Un mariage de rêve : la maman et la putain

Posté par vincy, le 4 mai 2009

easyvertue.jpg« - je pourrai te manger !
- Après ce fichu repas, ça ne m’étonne pas. »

L'histoire : John Whittaker, jeune Anglais de bonne famille, tombe fou amoureux de Larita, superbe aventurière américaine. Il l'épouse sur le champ et la ramène dans le manoir de ses parents. Si Mr Whittaker n'est pas insensible au charme de sa belle-fille, l'allergie est instantanée chez Mrs Whittaker. La guerre des piques commence. Larita comprend vite qu'elle doit riposter si elle ne veut pas perdre John. Les étincelles fusent... jusqu'au jour où le passé secret de Larita est révélé à tous. Elle décide alors de frapper un dernier grand coup.

Notre avis : C’est un classique du genre : l’Américain(e) moderne et peu convenable, aux mœurs légères, débarque comme un renard dans un poulailler au sein d’une aristocratie anglaise trop corsetée, et cela donne un vaudeville sur le choc des cultures. Avec de bonnes répliques, des situations rocambolesques, c'est même un divertissement plaisant et sans risque, revisitant la bataille des anciens contre les modernes. Ponctué de quelques heureuses surprises.

Si l’on a toujours du plaisir à retrouver Kristin Scott-Thomas, surtout dans le rôle d’une mégère manipulatrice et coincée, il était rare de revoir Colin Firth s’amuser avec un personnage narquois, ironique, déprimé, pas rasé. Elégante, légère, la comédie romantique se laisse déguster comme un macaron. Le couple Jessica Biel / Ben Barnes (qui a des airs de Keanu Reeves) semble, pêché de jeunesse ?, un poil plus fade. Mais à défaut de charisme, ils séduisent et jouent avec professionnalisme leur partition.

L’écriture est fine, ludique, mélangeant le cocasse et le cruel, avec une mise en scène fluide mais sans éclat, qui se repose, finalement sur l’hilarité du concept pourtant éculé. Cependant, il ne faut pas omettre l’une des grandes valeurs du film : la musique et les orchestrations d’époques d’airs contemporains. Il manque simplement un peu de vice dans cette vertu pourtant malmenée pour que la jouissance perverse du final s’épanouisse avec délectation.