Valenciennes, Vendôme, Lyon: les régions investissent dans le cinéma de demain

Posté par vincy, le 11 octobre 2015

Les régions, avant leur fusion, continuent d'investir dans le cinéma et l'audiovisuel, promesse d'emplois et de retombées économiques. En quelques semaines, ce sont trois projets qui se sont concrétisés, dans le Nord, le Centre et en Rhône-Alpes.

Arenberg Creative Mine Valenciennes

Nouvelles images et numérique chez Germinal

Au nord, il y avait les corons. L'ancien site minier de Wallers-Arenberg, près de Valenciennes, qui avait servi de décor pour le film de Claude Berri, Germinal, a été reconverti en centre de création cinématographique et numérique. Arenberg Creative Mine offre 5300 m2 de locaux avec plusieurs caméras, un studio son, un plateau TV complété d'un système de "motion capture", une halle d'essai...

Le site avait failli être détruit en 1989. La résistance des miniers puis le tournage de Germinal ont sauvé le lieu. L'Unesco, qui a classé les sites miniers du Nord-Pas-de-Calais au patrimoine mondial de l'humanité a fait le reste.

Le projet de reconversion a coûté près de 50 millions d'euros. Le projet global, qui n'est pas encore achevé, comprendra un Centre de culture scientifique, technique et industrielle et un Centre d'interprétation dédié à la télévision, au cinéma et aux médias numériques. Il complète La Plaine images à Tourcoing et à la Serre numérique à Valenciennes.

ciclic vendome

Une Fabrique dans une ancienne caserne

Vendôme (Centre), à moins de trois quarts d'heure de Paris en TGV, a misé sur l'animation. Ciclic Animation, une fabrique de films d'animation, s'est installé dans les anciennes écuries de la caserne de la ville, vides depuis plus de quarante ans, qui se rêve comme vitrine de la "French touch" du secteur.

L'Agence régionale du Centre pour le livre, l'image et la culture numérique (Ciclic) a abandonné le Festival du Film de Vendôme l'an dernier pour investir dans un équipement pérenne, afin d'accueillir en résidence les équipes de réalisation de films d'animation.

Il y a une salle de projection de 49 places, deux plateaux de tournage, deux ateliers pour les décors, deux salles de banc-titre et un espace de 60 m² de huit postes de travail, le tout pour un peu plus de 2 millions d'euros.

Trois équipes de trois cinéastes d'animation ont déjà investi les lieux en septembre. Deux autres équipes devraient les rejoindre d'ici à la fin de l'année pour des résidences d'une durée moyenne de six mois.

Les projets bénéficient des lieux de tournage et du matériel mis à leur disposition pour 1000 à 1200 euros par mois, en plus d'un hébergement sur place pour 150 à 200 euros par mois.

Lyon s'offre une école de cinéma

La CinéFabrique, première école nationale gratuite de cinéma en région, vient d'être inaugurée à Lyon avec une trentaine d'étudiants issus de la diversité..

La rentrée s'est faite début septembre mais elle n'a été inaugurée que début octobre par son président, le réalisateur mauritanien Abderrhamane Sissako. Il y a pire parrainage.

Pour l'instant, tous sont installés sur une ancienne friche industrielle de RVI, dans l'est lyonnais. Mais en 2017, l'école investira un terrain de 3000 m2 dans le 9ème arrondissement. En voulant s'ouvrir à des étudiants aux parcours moins "classiques", l'école privilégie la pratique à l'écrit, la diversité et le collectif à l'homogénéité et au cursus individuel des autres instituts de formations plus connus en France.

C'est clairement une opposition au centralisme (parisien) et au formatage (culturel). La formation s'ouvre ainsi au documentaire, au web, aux séries TV et opte pour des professionnels plutôt que des professeurs pour l'enseignement.

Claude Lelouch ouvrira une école de cinéma à Beaune en 2012

Posté par vincy, le 1 avril 2011

Le réalisateur et producteur Claude Lelouch avait déjà un cinéma (aux fauteuils en cuir délicieusement confortables), un ciné-théâtre à Montmartre, le voici qui investit dans la formation. Il ouvrira une école de cinéma et de théâtre à Beaune (en Bourgogne, qui accueille deux manifestations importantes  du cinéma : le Festival du film policier et les Rencontres cinématographiques).

Il a confirmé son intention lors d'une conférence de presse au 3e Festival du film policier. À propos des frais de scolarité, "On va essayer que ça leur coûte le moins cher possible", a précisé le réalisateur, souhaitant que ce soit "presque gratuit". Certains cours pourront être retransmis sur internet ou par un canal télévisé, afin de financer le projet.

"Il nous fallait une ville-studio. On va aller tourner dans les vignes, les appartements, les cafés", a déclaré le cinéaste pour expliquer le choix de Beaune, où il possède désormais "un pied-à-terre".

Reste que, de l'aveu même de Lelouch, le dossier est complexe, juridiquement et politiquement, et dépend de ses perspectives de rentabilité financière. Les travaux sont estimés à 2 millions d'euros.

Les ateliers seront installés dans les locaux de l’ancienne Copavit, près du complexe Cap Cinéma, boulevard du Maréchal Joffre. La structure de 3 200 m2 comprendra un studio de tournage, 4 salles de montage, 2 auditoriums et des bureaux destinés à la production et à l’écriture.

Une douzaine d'enseignants de tous les métiers du cinéma formeraient l'équipe pédagogique, pour encadrer une quarantaine d'élèves ("les assistants"). Celui qui présentera le meilleur court métrage en fin d'année se verra produire un long métrage par la société de production de Lelouch.

Le tout devrait ouvrir à la rentrée 2012 sous l'appellation Ateliers cinéma théâtre. Sa fille salomé sera en charge de l'atelier théâtre.

Le réalisateur est à Beaune pour présenter une rétrospective thématique et sélective de ses films de genre, "Lelouch Polars" : Itinéraire d'un enfant gâté, Le voyou, Roman de gare, et le documentaire sur son oeuvre, D'un film à l'autre.

Pierre et le Loup en DVD : un classique avec un livret pédagogique

Posté par Claire Fayau, le 18 décembre 2010

A l'occasion des fêtes de fin d'année,et des vacances scolaires, le Centre national de documentation pédagogique [CNDP] réédite le film d'animation Pierre et le Loup de Suzie Templeton (voir notre critique parue l'an dernier) dans sa collection "Films en classe".

L'histoire : Bravant l'interdiction de son grand-père, Pierre s'aventure dans la forêt, accompagné d'un oiseau et d'un canard . Il parvient à capturer le loup, grâce à son courage et son ingéniosité.

Un détournement pédagogique d'une œuvre intemporelle

A l'origine, Pierre et le Loup est un conte musical, dont le compositeur Sergueï Prokofiev (1891 - 1953) écrit le texte et compose la musique en 1936, année de son retour définitif en URSS.

Prokofiev se lance dans la création de Pierre et le Loup à la demande de la directrice artistique du Théâtre central pour enfants de Moscou, qui souhaitait présenter les principaux instruments de l'orchestre symphonique  à ses élèves. A chaque personnage de Pierre et le loup est attribué un (ou plusieurs) instrument(s) de musique. Un Piccolo, Saxo et cie avant l'heure!

Ce conte fut l'objet de nombreuses adaptations, dont une par Disney, Peter and the Wolf, du vivant de Prokofiev, mais celui-ci ne fut jamais autorisé à voir cette version américaine.

La version de 2006 de Suzie Templeton est intéressante, car elle ne comporte aucun dialogue, aucune parole. Juste des marionnettes et  la musique de Prokofiev, et un prologue muet. La fin diffère de celle de Prokofiev, le loup étant libéré par Pierre, dans un élan écologique, alors que dans l'original, Pierre sauve le loup en l'emmenant au zoo. A discuter avec les enfants!

L'oeuvre de Suzie Templeton a récolté de nombreuses récompenses, notamment le Grand Prix et Prix du Public au Festival d'Annecy.

A noter que le film inspiré du célèbre conte musical de Prokofiev s'accompagne d'un livret pédagogique (pour les enseignants ou les parents) destiné à des enfants de la maternelle au cycle 3.

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DVD vidéo de 33 min + livret pédagogique
SCÉRÉN-CNDP, 2010
Réf. 755B0807– 14 €

La Cinéfondation vous présente les talents de demain

Posté par MpM, le 10 juin 2008

La Cinéfondation, encore un machin cannois réservé à une élite ? Pas du tout ! Cette sélection créée par le Festival de Cannes en 1998 a pour but de soutenir la création cinématographique internationale en ouvrant le chemin à une nouvelle génération de cinéastes. Elle permet ainsi chaque année à une quinzaine d’étudiants en cinéma de voir leur film d’école concourir pour l’un des trois prix remis par un Jury de professionnels du monde entier (il était présidé cette année par le cinéaste taïwanais Hou Hsiao-Hsien). Le lauréat du premier prix (d’une valeur de 15 000 euros) est par ailleurs assuré de voir son premier long métrage présenté au Festival de Cannes (toutes sélections confondues). Cette année, c'est l'Israélien Elad Keidan qui a remporté ce prix pour son film Himmon (Hymne), devant Forbach de Claire Burger (France) et Stop de Park Jae-ok (Corée du Sud), ex-aequo avec Kestomerkitsijät (Signalisation routière) de Juho Kuosmanen (Finlande).

Et parce qu’il n’y a rien de plus important pour un jeune cinéaste que de montrer son film devant un vrai public, le Reflet Médicis (Paris 6e) propose du 18 au 23 juin une reprise des œuvres primées, ainsi que de certains films de la Résidence (programme d’’aide à l’écriture de scénario de la Cinéfondation) et de l’Atelier (qui permet de mettre en relation des cinéastes avec des producteurs du monde entier). Le cinéma de demain, ce sont eux qui le feront, mais il ne tient qu'à vous de le découvrir aujourd'hui !

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Du 18 au 23 juin à 18h
Reflet Médicis
5 rue Champollion
75006 Paris

Les inscriptions sont ouvertes pour le Festival de Poitiers

Posté par MpM, le 28 mai 2008

Même si cette fin de mois de mai a des faux airs de début de vacances, c’est au contraire le moment de mettre les bouchées doubles pour tous les étudiants en école de cinéma souhaitant participer à leur premier festival. Les Rencontres internationales Henri Langlois, qui se tiendront cette année du 5 au 13 décembre 2008 à Poitiers, viennent en effet de lancer un appel à candidatures pour leur 31e édition ! Sont invités à participer aux sélections tous les films réalisés depuis le 1er janvier 2007 par des étudiants en cinéma et/ou audiovisuel . Les réalisateurs ont jusqu’au 15 août pour envoyer leurs dossiers comprenant un formulaire d’inscription, une copie du film (dvd ou vhs), un synopsis et une liste de sous-titres (voir le site des Rencontres).

Les candidats retenus seront informés début octobre et auront la possibilité d'accompagner leur film à Poitiers lors de sa projection. Une chance unique de montrer son travail à un vrai public de professionnels et de cinéphiles, mais aussi de rencontrer d’autres cinéastes du monde entier. Et quand on sait que le Prix spécial du Jury 2007, Graffiti, du Géorgien Vano Burduli, également lauréat du Prix découverte de la Critique française, a ensuite été présenté dans le cadre de La Semaine Internationale de la Critique lors du Festival de Cannes 2008, on se dit que décidément, Poitiers est une très jolie manière de débuter une carrière !