Posté par kristofy, le 20 mai 2016
Le Festival de Cannes attire tout les regards entre la montée des marches des films en Sélection officielle et à Un Certain Regard, les films de La Quinzaine des Réalisateurs, de La Semaine de la Critique et de l’ACID. D’autres programmations parallèles font aussi le plein de spectateurs avides de découvertes, comme par exemple Visions Sociales qui «vise à promouvoir un cinéma d’auteur et de qualité face à la grande distribution et à l’uniformisation des programmes» et dont cette année le parrain est Tony Gatlif revenu présenter ses films Geronimo et Swing.
Mais il y a aussi le cas particulier de la section Cannes Écrans Juniors : «neuf longs métrages internationaux qui présentent un intérêt particulier pour des jeunes de treize à quinze ans. Des films qui évoquent des civilisations, des modes de vie et des pays peu familiers aux jeunes Français, pour leur proposer sur “grand écran” des images qu’ils ne voient guère sur le “petit”», avec des débats après certaines séances et un jury de collégiens (du collège Gérard Philipe de Cannes) parrainé par l’acteur Jean-Luc Couchard.
Parmi les différents groupes de jeunes invités à découvrir pour la première fois ce 69e Festival de Cannes, il y avait 69 lycéens originaires du lycée Edouard Belin de Vesoul (dont certains sont déjà familiers de cinématographies "différentes" grâce au Festival international des Cinémas d'Asie de Vesoul), dont certains ont accepté de nous livrer leurs impressions juste avant une montée des marches.
Idilia : Moi j'ai vraiment bien aimé Jamais contente de Emilie Deleuze. On est les premiers à le voir puisque ça va sortir en octobre. C'était facile de s'identifier au personnage de Aurore qui a à peu près le même âge que nous dans l'histoire. Le film est très bien réalisé et une partie de l'équipe du film était là pour répondre à nos questions. On aimerait bien aussi voir quelques stars qu'on connaît...
Lois : Je trouve exceptionnel d'avoir la chance d'aller à Cannes ! Nous, on voit 2 films chaque jour, et parfois plus avec un film supplémentaire en début de soirée si on a une invitation pour monter les marches. Il faut s'habiller bien, en costume, ça fait bizarre, je n'ai pas l'habitude. Les marches, c'est quand-même impressionnant : j'ai pu monter pour voir le film La Fille Inconnue des frères Dardenne. Dans notre sélection jeunesse, j'aime beaucoup Land of mine réalisé par Martin Zandvliet (sortie en novembre). C'est un film vraiment très psychologique et à aucun moment on est lâché. Il y a du stress et on s’attend à chaque moment à ce qu’il se passe quelque chose : c'est avec une équipe de déminage durant la fin de la seconde guerre mondiale.
Joris : La ville de Cannes, ça me semble très luxueux et aussi très axé sur l'achat, surtout le long de la croisette avec les hôtels et les voitures. Mais voir des films dans le Festival de Cannes, c'est un expérience unique à faire au moins une fois dans notre vie. J'ai vu en séance spéciale Hissein Habré, une tragédie tchadienne de Mahamat-Saleh Haroun, c'est un documentaire sur l'histoire politique du Tchad. On ne connaissait rien du génocide qui s'est passé là-bas, avec la place du bourreau et des victimes. Il y a des soldats qui disent avoir suivi des ordres, ça aide à prendre conscience de l'enfer sur Terre...
Sarah : On a été vraiment très bien accueillis, et c'est la première fois que je voyais la mer ! J'ai beaucoup aimé Chouf réalisé par Karim Dridi. C'est l'histoire d'un jeune homme qui perd son frère à cause d'une embrouille de trafic de drogue. Il va découvrir ce milieu pour le venger et celui qui va l’aider cache quelque chose. Ca se passe à Marseille. On aime bien le cinéma, regarder des films et les analyser après. D'ailleurs pour le film roumain en compétition Baccalauréat de Cristian Mungiu, on sera beaucoup à l'avoir vu, on en parlera ensemble après.
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Posté par vincy, le 20 mai 2016
La Quinzaine des réalisateurs est une sélection non compétitive du Festival de Cannes, mais ses partenaires distribuent chaque année quelques prix.
L’effet aquatique, dernier film de feu Sólveig Anspach, est distingué par le Prix SACD, aux côtés de son co-scénariste Jean-Luc Gaget. Le film sort en salles le 29 juin distribué par Le Pacte. L'histoire est celle de Samir, la quarantaine, grutier à Montreuil, tombe raide dingue d’Agathe. Comme elle est maître-nageuse, il décide, pour s’en approcher, de prendre des leçons de natation avec elle, alors qu’il sait parfaitement nager. Son mensonge ne tient pas trois leçons – or Agathe déteste les menteurs ! Choisie pour représenter la Seine-Saint-Denis, Agathe s’envole pour l’Islande où se tient le 10e Congrès International des Maîtres-Nageurs. Morsure d’amour oblige, Samir n’a d’autre choix que de s’envoler à son tour…
Notons que Divines de Houda Benyamina a obtenu une mention.
L’Art Cinema Award revient à Wolf & Sheep, premier film afghan présenté à Cannes. Réalisé par Shahrbanoo Sadat, le film sera distribué par Pretty Pictures. Dans une région éloignée d’Afghanistan, les gens croient dur comme fer aux histoires qu’ils inventent pour expliquer les mystères du monde. La montagne appartient aux enfants bergers. Bien que les adultes ne les surveillent pas, ils suivent les règles, la principale étant que garçons et filles ne doivent pas être ensemble. Les garçons s’entraînent à la fronde avec l’espoir d’effrayer les loups, les filles fument en secret et jouent à se marier. Elles se moquent et tiennent à l’écart Sediqa, 11 ans, qu’elles tiennent pour maudite. Qodrat, 11 ans, devient lui aussi le sujet des commérages quand sa mère se remarie avec un homme âgé qui a déjà deux épouses. Et un jour, il rencontre Sediqa…
Le Label Europa Cinemas est décerné à Mercenaire, premier film de Sacha Wolff (la sortie est prévue chez Ad Vitam). Il s'agit de l'histoire de Soane, jeune Wallisien, brave l’autorité de son père pour partir jouer au rugby en métropole. Livré à lui-même à l’autre bout du monde, son odyssée le conduit à devenir un homme dans un univers qui n’offre pas de réussite sans compromission.
Enfin, dans la catégorie court-métrage, le prix Illy récompense Chasse royale de Lise Akoka et Romane Gueret et une mention a été remise à Zvir (The Beast) de Miroslav Sikavica.
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Posté par MpM, le 20 mai 2016
A Cannes, qui dit sexe cru dit presque toujours polémique, huées et sifflements, sans oublier l’inévitable parfum de scandale potentiel qui envahit la Croisette avant même la projection du film. Dans le cas de Shortbus de John Cameron Mitchell, pourtant, rien de tout ça. Oh, bien sûr, quelques esprits chagrins n’auront pu s’empêcher de qualifier le film de "sulfureux", de "transgressif", voire de "pornographique", sous prétexte de relations sexuelles non simulées.
Mais il fallait assister à la projection officielle du film, une séance de minuit joyeuse et pleine à craquer de ce mois de mai 2006, pour mesurer le degré d’enthousiasme générés par cette œuvre audacieuse et émouvante. Face à l’ovation qui a suivi le générique de fin, pendant plusieurs longues minutes, à une heure déjà très avancée de la nuit, le réalisateur a d’ailleurs eu bien du mal à retenir ses larmes.
Pas si étonnant si l’on considère que Shortbus parle avant tout… d’amour, réconciliant un cinéma cru, c’est-à-dire pas hypocrite dans sa manière d’aborder la sexualité, et un cinéma d’auteur intelligent et sensible capable de capter l’essence d’une époque. Les couples et les personnages au cœur du film sont tous en quête d’un accomplissement, personnel ou sentimental, fait de désirs assouvis, de plaisirs assumés et d’émotions véritables. Cela passe, évidemment, par la recherche d’une sexualité désinhibée et épanouissante, ou plutôt, il faudrait dire de sexualités au pluriel, tant Shortbus réunit sans les opposer, ni bien sûr les juger, toutes les sexualités : féminines comme masculines, gays et hétéros, en couple, en trio ou en groupe… à partir du moment où elles sont libres et consenties, tout est possible.
Si le film multiplie les scènes crues (autofellation, simili-orgies…), elles ne sont jamais filmées de manière glauque ou provocante, mais au contraire toujours montrées avec sensualité et bienveillance. Et parfois avec humour, car rire de nos fantasmes et de nos frustrations est déjà un premier pas dans cet accomplissement qui a besoin d’être individuel avant de pouvoir devenir collectif. Les trentenaires de Shortbus ont peut-être du mal à jouir, au sens propre comme au sens figuré, mais personne ne le leur interdit. Et cette liberté contamine joyeusement un film coloré, festif, charnel et électrique qui fait un bien fou. Malgré son constat doux-amer, si ce n’est désenchanté, il incarne le feel-good movie par excellence, de ceux qui réveillent tous les appétits du spectateur.
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Posté par vincy, le 20 mai 2016
- Paolo Virzi, en sélection à la Quinzaine avec Folles de joie, va réaliser son premier film en langue anglaise avec The Leisure Seeker. Cette comédie dramatique réunira l'oscarisée Helen Mirren et le membre du jury Donald Sutherland, qui seront un couple de retraités dont les jours sont comptés et qui décident de partir en voyage à travers les Etats-Unis. Le tournage est prévu pour cet été et la sortie au printemps 2017.
- Deniz Gamze Ergüven, la réalisatrice de Mustang prépare son prochain film qui sera aussi tourné en anglais aux États-Unis. Kings se déroulera à Los Angeles lors des émeutes de South Central, en 1992. Halle Berry y jouera une mère de famille vivant dans ce quartier.
- Après Caramel et Et maintenant, on va où?, la cinéaste libanaise Nadine Labaki réalisera Capharnaüm, fable documentaire sur un enfant qui porte plainte contre ses géniteurs pour l'avoir mis au monde. Le tournage devrait commencer cet automne.
- Laurent Cantet, Palme d'or pour Entre les murs, va tourner cet été L'atelier, et revient au huis-clos pédagogique. Des jeunes, lors d'un atelier d'écriture, doivent écrire un roman policier dans un temps limité. Portrait de jeunesse, le film confrontera le passé de La Ciotat et la vie présente de cette génération.
- On avait eu L'Ecume des jours par Michel Gondry. On va avoir J'irai cracher sur vos tombes de l'espagnol Santiago Zannou (Alacrán enamorado). Boris Vian is hype. L'adaptation sera signée Cyril Gely à qui l'on doit Chocolat. Ce sera la deuxième fois que ce roman connaîtra une déclinaison cinématographique.
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Posté par vincy, le 20 mai 2016
Le Jury de la Cinéfondation et des courts métrages - cette année présidé par Naomi Kawase, entouré de Marie-Josée Croze, Jean-Marie Larrieu, Radu Muntean et Santiago Loza - a décerné les prix de la Cinéfondation, lors d’une cérémonie salle Buñuel, suivie de la projection des films primés.
Le Premier Prix récompense le film israélien de Or Sinai (The Sam Spiegel Film & TV School), Anna. Il est doté de 15000€ et reçoit un ticket pour un prochain festival de Cannes dès son premier long métrage.
Le Deuxième Prix est remis au britannique Hamid Ahmadi (The London Film School), In The Hills. Il est doté de 11250€.
Le Troisième Prix est ex aequo entre le film hongrois de Nadja Andrasev (Moholy-Nagy University of Art and Design), A Nyalitas Nesze, et le vénézuélien Michael Labarca (Universidad de Los Andes), La Culpa, probablemente. Ils reçoivent 7500€.
La Cinéfondation accorde aux trois lauréats la même dotation – 15 000 € pour le premier, 11 250 € pour le deuxième et 7 500 € pour les troisièmes – sur présentation d’un traitement de long métrage dans les 2 ans qui suivent ce palmarès.
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Posté par vincy, le 20 mai 2016
Il est loin le temps où Nicolas Cage nous emballait en amoureux passionné dans Sailor & Lula (Palme d'or), enchaînant les rôles romantiques et un peu déjantés chez tonton Coppola (Peggy Sue s'est mariée), les Coen (Arizona Junior), Norman Jewison (Eclair de lune), Mike Figgis (Leaving Las Vegas). Il y a 20 ans, l'acteur égérie d'un certain cinéma américain, pas forcément propre sur lui, a fait le choix de se compromettre dans des blockbusters hollywoodiens. Sexe, drogue, belle bagnole. La tentation du fric était grande. Le flambeur Cage, pas forcément belle gueule, mais acteur attachant a donc musclé ses biceps pour des films d'action de Michael Bay, Simon West, John Woo (le bon Volte/Face), Brian De Palma (le bon Snake Eyes), Joel Schumacher, Dominic Sena, Ridley Scott... On est évidemment un peu injuste car l'acteur a quand même fait un tour de New York chez Martin Scorsese et s'est dédoublé chez Spike Jonze. Mais depuis les années 2000, les navets deviennent plus importants que les bijoux (Lord of War faisant exception en 2005). De Benjamin Gates au remake de Bad Lieutenant, de Bangkok Dangerous à World Trade Center en passant par L'Apprenti sorcier et un nombre incroyable de séries B de type Ghost Rider, on l'avait perdu.
De temps en temps, il revient avec un beau rôle (Joe, de David Gordon Green, 2013). Et le plus souvent ses films sortent directement en vidé. pas un seul hit depuis 2007. Pas un seul démarrage honnête depuis 2012. Pourtant, ce lecteur de Jules Verne et de comics assume ses choix cinématographiques -) SF, fantasy, horreur, polars...-, ces "merdes" et n'a jamais arrêté de tourner. Il a même réussi à trouver quelques beaux personnages à défendre. On le croit toujours à terre et on salue à chaque fois une forme de rédemption. "Je me demande si le tournant n'a pas été Ghost Rider, un motard vendant son âme au diable. Une merde encore, qui avait le mérite de dire quelque chose de moi, avant que je traverse, plus tard, ma propre filmographie en fantôme" expliquait-il dans une interview il y a deux ans.
Consommateur compulsif qui s'achetait yachts, châteaux et belles voitures, collectionneur dans l'âme, il a été ruiné par le fisc américain. De quoi là aussi produire un déclic. Il a cherché de nouveaux projets, des films dignes. Le voici en clôture de la Quinzaine des réalisateurs avec Dog Eat Dog de Paul Schrader. Un film noir qui le remet dans la lumière avant qu'on ne le (re)découvre dans Snowden d'Oliver Stone et quelques autres films divers (comédie, guerre, thriller). A 52 ans, Nicolas Cage se dit qu'il a encore quelques bons films à faire, entre deux "merdes".
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Posté par kristofy, le 20 mai 2016
The Neon Demon est l’un des films les plus attendus du Festival. Survendu? En tout cas, il est loin des éléments de langage qui ont alimenté ses teasers. Ce Black Swan dans le milieu de la mode est plus stylisé qu'horrifique. Only fan forgives.
Nicolas Winding Refn a su imposer sa marque (les initiales NWR sont devenues le logo de sa signature) et son style (l'art est un acte de violence). Après des films aussi différents que Bronson, Valhalla Rising remarqués dans le circuit des festivals et sortis en salles de cinéma il devient un nouveau familier du Festival de Cannes avec Drive (palme du meilleur réalisateur en 2011), Only God Forgives (en compétition officielle en 2013), il y est aussi membre du jury en 2013. Nicolas Winding Refn est aussi devenu un supporter VIP pour le ‘film de genre’ à Cannes : il est présent aux séances du 40ème anniversaire de Massacre à la tronçonneuse, aux nouveaux films de Alejandro Jodorowsky, et il présentera en sélection Cannes Classics La Planète des vampires de Mario Bava en version restaurée ...
The Neon Demon sera son premier film où des femmes seront les personnages principaux : une jeune mannequin devient l'objet de désir et de jalousie d’autres femmes prêtes à tout pour 'prendre' sa beauté et sa fraicheur naturelles.
Elle Fanning a grandi devant les cameras. Elle est actrice depuis ses 3 ans et, une fois adolescente, elle fait merveille dans Somewhere, Twixt, Super 8. La jeune fille a maintenant 18 ans mais elle s’est déjà transformée en jeune femme troublante : son physique de lolita blonde ne s’accorde plus bien avec la détermination sévère de son regard bleu. Elle Fanning est devenue une sylphide aussi belle que redoutable, l’héroïne idéale pour ce film.
Jena Malone a elle aussi passé son adolescence sur les plateaux, dans des films comme Donnie Darko, The United state of Leland, Sucker Punch et enfin Hunger games. Cette brune devenue blonde (et rousse dans le film de NWR), actrice devenue chanteuse (avec son groupe The Shoe) fait toujours preuve d’une dualité étonnante avec ses fêlures dissimulées ou son caractère de manipulatrice dangereuse : c'est elle qui désire le personnage de Jesse interprété par Elle Fanning, par elle que tout va déraper. Dominatrice, nécrophile, lesbienne,... Elle ose tout.
Malgré un rôle plus secondaire, il y a aussi Christina Hendricks, qui sera pour toujours la divine secrétaire de la série Mad men, avec ses tailleurs ajustés mettant en valeur ses formes voluptueuses proches de Jessica Rabbit. La jolie rousse est cependant bien plus qu’une pin-up, elle ne demande qu’à le prouver avec d’autres rôles comme celui que lui avait déjà offert Nicolas Winding Refn dans Drive . Elle a retrouvé Ryan Gosling dans Lost river et a également tourné Detachment avec Adrien Brody et Dark places avec Charlize Theron.
En plus de ce trio deux autres blondes mannequins seront bien présentes à l’image : Abbey Lee Kershaw et Bella Heathcote, toutes deux australiennes nées en 1987.
Abbey Lee Kershaw est une top-model overbookée entre ses 19 et 24 ans pour les plus grandes marques, ensuite son physique à la fois glam et punk lui ouvre les portes du cinéma : Mad Max fury road déjà à Cannes, Gods of Egypt sorti il y a quelques semaines, et donc The Neon Demon. C'est ironiquement celle qui est trop vieille pour le métier, mais aussi celle qui a la peau la plus dure quand il faut triompher.
Bella Heathcote avec son visage de poupée à qui on aurait insufflée la vie, joue souvent avec cette apparence de femme-enfant: Time out de Andrew Niccol, Dark shadows de Tim Burton, Cogan de Andrew Dominik à Cannes, Orgueil et Préjugés et Zombies et le prochain Cinquante nuances plus sombres… Ici, elle incarne la jalousie et la mesquinerie. La végétarienne qui a un peu de mal à digérer de la viande. Celle qui balance: « Ça fait quel effet de marcher dans une pièce comme si au milieu de l’hiver tu étais le soleil ? »
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Posté par vincy, le 20 mai 2016
Alors bien sûr, en 2011, il y a Dominique Strauss-Kahn. Une pipe forcée dans un hôtel avale toute l'actualité. Et puis après c'est Lars von Trier qui fait des siennes avec un point Godwin qui l'éjectera de la Croisette. En 2011, on a, pour la première fois, été rattrapé par le reste du monde. D'habitude, nous sommes dans notre bulle cannoise, coupés des informations, indifférents aux affres de la planète. Tout n'est que cinéma.
Cette année là, l'info en continu ne parlait pas de 7e art, même sur la Croisette. On dissertait sur un patron du FMI déchu et un cinéaste palmé dépressif.
Pourtant, on a vu de beaux films. L'Apollonide : Souvenirs de la maison close, Polisse, La piel que habito, Pater, We Need to Talk About Kevin, Habemus Papam et notre chouchou Le Havre. On se souvient alors des putes sublimées de Bonello, de Joey Starr dansant et pleurant, de la noirceur ambivalente d'Almodovar, de Vincent Lindon au naturel, du visage effaré de Tilda Swinton, l'errance amusante de Michel Piccoli et de ce film humaniste de Kaurismäki. C'est aussi là que commencera le destin incroyable de The Artist, ajouté à la compétition en dernière minute.
Le jury a préféré la radicalité d'Il était une fois en Anatolie, la luminosité du Gamin au vélo, et l'esthétisme de The Tree of Life. Ceylan, Dardenne, Malick. Un cinéma d'auteur pointu, où l'humain est piégé par ses émotions, ses sentiments, son conditionnement. Les trois films ont divisé, certains les adorant, d'autres les trouvant un peu trop évidents, déjà vus.
Un seul film finalement fera l'unanimité. Etrangement, il réconcilie tout le monde: les amateurs de genre et les nostalgiques du film noir, les esprits radicaux qui louent son aspect sans concession et les esthètes qui saluent son image, sa musique, son style. En 2011, il y avait DSK, LVT et Ryan Gosling dans Drive.
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Posté par wyzman, le 20 mai 2016
Qu'on se le dise, Laura Poitras est officiellement trop connue pour figurer sur la liste des réalisateurs à suivre. Née en 1964 à Boston, la réalisatrice de Citizenfour se destinait à l'origine à la cuisine. Elle voulait devenir chef et était bien partie pour. Seulement voilà, après avoir terminé son cursus à la Sudbury Valley School, elle déménage à San Francisco et change du tout au tout. La cuisine c'était bien, mais le cinéma c'est peut-être mieux. Une fois à la San Francisco Art Institute, elle se lance dans des projets expérimentaux et s'y épanouit. C'est donc décidé, elle sera réalisatrice ! Bien qu'elle a déménagé à New York en 1992, ce n'est qu'en 2003 qu'elle commencera véritablement son ascension.
Le documentaire Flag Wars remporte un Peabody Award en 2003. Et comme si cela ne suffisait pas, elle repart du festival South by Southwest (SXSW) et du Seattle Lesbian & Gay Film Festival avec le prix du meilleur documentaire. Si elle excelle derrière la caméra, ses talents organisationnels en font une excellente productrice. Et puisqu'on n'est jamais mieux servie que par soi-même, elle se dit qu'il est toujours bon de produire ses propres films. Une nomination aux Oscars 2007 pour My Country, My Country sur la vie des Irakiens sous l'occupation américaine. Un prix d'excellence à Sundance 2010 pour The Oath sur deux yéménites liés à Oussama Ben Laden. Et le Saint Graal vient avec Citizenfour, un autre documentaire d'actualité puisqu'il suit le quotidien d'Edward Snowden et les écoutes de la NSA. Produit entre autre Steven Soderbergh et HBO, le film de 2 heures et quelques a remporté l'Oscar 2015 du meilleur documentaire et permis à la réalisatrice de ne plus se soucier de ses projets futurs pendant un moment.
Cette année, Laura Poitras débarque à Cannes pour la première fois. Son nouveau film, Risk, fait partie des long métrages de la Quinzaine des réalisateurs. Et comme à son habitude, Risk a tout de l'œuvre politique et d'intérêt général puisque le film suit les péripéties de Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks. Produit par le réalisateur de Mr. Robot, Sam Esmail, Risk ne va pas rabibocher la réalisatrice de 52 ans et le gouvernement américain. En choisissant coup sur coup deux lanceurs d'alerte, la documentariste se place du côté des résistantes à un système, en toute indépendance. On a hâte !
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