belle élégance avec en tête le président George Miller précédé d'extraits de ses différents films. "C'est ça le cinéma, l'individu qui parle au monde" : 21 films de par le monde sont en sélection. Une chanson jouée par Matthieu Chédid (Vanessa Paradis devait être aux anges) entouré d'un choeur en hommage à Prince récemment décédé contribuera a donner de la majesté à la somptueuse scénographie qui avait été prévue, et malheureusement desservie de solennité avec un discours dans l'ensemble bancal et beaucoup moins drôle que la présentation des Molières où Lafitte avait été hilarant.

Pour un peu plus de prestige sont heureusement arrivés le duo Jessica Chastain et Vincent Lindon pour la fameuse déclaration "nous déclarons ouvert le 69e Festival de Cannes".