Posté par Sarah, le 5 octobre 2010
« Ils nous soignent et nous nourrissent, ils ont besoin de nous vivants »
L'histoire : Carole est membre d’une équipe humanitaire dont la mission dans les Balkans touche à sa fin. Sur le chemin du retour, elle et ses deux co-équipiers sont brutalement attaqués et enlevés par des criminels aux motivations inconnues. Qui sont ces ravisseurs ? Que veulent-ils vraiment ? La vérité va se révéler terrifiante…
Notre avis : Lors du festival de l'Etrange, le premier film de Yann Gozlan s'est fait remarquer par sa capacité à tenir le spectateur en suspens. Captifs est tout d'abord un film que l'on ressent dans les moindres détails. Le réalisateur nous met à la place des personnages principaux : des médecins français, de retour d'une mission en Europe de l'est. Sur le chemin, ils sont faits prisonniers par trois hommes et vont vivre un réel cauchemar. Yann Gozlan nous donne donc à voir un thriller qui nous laisse le coeur battant et les paumes moites.
Le film s'ouvre sur une scène effrayante de la mort d'une petite fille, jouant avec son amie dans une ferme, elle se fait sauvagement tuer par un berger allemand. Ensuite, une ellipse montre Carole, la survivante, adulte devenue médecin, partie en mission au Kosovo. Le film ne nous lâchera plus. Tout va aller très vite. Il y a très peu d'effets spéciaux- voire pas du tout. Tout se joue sur le jeu des lumières, le bruit, et les mouvements de la caméra. La mise en scène, qui ne cache rien, n'est pas pour autant surfaite et les acteurs sont plus que crédibles, mention spéciale à Zoé Félix (Carole), et aux méchants du film. La tension monte peu à peu et on ressent l'enfermement de ces médecins, livrés à des véritables psychopathes. La course-poursuite finale est assez saisissante car des effets sonores nous font vivre la surdité passagère de Carole, à la suite du déclenchement d'une mine.
Des écueils ne sont pourtant pas évités, notamment le fait que les méchants n'ont pas droit à la parole : en effet, ce qu'ils disent n'est jamais traduit. La psychologie des personnages n'est pas vraiment fouillée, en particulier celui joué par Arié Elmaleh, mais bon, on n'est pas vraiment là pour ça. L'échappée finale est un peu chargée, et en même temps on regrette que le réalisateur ne soit pas allé jusqu'au bout...La tension reste néanmoins présente tout au long du film, ce qui est augmentée par ces mots d'ouverture « inspiré par des faits réels ». Le côté réaliste du film ajoute encore à l'horreur suscitée par les images. C'est cela aussi qui laisse ce goût horrible dans la bouche, car une fois que l'on a repris son souffle, on est saisi par le réalisme. En somme, un bon thriller, certes sans prétention mais diablement efficace.
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Posté par MpM, le 14 mars 2009
Pour obtenir de ses interlocuteurs des propos vraiment personnels et intimes, la réalisatrice Raphaëlle Catteau a imaginé en 2006, pour la première série de l’Autre émoi, un dispositif original et novateur d’auto-interview. Concrètement, elle met l’acteur face à lui-même en lui demandant tout d’abord de répondre, en tant que comédien, à une série de questions sur sa vie et son travail, puis d’interpréter un personnage de journaliste qui poserait ces questions. Au montage, cela donne un fascinant dialogue entre deux facettes bien distinctes (par le biais notamment de costumes, voire de voix ou d’accent différents) d’une seule et même personne.
Diffusée depuis le début de l’année sur TPS star, la 2e saison de cette excellente série propose des rencontres avec treize comédiens aussi variés que Jean-Pierre Darroussin, Florence Foresti ou encore Arié Elmaleh, qui abordent tous sensiblement les mêmes thèmes : méthode de travail, distance avec le personnage, influence de son vécu personnel pour expliquer son choix de carrière, doutes et joies du métier de comédien… C’est tour à tour drôle et émouvant, farfelu et profond, léger et complexe, témoignant de la belle relation de confiance que Raphaëlle Catteau a su tisser avec ses interlocuteurs.
Et même si le dispositif du dédoublement de personnalité pourrait paraître artificiel, surtout quand certains comédiens s’inventent des personnages de journalistes particulièrement hauts en couleurs (mais peut-être y-a-t-il du vécu derrière tout ça…), qu’il s’agisse du fan compulsif imaginé par Thierry Frémont ou de l’anglo-saxonne ultra-stressée composée par Sara Forestier, il n’en est rien. Les deux points de vue que cela donne sur chaque comédien se complètent et se répondent en effet avec une certaine justesse. Le choix de l’interviewer (un professeur pour Bernard Campan, une réincarnation d’Henry Chapier pour Antoine Duléry, une sorte de Johnny Depp rocker pour Stéphane Rousseau…) n’est d'ailleurs jamais innocent, en disant parfois presque aussi long sur le comédien que ses propres paroles.
Chaque épisode vaut la peine d’être vu indépendamment des autres, mais il est également passionnant de dresser des parallèles entre les réactions des différents protagonistes. Ainsi ne faut-il pas manquer le best-of (programmé le dernier week-end de mars) permettant de revivre les meilleurs moments, fous rires, répliques inopinées et propos enflammés de ces treize rencontres. Sara Forestier qui vante le métier de comédien comme "expression dans sa forme la plus entière", Antoine Duléry avouant que son premier public a été composé d’arbres, Aïssa Maïga qui peut tout jouer ("Si on me demande de jouer une pute, je peux la trouver… en moi"), Bernard Campan racontant sa première tentative de suicide, Thierry Frémont qui au début de sa carrière voulait "être extraordinaire tout le temps", Mathias Mlekuz et ses exercices de diction loufoques pour combattre le trac, Bruno Lochet qui a besoin de croire en son personnage pour l’interpréter, Hafsia Herzi en pleine démonstration de danse orientale, Mélanie Laurent qui déclare s’effacer totalement derrière le personnage au moment où elle joue… Autant de sensations, de vécu et de convictions qui constituent une plongée fascinante et souvent instructive dans l’univers mystérieux du jeu et de la création.
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Les derniers épisodes de la saison 2 sont diffusés chaque dimanche soir sur TPS star jusqu’au 29 mars.
Extraits et informations sur le site de Canal+.
Tags liés à cet article: acteur, actrice, aïssa maiga, Antoine Duléry, Arié Elmaleh, Bernard Campan, Bruno Lochet, Florence Foresti, Hafsia Herzi, jean pierre darroussin, l'autre émoi, Mathias Mlekuz, mélanie laurent, portrait, Raphaëlle Catteau, sara forestier, Stéphane Rousseau, télévision, Thierry Frémont.
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