L’instant zappette : la lutte pour le Trône de fer reprend plus tôt que prévu

Posté par wyzman, le 13 avril 2015

GOT

Il n'y a pas à dire, l'attente entre deux saisons de Game of Thrones est toujours trop longue. Mais à quelques heures du "season 5 premiere", des petits malins ont coupé court à cette attente et mis en ligne non pas un ou deux mais bien quatre épisodes de cette nouvelle saison. Et par chance dirons-nous, ce sont les quatre premiers.

Avec plus de 100 000 téléchargements en l'espace de trois heures comme l'affirme le site Torrent Freak, il semblerait que HBO n'ait pas été en mesure de contrer cette énième fuite. En effet, sa série phare est bien partie pour écoper du titre de série la plus téléchargée de l'année. Un bien pour un mal puisque cet engouement (illégal certes) contribue activement à sa popularité.

Bien qu'ils soient déjà accessibles sur Kickass Torrents et The Pirate Bay (pour ne citer que ces deux-là), il est encore trop tôt pour dire si la diffusion prématurée de ces quatre épisodes aura un impact sur la suite. Avec 6,8 millions de téléspectateurs américains branchés devant la saison 4, Game of Thrones est encore prête à faire les beaux jours de HBO. Ne reste plus qu'à espérer que HBO Now (le service qui permet aux internautes ayant du matériel iOS d'accéder au contenu de HBO sans s'abonner) n'en prenne pas un coup. Réponse claire et précise au phénomène Netflix, le dispositif était vu comme le dernier rempart aux fuites sur le Net.

Si les "vrais fans" de la série auront peut-être attendu la diffusion officielle du premier épisode de la saison sur HBO et en simultané sur OCS City (donc à 3 heures du matin, heure française), une chose est sûre, la fuite magistrale de ce week-end risque fort de ne pas être la dernière.

Polémique sur la lutte contre le Piratage. Un faux débat, en 5 réponses.

Posté par kristofy, le 24 août 2014

Ecrire une tribune un peu énervée dans la presse va devenir un nouveau moyen de se battre plutôt que de débattre. Après le producteur Vincent Maraval (Wild Bunch) qui s'était plaint (maladroitement mais utilement) des trop gros salaires de quelques acteurs, entraînant une flopée de réactions 2013, c’est au tour du respectable distributeur Jean Labadie (Le Pacte) qui s’adresse dans une tribune parue dans Libération à Madame la ministre de la Culture et de la Communication pour alerter les pouvoirs publics de l'effet néfaste du piratage de film: «L’impunité dont jouissent les pirates est totalement liée à l’inertie totale des pouvoirs publics. La gratuité est entrée dans les mœurs». Ce n'est pas nouveau. Et cette tribune intervient au moment où le film Expandables 3 a été piraté et téléchargé 2,2 millions de fois dans le monde ces trois dernières semaines. Le box office nord-américain en aurait-il souffert (deux fois moins de recettes que le précédent opus de la franchise)? Pas forcément, puisque ce serait plutôt sa classification (PG-13 plutôt que R, autrement dit trop familial) qui aurait impacté sur la fréquentation. Et sans doute l'intérêt même du film, puisque même en France, mercredi, Expandables 3 a enregistré moins d'entrées que le 2.

Plusieurs réponses au "coup de gueule" de Labadie ont donc lancé le débat. Pour la ministre Aurélie Filippetti «il faut tenir compte de la volonté du public à disposer plus rapidement des œuvres : c’est en particulier le sens de ma proposition d’avancer les fenêtres Télévision, d’allonger la période d’exposition des œuvres en VOD»; pour le distributeur Manuel Chiche (The Jokers) «la difficulté, aujourd’hui, c’est que personne ne sait de façon certaine ce qu’il faut faire exactement. Tout ceci dénote surtout une mauvaise appréhension de la complexité du piratage en tant que phénomène et des mesures prises pour lutter contre.»

On remarque dans l’intégralité de chaque tribune des approximations. La première a été écrite influencée par les résultats plus faibles qu’espérés de la fréquentation en salles du film The Raid 2, distribué en France par Jean Labadie et Manuel Chiche: «The Raid 2 fera moins bien que le premier alors que nous espérions au moins 100 000 entrées en première semaine.» Mais le piratage en est-il la seule et valable cause?

C’est l’occasion de faire le point pour mieux comprendre la complexité de la lutte contre le piratage, avec 5 questions posées ici ou là et des réponses simples ici.

1. Jean Labadie: «Nous combattons la piraterie mais ne pouvons que constater notre impuissance ! Les fichiers détruits réapparaissent en toute impunité!»

Pour ce qui est de la disponibilité d’un film sur internet avant même sa sortie en salles, les distributeurs doivent mieux planifier en amont leurs calendriers de sorties pour les titres les plus attendus : The Raid 2 a été sorti en France trop tard (plusieurs mois après les autres pays: forcément cela facilite le piratage). Le distributeur se doit de veiller à la sécurité de ses œuvres avec ses différents prestataires : Expendables 3 est apparu sur internet un mois avant sa sortie dans les salles américaines… Des films nominés aux Oscars mais qui ne sont pas encore sortis dans les salles européennes sont disponibles des semaines avant sur les réseaux, avec sous-titres.

2. Jean Labadie: «Hadopi coûte 7 millions d’euros par an. Soit on les économise en supprimant cette institution devenue inutile, soit on les emploie à identifier les sites illégaux pour les sanctionner financièrement ET pénalement. Pourquoi ne pas confier cet organisme au CNC, très motivé pour défendre notre cinéma, plutôt qu’au CSA, dont le président ne veut pas devenir le gendarme d’Internet!»

Le Rapport Lescure a déjà préconisé la fin de Hadopi et une réorganisation de ses missions par le CSA. Le piratage touche les films mais aussi de manière plus général l’ensemble des produits culturels (musique, livres, logiciels…), la lutte contre le piratage ne revient logiquement pas au CNC. Il y a la préconisation de mettre en place un code de bonne conduite pour forcer les moteurs de recherche à exclure des sites faisant partie d'une liste noire. Par exemple aux Etats-Unis, si un site fait l’objet d’une plainte dans le cadre du US Digital Millennium Copyright Act alors ce n’est plus une référence qui apparaît dans Google…

3. Manuel Chiche «Quand sanctionnerez-vous les plateformes qui offrent, contre une somme forfaitaire et mensuelle assez faible, tous ces films en même temps, voire parfois avant leur sortie en salles ? Quand sanctionnerez-vous ceux qui, sur les réseaux sociaux, mettent à disposition des liens de streaming ou de téléchargement?»

Il existe déjà différentes procédures juridiques pour porter plainte, des éventuelles sanctions ne sont pas du ressort direct du ministère de la Culture et de la Communication. Il serait souhaitable de voir une action concertée et commune au niveau des différents Etats de l'Union Européenne (pour mémoire le site Megaupload et d’autres ont déjà été fermés par les autorités américaines). A noter qu'en France, avant l'Hadopi, il existait l 'ALPA (Association de Lutte contre la Piraterie Audiovisuelle) créée en 1985, mais dont le faible rayon d'action est flou. Certains sites qui sourcent des contenus illégaux génèrent des revenus issus de bannières publicitaires d’entreprises françaises… La contrefaçon est du ressors du Ministère de l'économie et de celui de la justice.

4. Manuel Chiche : «Ne doit-on pas plutôt rendre plus flexible cette désormais fameuse chronologie des médias?»

Le Rapport Lescure est déjà favorable à plus de flexibilité. La chronologie des médias prévoit qu'après la sortie d'un film en salles, il faut patienter 4 mois avant de le retrouver en DVD ou en VOD (réduire à 3mois ?), puis 12 mois pour Canal+ puis 30 mois pour une chaîne gratuite, et enfin 36 mois pour une diffusion en SVOD par abonnement (réduire à 18 mois ?). A l’étude des dérogations, comme un principe de fenêtres glissantes pour les films tirés sur moins de 100 copies. Avec l'arrivée de Netflix, Aurélie Filippetti a déjà décidé de révolutionner la chronologie des médias : encore faut-il que toutes les parties concernées soient d'accord. (lire notre notre actualité du 21 juillet).

5. Jean Labadie : «Aujourd’hui, nous pouvons tous affirmer que la piraterie a pour ainsi dire exécuté le marché vidéo et empêche également le marché de la VOD de démarrer.»

Le marché vidéo est en recul, la vidéo à la demande est au ralenti, la location de films est en voie de disparition. Le piratage à une influence néfaste, mais qu’il faut pondérer par deux variables. Tout d’abord la majorité de ceux qui téléchargent illégalement n’ont ni l’intention (ni les moyens) de payer pour l’ensemble des films qu’ils regardent de cette façon, qu’importe la diversité de l’offre légale payante. D’autre part les distributeurs ont de plus en plus délaissé la qualité et le contenu éditorial du support DVD: la plupart des gros films ne sont plus accompagnés de bonus de qualité (making-of et autre complément documentaire) et sans cette valeur ajoutée, il est difficile de défendre un prix trop élevé (sans compter les coffrets ‘combo dvd+bluray+copie digitale’ qui brouillent la notion de prix normal). Dans les points de vente, la taille des rayons vidéo et le nombre de références se réduisent de plus en plus (fermeture de Virgin, difficultés de la Fnac, disparition de la vidéo dans beaucoup d’hypermarchés), alors que le choix est vaste sur internet. Autrement dit, la piraterie ne représente que trop peu de clients potentiels, tandis que les éditeurs vidéo perdent leurs clients habituels… A cela s'ajoute une crise économique qui contracte la consommation des produits culturels (si les entrées de cinéma, de musées et de concerts résistent, le théâtre, la vente de livres, la vente de disques souffrent énormément). Et enfin les usages ont évolué : la dématérialisation entraîne des mutations. De moins en moins de consommateurs cherchent à posséder physiquement des produits et l'investissement se fait principalement sur le support (plus que sur le contenu).

Ces différentes interrogations sont tendues par une question principale qui est celle-ci : le piratage de films pendant leur exploitation en salles de cinéma est-il la cause d’un manque à gagner pour leurs producteurs et distributeurs ? Le piratage ce n’est pas le problème. Le piratage n'est en fait qu’une problématique parmi beaucoup d’autres dans un contexte très concurrentiel. Il touche principalement des films de genre et des blockbusters déjà très prospères. Les comédies françaises se portent bien en salles comme en vidéo à la demande. Avec une moyenne de 200 millions d'entrées par an en France, on ne peut pas dire que le numérique ait porté un coup fatal à la fréquentation des salles, contrairement à ce que la musique a subit.

Le problème est ailleurs.

Le rapport Bonnell a déjà répondu avec une étude statistique. Il sort en moyenne 12 nouveaux films chaque semaine (parfois 15 à 18 films) de toutes nationalités, en plus des autres films déjà sortis. Ils resteront à l’affiche pour certains une seule semaine quand d’autres seront exploités durant 8 semaines (souvent 2 nouveautés captent la moitié des tickets vendus sur 7 jours !).
La rentabilité est aléatoire. Plus le film est cher et plus il faut de recettes à partager entre les différents partenaires du financement. Il y a de nombreux cas où le producteur principal se paye à l’avance sur le budget de fabrication du film, ce qui gonfle artificiellement les coûts des films. Plusieurs films ont été budgétés le double où le triple de ce qu’ils auraient dû coûter, soit autant d’échecs gravement déficitaires : Eyjafjallajökull, Turf, Des gens qui s'embrassent, 100% cachemire, Les reines du ring, Hôtel Normandy, Cookie, Denis, Les salauds…
Le taux de mortalité commerciale des films (films à la carrière brève) est selon les semaines de l’ordre de 80 à 90 %. Il y a une forte concentration des résultats sur un petit nombre de films. Les 20 films français les plus performants attirent 55 % des entrées alors que ce sont plus de 270 films qui sont produits. Environ 40% de ces films feront moins de 20 000 entrées. Le nombre d’échecs est dix fois plus important que celui des succès.

Le vrai débat devrait plutôt de s'interroger, non pas sur le volume de la production (la diversité est essentielle) mais comment assurer une exploitation digne de ce nom à certains films à très faible impact commercial ? La réponse passe justement et paradoxalement par les petits écrans et par les festivals. On ne doit pas empêcher un film de se voir dans une salle, en public. Mais comme l'a fait Vincent Maraval avec le dernier film d'Abel Ferrara, et avec un certain succès, il faut savoir choisir son écran et son modèle économique dans un environnement où nos regards sont constamment sollicités par des appareils multimédias.

Un tiers des internautes français télécharge un film ou une série illégalement

Posté par cynthia, le 8 juillet 2014

Entre les prix des places de cinéma que supportent mal des portefeuilles en crise et les spoilers sur les séries que veulent éviter les fans, le visionnage pirate de films et de séries a bondi en 2013. C'est ce que révèle une étude publiée mercredi 2 juillet par l'Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle (ALPA).

Près d'un tiers des internautes (28,7%) a consulté au moins une fois par mois un site de piratage de séries ou de films en 2013 et leur nombre a atteint un niveau record depuis 2009.

Au total, en 2013, 13,2 millions d'internautes ont consulté chaque mois au moins un site dédié à la contrefaçon audiovisuelle, soit 15,8% de plus qu'en 2009, selon cette étude qui exclut YouTube et DailyMotion.

Leur nombre, qui avait un peu régressé en 2011-2012 à environ 12,4 millions d'internautes, a nettement augmenté en 2013.

Les pirates assouvissent leur soif de visionnage de plusieurs façons.
Ils utilisent :
- soit le téléchargement en P2P (entre internautes), pour 29% des pages vues,
- soit le téléchargement par DDL (depuis un serveur), pour 33%,
- soit le streaming (38%). qui nécessite un flux internet haut débit. Il ne cesse de gagner du terrain depuis 2009 où il ne représentait que 16% des pages vues.

Le téléchargement en P2P pour les cinéphiles

Pour les films, les internautes préfèrent utiliser le téléchargement, pour avoir une meilleure qualité d'image. Il est clair que voir le dernier Hunger Games en flouté, ça enlève le glamour (car toutes les études le montrent : on pirate surtout les plus gros hits). Reste que, pour l'instant, le piratage de films n'a pas beaucoup d'influence sur le box office en France ni sur la vidéo à la demande. La fréquentation en salles se porte plutôt bien. Les 8 films les plus piratés dans le monde en 2013  (Le Hobbit : un voyage inattendu, Django Unchained, Fast & Furious 6, Iron Man 3, Happiness Therapy, Star Trek Into Darkness, Gangster Squad, Insaisissables) n'ont pas été vraiment desservis pour encaisser d'énormes recettes mondiales.

Par rapport aux internautes moyens, ceux qui ont recours au téléchargement de fichiers sont en majorité des hommes (58%) et un peu plus jeunes que la moyenne des internautes.

Le streaming pour les "sériephages"

En revanche, pour les séries, ils favorisent le streaming, dont les audiences fluctuent au gré des sorties. C'est sans doute l'une des raisons pour laquelle le nombre de vidéos vues en streaming a atteint entre 10 et 35 millions par mois en 2013. Double avantage : on n'attend plus des mois avant de voir la nouvelle saison d'une série et surtout on ne subit plus les mélanges anachroniques des épisodes.

Certes, les chaînes de TV font des efforts et accélèrent le temps de délai entre la diffusion dans le pays original et la France. C'est notamment le cas avec J-One, spécialisée dans les mangas, et qui diffusent les séries nippones avec seulement 24h d'écart. Idem pour Game of Thrones, dont le premier épisode de la saison 4 a été diffusée sur HBO le 6 avril et sur OCS en France le 7 avril. Mais OCS n'est ni TF1, ni M6...

Le streaming attire des pirates très différents: il s'agit majoritairement de femmes (55%), la part des jeunes est nettement plus importantes (près d'un tiers des utilisateurs ont entre 15 et 24 ans) et la part des étudiants (17%) y est deux fois plus importante que chez l'ensemble des internautes.

En 2013, 2 à 3 millions de personnes par mois ont regardé une série en streaming, et 1,4 à 1,8 million par mois ont vu un film en streaming.

L'arrêt de l'Hadopi n'a pas modifié les comportements

Toutes méthodes de "piratage" confondues, les plus de 50 ans sont des sous-utilisateurs, ne constituant que 15 à 21% des sites pirates alors qu'ils représentent 34% des internautes (et qu'ils passent plus de temps sur la Toile que les jeunes). Ce qui explique pourquoi ce public reste aussi le plus assidu en salles et le plus fidèles aux séries diffusées sur les chaînes TV.

L'étude relève que lorsque l'Hadopi avait lancé des actions de "riposte graduée" en 2011, avec des courriels d'avertissement aux internautes qui partageaient illégalement des fichiers, le nombre de mises à disposition des 10 films les plus populaires sur les réseaux P2P en 2011 avait été divisé par trois. Depuis, leur nombre reste stable, entre 1,2 et 2 millions de fichiers mis à disposition par mois en P2P. Comme quoi, la suppression de l'Hadopi n'a pas d'impact, et la lutte contre les sites P2P (aux Etats-Unis comme en Europe) semble assez vaine face à la contrefaçon .

Cette étude, réalisée par Médiamétrie en partenariat avec le Centre national du Cinéma te de l'Image animée et l'institut TMG, a mesuré l'utilisation de 281 sites dédiées au piratage audiovisuel, hors téléphones mobiles et tablettes. Cela promet si on ajoute les autres plateformes pour le calcul de l'année 2014.

L’instant Court : bref, Megaupload a fermé

Posté par kristofy, le 30 janvier 2012

Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après le court-métrage L’amour à contrechamp de Frédéric Murarotto avec notamment Nicolas Ullmann et Katsuni, voici l’instant Court n° 63.

Un évènement particulier a été relaté dans tous les médias (journaux, radio, télévision…) à cause de sa résonance très particulière : pendant plus de deux jours il s’agissait du sujet le plus discuté (sur internet), même le président Sarkozy a fait une déclaration à ce sujet. Les autorités américaines ont arrêté les responsables du site web Megaupload et en ont bloqué l’accès au motif de contenu audiovisuel piraté. Les internautes habitués au téléchargement gratuit de ces œuvres s’insurgent, le groupe des Anonymous riposte en attaquant plusieurs sites par vengeance… Le débat fait rage entre défenseurs du respect du droit d’auteur et partisans d’un partage libre de la culture.

Voici un court résumé de ce qu’il faut retenir :

Des hommes politiques des Etats-Unis, et la MPAA (Motion Picture Association of America, qui fédère l’industrie du cinéma), ont préparé les projets de loi PIPA (Protect Intellectual Property Act) et SOPA (Stop Online Piracy Act) pour durcir la répression contre le chargement illégal d’œuvres protégées par un copyright. Des dérives sont à craindre avec des mesures qui peuvent entraver la liberté d'expression sur internet (avec le blocage de n’importe quel site dans le monde entier), et des géants du web se mobilisent comme Wikipedia (aussi Google, Yahoo, Amazon, Ebay…) contre l’application stricte de ces lois. Courant janvier, les politiques américains commencent à faire marche arrière pour revoir ces lois dénoncées comme une censure d’internet. Le 19 janvier, le FBI (qui avait déjà un lourd dossier d’infractions) bloque tout accès au site de téléchargement Megaupload, et ses dirigeants sont arrêtés. Les jours suivants la plupart des autres sites semblables ont désactivé leurs liens de téléchargement illégal… Les règles d’usage font que, sur simple demande des ayants-droit, les fichiers contrefaits sont retirés, dans le cas contraire le site s’expose à une saisie de son nom de domaine.

En France, l’institution HADOPI lutte en particulier contre le téléchargement en peer-to-peer, peu contre le streaming et peu contre le téléchargement direct. Les producteurs (Pathé) du film Les Choristes de Christophe Barratier avaient eux porté plainte contre les annonceurs (tels que Voyages-sncf.com, La Française des Jeux, Neuf Telecom, AOL…) dont les publicités figuraient sur un site peer-to-peer, le motif de complicité de contrefaçon n’a pas été retenu mais désormais les grandes entreprises évitent de s’afficher sur ce type de site. Les producteurs (UGC) du film Blueberry ont fait circuler un faux fichier piraté, où l'on voyait le réalisateur Jan Kounen avec Vincent Cassel qui s’adressaient directement à l’internaute pour lui dire que le meilleur endroit pour voir le film était la salle de cinéma. La question se pose pour les films étrangers qui n’ont pas distributeur…

A noter que les éditeurs sont en grande partie responsables du piratage de leurs films. Ils continuent une politique de prix floue ; avec des films de fonds de catalogue souvent chers quand ils ne sont pas indisponibles (aussi des packs dvd + blu-ray + copie numérique bizarrement au même prix que le dvd seul). Le fichier piraté du film Les Bronzés 3 venait directement de TF1 Vidéo, ceux de Intouchables, Polisse, The Artist proviennent d’un membre de l’académie des Césars, plus grave encore le film Trust qui vient de sortir en salles ce 18 janvier circule sur internet dans son doublage français depuis l’été 2011…

Voila donc Bref, Megaupload a fermé des comédiens Côme et Antoine, un film d’une durée très courte (environ 1 minute 30) qui sur la forme parodie (et non pas pirate) la série à succès Bref diffusée sur Canal+. Il résume de manière la plus simple l’affaire Megaupload : on pouvait trouver à télécharger ce qu’on voulait (ici l’exemple est Community, une série télé américaine pas diffusée en France), l’usage s’est répandu...sauf que c’était illégal.

Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film Bref, Megaupload a fermé.

Bilan 2009 : Star Trek en tête des films les plus piratés

Posté par vincy, le 4 janvier 2010

Selon le site web de téléchargement Torrent Freak, Star Trek l'emporte sur Transformers 2 pour le titre du film le plus piraté. Contrairement à 2008, le champion du box office mondial Batman The Dark Knight ne coïncide pas avec le record de téléchargement illégal de l'année. Torrent Freak constate aussi une forte hausse de la pratique. Batman avait été téléchargé 7, 03 millions de fois quand cette année 9 films font mieux au compteur. De même en 2008, les films étaient assez variés (Juno, Horton, Braquage à l'anglaise coexistaient avec L'incroyable Hulk, Rien que pour vos cheveux et Tonnerre sous les Tropiques). Hormis Rock n' Rolla et Jeux de pouvoir, les huit autres films sont des blockbusters classiques où le téléchargement n'a pas eu beaucoup d'impact sur leur box office final. Deux longs métrages sont sortis en 2008 et aucun film d'animation n'y apparaît.

1. Star Trek : 10 960 000 téléchargements (386 millions de $ dans le monde)
2. Transformers 2 - La Revanche : - 10 600 000 (835 millions de $)
3. Rock'n'Rolla : 9 430 000 (26 millions de $)
4. Very Bad Trip : 9 180 000 (460 millions de $)
5. Twilight 1 : 8 720 000 (385 millions de $)
6. District 9 : 8 280 000 (205 millions de $)
7. Harry Potter et le Prince de sang mêlé : 7 930 000 (929 millions de $)
8. Jeux de Pouvoir : 7 440 000 (88 millions de $)
9. X-Men Origins: Wolverine : 7 200 000 (373 millions de $)
10. Prédictions : 6 930 000 (183 millions de $)