L’avant-première de Bercy d’Harry Potter 7 (2e partie) fait déjà du bruit

Posté par vincy, le 15 juin 2011

Complet. C'est ce qu'annonçait en mai dernier Warner Bros à propos de la plus grande avant-première organisée en France : Harry Potter et les Reliques de la mort, 2e Partie au Palais Omnisports de Paris-Bercy le 12 juillet prochain (25 €). (voir actualité du 18 avril)

Mais dans un contexte où les salles de cinéma sont angoissées par un tassement de la fréquentation et où les organismes institutionnels s'alarment de la programmation d'événements extra-cinématographiques dans les salles de cinéma (sport, opéra...), rien n'est anodin pour défendre son pré-carré. Un film en avant-première à Bercy, à quand le Stade de France en salle IMAX?

Premiers à réagir, les membres de l'ARP. Cette séance "va priver d'un grand nombre d'entrées, en une seule fois, le marché de l'exploitation cinématographique parisien". L'argument est faible quand on sait que le premier épisode de HP 7 a attiré 8 141 entrées à la séance de 14h le 24 novembre dernier (sur 25 copies). C'est à peu près le même nombre de fans qui assistera à l'avant-première de Bercy (la jauge est prévue pour 8 000 spectateurs).

Le problème de la Taxe Spéciale Additionnelle est davantage problématique : cette séance ne serait pas soumise au paiement de cette taxe qui aliment le compte de soutien du CNC (10,72 % du prix du billet).

L'ARP alerte sur "la nécessité d'une réforme des textes si de nouvelles séances de cinéma, purement commerciales, venaient à échapper à un corpus articulé de règles, établies de longue date, sur la billetterie, les autorisations d'exercice et la taxe sur le prix des entrées de cinéma".

C'était le 8 juin. Depuis la SRF et l'Acid s'en sont mêlés. Pour les mêmes raisons (8 000 spectateurs en moins, soit environ 1% de la fréquentation moyenne parisienne des épisodes de la saga) et 21 000 € qui ne se réinvestiront pas dans la production. "Lieu non cinématographique", "mépris des règles", "recette de 200 000  €" diminuant d'autant les exploitants et défiant le système redistributif national. Or là, souci : certes ces spectateurs vont en effet rapporter 200 000 € à Warner (il faudra quand même retirer les frais de location de Bercy, et tout ce qui accompagne l'organisation d'un tel événement), mais dans une salle ils payent en moyenne leur billet 6 euros (un peu plus avec l'ajout 3D). Ce qui fait un manque à gagner de moins de 50 000 euros. Pas négligeable, mais moins dramatique.

Ceci dit, toutes ces questions sont justifiées : que ce soit pour du sport diffusé dans les salles ou du cinéma diffusé dans une salle omnisport, il est urgent d'établir des règles claires (quotas, obligations...) qui permettront à chacun d'y trouver son compte.

Cannes 2011 : la sélection de l’Acid

Posté par vincy, le 20 avril 2011

L'association du cinéma indépendant a dévoilé ses neuf longs métrages, dont trois documentaires et 5 premiers longs métrages. Avis au curieux : les projections sont ouvertes à tous, en présence des équipes. Des séances spéciales, pour la presse et les exploitants, s'ajoutent à cette liste.

La sélection fiction :
- Black Blood, de Miaoyan Zhang
- Le Grand'tour, de Jérôme le Maire
- Les noces éphémères, de Reza Serkanian
- Rives, d'Armel Hostiou
- Rue des cités, de Carine May et Hakim Zouhani
- Les vieux chats, de Pedro Peirano et Sebastian Silva

La sélection documentaires :
- Bovines, d'Emmanuel Gras
- Goodnight Nobody, de Jacqueline Zünd
- Palazzo Delle Aquile, de Stefano Savona, Alessia Porto et Ester Sparatore

Les séances spéciales :
- Putty Hill, de Mattew Porterfield
- Mafrouza 3 - Que faire ?, d'Emmanuelle Demoris
- Léa, de Bruno Rolland

Les moyens métrages :
- Odeon Dancing, de Kathy Sebbah
- Pandore, de Virgil Vernier

La Vie au Ranch : un bordel acide et candide

Posté par kristofy, le 12 octobre 2010

L’histoire : Pam a 20 ans. Sa bande de copines se retrouve toujours sur le canapé du Ranch, l'appart qu'elle partage avec Manon. Discuter, boire, fumer, danser : c'est de leur âge, mais arrive le moment où l'on a besoin de s'échapper du groupe pour tracer son chemin.

Notre avis : C’est un joyeux bordel qui étonne et qui détonne. La vie au Ranch est un premier film dont la fraîcheur avait été remarquée à Cannes où il avait été découvert dans la sélection de l’ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion), dont la programmation soutient des nouveaux talents, au style singulier.

Le tout début donne le ton du film : la caméra navigue dans une fête et l’on découvre une bande de jeunes un peu "bébêtes" et des nanas un peu "fofolles". Ces ados nous ressembl(ai)ent forcément un peu, ils sont d’autant plus naturels qu’ils se parlent les uns sur les autres dans un sympathique brouhaha. Le Ranch est en fait un appartement partagé en colocation par un groupe de copines, elles sont un peu étudiantes et peu studieuses, ce qui compte c’est de sortir ailleurs et de se retrouver ensuite à l’appart.

Cette vie au Ranch déroule une succession de saynètes qui couvrent plusieurs mois, le film ayant d’ailleurs été tourné en plusieurs fois avec des interruptions. Les filles du ranch sont des actrices débutantes qui sont plus naturelles que n’importe quelle jeune première du cinéma français, et c’est cette spontanéité qui donne tout son charme au film. Ces comédiennes improvisent assez librement d’après la trame indiquée par la réalisatrice qui laisse tourner la caméra. Elle obtient ainsi certaines scènes où parfois, dans le cadre, une comédienne est fausse pendant un instant au milieu des autres en train de se lancer des répliques ou même une autre qui s’empresse de remettre en place son t-shirt qui a glissé trop bas. Ces imperfections inhabituelles participent à l’énergie du film. Chaque moment veut saisir un instant de vie (authentique ?) presque comme si la caméra était simplement témoin de ce qui se passe.

La réalisatrice Sophie Letourneur arrive habilement à enchaîner des moments futiles improbables (une discussion cinéphile sur Hong Sang-Soo ou les bavardages d’un groupe de musique) et des passages plus vrais que nature (pipi dans la rue entre deux voitures et insultes aux voisins grincheux). Le spectateur partage ainsi autant les délires ridicules que les secrets intimes de ces filles. En même temps qu’on apprend à les connaître, on découvre leurs peines de cœur et aussi que leurs liens d’amitié sont fragiles au moment où il s’agit de devenir (ou pas) plus adulte. La vie au Ranch serait à la fois une caricature de jeunes filles bobos bien dans leurs baskets et une peinture d’adolescentes qui ne savent pas sur quel pied danser.

Cannes 2010 : l’ACID

Posté par kristofy, le 22 avril 2010

La programmation cannoise de l'ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion) a été dévoilée, avec 9 films (6 fictions et 3 documentaires) qui seront présentés du 13 au 21 mai en présence de leurs réalisateurs et des comédiens, cinq le seront en première mondiale et trois en première française. Cette sélection est le choix d'une quinzaine de réalisateurs désireux de faire découvrir les films de leurs pairs, français et étrangers.

Cuchillo de Palo, de Renate Costa (Espagne, documentaire)
Donoma, de Djinn Carrénard (France, fiction)
Eine flexible Frau [Une femme flexible], de Tatjana Turanskyj (Allemagne, fiction)
Entre nos mains, de Mariana Otero (France, documentaire)
Fix Me, de Raed Andoni (France, Suisse, Palestine,  documentaire)
Fleurs du Mal, de David Dusa (France, fiction)
Poursuite, de Marina Déak (France, fiction)
Robert Mitchum est mort, de Olivier Babinet et Fred Kihn (France, fiction)
La vie au ranch, de Sophie Letourneur (France, fiction)