Cannes 2019: Parasite récolte le 1er prix des cinémas art et essai

Posté par vincy, le 25 mai 2019

Un des coups de cœur de la presse cannoise a été distingué par le jury composé d'exploitants de la Confédération internationale des cinémas d'art et essai (Cicae). Ce nouveau prix récompense un des 39 films de la sélection officielle.

Créé par l’Afcae (Association française des cinémas d'art et essai) et la Cicae (Confédération internationale des cinémas d'art et d'essai), ce prix engagera les salles art et essai à programmer le film lauréat. Le jury est composé uniquement d'exploitants.

Parasite (Gisaengchung) de Bong Joon Ho, qui sortira le 5 juin, distribué par The Jokers, a reçu le 1er Prix des cinémas art et essai.

Mais le jury a aussi tenu à donner une Mention spéciale au premier film de Ladj Ly, Les misérables, favori pour la Caméra d'or. Le film sera dans les salles cet automne, distribué par Pyramide.

Cannes 2019: une nouvelle récompense et un prix qui évolue

Posté par vincy, le 14 mai 2019

Pour cette 72e édition, le Festival de Cannes s'enrichit d'un nouveau prix et voit un de ses prix historiques évoluer.

Tout d'abord, un Prix des cinémas art et essai, en partenariat avec le Festival de Cannes, qui sera décerné à l’un des films de la Sélection Officielle (Compétition, Un certain regard,...) par un jury composé exclusivement d'exploitants, révélé aujourd'hui:

Isabelle Gibbal-Hardy (Grand Action à Paris), présidente du jury, sera entourée de Marc Van Maele (ABC de Toulouse), Matthias Elwardt (les cinémas Zeise d'Ottensen en Allemagne), Mario Fortin (président de l'Association québécoise des cinémas d'art et d'essai, les cinémas Beaubien) et Mira Staleva (Dom na Kinoto à Sofia).

Créé par l’Afcae (Association française des cinémas d'art et essai), qui remet déjà un prix à la Quinzaine des réalisateurs, et la Cicae (Confédération internationale des cinémas d'art et d'essai), ce prix engagera les salles art et essai à programmer le film lauréat.

Les deux organisateurs précisent que cet engagement "est une décision de principe qui ne préjuge pas du nombre de semaines ou de séances attribuées au film, ni s'il sera programmé en sortie nationale ou en continuation."

Le prix CST, lui, n'est pas vraiment nouveau puisqu'il est remis depuis 1951 par la Commission supérieure technique. A une époque il était intégré au palmarès officiel, lors de la remise des prix du jury de la compétition. En 2003, et jusqu'à l'an dernier, il s'était renommé Prix Vulcain de l'artiste-technicien.

Il fait peau neuve et change de nom puisqu'il devient le Prix CST de l’artiste-technicien, qui peut ainsi récompenser un directeur de la photographie, un chef décorateur, un costumier, un monteur, etc... "pour la qualité de sa contribution à la création d’un film de la compétition officielle du Festival de Cannes". L'an dernier, Shin Joom-hee, directeur artistique de Burning avait été récompensé.

Le prix CST de l’artiste-technicien sera remis cette année par un jury composé de Christine Beauchemin-Flot (directrice du cinéma Le Sélect à Antony), Patrick Bézier (président d'Audiens Care), Pierre-William Glenn (directeur de la photographie, réalisateur et président d’honneur de la CST), Gérard Krawczyk (cinéaste), Élisabeth Perez (productrice) et François Ray (chef opérateur, jeune diplômé de La Fémis).

L’annonce du lauréat au palmarès officiel sera de nouveau proclamée en clôture du Festival de Cannes.

L’Association Française des cinémas Art et Essai interpelle les réalisateurs pactisant avec le diable Netflix

Posté par redaction, le 22 février 2019

Dans une tribune parue dans Le Monde du samedi 23 février, François Aymé, Président de l’Association Française des cinémas Art et Essai, interpelle dans un long texte les frères Coen et Alfonso Cuaron, dont les récents films ont été diffusés sur Netflix, et absents des salles de cinéma, malgré leurs prix au Festival de Venise en septembre dernier.

Le conflit continue donc. Il souligne plusieurs craintes de la part des exploitants qui voient Netflix (et les plateformes de SVàD) et ses milliards d'euros d'investissements dans les contenus comme une menace à plusieurs visages. Celle de détourner les gens des salles au profit de leur salon. Celle de d'ôter aux salles de cinéma plusieurs films signés d'auteurs populaires. On pourrait rétorquer que Netflix & co ne sont pas les seuls concurrents au cinéma puisque le temps de loisirs, pas forcément extensible, et le pouvoir d'achat, pas plus croissant, contraignent de faire des choix, avec notamment la capacité du jeu vidéo (Fortnite en premier lieu cette année) à être chronophage et parfois coûteux. Qu'il n'y a pas forcément de salles de cinéma ou de diversité de films à proximité. Qu'une sortie au ciné coûte aussi très chère, ce qui amène souvent à une concentration du public sur quelques films qui "rassurent".

Toujours est-il que l'Afcae regrette "que cette longue relation de confiance et de mise en valeur de vos oeuvres sur grand écran, devant un public d’aficionados, s’arrête, comme ça, brutalement".

"Les temps changent, c’est tout, répondez-vous en substance dans de multiples entretiens. Oui mais la question est de savoir, dans quel sens et pourquoi ? Pour le bien des diffuseurs ? Des auteurs ? Du public ? Des oeuvres elles-mêmes ?" poursuit le texte.

L'Afcae souligne que les films, quand ils n'étaient pas exclusivement réservés à Netflix, avaient plusieurs vies - la salle, la VàD, le DVD, la télévision -, et plusieurs supports, du smartphone à Canal + en passant par l'ordi ou le grand écran. "Ce n’est pas vous qui vous adaptez au public mais l’inverse : le public doit s’adapter aux choix que vous avez faits : confier l’exclusivité durable de votre dernière œuvre à une plate-forme. Le choix que vous laissez à votre public, c’est : ou bien vous vous abonnez à Netflix et vous pouvez découvrir notre film sur un petit écran, ou bien vous ne le voyez pas. Ce n’est pas un choix, c’est une obligation, en tout cas pour vos fans" explique François Aymé, qui ajoute: "Cela s’appelle la privatisation d’une œuvre."

La tribune, sous forme de publicité dans Le Monde, souligne "que toutes les évolutions, adaptations, mutations du cinéma se sont faites dans le sens d’un progrès concret, technique, objectif : passage au parlant, à la couleur, au cinémascope, au Dolby, confort des salles… À chaque fois, il s’est agi d’améliorer la qualité du spectacle cinématographique et la valorisation des œuvres, quand bien même la diffusion décalée de cette œuvre se démultipliait au fil des ans sur d’autre supports."

Le constat est qu'il ne s'agit pas d'un "progrès" mais d'une "régression". "En faisant ce choix, vous assumez un double renoncement. Vous renoncez à la valorisation optimale et technique de votre œuvre sur un grand écran et via une chaine sonore qui restituent les subtilités, les nuances de votre travail. Et vous renoncez à la dimension collective de la découverte de votre œuvre. Vous renoncez au fait que votre film soit un spectacle public." Tout en ayant conscience que "le visionnement d’une œuvre cinématographique se fait très majoritairement sur un autre support que le grand écran, est-ce une raison valable pour s’en passer complètement ? Est-ce qu’un compositeur, un musicien, un chanteur renoncerait aux concerts sous prétexte que la plupart des gens écoutent ses oeuvres sur Youtube ou bien sur une plateforme dédiée ?" s'interroge François Aymé.

Mais le vrai problème est ailleurs. Si des auteurs aussi prestigieux que les Coen, Cuaron, Coixet, Bier, Michod, Scorsese vont chez Netflix (ou autres Apple, Amazon et cie), c'est parce qu'ils ne trouvent plus forcément le financement pour leurs films, à l'écart des blockbusters ou trop chers / audacieux pour la niche du cinéma art et essai. Cette crise du "cinéma du milieu" a déjà été constatée et expliquée en France. Aux Etats-Unis, le box office de ces films atteint rarement les 100M$ en salles (la moyenne étant plutôt autour de 40M$).

On ne sait rien (sauf en cas de record) du nombre de visionnages des films sur Netflix. La société californienne investit sur du prestige, comme un grand magasin a besoin de Louis Vuitton et Chanel pour séduire les clientèles haut-de-gamme. Ce n'est pas la France qui va résoudre ce problème. Mais, comme s'interroge le texte: "Est-ce que le fait d’avoir acheté un film mexicain en noir et blanc est le signe d’une stratégie volontariste de défense de la diversité qui ira au-delà des seules productions anglo-saxonnes ? Est-ce que Netflix (comme d’autres) envisage de respecter les règles de fiscalité des pays où il diffuse, contribuant ainsi à la vie commune d’un territoire dont il tire des profits ? Est-ce que Netflix est susceptible de produire ou d’acheter des films critiques envers l’Iran, la Chine, la Russie, le Brésil, l’Arabie saoudite, la Turquie ? Si Netflix montre un vrai empressement à financer les films de grands auteurs confirmés, aura-t-il la même motivation à suivre des nouveaux talents [c'est le cas, ndlr] ? Continuera-t-il même à financer ces grands talents s’il atteint ses objectifs d’abonnés ? Est-ce que vraiment la contribution de Netflix à la production et/ou à la diffusion était indispensable à votre film ou bien s’agit-il d’un choix délibéré et assumé de votre part ?"

"Ainsi, confier votre film à Netflix, c’est non seulement renoncer à la possibilité offerte de voir vos titres en salles de manière collective, mais aussi apporter votre nom et, de ce fait, cautionner un opérateur puissant qui sait profiter d’un système et ne pas s’y conformer quand cela est contraire à ses intérêts. Comment jouer avec quelqu’un qui change les règles du jeu à son seul profit ? En tentant de lui faire respecter les règles ou bien en rejoignant son camp ? À chacun sa réponse."

Et bien malin celui qui a des certitudes aujourd'hui. Une chose est sûre: cette mutation des comportements et des technologies (qui bousculent le marché comme Uber a transformé le transport local véhiculé) n'a pas finit d'opposer défenseurs de l'art cinématographique partagé en salles et ceux qui plaident pour une démocratisation culturelle coûte que coûte. Ce glissement s'accompagne d'ailleurs du déclin de la cinéphilie et de la réduction de la place laissée à la critique. Le film devient un produit de consommation, qu'on consomme chez soi, plutôt qu'une aventure collective choisie qu'on partage avec les autres. Il ne s'agit pas forcément de les opposer. mais pour l'instant personne n'a la solution pour les faire coexister en paix.

Festival « Télérama » 2015: Mommy triomphe

Posté par cynthia, le 10 février 2015

mommy anne dorval

La 18ème édition de ce festival, organisé dans 249 salles adhérentes de l'Afcae, offre un bilan plus que favorable. Du 21 au 27 janvier, 250 000 spectateurs se sont déplacés pour retrouver l'un des 16 films sélectionnés dans le cadre du 18e opus du Festival, coorganisé par le magazine Télérama et l'Afcae. C'est évidemment moins que les 288 000 entrées de l'an dernier mais le contexte compliqué de ce début d'année a sans doute impacté sur le box office final.
Cette 18e édition aura, comme les précédentes, boosté la fréquentation des 249 salles art et essai participantes (7 de plus que l'an passé) à Rennes, Lyon, Besançon... En Île-de-France, le festival a concentré 73 228 entrées (dont 50 000 à Paris) dans 55 salles participantes.

Parmi les 16 films de la sélection, les trois oeuvres ayant rencontré le plus de succès à l'occasion de leur reprise en salle furent sans grande surprise l'excellent Mommy de Xavier Dolan, avec 39 000 entrées supplémentaires (un petit surplus pour un film qui a déjà séduit 1,2 million de spectateurs en France), le grandiose The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson (28 000 tickets) et le film français Hippocrate de Thomas Lilti (26 000 billets). La Palme d'or Winter Sleep en a profité pour franchir le cap des 300 000 entrées à cette occasion.
Ce sont pour les petits films que le Festival a un effet salvateur, en augmentant considérablement leur fréquentation : Au bord du monde de Claus Drexel, qui a réuni 10 110 spectateurs (20,5% de son total) ou Eastern Boys de Robin Campillo, nommé au César du meilleur film, qui a gagné 7 000 spectateurs (14% de son total).

Enfin, le prix des festivaliers, attribué pour la troisième année par le public du festival, distingue cette année Mommy de Xavier Dolan, arrivé largement en tête des suffrages. Une distinction qui sera l'occasion d'une soirée spéciale proposée aux lecteurs de Télérama le 24 février au Cinéma des Cinéastes à Paris.

25 classiques à (re)découvrir dans les salles en juin

Posté par Morgane, le 11 avril 2010

Fort du succès du Festival Cinéma de Télérama, le magazine culturel et l'AFCAE, en partenariat avec l'Association des Distributeurs de Films de Patrimoine (ADFP) et l'Agence pour le Développement Régional du Cinéma (ADRC) mettent en place le Festival des Éternels de Télérama dont la première édition se tiendra du 2 au 29 juin et sera accueilli dans plus d’une trentaine de salles.

le vent de la plaine audrey hepburn burt lancasterCe festival sera l’occasion de voir et revoir 25 grands classiques du cinéma dont voici la liste :

-    À bout de course de Sidney Lumet

-    Johnny Guitar de Nicholas Ray

-    L'Ange exterminateur de Luis Buñuel

-    Manhattan de Woody Allen

-    L'Aventure de Mme Muir de Joseph L. Mankiewicz

-    Occupe-toi d'Amélie de Claude Autant-Lara

-    La Baronne de minuit de Mitchell Leisen

-    Le Petit Fugitif de R. Ashley, M. Engel, R. Orkin

-    Le Chevalier des sables de Vincente Minnelli

-    Signore & Signori de Pietro Germi

-    Le Démon des femmes de Robert Aldrich

-    Senso de Luchino Visconti

-    Les Désemparés de Max Ophuls

-    Soldat bleu de Ralph Nelson

-    En quatrième vitesse de Robert Aldrich

-    The Molly Maguires de Martin Ritt

-    L'Enfance nue de Maurice Pialat

-    Les Vacances de Monsieur Hulot de Jacques Tati

-    Le Fanfaron de Dino Risi

-    Le Vent de la plaine de John Huston (photo : Audrey Hepburn et Burt Lancaster)

-    Il Bidone de Frederico Fellini

-    La Vie Privée de Sherlock Holmes de Billy Wilder

-    Il était une fois la Révolution de Sergio Leone

-    La vie est belle de Frank Capra

-    L'invasion des profanateurs de sépulture de Don Siegel