Synopsis : Ce documentaire animalier suit la première année d'existence de Kolo, petit Suricate à peine né, en plein désert du Kalahari, dans le sud de l'Afrique. Il ouvre les yeux en pleine période de sécherese. tous les animaux sont à l'affût de la moindre nourriture. Véritable loi de la jungle, avec ses menaces, Kolo va-t-il survivre à la famine, aux rapaces, aux serpents? Va-t-il pouvoir avoir le temps d'apprendre comment chasser et manger un scorpion? Aventurier, audacieux, un jour, en combattant une bande rivale, il se perd et s'éloigne de son territoire. Seul, il n'a, a priori, aucune chance de s'en sortir et encore moins de revenir...
Notre avis : Il y a une frustration dans ce documentaire animalier. Car tout y est : une espèce animale curieuse et attachante, un décor digne du cinémascope, des plans esthétiquement somptueux, des ennemis randeur nature nommés lion, cobra, aigle, scorpion... Cela justifierait assez bien la motivation cinématographique de ce documentaire, genre plutôt adapté à la télévision. La famille Suricate doit malgré tout surmonter deux défauts. Une mise en place assez longue qui attend la fin des trois premiers quart d'heure pour partager les palpitations de ce carnivore pas plus grand qu'un double décimètre. Et la voix de Guillaume Canet. L'acteur semble en mode éteint, terne, appliqué, prononçant chaque syllabe, telle une lecture trop sage. Cela contraste évidemment avec l'ampleur et la vivacité du film.
Car "ces petits animaux sont bien plus coriaces qu'il n'y paraît." Ils ont du chat, du rat, du renard, de l'humain, du singe... Véritablement touchants, ces nano-mammifères, cousins de la mangouste, ont de l'enfant le goût du jeu et la peur de l'inconnu. On vit ainsi tous les traumas de l'initiation à la vie (ou plutôt la survie) de Kolo. Dans sa construction, le film n'a rien de novateur : il alterne les moments intenses et dramatiques avec des scènes plus légères, la musique passant alors du symphonique au chorale, du tragique au festif. Mais reocnnaissons un sacré travail de montage. Car lorsque le cobra se faufile à l'intérieur du terrier, l'image passe au noir et blanc, et nous vivons des minutes terrifiantes dans les couloirs souterrains, dignes d'un film à suspens. Une bête de deux mètres de long, dotée d'un venin pouvant tuer dix hommes.
De ce moment, et parce que Kolo va progressivement être livré à lui même, on se sent, grâce à la caméra subjective, à hauteur de Surricate. Si la voix off en rajoute sur la fatlité, le destin scellé, l'inéluctable fin, la tension atteint son paroxysme avec une séquence finale hollywoodienne : notre petit héros pourchassé par l'aigle qui a tué son frère et le cobra. Telle est proie qui croyait prendre... Impressionnant.