Et si on regardait… Charlot musicien

Posté par MpM, le 1 avril 2020

Non, ce n'est pas un poisson ! En ce premier jour d'avril, nous vous proposons de renouer avec le cinéma burlesque et joyeux de Charlie Chaplin, époque 1916 ! Effet madeleine garanti avec ce court métrage de 25 minutes mettant en scène le célèbre personnage de Charlot en vagabond violoniste et un peu justicier qui distribue des coups de bâton aux méchants et sauve la jolie héroïne.

Comme toujours chez Chaplin, la comédie recouvre une réalité sociale violente, entre misère et exploitation, qui finit systématiquement par se retourner contre les exploiteurs, au profit des plus faibles. Charlot tient ainsi tête à une troupe de musiciens patibulaires, bien décidés à lui voler sa maigre recette, puis à une bande de "bohémiens" (pardon pour les clichés du début du XXe siècle) responsables de l'enlèvement de la jolie jeune fille qu'il a rencontrée. S'en suivent une succession de gags qui fonctionnent à la perfection, malgré les années et l'habitude.

Armé d'un bâton, de son esprit rusé et de sa grandeur d'âme, Charlot offre ainsi une belle revanche à tous les opprimés, et un formidable moment de cinéma à tous les cinéphiles confinés. Moment à partager en famille, évidemment, tant l'humour visuel et les situations à la fois burlesques et romanesques imaginées par Chaplin plaisent au jeune public !

Ce n'est donc pas un hasard si le film est disponible gratuitement sur Bref Cinéma jusqu'au 17 avril, au sein d'un programme de six courts métrages recommandé pour les enfants à partir de 6 ans, comprenant La Saint-Festin de Anne-Laure Daffis & Léo Marchand, Lisboa orchestra de Guillaume Delaperriere, L'hiver de Léon de Pascal Le Nôtre & Pierre-Luc Granjon, Le renard minuscule de Aline Quertain & Sylwia Szkiladz et Sientje de Christa Moesker.

La plate-forme de svod, éditrice de la Revue Bref consacrée à l'actualité du court métrage, propose également chaque semaine trois films en accès libre pour une durée de 7 jours. Le site, dont une nouvelle formule initialement prévue le 25 mars verra le jour après la fin du confinement, est par ailleurs disponible en illimité sur abonnement. Une belle idée pour occuper autrement cette période de vache maigre cinématographique...

L’instant Court : bref, Megaupload a fermé

Posté par kristofy, le 30 janvier 2012

Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après le court-métrage L’amour à contrechamp de Frédéric Murarotto avec notamment Nicolas Ullmann et Katsuni, voici l’instant Court n° 63.

Un évènement particulier a été relaté dans tous les médias (journaux, radio, télévision…) à cause de sa résonance très particulière : pendant plus de deux jours il s’agissait du sujet le plus discuté (sur internet), même le président Sarkozy a fait une déclaration à ce sujet. Les autorités américaines ont arrêté les responsables du site web Megaupload et en ont bloqué l’accès au motif de contenu audiovisuel piraté. Les internautes habitués au téléchargement gratuit de ces œuvres s’insurgent, le groupe des Anonymous riposte en attaquant plusieurs sites par vengeance… Le débat fait rage entre défenseurs du respect du droit d’auteur et partisans d’un partage libre de la culture.

Voici un court résumé de ce qu’il faut retenir :

Des hommes politiques des Etats-Unis, et la MPAA (Motion Picture Association of America, qui fédère l’industrie du cinéma), ont préparé les projets de loi PIPA (Protect Intellectual Property Act) et SOPA (Stop Online Piracy Act) pour durcir la répression contre le chargement illégal d’œuvres protégées par un copyright. Des dérives sont à craindre avec des mesures qui peuvent entraver la liberté d'expression sur internet (avec le blocage de n’importe quel site dans le monde entier), et des géants du web se mobilisent comme Wikipedia (aussi Google, Yahoo, Amazon, Ebay…) contre l’application stricte de ces lois. Courant janvier, les politiques américains commencent à faire marche arrière pour revoir ces lois dénoncées comme une censure d’internet. Le 19 janvier, le FBI (qui avait déjà un lourd dossier d’infractions) bloque tout accès au site de téléchargement Megaupload, et ses dirigeants sont arrêtés. Les jours suivants la plupart des autres sites semblables ont désactivé leurs liens de téléchargement illégal… Les règles d’usage font que, sur simple demande des ayants-droit, les fichiers contrefaits sont retirés, dans le cas contraire le site s’expose à une saisie de son nom de domaine.

En France, l’institution HADOPI lutte en particulier contre le téléchargement en peer-to-peer, peu contre le streaming et peu contre le téléchargement direct. Les producteurs (Pathé) du film Les Choristes de Christophe Barratier avaient eux porté plainte contre les annonceurs (tels que Voyages-sncf.com, La Française des Jeux, Neuf Telecom, AOL…) dont les publicités figuraient sur un site peer-to-peer, le motif de complicité de contrefaçon n’a pas été retenu mais désormais les grandes entreprises évitent de s’afficher sur ce type de site. Les producteurs (UGC) du film Blueberry ont fait circuler un faux fichier piraté, où l'on voyait le réalisateur Jan Kounen avec Vincent Cassel qui s’adressaient directement à l’internaute pour lui dire que le meilleur endroit pour voir le film était la salle de cinéma. La question se pose pour les films étrangers qui n’ont pas distributeur…

A noter que les éditeurs sont en grande partie responsables du piratage de leurs films. Ils continuent une politique de prix floue ; avec des films de fonds de catalogue souvent chers quand ils ne sont pas indisponibles (aussi des packs dvd + blu-ray + copie numérique bizarrement au même prix que le dvd seul). Le fichier piraté du film Les Bronzés 3 venait directement de TF1 Vidéo, ceux de Intouchables, Polisse, The Artist proviennent d’un membre de l’académie des Césars, plus grave encore le film Trust qui vient de sortir en salles ce 18 janvier circule sur internet dans son doublage français depuis l’été 2011…

Voila donc Bref, Megaupload a fermé des comédiens Côme et Antoine, un film d’une durée très courte (environ 1 minute 30) qui sur la forme parodie (et non pas pirate) la série à succès Bref diffusée sur Canal+. Il résume de manière la plus simple l’affaire Megaupload : on pouvait trouver à télécharger ce qu’on voulait (ici l’exemple est Community, une série télé américaine pas diffusée en France), l’usage s’est répandu...sauf que c’était illégal.

Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film Bref, Megaupload a fermé.