[L'instant Glam'] Cannes 2016 – Jour 3: Juliette oh ma Juliette…

Posté par cynthia, le 13 mai 2016

Oyé oyé cinéphiles, orages, cheveux ébouriffés et glamour ont été les maîtres mots de cette troisième journée à Cannes. Le vent a soufflé à en exhiber les culottes de ces dames.

Le film Ma Loute a été à l'honneur sur le tapis rouge. Et question honneur Juliette Binoche le représente avec une classe indéfinissable! La belle brune incendiaire a montré qu'elle ne comptait pas pour des prunes en affichant sa beauté quinquagénaire dans une robe noire drapée et illustrée par un maquillage assorti à sa tenue. Bon Cristina Cordula n'aurait pas aimé, mais nous on s'en foutn c'est Juliette Binoche, et Juliette Binoche est radieuse! On ne peut pas en dire autant de Valeria Bruni-Tedeschi qui a confondu ses dessous avec sa robe. Couverte de dentelle transparente, on s'est même demandé comment Fabrice Luchini a gardé son sang-froid à ses côtés. Parlons-en de Fabrice Luchini justement. Il était tout en élégance sur le tapis rouge tout comme Blake Lively (toujours) qui squatte la Croisette et envoie des photos sur Facebook toutes les 15 minutes... Quelque chose nous dit qu'elle est ravie d'être là.

Celle qui doit être moins ravie c'est Soko, venue présenter le film La Danseuse elle va devoir se farcir son ex (aka Kristen Stewart pour les incultes) dans les soirées pendant la durée du festival... Franchement, ça la met mal. Déjà qu'un apéro avec son ex, ce n'est généralement pas la joie mais alors un festival...
Aux côtés de la chanteuse/actrice/trash, on a aperçu le fruit de l'amour (car il y en avait avant Amber Heard) entre Johnny Depp et Vanessa Paradis: Lily Rose Depp. Toute de noire vêtue elle a embrasé le red carpet tandis que Melanie Thierry faisait la gueule aux côtés de Gaspard Ulliel. Comment peut-on faire la tranche à côté de cette bombe sexuelle aux yeux de braise? Qu'on arrache notre robe, qu'on lui arrache son costume, qu'on se caresse les tétons je peux comprendre mais qu'on fasse la gueule?

Ce qui faisait également la gueule sur le tapis rouge c'était la coiffure de Sabine Azema. L'humidité a dominé son opulente chevelure de feu au point qu'on voulait déposer un 49.3 dans la face de son coiffeur...!

En attendant le rêve, espérons que nos stars du grand écran continuent de nous faire rire durant le festival! Mais il ne faudrait pas qu'elles oublient que ce 69e festival a le climat changeant.

[69, année érotique] Cannes 2016: La vie d’Adèle et L’inconnu du lac en 2013

Posté par cynthia, le 13 mai 2016

Gros, dur, mou, large, ouvert ou mouillé, le sexe se révèle sans pudeur depuis quelques temps et l'anatomie humaine devient un sujet abordable et traité de manière poétique, romantique, ou plus trash selon les films. En 2013, le semi-soft porno a déboulé sur la Croisette. La vie d'Adèle (en compétition, Palme d'or) et L'inconnu du lac (Un certain regard, primé plusieurs fois) en avaient choqué plus d'un(e) - certains journalistes (des gens ouverts d'esprits normalement surtout quand on se vante d'être critique de cinéma) avaient claqué leurs sièges (et d'autres bandaient secrètement sans doute). Ces deux films majeurs du cinéma Français de ces dernières années ont en effet un point commun: le sexe cru et homosexuel.

Une femme avec une femme. Terminée la blondasse de service qui se fait tringler par un homme poilu et musclé sur du Barry White, ici elle se fait lécher et elle a les cheveux bleus. La vie d'Adèle est une histoire d'amour entre deux femmes (Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos). Entre les gros plans sur la bouche d'Adèle qui mange des spaghettis avec une sensualité apparente et son touche pipi en solitaire, le spectateur est souvent ébullition. Mais c'est la fameuse scène de sexe entre les deux femmes qui surprend: longue, intense quoique un peu banale), les corps fusionnent, les sexes se frottent, le plaisir fait monter la sève. Impossible de ne pas imaginer la tête du gentil papa Steven Spielberg (président du jury de l'époque) devant ces images, lui qui n'a jamais osé ne serait-ce qu'un bout de fesses dans ses films.

Donc voilà 7 minutes et des poussières devant une partie de jambes en l'air sulfureuse avec pour seul fond sonore les claquements de peau, les fessées et les gémissements de nos deux interprètes. Il n'est donc pas étonnant de lire certains témoignages de spectateurs qui en avaient gros dans le pantalon durant cette scène. Cru et beau, est-ce possible? Lorsqu'on se retrouve face au film de Kéchiche, ce la semble évident. Il signe ici un film magistral. Ce qui débute telle une histoire d'amour pure et tendre se transforme, avec une scène de baise intense, presque une transe chorégraphiée, en une histoire d'amour passionnelle. Car Abdellatif Kechiche n'a-t-il pas voulu montrer avec cette scène la passion destructrice qu'offre l'amour?

Le film n'a pas tant choqué, hormis quelques intégristes et homophobes. Les spectateurs sont plus à l'aise avec l'homosexualité féminine que masculine (merci au porno bad gamme disponible gratuitement sur le net et dédié aux geeks célibataires de plus de 25 ans). Alors que l'image de l'homosexuel à l'écran reste stéréotypée dans les comédies populaires - un mec efféminé, fan de Lady Gaga ou de Mylène Farmer et aux mimiques hyperboliques -, des cinéastes comme Ozon, Ducastel et Martineau, Téchiné ont ouvert la voie à une représentation plus fine et moins caricaturales, y compris en filmant des rapports sexuels un peu crus. Mais c'est Alain Guiraudie à qui l'on devra un changement de paradigme complet sur le sujet avec L'inconnu du lac.

Un homme et des hommes. D'emblée l'affiche du film a été censuré...ça commence bien! On y voit l'image (lointaine mais vraiment lointaine) d'un homme en plein bisou bisou au niveau du phallus. Il n'en a pas fallu plus pour que tout le monde pète un plomb! Ont-ils cru que le sexe d'un homme n'existait que pour faire pipi? Certes, l'affiche est explicite... peut-être qu'ils auraient pu se la jouer façon La vie d'Adèle avec une photo de deux mecs qui ouvrent grand la bouche annonçant ainsi un jeu buccal coquin.

Quant au film, il se déroule dans un lieu nudiste réservé aux homosexuels (clairement on n'y joue pas au Scrabble). On y fait la connaissance de Franck, jeune, beau et frivole (Pierre Deladonchamps) qui s'envoie en l'air comme un fumeur fume clopes sur clopes, mais bon lui c'est plutôt la taille d'un cigare qui l'intéresse. Du jour au lendemain, il tombe sur le charme de Michel, moustachu, musclé, macho et un brin soupçonné de meurtre. Entre parties de jambes en l'air sur la plage ou entre les arbres, on pénètre avec fougue (toutes mes excuses pour cette expression) dans l'intimité de ce couple mystérieux. Comme pour Kéchiche, Alain Guiraudie ne cache rien de l'intimité de ses protagonistes en filmant en gros plans érections, fellations, éjaculations. Ni même de l'intimité des voyeurs, branleurs, enculeurs, qui rodent aux alentours. Les phallus sont exhibés, mous ou raides, les chairs ne sont pas forcément fermes, les regards dévient toujours vers l'entrejambe.

Vous aviez toujours rêvé de voir un kiki en gros plan en dehors d'un porno? Enfin!!! L'inconnu du lac ce n'est pas Game of Thrones qui nous montre des vagins à tous les épisodes et pas de kiki...même pas un rikiki!

Mais qu'est-ce qui pousse un réalisateur à tourner un film comme cela? Envie de se faire remarquer par Rocco Siffredi? Envie de recevoir un tweet admiratif de Miley Cyrus? Envie de créer la polémique? Non, non et non! Si l'homosexualité est montrée de manière crue ce n'est que pour montrer la réalisation à l'écran du désir sexuel et de son assouvissement, de nos fantasmes et de nos abandons, là où toute classe sociale est à égalité dans la nudité, là où l'appel de la nature se mélange à la nature de l'homme. Evidemment, La vie d'Adèle est avant tout une histoire d'amour qui finit mal, et L'inconnu du lac un thriller psychologique qui se termine mystérieusement.

Mais, avec leur audace, ces films ont pu montrer le sexe sans tabou et même sublimé.

Cannes 2016: Le Trophée Chopard pour John Boyega et Bel Powley

Posté par cynthia, le 13 mai 2016

Cannes ce n'est pas uniquement la palme d'or, les strass et les paillettes. Effectivement, chaque année, le fournisseur officiel de la Palme d’or, en partenariat avec Variety, met en avant des nouveaux talents grâce aux Trophées Chopard.

Cette année le jury, composé de l’actrice Eva Longoria, de la productrice américaine Elizabeth Karlsen, du réalisateur irlandais Lenny Abrahamson, de Caroline Scheufele, DA et coprésidente de Chopard, et de Steven Gaydos, rédacteur en chef de Variety, a décerné le trophée à l’acteur britannico-nigérian John Boyega, découvert dans Attack the Block et qui a cartonné dans Star Wars : le réveil de la force ainsi que la comédienne britannique Bel Powley qui s’est fait remarquée dans The Diary of a Teenage Girl et A Royal Night Out.

C'est la sublime Juliette Binoche qui a remis les prix hier soir, jeudi 12 mai.

Après son Rising Star aux Baftas, on peut dire que John Boyega est en train de devenir un grand... On vous le disait déjà en décembre qu'il était l'homme de l'année. La force est avec lui sans aucun doute!

Cannes 2016 – Télex du Marché: Bruno Dumont, Joaquin Phoenix, deux belges aux USA et Paul Verhoeven à Lyon

Posté par vincy, le 13 mai 2016

- En compétition avec Ma Loute, Bruno Dumont prépare toujours la suite du P'tit Quinquin pour Arte. mais entre temps, cet été, il tournera une adaptation de Charles Péguy, Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc. Le film sera musical, chanté et dansé, et filmé dans le Nord, même si l'action se passe en Lorraine.

- Joaquin Phoenix sera un vétéran de guerre dans le prochain film de Lynne Ramsay (We need to talk about Kevin), You Were Never Really here. Le personnage qu'incarnera l'acteur américain est chargé d'extraire des filles de bordels illégaux, jusqu'au jour où cela se passe mal.

- Les réalisateurs de Black, les belges Adil El Arbi et Bilall Fallah, se lancent à l'assaut de la télévision américaine avec un drame, Snowfall, co-écrit avec John Singleton, à propos de l'épidémie de crack et de cocaïne dans le Los Angeles des années 80. La Fox les a aussi enrôlés pour réaliser The Big Fix, un film sur les matchs arrangés dans le football.

- En compétition avec Elle, film adapté d'un roman français, entièrement tourné avec des acteurs français, le néerlandais Paul Verhoeven s'intéresse désormais à une histoire qui se déroule durant la seconde guerre mondiale, au sein de la Résistance française. Lyon 1943, titre provisoire, n'en est qu'au stade le d'écriture, et se pencherait sur cette année si particulière où cohabitaient dans la même ville Jean Moulin et Klaus Barbie. Verhoeven cherche aussi à faire revivre son projet de film sur Jésus Christ, abandonné depuis bientôt dix ans.

L’ancien directeur d’EuropaCorp, Christophe Lambert, est mort

Posté par vincy, le 13 mai 2016

Le Film Français a annoncé ce matin le décès de l’ancien directeur général de la société de Luc Besson EuropaCorp, Christophe Lambert, à l’âge de 51 ans.

DG d’EuropaCorp jusqu’en février dernier, il est "décédé cette nuit des suites d’une maladie foudroyante", selon une information du Figaroconfirmée par le magazine professionnelle

A l'origine, Christophe Lambert était publicitaire - il a notamment présidé Euro RSCG à partir de 1990 puis CLM/BBDO à partir de 1996 et enfin Publicis Conseil en 2003. Il cofonde FFL avec Fred & Farid en janvier 2007 avant de créer, en 2008 l'agence de publicité Blue Advertainment, avec Luc Besson.

Il avait rejoint EuropaCorp en 2010 afin de corriger la situation financière délicate de la société de Besson, et a participé aux montages de franchises comme TakenLucy ou de la prochaine production Besson, Valérian. Il a aussi assuré le financement de La Cité du cinéma.

En démissionnant six ans après, remplacé par Marc Shmuger (ex de Universal), il souhaitait se consacrer à des projets personnels.Mais selon Le Film Français, "Christophe Lambert aurait appris qu’il était malade d'un cancer, une dizaine jours après son départ d’EuropaCorp."

[20 ans de festival] Cannes 2016 : 2001-2002-2003 – L’entrée dans le 3e millénaire

Posté par MpM, le 13 mai 2016

En 2001, Cannes entre de plein pied dans le 3e millénaire avec une Palme d’or couronnant un cinéaste italien habitué de la Croisette, et célébrant à travers lui la diversité d’un cinéma résolument européen. Aux côtés de Nanni Moretti et de sa Chambre du fils, on aime les mystères vertigineux de Mulholland drive de David Lynch et le visage hypnotique de Shu Qi sur fond de musique techno dans Millenium mambo de Hou Hsiao-Hsien, on rit devant Shrek qui dynamite avec bonheur les contes de notre enfance, et on frémit devant le drame intime de La pianiste, peut-être le film le plus abordable de Michael Haneke jusque-là.

Cette année-là, l’Asie semble une nouvelle fois omniprésente et incontournable, et le cinéma français en grande forme, ce que viendra confirmer la Palme d’or de Roman Polanski dès l’année suivante (même si Le pianiste est plus souvent considéré comme polonais). L’Europe est décidément en forme et occupe à nouveau le palmarès 2002 : L’homme sans passé de Kaurismaki, Sweet sixteen de Ken Loach, Le fils des frères Dardenne… C’est une belle année pour la sélection officielle qui fait le grand écart entre des films aussi différents qu’Irréversible de Gaspard Noé et Bowling for Columbine de Michael Moore, 24h party people de Michael Winterbottom et Le principe de l’incertitude de Manoel de Oliveira. C’est une époque où la compétition semble ouverte à tous les types de cinéma, documentaire, animation et films de genre.

En 2003, les festivaliers ont bien du mal à sécher leurs larmes devant le mélo magnifique et drôle de Denys Arcand, Les invasions barbares, alors que le bizarre, le surnaturel et le hors normes envahissent les films en compétition : l’expérience éprouvante de Dogville de Lars von Trier, l’ovni Ce jour-là de Raoul Ruiz, le poignant et controversé Brown bunny de Vincent Gallo, le désespéré Jellyfish de Kyoshi Kurosawa… Le festivalier prend quelques claques et se dit que Cannes a horreur de ce qui laisse indifférent. C’est finalement Gus van Sant qui remporte la Palme d’or pour Elephant (en doublé avec le prix de mise en scène), et pour la première fois depuis le milieu des années 90, on ne peut pas penser que le jury a récompensé une carrière plutôt qu’un film. Elephant fera d’ailleurs date dans l’histoire du festival, puisqu’il a entraîné un changement de règlement. Désormais, la Palme d’or n’est plus cumulable avec un autre prix. Le début d’une nouvelle ère.

Cannes 2016: Qui est Davy Chou?

Posté par vincy, le 13 mai 2016

Lorsqu'on parle de cinéma cambodgien, on pense immédiatement à Rithy Panh (en séance spéciale cette année). Mais Davy Chou, sélectionné à la Semaine de la Critique pour son long métrage Diamond Island, devrait ouvrir nos yeux cinéphiles et curieux sur ce cinéma encore très rare venu des confins de l'ancienne Indochine. A 32 ans, le cinéaste français, né en banlieue parisienne, réalise son premier long métrage après trois cours métrages et le splendide documentaire Le Sommeil d'or, sorti en 2011.

Le cinéaste avait décidé d'expier le passé cambodgien dans Le Sommeil d'or en ressuscitant ce qui restait du cinéma d'avant les Khmers rouges. Une sorte de mausolée en celluloïd avant que le temps ne fasse disparaître les vedettes de l'époque, les salles de cinéma en ruines, ou les bouts de pellicules en phase de décomposition. Avec Diamond Island, il veut montrer le Cambodge contemporain, en suivant un jeune homme de 18 ans qui va travailler sur un site démesuré au large de la capitale, censé symboliser le futur du pays, forcément prospère et ultra-moderne. Le film a reçu le prix ARTE International au Busan International Film Festival en 2014.

Il avait déjà exploré Diamond Island dans son court métrage Cambodia 2099, sélectionné il y a deux ans à la Quinzaine des réalisateurs. Le cinéaste aborde en fait le thème du rêve à travers la nouvelle génération. Qu'est-ce-qu'une société idéale pour eux? Le rêve de Davy Chou serait de reconstruire une industrie cinématographique dans son pays. Il a créé sa société de production. Influencé par les cinémas de Michael Mann et Martin Scorsese, ce jeune théoricien et passionné du 7e art, suit les pas des cinéastes asiatiques comme Jia Zhang-ke ou Phan Dang Di, en observant cette classe moyenne émergente, cette jeunesse avide de mondialisation et de divertissement.

Petit-fils du producteur cambodgien Van Chann, fondateur d'un atelier vidéo et créateur d'un festival autour de l'âge d'or du cinéma cambodgien, il a aussi co-fondé le Festival des nouveaux cinémas. Tout est toujours affaire de transmission, de lien entre le passé et l'avenir. On peut imaginer que le sien, de futur, soit aussi brillant qu'un diamant.