[We miss Cannes] Ces 14 films qui auraient mérité la Palme d’or

Posté par redaction, le 24 mai 2020

Ils ont souvent un prix au palmarès (grand prix du jury, mise en scène...) mais ont loupé la Palme malgré l'enthousiasme des festivaliers et des critiques. Des Palmes du cœur. Ils ont aussi marqué leur époque, la carrière du réalisateur, et sont restés parmi les meilleurs films de leur filmographie. Recevant par la suite Oscars, European Film Awards, César, Donatello ou Goyas comme pour les consoler d'avoir été éconduits. Ces films n'ont pas été palmés mais l'histoire du cinéma les a retenus. Ils sont restés ancrés dans la mémoire. Sélection non exhaustive et purement subjective.

Les ailes du désir de Wim Wenders (1987). Prix de la mise en scène. Face à la Palme Sous le soleil de Satan (méritée aussi disons-le). Une deuxième Palme pour Wenders n'aurait pas été superflue.

Cinema Paradiso de Giuseppe Tornatore (1989). Grand prix du jury. Face à la Palme Sexe, mensonges et vidéos (un peu surévaluée aujourd'hui). Une Palme italienne pour cet hommage au cinéma...

Retour à Howards End de James Ivory (1992). Prix du 45e festival. Face à la Palme Les meilleures intentions (sans doute la Palme la moins explicable de l'histoire). Une Palme pour James Ivory au sommet de son art...

Tout sur ma mère de Pedro Almodovar (1999). Prix de la mise en scène. Face à la Palme Rosetta (qui ne plaira qu'aux fans du cinéma des Dardenne). La Palme qu'aurait du recevoir Almodovar depuis plus de vingt ans.

In the Mood for love de Wong Kar-wai (2001). Prix d'interprétation masculine. Face à la Palme Dancer in the Dark (on avoue : c'était un choix cornélien pour l'époque). Mais si Von trier aurait pu la mériter pour Breaking the Waves en 1996, des deux films cette année-là, le plus audacieux et singulier, et le plus beau, était celui du hong-kongais.

Mulholland Drive de David Lynch (2002). Prix de la mise en scène ex-aequo. Face à la Palme Le Pianiste (beaucoup trop classique à notre goût). Une deuxième Palme pour Lynch, véritable maître qui osait seul un cinéma plus expérimental et exigeant.

Old boy de Park Chan-wook (2003). Grand prix du jury. Face à la Palme Elephant (méritée bien sûr, mais rappelons-le, un film pour la TV à l'origine). Ça aurait été la première palme sud-coréenne, et pour un film de genre.  De quoi être précurseur, 16 ans avant Parasite.

Les lumières du faubourg d'Aki Kaurismäki (2006). Grand prix du jury. Face à la Palme Le vent se lève (certes un grand film de Ken Loach). Le cinéaste finlandais n'a jamais été consacré à la hauteur de son talent et de son humanisme.

Inglourious Basterds de Quentin Tarantino (2009). Prix d'interprétation masculine. Face à la Palme Le ruban blanc (toujours cette distinction entre grand film de 7e art et grand film populaire). Une deuxième Palme pour Tarantino aurait été de trop? Pas sûr, tant il est l'un des rares cinéastes hollywoodiens à encore être un auteur.

Drive de Nicolas Wending Refn (2011). Prix de la mise en scène. Face à la Palme The Tree of Life ( grande œuvre cinématographique, mais moins culte avouons-le). Elle aurait eu de la gueule cette Palme pop, entre film de genre et hommage vintage aux eighties.

La Grande Bellezza de Paolo Sorrentino (2013). Aucun prix. Face à la Palme La vie d'Adèle (évidemment incontestable, ce qui est d'autant plus cruel). Le plus surprenant est que ce film qui a tant marqué cette année de cinéma fut oublié du palmarès. Mais une Palme italienne pour ce portrait d'une civilisation décadente aurait été dans l'air du temps.

Still the Water de Naomi Kawase (2014). Pas de prix. Face à la Palme Winter Sleep (summum de l'académisme pesant). Avec Jane Campion à la présidence du jury, on aurait pu imaginer une deuxième réalisatrice palmée. Que nenni. le plus beau film de la cinéaste japonaise, entre sensualité et deuil, est reparti bredouille.

Toni Erdmann de Maren Ade (2016). Pas de prix. Face à la Palme Moi, Daniel Blake (choix clairement trop facile dans une compétition de haut niveau). De toutes les réalisatrices sélectionnées à Cannes, on ne comprendra jamais l'absence de Marin Ade au tableau d'honneur. D'autant que son film proposait une vision vraiment audacieuse de la femme et du monde moderne, en nous surprenant toujours.

120 battements par minute de Robin Campillo. Grand prix du jury. Face à la Palme The Square (déjà oublié, sans doute trop élitiste et vaniteux). On le sait, c'était le choix du président, Almodovar. Ce sera un regret pour tout le monde. De loin le film le plus bouleversant cette année-là.

Chabadabada: 12 grands couples qui ont marqué Cannes

Posté par wyzman, le 22 mai 2019

Alors que Claude Lelouch présente cette semaine et hors-compétition Les Plus Belles Années d’une vie, nouvelle suite de sa Palme d’or Un homme et une femme, voici petit retour sur quelques couples mythiques de la Croisette s’impose. Vieux ou jeunes, hétéros ou homos, asiatiques ou latinos. Le cœur n'a pas de limite.

Un homme et une femme de Claude Lelouch (1966)

Lorsque Claude Lelouch présente Un homme et une femme en sélection officielle au Festival de Cannes 1966, il ignore l’impact que le film aura sur sa carrière et plus globalement dans l’histoire du cinéma français. Le film raconte ainsi comment Anne (Anouk Aimée), inconsolable depuis la mort de son mari cascadeur, rencontre à Deauville Jean-Louis (Jean-Louis Trintignant), un coureur automobile dont la femme s’est laissée mourir par désespoir. Les deux s’aiment, se repoussent et se retrouvent encore. Leur passion fait aujourd’hui encore figure de référence pour les films romantiques. Un homme et une femme décroche une Palme d’or et est sacré Meilleur film étranger l’année suivante aux Oscars tandis que son scénario original est également récompensé.

Les Ailes du désir de Wim Wenders (1987)

Dans un Berlin encore divisé, Wim Wenders s’autorise un drame mêlant merveilleux et romance. Les anges, être supérieurs, entendent et voient tout ce que les humains font et pensent. Cette division pourtant simple se voit contrariée lorsque Damiel (Bruno Ganz) renonce à son immortalité pour goûter au plaisir des sens aux côtés de Marion (Solveig Dommartin), trapéziste au bord du désespoir lorsque son cirque met la clé sous la porte. Conte allégorique bourré de monologues intérieurs, Les Ailes du désir vaut à Wim Wenders un Prix de la mise en scène amplement méritée.

Sailor et Lula de David Lynch (1990)

Palme d’or du Festival de Cannes, Sailor et Lula est bien plus qu’un thriller romantique et hystérique. On y suit en effet la passion amoureuse de Sailor (Nicolas Cage) et Lula (Laura Dern) ainsi que leur cavale qui a pour but d’échapper à la mère de la jeune femme et à l’amant de celle-ci. En plus d’y dévoiler un univers particulièrement sombre et hypnotique, David Lynch s’offre ici un casting quatre étoiles qui comprend la mère de Laura Dern, Diane Ladd mais aussi J. E. Freeman, Willem Dafoe et Isabella Rossellini dans des rôles complètement barrés. Quelques mois après avoir marqué la Croisette, Diane Ladd décrochera des nominations aux Oscars et aux Golden Globes.

Happy Together de Wong Kar-wai (1997)

Souvent oublié des livres de cinéma occidentaux, ce drame chinois est aujourd’hui encore une référence parmi les films LGBT et le palmarès du Festival de Cannes. On y suit Ho Po-wing (Leslie Cheung) et Lai Yiu-fai (Tony Leung Chiu-wai), deux Hongkongais qui décident de partir vivre en Amérique du Sud. Leur passion est si dévorante qu’ils se quittent régulièrement pour mieux se remettre ensemble. A chaque fois, ils se promettent de repartir à zéro. Happy Together quittera la Croisette avec le Prix de la mise en scène.

Amour de Michael Haneke (2012)

Film non-anglophone le plus récompensé de toute l’histoire du cinéma, Amour suit le quotidien de Georges (Jean-Louis Trintignant) et Anne (Emmanuelle Riva), un couple d’octogénaires. Passionnés de musique classique, ils ont peu de contact avec l’extérieure et ce, notamment depuis que leur fille Eva (Isabelle Huppert) est allée vivre à l’étranger avec sa famille. Après une attaque cérébrale, Anne rentre au domicile hémiplégique. Huis clos particulièrement éreintant, Amour montre la relation qui les unit et développe la promesse que George a faite à Anne : ne jamais la renvoyer à l’hôpital. Palme d’or à Cannes, le film est quelques mois plus tard auréolé du Golden Globe, du BAFTA et de l’Oscar du meilleur film étranger. Le film, son réalisateur, ses deux acteurs principaux et son scénario seront quant à eux récompensés aux César.

Laurence Anyways de Xavier Dolan (2012)

Pour son troisième long-métrage, le cinéaste québécois délaisse le thème de l’homosexualité pour explorer la transidentité. Laurence Anyways raconte ainsi comment, dans les années 1990, Laurence (Melvil Poupaud) annonce à Fred (Suzanne Clément), sa petite amie, qu’il souhaite devenir une femme. Sur près d'une décennie, le spectateur suit les hauts et bas de leur relation profondément rebelle et marginale ainsi que les pressions de la société qu’ils subissent. Présenté dans la section Un certain regard, le film quitte la Croisette avec un Prix d’interprétation féminine pour Suzanne Clément et la Queer Palm.

La vie d’Adèle : chapitres 1 et 2 d’Abdellatif Kechiche (2013)

Cinquième long-métrage d’Abdellatif Kechiche, La vie d’Adèle est sans doute son plus grand succès. Adapté du roman graphique Le bleu est une couleur chaude de Julie Maroh, le film raconte comment Adèle (Adèle Exarchopoulos), 15 ans, tombe follement amoureuse d’Emma (Léa Seydoux), jeune artiste plus âgée qu’elle et dont les cheveux sont bleus. Le film est couronné d’une Palme d’or directement adressée au réalisateur et à ses deux actrices principales. Abdellatif Kechiche de décrocher aussi le Prix FIPRESCI. En raisons de scènes de sexe particulièrement explicites, le film est interdit aux moins de 12 ans avec avertissement au moment de sa sortie en salle.

Carol de Todd Haynes (2015)

Film historique et sentimental à la fois, Carol suit le parcours de Thérèse (Rooney Mara), une jeune et timide vendeuse qui est séduite par Carol (Cate Blanchett), riche cliente bourgeoise dans le New York des années 1950. De leur passion dévorante débouche un drame puissant sur le poids de la morale à l’époque et "l'empêchement" d'aimer librement. Présenté en compétition, le film de Todd Haynes en près d’une décennie vaut à Rooney Mara un Prix d’interprétation féminine.

Love de Gaspar Noé (2015)

Pour son quatrième long-métrage, Gaspar Noé met en scène un triangle amoureux qui n’a laissé personne indifférent. Alors étudiant, Murphy trompe sa petite amie Electra avec Omi. Cette dernière tombe enceinte et Murphy n’a d’autre choix que de prendre ses responsabilités, causant la fin de son idylle avec Electra. Bien après, alors que la mère d’Electra appelle Murphy pour savoir s’il n’a pas eu des nouvelles de sa fille, celui-ci se remémore la folle passion qu’ils ont partagée. Tourné et diffusé en 3D, Love a longtemps été décrié pour le caractère pornographique de son histoire d’amour principale et ses répétitions. Programmé en Séance de minuit, le film aura néanmoins marqué les festivaliers comme presque tous les films du réalisateur.

120 battements par minute de Robin Campillo (2017)

Quatre ans après son très bon Eastern Boys, Robin Campillo débarque sur la Croisette avec un film fort voire incontournable. Au début des années 1990, alors que l’épidémie du Sida se propage depuis une décennie, les militants d’Act Up-Paris multiplient les actions coup de poing pour mettre fin à l’indifférence du gouvernement et des médias. Nouvelle recrue, Nathan (Arnaud Valois) finit par succomber au charme de Sean (Nahuel Pérez Biscayart), séropositif fier de ses convictions. Leur histoire prend le dessus sur la trame sociale et permet d’illustrer le parcours souvent compliqué de ces couples ignorés par l’État. Présenté en sélection officielle, 120 battements par minute quitte Cannes avec le Grand prix du Jury, le Prix FIPRESCI, le Prix François-Chalais et la Queer Palm (obviously!) avant de rafler pas moins de six César. Rien que ça !

Carmen et Lola d’Arantxa Echevarría (2018)

Pour son second long métrage de fiction, la cinéaste espagnole nous embarque dans une communauté particulièrement repliée sur elle-même et conservatrice. Carmen et Lola raconte avec pudeur et poésie l’histoire d’amour compliquée de deux jeunes gitanes (Rosy Rodriguez et Zaira Morales), à l’heure où leurs deux familles envisagent leur mariage (hétérosexuel) respectif. Présenté à la Quinzaine des Réalisateurs, le film est auréolé quelques mois plus tard de deux Goyas.

Matthias et Maxime de Xavier Dolan (2019)

De retour pour présenter son huitième long-métrage, Matthias et Maxime pourrait bien être le film de la consécration pour Xavier Dolan. On y suit l’amour naissant de deux hommes (Gabriel D’Almeida Freitas et Xavier Dolan) jusque-là jamais attirés par les hommes, alors qu’ils sont en plein tournage. Cette histoire, loin d’être du goût de tous, crée de véritables tensions. Présenté en sélection officielle, Matthias et Maxime concourt également pour la Queer Palm.

Cannes 2019: Qui est Antoine Reinartz ?

Posté par vincy, le 19 mai 2019

Il y a deux ans, les festivaliers cannois découvraient sa tête dans 120 battements par minute. Antoine Reinartz sera sacré quelques mois plus tard par un César du meilleur second-rôle masculin. A 34 ans, l’acteur lorrain est finalement révélé tardivement. Si le théâtre l’a très vite habité – il en avait fait une option au lycée – il s’engage par la suite dans un parcours très différent, voyageant de New York au Japon, et décrochant un diplôme en management de la solidarité. Il s’occupe alors de personnes en réinsertion. C’est en voyant Les chansons d’amour de Christophe Honoré en 2007 qu’il a le déclic : « Je me suis dit, pourquoi je ne joue pas dans ce film ? Parce que c’était ça, que je voulais faire ! ». Il attend 2009 pour reprendre sa formation de comédien, jusqu’à obtenir son diplôme au Conservatoire de Paris il y a cinq ans.

Aussi, sa carrière ne commence qu’à cette époque. Il a déjà presque 30 ans. Mais là aussi, plus vadrouilleur que sédentaire, il brûle les planches un peu partout, à Milan et Malmö, à Nancy et à Lyon. Pas de quoi forcément le repérer dans le milieu très parisien, même s’il incarne Louis XVIII dans les Trois Mousquetaires mis en scène par Clara Hedouin et Jade Herbulot.

Il a du attendre neuf mois pour savoir s’il était du casting de 120 battements par minute, qui n’est alors que son troisième long métrage. Mais c’est évidemment un bâton de dynamite tant le succès critique et public est au rendez-vous. Il y incarne Thibault, un président d'Act Up déterminé à mobiliser l’opinion sur le virus HIV, « avatar de Didier Lestrade ». Son passé associatif l’aide, sa nature de citoyen engagé a fait le reste. Il perd du poids, se muscle, avoue que le tournage a été très dur. Mais ça valait le coût : depuis, il n’arrête plus de tourner. On le croise cet hiver dans Doubles vies d’Olivier Assayas, petit-tôle de libraire arlésien, et en adjoint au maire insupportable dans la comédie sociale Les Invisibles de Louis-Julien Petit.

A Cannes, il est doublement présent cette année : en compétition avec Arnaud Desplechin dans Roubaix, une lumière, et à la Quinzaine avec Nicolas Pariser dans Alice et le maire. Et ce n’est pas terminé puisqu’il est attendu cette année dans La vie scolaire, le nouveau film de Mehdi Idir et Grands Corps Malade et dans l’adaptation du Goncourt Chanson douce par Lucie Borleteau, où il incarne le mari de Leïla Bekhti. Une sacrée année pour ce rouquin nancéen sincèrement engagé.

Cannes 2018 : les meilleures phrases entendues pendant le Festival

Posté par wyzman, le 22 mai 2018

Comme l'an dernier, nous avons profité des 12 jours de festival pour arpenter les rues de Cannes. Pendant 12 jours, nous avons donc patienté dans les immenses files d'attentes, discuté dans les salles de projection bondées et les conférences de presse et écumé les soirées endiablées. Marquée par la présidence de Cate Blanchett, la place faite aux femmes et les films tièdes, cette 71e édition du plus grand festival de cinéma international a également été l'occasion pour nous de rencontrer de superbes spécimens. Du passant hargneux au jet-setter blasé des clubs en passant par le critique de cinéma aguerri, tous ces personnages ont contribué à faire durer notre plaisir cannois.

Pour vous, nous avons donc sélectionné les meilleures pépites que nous avons eu la chance d'entendre au cours ces 12 jours absolument fabuleux, passés au soleil ou sous la pluie... Comme c'était déjà le cas en 2017 et pour ne heurter la sensibilité d'aucun, ces citations resteront anonymes.

“Non mais la soirée Konbini on est obligés d’y passer : y’aura tous mes copains.”
“C’est qui The Weeknd ?”
“T’es vraiment un amour malgré tous tes défauts...”
“Non mais sois pas gentil avec moi, tu sais pas à quel point je m’attache. Après je me fais des films, c’est une cata !”
“J'ai peur que passer un an après 120 battements par minute ça les empêche de gagner quoi que ce soit.”
“J'ai vu 4 films ! C'est bon, mon Cannes est fait.”
“Cannes sous la pluie ça sert vraiment à rien !”
“Mais genre en Belgique vous mangez vraiment des frites tous les jours au goûter ?”
“Tu veux pas m’sucer ? Juste un truc rapide, ça nous engage à rien hein !”
“Mais on va pas partir maintenant, ils passent Beyoncé.”
“Quand on t’a laissé aller seul au Vertigo l’an dernier, t’as été pas mal importuné n’est-ce pas ? (...) Tu vois, je leur avais dit et ils ont dit que je faisais ma mère poule !”
“Si je bois encore une goutte de Mouton Cadet je vais vomir.”
“Si je tombe du yacht tu viendras me récupérer ?”
“Les costumes sans chaussette c’est tellement chic. Enfin, vous êtes tellement chic !”
“C'est tellement loin du Palais qu'on est sûrs de croiser que les braves à cette soirée.”
“Mais la plage Magnum c’est la plage des glaces ? Genre on te propose que des glaces ?”
“La mixologie !? C'est que là il te sert pas un cocktail, le verre c’est un chef d’œuvre !”
“Y a de belles images mais c’est bavard !”
“Y a que mon mari pour te faire rentrer 8 personnes dans une soirée avec seulement 3 cartons d'invitation.”
“Arrête de dire 'blondasse' ça fait beauf !”
“Ils sont trop drôles au festival, ils te passent tous les chanteurs d'il y a 5 ans : Lykke Li, Robin Thicke, Kesha...”
“Mon dieu mais qu’est-ce qu’il ronfle... Ça doit être horrible pour lui au quotidien. Enfin, comment tu veux garder un mec dans ces conditions ?”
“En revanche pour le Ceylan de 3 heures, faut pas qu'on s'endorme en même temps.”
“Mais est-ce que les danseurs à la plage Magnum ils viennent se frotter un peu à toi ?”
En liberté ! aurait mérité d'être en compétition en sélection officielle.”
“Leur gin tonic est vraiment dégueu. On sent pas le tonic et on sait pas si c'est vraiment du gin...”
“Faut vraiment que les gens arrêtent de penser que le court métrage c'est forcément un tremplin pour le long !”
“Au moins ici c'est pas comme à la villa Domergue où y'avait plus de champagne à 2 heures.”
“Je crois que le feu d'artifice c'était pour compenser la qualité du scénario du Solo.”
“Si jamais y a de la coke qui traine, tu m’empêches d’en prendre ! Tu sais pas à quel point j’ai envie de baiser quand je suis coké donc tu m’empêches hein !”
“Je n'imaginais pas la fin de ce festival autrement que par une nuit blanche et un train à 7h30.”
“Ce qui se passe à Cannes reste à Cannes !”

Edito: les étoiles et les artistes

Posté par redaction, le 8 mars 2018

César et Oscars sont décernés. on peut passer à 2018. On se projette déjà dans Cannes. mais revenons quand même aux deux cérémonies du 7e art qui nous concernent. Une fois n'est pas coutume, l'avantage va à la soirée française. Etonnamment. Ce n'était pas gagné en voyant l'ouverture "Broadway" de Manu Payet. Mais reconnaissons que le comédien a assuré par la suite avec une légèreté agréable et quelques bonnes vannes, parmi les rituels moments gênants. Le palmarès était équilibré aussi. 120 battements par minute en grand vainqueur - ça aurait eu de la gueule que le président du jury cannois de 2017 Pedro Almodovar, qui avait adoré le film vienne récompenser avec Vanessa Paradis l'équipe autour de Robin Campillo -, Au revoir là-haut qui sauve son honneur et Petit Paysan qui permet de faire rentrer dans la cour des grands deux acteurs que l'on apprécie depuis longtemps, Swann Arlaud et Sara Giraudeau.

On peut ajouter que l'activisme des lauréats de 120 BPM portant la parole des malades du sida, des combats pour l'avortement ou encore des réfugiés, a fait du bien au cœur au milieu de ce glamour un peu ampoulé. Les mots sonnaient justes, la sincérité était palpable. Les César, malgré leurs défauts habituels, n'ont pas manqué leur 43e anniversaire. L'audience est d'ailleurs remonté au dessus des 2 millions de téléspectateurs.

Deux soirs plus tard, à Los Angeles, on se disait, comme tous les ans, que Jimmy Kimmel et les Oscars allaient les écraser haut la main: les moyens gigantesques de cette cérémonie, le casting incroyable du tapis rouge, l'incroyable décontraction à l'américaine font souvent des étincelles. Las, on ne s'est jamais autant ennuyé en regardant les 4 heures de remise de prix. Le maître de cérémonie était mauvais, et ses textes mal écrits. On a frôlé le mauvais goût à plusieurs reprises. Il n'y eut aucune surprise parmi les gagnants. Malgré quelques bonnes performances de remettants, une séquence plutôt bien vue dans un multiplexe, et des chansons bien mises en scène, ça manquait de piquant et de punch.

Les Oscars ont été plombés par leur sérieux. L'Affaire Weinstein a figé tout le gratin d'Hollywood dans un un long - mais long - plaidoyer politiquement correct où chaque mot était pesé. Paradoxalement, c'est bien la victoire de latino-américains qui a permis d'entendre des discours convaincants sur la politique anti-Mexique, anti-Dreamers de Donald Trump. A l'inverse, tous les speechs didactiques sur les femmes sont tombés à l'eau. Parfois le mieux est l'ennemi du bien. Logiquement, ces Oscars ont connu leur pire audience historique avec à peine 25 million de téléspectateurs aux USA.

Mais justement, ce qui réunit les deux palmarès, ce sont les deux actrices primées. Jeanne Balibar et Frances McDormand. Par leur décalage, par leur pêche, par leur personnalité, les deux comédiennes ont su rappeler deux choses essentielles: le cinéma est une affaire de singularité et les femmes y ont toute leur place. La Césarisée comme l'Oscarisée ont réveillé les téléspectateurs et auditoires endormis. Elles ont porté leurs voix au dessus de la musique. Elles ont galvanisé les troupes. Enjoignant les décideurs à faire confiance aux "barges" et aux femmes. Plutôt que de longs discours et de bonnes intentions, elles ont réclamé le droit de pouvoir raconter leurs histoires et inviter les "décideurs" à les aider à conquérir les écrans.

Ces deux actrices n'ont rien à perdre. Elles sont libres et continuent d'alterner cinéma et théâtre, films d'auteurs respectés et projets originaux parfois marginaux. Elles montrent que loin de la salle Pleyel ou du Dolby Theatre il y a des récits différents qui ne demandent qu'à éclore, sans se soucier du sexe du créateur ou du cahier des charges du film. Elles ont été deux étoiles durant un week-end. Mais définitivement, elles sont des artistes. Refusant le formatage ambiant. Leur action scénique ressemblait à un geste punk. Et ça fait du bien. Ça envoie même du rêve.

Les César 2018 vivent à 120 battements par minute

Posté par vincy, le 2 mars 2018

120 battements par minute (6, dont meilleur film et meilleur scénario), Au revoir là-haut (5, dont la réalisation et l'adaptation) et Petit Paysan (3), dont le premier film et le meilleur acteur) dominent le palmarès. Le sens de la fête repart bredouille. Tout comme Grave. Barbara repart avec deux prix dont celui de la meilleure actrice. Un saupoudrage inégal qui, malgré tout, fait apparaître le Festival de Cannes comme le grand vainqueur de la cérémonie avec 12 prix cumulés (120 battements par minute, Barbara, Faute d'amour et Petit paysan) parmi les lauréats.

On reconnaîtra un grand renouveau dans les choix et quelques prix inattendus. Même la vétéran Jeanne Balibar était nommée pour la première fois. Swann Arlaud était le plus jeune des nommés parmi les meilleurs acteurs. Sara Giraudeau et Antoine Reinartz n'étaient clairement pas les plus connus (mais leur prix est amplement mérité). Les multi-casquettes Campillo et Dupontel sont multi-récompensés: c'est aussi la preuve d'un respect pour des cinémas au ton singulier, très personnel, malgré l'aspect opératique de leurs films.

Finalement c'est Jeanne Balibar qui a eu la phrase juste: "Faire un film de barges, et non pas suivre un cahier des charges, c'est-à-dire faire du cinéma!" C'est assez bien résumer la soirée côté primés. Côté cérémonie, on regrettera qu'hormis quelques jolis moments d'humour décalé, ça n'ait pas été assez "barge".

Hommages: Jeanne Moreau (par Vanessa Paradis) ; Jean Rochefort (par Guillaume Canet) ; Johnny Hallyday (par Line Renaud et Dany Boon) ; Danielle Darrieux
César d'honneur (remis par Marion Cotillard): Penélope Cruz
Meilleur film: 120 battements par minute
Meilleure réalisation: Albert Dupontel (Au revoir là-haut)
Meilleure actrice: Jeanne Balibar (Barbara)
Meilleur acteur: Swann Arlaud (Petit paysan)
Meilleur second-rôle féminin: Sara Giraudeau (Petit paysan)
Meilleur second-rôle masculin: Antoine Reinartz (120 battements par minute)
Meilleur espoir féminin: Camélia Jordana (Le brio)
Meilleur espoir masculin: Nahuel Pérez Biscayart (120 battements par minute)
Meilleur film étranger: Faute d'amour (Loveless) d'Andreï Zviaguintsev
Meilleur premier film: Petit paysan de Hubert Charuel
Meilleur documentaire: I am not your Negro de Raoul Peck
Meilleur film d'animation (long métrage): Le grand méchant renard et autres contes de Benjamin Renner et Patrick Imbert
Meilleur film d'animation (court métrage): Pépé le morse de Lucrèce Andreae
Meilleur court-métrage: Les bigorneaux d'Alice Vial
César du public: Raid Dingue de Dany Boon
Meilleur scénario original: Robin Campillo (120 battements par minute)
Meilleure adaptation: Albert Dupontel, Pierre Lemaitre (Au revoir là-haut)
Meilleure musique: Arnaud Rebotini (120 battements par minute)
Meilleure photo: Vincent Mathias (Au revoir là-haut)
Meilleur montage: Robin Campillo (120 battements par minute)
Meilleur son: Olivier Mauvezin, Nicolas Moreau, Stéphane Thiébaut (Barbara)
Meilleurs décors: Pierre Quefféléan (Au revoir là-haut)
Meilleurs costumes: Mimi Lempicka (Au revoir là-haut)

Le Prix Daniel Toscan du Plantier 2018 pour Les Films de Pierre

Posté par vincy, le 27 février 2018

© © Marie-Pierre Magherini - ENS Louis Lumière pour l'Académie des César 2018

Le Prix Daniel Toscan du Plantier 2018 a été décerné à Marie-Ange Luciani et Hugues Charbonneau, fondateurs des Films de Pierre. Leur société a produit notamment 120 battements par minute, de Robin Campillo.

"Marie-Ange Luciani et Hugues Charbonneau ont été élus au terme d’un vote effectué par un collège électoral de 1171 votants, composé des cinquante membres de l’Assemblée Générale de l’Académie, ainsi que tous les artistes et techniciens ayant fait l’objet d’une nomination aux César, depuis 2008" indique le communiqué de l'Académie. Le Prix Daniel Toscan du Plantier récompense chaque année une productrice ou un producteur qui a marqué l’année cinématographique.

La modeste structure, créée en 2007, a déjà produit Eastern Boys de Campillo, L'armée du salut, le premier film de l'écrivain Abdellah Taïa, Yves Saint Laurent - Pierre Bergé, l'amour fou, le documentaire de Pierre Thoretton, ou encore La Surface de réparation de Christophe Régin, sorti en début d'année.

Avec 120 battements par minute, Les Films de Pierre (du nom de Pierre Bergé, disparu l'an dernier et qui avait initié cette société), ont connu leur plus gros succès : 835000 spectateurs en France, près de 200000 supplémentaires à l'international, un Grand prix du jury à Cannes, 6 prix Lumière et 10 nominations aux César.

Le prix Daniel Toscan du Plantier a déjà récompensé Pathé Renn Productions, Why Not Productions (trois fois), La Petite Reine, Les Films du Poisson, Les Productions du Trésor, Everybody on Deck, Les Films du Worso (deux fois) et Mandarin Cinéma.

120 battements par minute triomphe aux Globes de Cristal

Posté par vincy, le 13 février 2018

La 12e cérémonie des Globes de Cristal, qui avait lieu lundi 12 février, a récompensé deux fois 120 battements par minute, de Robin Campillo, en lui décernant les prix du meilleur film et du meilleur acteur pour Nahuel Pérez Biscayart.

Ces prix des journalistes culturels ont aussi distingué Karin Viard pour son rôle dans Jalouse et La La Land comme meilleur film étranger.

Le reste du palmarès couronne, entre autres, Michel Bouquet (meilleur comédien dans Le Tartuffe), Vincent Dedienne (meilleur One Man Show), Priscilla, folle du désert (meilleure comédie musicale), Dix pour cent (Meilleure série télévisée), et The Handmaid's Tale (meilleure série télévisée française).

Un Globe de Cristal d'honneur a été remis à Agnès Varda.

Isabelle Huppert était la présidente de cette édition.

Homophobie (2): 120 battements par minute n’est pas au goût des orthodoxes en Roumanie

Posté par vincy, le 9 février 2018

Des orthodoxes ont interrompu la projection de 120 battements par minute, Grand prix du jury à Cannes, à Bucarest en Roumanie. Cela s'est passé dimanche soir, le 4 février. Un groupe de jeunes spectateurs cagoulés a manifesté son opposition à la projection dès le début du film, au Musée du paysan roumain, lieu culturel dédié à la figure du paysan roumain connu pour ses choix exigeants.

"Un film sur des homosexuels n'a pas sa place dans le Musée du paysan car le paysan roumain, lui, est chrétien orthodoxe" ont-ils affirmé. Après avoir grimpé sur la scène, ils ont levé des icônes et entonné des chants religieux et l’hymne national. "La Roumanie n'est pas Sodome et Gomorrhe" brandissaient-ils.

Le groupe défend les valeurs millénaires de la nation roumaine. "Je proteste contre cette forme de propagande pro-gay dans un édifice symbole de la spiritualité du paysan roumain, qui n'a rien à voir avec cette idéologie", a déclaré à l'AFP une manifestante, Anda Barbulescu. Hier soir, ils ont également interrompu la projection du film d'Ivana Mladenovic, Soldati. Poveste din Ferentari, une autre histoire d'amour homosexuel entre un anthropologue et un rom. Le film, sélectionné en compétiton à San sebastien en septembre dernier, est sorti cette semaine sur les écrans roumains

La direction du Musée a défendu dans un communiqué sa décision de diffuser des films "sans censurer leur contenu" et rappelé que "la liberté d'expression est l'un des principaux acquis de la démocratie roumaine" depuis le renversement du régime communiste fin 1989.

Depuis 2000, la Roumanie a dépénalisé l'homosexualité. Dans ce pays, les manifestations contre l'avortement ou le mariage pour tous sont souvent suivies par des centaines de milliers de personnes. En 2013, lors d’un événement LGBT, la projection de The kids are all right, film qui raconte l'histoire d'un couple de femmes avec enfants, avait déjà été interrompue.

120 battements par minute fait une razzia sur les 23e Prix Lumières

Posté par vincy, le 6 février 2018


120 battements par minute a fait une razzia sur les Prix Lumières de la presse internationale hier soir à l'Institut du Monde Arabe à Paris. Nommé dans six catégories, il a gagné tous ses prix: meilleur film, meilleur réalisateur pour Robin Campillo, meilleur acteur pour Nahuel Pérez Biscayart, meilleure révélation masculine pour Arnaud Valois, meilleur scénario pour Robin Campillo et Philippe Mangeot, meilleure musique pour Arnaud Rebotini.

Cela ne signifie pas qu'il aura le César du meilleur film (les Lumières font souvent un choix différent) mais le Grand prix du jury cannois semble l'incontournable de l'année.

Barbara de Mathieu Amalric, est reparti avec deux prix, pour Jeanne Balibar comme meilleure actrice et pour l’image de Christophe Beaucarne.

Laetitia Dosch a été distinguée comme révélation féminine dans Jeune femme.

Le prix du documentaire est allé à Visages Villages, d’Agnès Varda et JR, nommés aux Oscars.

Le grand méchant Renard et autres contes de Benjamin Renner et Patrick Imbert a reçu le prix de l’animation.

Une famille syrienne, du réalisateur belge Philippe Van Leeuw, qui a récolté cinq prix Magritte samedi soir dont celui du meilleur film belge, a été distingué par le prix du meilleur film des pays francophones et En attendant les hirondelles de Karim Moussaoui, s'est vu décerné le prix du meilleur premier long métrage.

Deux hommages spéciaux ont été rendus: Jean-Paul Belmondo et Monica Bellucci ont été honorés pour leur contribution au rayonnement mondial du cinéma français.