Cannes 2019: Qui est Antoine Reinartz ?

Posté par vincy, le 19 mai 2019

Il y a deux ans, les festivaliers cannois découvraient sa tête dans 120 battements par minute. Antoine Reinartz sera sacré quelques mois plus tard par un César du meilleur second-rôle masculin. A 34 ans, l’acteur lorrain est finalement révélé tardivement. Si le théâtre l’a très vite habité – il en avait fait une option au lycée – il s’engage par la suite dans un parcours très différent, voyageant de New York au Japon, et décrochant un diplôme en management de la solidarité. Il s’occupe alors de personnes en réinsertion. C’est en voyant Les chansons d’amour de Christophe Honoré en 2007 qu’il a le déclic : « Je me suis dit, pourquoi je ne joue pas dans ce film ? Parce que c’était ça, que je voulais faire ! ». Il attend 2009 pour reprendre sa formation de comédien, jusqu’à obtenir son diplôme au Conservatoire de Paris il y a cinq ans.

Aussi, sa carrière ne commence qu’à cette époque. Il a déjà presque 30 ans. Mais là aussi, plus vadrouilleur que sédentaire, il brûle les planches un peu partout, à Milan et Malmö, à Nancy et à Lyon. Pas de quoi forcément le repérer dans le milieu très parisien, même s’il incarne Louis XVIII dans les Trois Mousquetaires mis en scène par Clara Hedouin et Jade Herbulot.

Il a du attendre neuf mois pour savoir s’il était du casting de 120 battements par minute, qui n’est alors que son troisième long métrage. Mais c’est évidemment un bâton de dynamite tant le succès critique et public est au rendez-vous. Il y incarne Thibault, un président d'Act Up déterminé à mobiliser l’opinion sur le virus HIV, « avatar de Didier Lestrade ». Son passé associatif l’aide, sa nature de citoyen engagé a fait le reste. Il perd du poids, se muscle, avoue que le tournage a été très dur. Mais ça valait le coût : depuis, il n’arrête plus de tourner. On le croise cet hiver dans Doubles vies d’Olivier Assayas, petit-tôle de libraire arlésien, et en adjoint au maire insupportable dans la comédie sociale Les Invisibles de Louis-Julien Petit.

A Cannes, il est doublement présent cette année : en compétition avec Arnaud Desplechin dans Roubaix, une lumière, et à la Quinzaine avec Nicolas Pariser dans Alice et le maire. Et ce n’est pas terminé puisqu’il est attendu cette année dans La vie scolaire, le nouveau film de Mehdi Idir et Grands Corps Malade et dans l’adaptation du Goncourt Chanson douce par Lucie Borleteau, où il incarne le mari de Leïla Bekhti. Une sacrée année pour ce rouquin nancéen sincèrement engagé.

Nos films les plus attendus en 2019 (2/3)

Posté par redaction, le 5 janvier 2019

Première partie
Troisième partie

Cette année, les fans de Xavier Dolan seront aux anges. Lui qui navigue entre les océans hollywoodiens et les mers auteurisantes, va faire un doublé en tant que cinéaste avec Ma vie avec John F. Donovan, présenté à Toronto en septembre dernier (13 mars), et Matthias et Maxime, qui pourrait être à Cannes, Venise ou Toronto. On le verra aussi dans Boy Erased le 27 mars, film de Joel Edegerton avec Lucas Hedges, Russell Crowe et Nicole Kidman et dans Ça: Chapitre 2 le 19 septembre.

2019 sera aussi le retour des grands maîtres, ces vétérans auréolés de grands prix et d'honneurs, ou ces habitués des festivals de catégorie A, et notamment trois chouchous cannois: Jim Jarmusch avec un film de zombies et un casting chic dans The Dead don't die (Bill Murray, Adam Driver, Tilda Swinton, Steve Buscemi, Tom Waits, Chloë Sevigny, Caleb Landry Jones, Selena Gomez, Danny Glover), Arnaud Desplechin avec un retour à domicile grâce à Roubaix, une lumière (et un générique assez inédit pour le cinéaste: Léa Seydoux, Sara Forestier, Roschdy Zem et Antoine Reinartz), ou encore Kleber Mendonça Filho, qui revient trois ans après Aquarius, toujours avec Sonia Braga (mais aussi l'Allemand Udo Kier) dans Bacurau.

Assurément, Quentin Tarantino nous fait saliver avec une histoire inspirée du meurtre de Sharon Tate, la femme de Polanski, avec Brad Pitt et Leonardo DiCaprio au milieu d'un casting composé de Margot Robbie, Kurt Russell, Al Pacino, Dakota Fanning, Timothy Olyphant, James Marsden, Tim Roth, Emile Hirsch ou encore Damian Lewis. Once Upon A Time In Hollywood sort le 14 août.

Et puisqu'on parle de Polanski, le cinéaste franco-polonais sortira le 4 décembre sa version de l'Affaire Dreyfus, avec Jean Dujardin, dans J'accuse. Autre palme d'or, Terrence Malick, avec Radegund, un biopic en pleine Seconde guerre mondiale (et Matthias Schoenaerts en tête d'affiche). Et n'oublions pas le tout juste palmé Hirokazu Kore-eda, qui a terminé cet automne son premier tournage à l'étranger, en France, avec La vérité, en compagnie de Deneuve, Binoche et Hawke.

On verra d'ailleurs Juliette Binoche dans Celle que vous croyez (27 février) de Safy Nebbou et, espérons-le dans Le Quai de Ouestreham, d'après le récit de Florence Aubenas, réalisé par Emmanuel Carrère.

Catherine Deneuve sera également à l'affiche de plusieurs films, navigant entre Julie Bertuccelli (La dernière folie de Claire Darling, 6 février), avec sa fille Chiara Mastroianni, son fidèle André Téchiné (L'adieu à la nuit, 24 avril), avec Kacey Mottet Klein, et peut-être Cédric Kahn (Joyeux anniversaire), avec son amie Emmanuelle Bercot.

Car le cinéma français, on le voit bien, continue d'exercer son pouvoir de séduction. Pas mal de films attisent la curiosité par la promesse d'un exercice formellement un peu différent ou un sujet un peu décalé. Comme Le daim où Jean Dujardin, encore lui, et Adèle Haenel plongent dans les délires de Quentin Dupieux. Puisqu'on parle d'animal, on célèbrera Mon chien stupide, soit les retrouvailles d'Yvan Attal et de Charlotte Gainsbourg sur grand écran le 30 octobre. Pas moins barré, le 17 avril, Raoul Taburin, d'après la BD poétique de Sempé, avec Benoît Poelvoorde, Edouard Baer et Suzanne Clément. Le 1er mai, on explorera l'univers de Jonathan Vinel et Caroline Poggi (Ultra-rêve) avec Jessica For Ever. Plus réaliste, quoique, Alice et le maire (18 septembre), promesse d'une alliance politique entre le réal Nicolas Pariser et un trio inédit: Fabrice Luchini, Anaïs Demoustier, Nora Hamzawi . Luchini, qu'on verra aussi dans l'adaptation du roman de David Foenkinos, Le mystère Henri Pick, avec Camille Cottin et Alice Isaaz (6 mars), nouveau film feel-good de Rémi Bezançon.

Et puisqu'on est dans les écrivains à prix littéraires, le Goncourt 2016, Chanson douce, de Leila Slimani, sera adapté par Lucie Borleteau, avec Karin Viard et Leïla Bekhti (27 novembre).

Des adaptations attendues, il y en aura et dans tous les genres. Côté série TV, on a hâte de voir Downton Abbey le 25 septembre, côté thriller best-seller, il y aura évidemment, en octobre, The Woman in the Window de Joe Wright, avec Amy Adams, Gary Oldman et Julianne Moore. Côté littérature best-seller, ce sera Le Chardonneret (20 novembre), avec Ansel Elgor et Nicole Kidman. Côté jeunesse/fantasy, le nouveau Kenneth Barnagh Artemis Fowl le 14 août ciblera ceux qui ne veulent pas voir le Tarantino. Sans oublier en dessin animé, le Joann Sfar Petit Vampire (18 décembre), ou La Famille Addams (4 décembre) et surtout La fameuse invasion des Ours en Sicile (9 octobre), d'après le roman éponyme de Dino Buzzati.

L'animation sera surtout une histoire de suites cette année: Dragons 3, La Reine des neige 2, Ralph 2.0, Lego 2 et Toy Story 4. Pas de prises de risques...

Première partie
Troisième partie

Deux projets en cours pour Maïwenn

Posté par vincy, le 22 septembre 2017

On savait depuis le printemps que Maïwenn voulait adapter Chanson douce, le roman de Leïla Slimani paru l'an dernier et lauréat du Goncourt. Mais la réalisatrice de Polisse et Mon roi a confié récemment que ce ne serait pas son prochain film. Elle écrit actuellement La favorite, l'histoire de Jeanne Du Barry, dernier amour de Louis XV, plus connue sous le nom de Comtesse du Barry. La compagne royale fut guillotinée à l'âge de 50 ans, 19 ans après le décès du Roi. Ce sera le premier film historique de la cinéaste, qui a trouvé dans cette histoire un écho à la sienne: le complexe d'infériorité, l'envie de devenir intelligente, érudite et bourgeoise.

On est loin de Chanson douce. Le roman de Leïla Slimani est l'histoire d'une famille bobo parisienne qui ne parvient pas à équilibrer leur vie professionnelle, amicale et familiale. Pour maintenir leur niveau de vie et leur confort, ils engagent une dame qui va jouer les nounous. Malheureusement, la nounou, se croyant de la famille, prend vite la place des parents. Cette histoire oppressante et meurtrière est écrite de manière très cinématographique, avec un découpage proche du thriller psychologique.

Le premier roman de Leïla Slimani, Dans le jardin de l'ogre, sorte de Madame Bovary plutôt trash, devrait être adapté par Jacques Fieschi.

Maïwenn est actuellement à l'affiche du film Le prix du succès, aux côtés de Tahar Rahim. Le film a attiré un peu moins de 10000 spectateurs.