"À la suite de l'annonce du Président de la République du lundi 13 avril 2020 interdisant tout festival jusqu'à mi-juillet, les sections parallèles du Festival de Cannes prennent acte que le report envisagé fin juin début juillet n’est plus possible. Par conséquent, la Quinzaine des Réalisateurs, la Semaine de la Critique et l'ACID ont le regret d’annoncer l’annulation de leurs éditions cannoises 2020" annoncent dans un communiqué commun les trois sélections parallèles du festival.
"La crise sanitaire à laquelle nous sommes confrontés ne nous permet pas de prévoir concrètement la suite des événements. Afin de soutenir l’ensemble du secteur cinématographique, très affecté par la situation présente, chaque section, en concertation avec le Festival de Cannes, étudie cependant la meilleure façon de continuer à accompagner les films soumis à leur édition 2020" ajoutent les trois organismes.
Pour le cinéma indépendant, cette annulation est un coup dur. Les producteurs devront attendre l'été et l'automne pour espérer se faire une place dans les festivals. A moins de garder le film au frais jusqu'à l'année prochaine...
Claire Burger est la lauréate de la 15e édition des Giornate degli Autori (les Venice Days) de la Mostra de Venise avec son premier long métrage (en solitaire), C'est ça l'amour. La coréalisatrice (avec Marie Amachoukeli et Samuel Theis) de Party Girl (Caméra d'or à Cannes il y a quatre ans) raconte l'histoire d'un père, dont l'épouse est partie, qui doit gérer le foyer et ses deux filles adolescentes.
Le film doit sortir cet automne.
Le jury, présidé par le réalisateur Jonas Carpignano, a souligné qu'il s'agissait d'un "film extrêmement personnel de la réalisatrice, une œuvre très pertinente sur les différentes situations auxquelles nous sommes confrontées dans nos vies, que nous soyons au prise avec une relation décevante, ou que nous ayons le cœur brisé pour la première fois."
Lors de la cérémonie, deux autres prix ont distingué Sudabeh Mortezai pour Joy, qui reçoit le Hearst Film Award (Meilleur film réalisé par une femme) et le Label Europa Cinemas (Meilleur film européen).
Le public a plébiscité quant à lui Ricordi? de Valerio Mieli.
La Semaine internationale de la Critique a de son côté décerné le Verona Film Club Award à un autre film français Bêtes blondes d'Alexia Walther et Maxime Matray. Le film suit une éphémère vedette de sitcom dans les années 1990, Fabien, qui a sombré aujourd'hui dans l'alcoolisme. Jusqu'au jour où il croise la route de Yoni. Même pas surpris de découvrir dans le sac du jeune militaire en larmes, la tête d'un autre jeune homme, beau comme un rêve, comme un souvenir, comme un reproch
Le Sun Film Group Audience Award a distingué Still Recording de Saeed Al Batal et Ghiath Ayoub, qui repart également avec le Mario Serandrei – Hotel Saturnia Award pour la meilleure contribution technique.
Le prix du meilleur réalisateur est revenu à Domenico De Orsi pour Gagarin, Mi Mancherai.
Les deux comités de sélection de la Semaine de la Critique, sous la houlette du délégué général Charles Tesson, ont retenu cette année 13 courts métrages (sur 1500 visionnés) et 11 premiers et deuxièmes longs métrages (sur 1100) qui composeront le programme de cette 57e édition. Une édition qui s'annonce particulièrement tournée vers l'Europe, avec 10 longs métrages et 10 courts produits ou co-produits par un pays européen, dont la Grèce, la Finlande, le Portugal, l'Islande, la Pologne, la Suisse ou encore la Hongrie.
En compétition, on retrouve 5 premiers films, dont le très attendu documentaire animé Chris the Swiss dont nous vous parlions à l'occasion du dernier Cartoon Movie. La réalisatrice Anja Kofmel y explore les circonstances (obscures) dans lesquelles son cousin journaliste est mort pendant la guerre en Yougoslavie. On est également curieux de découvrir le premier film de Gabriel Abrantes (co-réalisé avec Daniel Schmidt), que l'on avait remarqué avec ses courts métrages, et notamment le programme sorti en salles sous le titre Pan pleure pas. En compétition, deux autres réalisateurs sont particulièrement attendus : Benedikt Erlingsson, dont on avait tant aimé Of horses and men, et Agnieszka Smoczynska, qui avait impressionné avec The lure.
Côté séances spéciales, on retrouve le premier film de Paul Dano en ouverture et le deuxième d'Alex Lutz en clôture, mais aussi le deuxième long métrage de Guillaume Senez (Keeper) et une séance de courts métrages qui réunit des auteurs déjà très remarqués puisqu'on y retrouve Bertrand Mandico (quelques semaines seulement après son premier long Les garçons sauvages), Yorgos Zois (Casus Belli, Interruption) et Boris Labbé dont le précédent film Orogenesis figurait dans nos dix courts métrages français ayant marqué l'année.
En compétition courts métrages, on peut noter la présence de la réalisatrice grecque Jacqueline Lentzou (sélectionnée à Berlin en 2017 avec Hiwa, dont nous vous parlions ici), de Mikko Myllylahti, scénariste d'Olli Mäki, récompensé à Cannes en 2016, ou encore de l'actriceAnaïs Demoustier, à l'affiche de Pauline asservie de Charline Bourgeois-Tacquet.
Compétition longs métrages Chris the Swiss d'Anja Kofmel Diamantino de Gabriel Abrantes & Daniel Schmidt Egy Nap (Un jour) de Zsófia Szilágyi Fuga (Fugue) de Agnieszka Smoczynska Woman at War de Benedikt Erlingsson Sauvage de Camille Vidal-Naquet Sir de Rohena Gera
Compétition courts métrages Amor, Avenidas Novas de Duarte Coimbra Hector Malot - The Last Day Of The Year de Jacqueline Lentzou Exemplary citizen de Kim Cheol-Hwi Pauline asservie de Charline Bourgeois-Tacquet La Persistente de Camille Lugan Rapaz de Felipe Gálvez Schächer de Flurin Giger Tiikeri de Mikko Myllylahti Un jour de mariage de Elias Belkeddar Ya normalniy de Michael Borodin
Film d’Ouverture Wildlife de Paul Dano
Séances spéciales longs métrages Nos Batailles de Guillaume Senez Shéhérazade de Jean-Bernard Marlin
Séance spéciale courts métrages La Chute de Boris Labbé Third Kind de Yorgos Zois Ultra Pulpe de Bertrand Mandico
Mauvaise journée pour 120 Battements par minute: évincé des Oscars, il a été snobé par le Delluc. Le Prix Louis-Delluc 2017 a récompensé Barbara de Mathieu Amalric, à la fois docu-fiction, poème expérimental et biopic.
"C'est un film qui nous a beaucoup touchés par sa justesse", a déclaré Gilles Jacob, président du prix, ajoutant que le réalisateur "est arrivé à quelque chose de très difficile: reconstituer l'univers d'une chanteuse et à l'incarner".
Le film avait fait l'ouverture d'Un Certain regard à Cannes, recevant du jury le Prix pour la poésie du cinéma. Il a aussi été le lauréat du Prix Jean Vigo.
Pour le Prix Louis-Delluc du premier film, le jury a aussi choisi un film cannois, sélectionné à la Semaine de la critique en 2016, Gravede Julia Ducourneau. Un film d'horreur qui a récolté plusieurs récompenses depuis sa présentation sur la Croisette. "C'est déjà une grande cinéaste, il n'y a pas un plan du film qui serait à retirer" a souligné Gilles Jacob. La réalisatrice "a une maîtrise de la mise en scène qui en fait pour un premier film quelque chose de tout à fait remarquable et dont nous sommes certains qu'il y aura une suite", a salué l'ancien Président du Festival de Cannes.
70 ans, 70 textes, 70 instantanés comme autant de fragments épars, sans chronologie mais pas au hasard, pour fêter les noces de platine des cinéphiles du monde entier avec le Festival de Cannes. En partenariat avec le site Critique-Film, nous lançons le compte à rebours : pendant les 70 jours précédant la 70e édition, nous nous replongeons quotidiennement dans ses 69 premières années.
Aujourd'hui, J-22. Et pour retrouver la totalité de la série, c'est par là.
Les critiques de cinéma passant leur temps, à Cannes comme ailleurs, à remettre en cause les films vus et les sélections proposées, il était assez logique qu'on finisse par leur dire de parler moins et d'agir plus, en gros de proposer leur propre programmation et d'arrêter d'embêter le monde.
Pourtant, on doit malheureusement à la vérité historique d'avouer que les choses ne se sont pas tout à fait passées ainsi. Si les critiques ont aujourd'hui leur propre section compétitive (La Semaine de la Critique), c'est certes à l'initiative du Délégué général du Festival officiel Robert Fabre le Bret, mais dans l'optique plus positive d'apporter à Cannes un cinéma innovant et sortant des sentiers battus.
En effet, en 1961, l'Association française de la Critique de cinéma (l'ancien nom du Syndicat de la critique) organise la projection, pendant le festival, du film indépendant The Connection de Shirley Clarke. C'est un événement dans le Landernau cannois habitué aux productions plus traditionnelles, et c'est un véritable succès, qui conduit le Festival et le CNC à renouveler l'expérience. L'association se voit alors confier une salle (la salle Jean Cocteau) avec la charge de la programmer pendant toute une semaine du festival 1962. C'est la critique et cinéaste Nelly Kaplan qui trouve le nom : Semaine de la Critique.
Cette année-là, sous la présidence de Georges Sadoul, sont ainsi montrés dix longs métrages : Les Oliviers de la justice de James Blue (Algérie/France), Tre veces Ana de David José Kohon (Argentine), Alias Gardelito de Lautaro Murúa (Argentine), Strangers in the City de Rick Carrier (Etats-Unis), Adieu Philippine de Jacques Rozier (France), I Nuovi angeli d’Ugo Gregoretti (Italie), Mauvais garçons de Susumu Hani (Japon), La Toussaint de Tadeusz Konwicki (Pologne), Football de R.Drew, R.Leacock et J.Lipscomb (Etats-Unis) et Les Inconnus de la terre de Mario Ruspoli (France)
Il faudra attendre 1988 pour que le court métrage fasse son apparition à la Semaine, puis l'an 2000 pour que les séances spéciales viennent enrichir la compétition. L'objectif est toujours le même : révéler de jeunes cinéastes venus du monde entier et donner du cinéma une vision élargie englobant tous les nouveaux courants et styles en devenir. C'est pourquoi la plus ancienne section parallèle du Festival de Cannes ne montre-t-elle que des premiers et deuxièmes films, systématiquement sélectionnés par des comités composés de critiques qui sont renouvelés à intervalles réguliers. Toutes les tendances, tous les regards sont ainsi conviés à tour de rôle, lui permettant de s'enorgueillir de la découverte d'un nombre important de cinéastes de premier plan et d'une dizaine de Caméras d'or obtenues.
Parmi les cinéastes « passés » par la Semaine à ses débuts, citons Bo Widerberg (Le péché suédois en 1963, il deviendra ensuite un habitué de la compétition officielle), Chris Marker (Le joli mai en 1963, avec Pierre Lhomme), Bernardo Bertolucci (Prima della rivulozione en 1964), Jerzy Skolimowski (Walkover en 1965), Jean Eustache (Le père Noël a les yeux bleus en 1966), Jean-Marie Straub (Nicht versöhnt en 1966), Philippe Garrel (Marie pour mémoire en 1968) ou encore Barbet Schroeder (More en 1969). On sent poindre un jeune cinéma d'auteur, plus libre et clairement moins académique que la sélection officielle de l'époque, et qui annonce les grands cinéastes des années (voire des décennies) à venir.
Dans les années 70, la tendance se confirme avec Ken Loach en 1970 (Kes), Victor Erice en 1974 (El Espíritu de la colmena), Benoît Jacquot en 1975 (L’Assassin musicien), Alexei Guerman en 1977 (Vingt jours sans guerre)... Mais la Semaine montre aussi des œuvres engagées, emblématiques de leur époque, voire provocatrices : Trash de Paul Morrissey en 1971, Avoir 20 ans dans les Aurès de René Vautier et Fritz the Cat de Ralph Bakshi en 72, Mourir à trente ans de Romain Goupil en 82...
Elle ne passe à côté ni de l'énergie poétique de Leos Carax (Boy Meets girl en 1984), ni de l'audace stylistique de Wong Kar-wai (As Tears Go By en 1989), ni du décalage noir et hilarant de C’est arrivé près de chez vous de Rémy Belvaux, André Bonzel et Benoît Poelvoorde en 1992. Elle repère aussi Amos Gitaï (Esther en 1986), Arnaud Desplechin (La vie des morts en 1991), Guillermo del Toro (Cronos en 1993), Alejandro González Iñárritu (Amours chiennes en 2000)... Plus près de nous, c'est une avalanche de paris réussis et de découvertes prometteuses confirmées. Citons seulement Fabrice du Welz (Calvaire en 2004), Rebecca Zlotowski (Belle épine en 2010), Jeff Nichols (Take shelter en 2011) ou encore Clément Cogitore (Ni le ciel ni la terre en 2015).
La Semaine reste ainsi le lieu des premières fois, et la création de la compétition courts métrages en 1988 vient renforcer son image de tête chercheuse du cinéma mondial. Via le format court, elle révèle par exemple Tran-Anh Hung (La Femme mariée de Nam Xuong, 1989), Gurinder Chadha (A Nice Arrangement, 1991), Andrea Arnold (Milk, 1998), Delphine Gleize (Les méduses, 2000), Denis Villeneuve (Next Floor, 2008), Marie Amachoukeli et Claire Burger (C’est gratuit pour les filles, 2009), Nicolas Pariser (Agit pop, 2013)... Elle a aussi fait la part belle au cinéma d'animation avec des œuvres qui ont fait date comme Ryan de Chris Landreth (2004) etL'homme sans ombrede Georges Schwizgebel (2004) ou encore Eat de Bill Plympton (2001) et Vasco de Sébastien Laudenbach (2010).
Sa programmation est un savant mélange d'audace et de reconnaissance, de paris et de suivis. Il arrive ainsi régulièrement que de jeunes cinéastes découverts avec leur court métrage reviennent avec leur premier long avant d'aller voler de leurs propres ailes dans d'autres sections cannoises, et sur les écrans des festivals du monde entier. Ce fut le cas de François Ozon sélectionné en 1996 avec le court Une robe d'été puis en 1998 avec le long Sitcom), de Gaspar Noé (Carne en 91, Seul contre tous en 98), de Justin Kurzel (Blue Tongue en 2005 puis Snowtown en 2011), de Jonas Carpignano (A Ciambra en 2014, Mediterranea en 2015) et bien sûr de Julia Ducournau, sensation de Cannes 2016 avec Grave, précédemment révélée avec Junior (2011).
C'est à la fois un peu cruel (car passé le deuxième film, ces talents que la Semaine a parfois été la première à reconnaître lui échappent) et d'une grande force, car il est ici plus question de transmission que d'ego. Quand Marie Amachoukeli et Claire Burger reçoivent la caméra d'or en section Un Certain regard (Party girl en 2014) ou quand Jeff Nichols est invité en compétition officielle (Mud en 2012, Loving en 2016), pour citer des exemples récents, c'est une satisfaction supplémentaire pour les équipes de la Semaine, soucieuses de voir leurs "poulains" "transformer l'essai" et confirmer leur potentiel.
Voilà sûrement pourquoi les cinéphiles les plus curieux et avides de découvertes suivent de près sa programmation, qui donne chaque année un aperçu des tendances de la jeune création cinématographique et des préoccupations (thématiques comme stylistiques) du moment. On s'y rend aussi dans l'idée de se ressourcer quand il semble que le cinéma tourne en rond ou que les "grands auteurs" n'ont plus rien de neuf à dire.
Enfin, depuis trois ans, la Semaine de la Critique va au-delà du simple travail de découverte et de programmation en s'impliquant activement dans l'accompagnement de projets de premiers longs métrages. Le programme Next step permet ainsi aux réalisateurs des courts métrages sélectionnés pendant Cannes de suivre un atelier d'une semaine lorsqu'ils passent au long. Ils ont notamment l'occasion de discuter de leur projet avec des professionnels, d'échanger sur leur scénario et de se familiariser avec la réalité du monde du cinéma.
On ne peut jamais être sûr du tour que prendra la carrière d'un réalisateur, surtout lorsqu'il débute, et la Semaine a eu comme les autres sections l'occasion de s'en apercevoir, mais on peut en revanche mettre toutes les chances de son côté en lui donnant l'opportunité de poser les premiers jalons. A suivre, donc, car les longs métrages de la première promotion de Next Step commencent seulement à arriver. L'un d'eux n'est autre que... A ciambra de Jonas Carpignano, que l'on a déjà mentionné, et qui aura en mai prochain les honneurs de la Quinzaine des réalisateurs. On a connu pire destin.
Après avoir vaillamment visionné 1700 courts et 1250 longs métrages, les deux comités de sélection de la Semaine de la Critique ont retenu 11 longs métrages (dont 6 premiers films) et 13 courts qui composeront le programme de cette 56e édition. Une édition qui s'annonce très sud-américaine avec des longs métrages du Vénézuéla, du Brésil et du Chili et un court du Costa Rica, sans compter la traditionnelle invitation faite au festival de Morelia à travers trois courts métrages mexicains.
Elle sera également assez sexy, puisque l'une des séances spéciales s'articule autour du désir. On y découvrira notamment le nouveau court métrage de Yan Gonzales (Les îles), qui avait montré à la Semaine son premier long métrage (Les rencontres d'après-minuit), du duo Caroline Poggi et Jonathan Vinel (After School night fight), lauréat de l'Ours d'or du meilleur court métrage à Berlin en 2014, et de Carlos Conceição (Coelho mau), passé par la Semaine en 2014.
Côté longs métrages, on retrouve en ouverture les réalisateurs révélés en 2013 pour Salva, Fabio Grassadonia et Antonio Piazza, qui présenteront Sicilian Ghost Story. La réalisatrice de L'été des poissons volants, Marcela Said, est en compétition avec son deuxième long, Los perros. Une séance spéciale est également consacrée au deuxième long métrage de Thierry de Peretti (Les apaches), Une vie violente.
Enfin, il faut noter que, pour la première fois, la Semaine de la Critique propose en compétition un long métrage d'animation, Tehran Taboo d'Ali Soozandeh (Allemagne), et un documentaire, Makala d'Emmanuel Gras (France), le réalisateur de Bovines. Le cinéma français est globalement bien représenté avec une autre entrée en compétition (Ava de Léa Mysius), deux séances spéciales et quatre courts métrages.
C'est le jury présidé par le réalisateur brésilien Kleber Mendonça Filho, et composé de Diana Bustamante Escobar (productrice et directrice artistique du Festival de Carthagène, Colombie), Eric Kohn (rédacteur en chef de Indiewire, Etats-Unis), Hania Mroué (directrice du Cinéma Metropolis, Liban) et Niels Schneider (comédien, France) qui sera chargé de décerner le Grand Prix Nespresso et le Prix Révélation France 4 à l’un des 7 longs métrages de la compétition ainsi que le Prix Découverte Leica Cine à l’un des 10 courts métrages.
Compétition Longs métrages
Ava de Léa Mysius (France) La familia de Gustavo Rondón Córdova (Vénézuela) Gabriel e a montanha de Fellipe Gamarano Barbosa (Brésil) Makala d'Emmanuel Gras (France) Oh Lucy ! d'Atsuko Hirayanagi (Japon) Los perros de Marcela Said (Chili) Tehran Taboo d'Ali Soozandeh (Allemagne)
Compétition Courts métrages
Los Desheredados de Laura Ferrés (Espagne) Ela - szkice na pozegnanie d'Oliver Adam Kusio (Allemagne) Les enfants partent à l'aube de Manon Coubia (France) Jodilerks dela Cruz, employee of the month de Carlo Francisco Manatad (Philippines) Möbius de Sam Kuhn (Etats-Unis) Najpiekniejsze fajerwerki ever d'Aleksandra Terpiska (Pologne) Real gods require blood de Moin Hussain (Grande Bretagne) Selva de Sofía Quirós Ubeda (Costa Rica) Tesla : lumière mondiale de Matthew Rankin (Canada) Le visage de Salvatore Lista (France)
Séances spéciales
Sicilian Ghost story de Fabio Grassadonia et Antonio Piazza (film d'ouverture, Italie) Brigsby bear de Dave McCary (film de clôture, Etats-Unis) Petit paysan de Hubert Charuel (France) Une vie violente de Thierry de Perretti (France)
Séance spéciale de courts métrages
After School night fight de Caroline Poggi et Jonathan Vinel (France) Coelho mau de Carlos Conceição (Portugal) Les îles de Yann Gonzalez (France)
Invitation au Festival de Morelia
Juan Perros de Rodrigo Imaz (Mexique) Microcastillo de Alejandra Villalba García (Mexique) Verde de Alonso Ruizpalacios (Mexique)
Même si les stars, les paillettes et les films attendus ont tendance à monopoliser le devant de la scène, le Festival de Cannes n’en est pas moins un carrefour important pour le court métrage. Que ce soit pour découvrir de jeunes auteurs qui débutent, prendre des nouvelles de réalisateurs confirmés, ou tout simplement parce que l’on aime ce format qui, quoi qu’on en dise, existe pour lui-même, il serait dommage de faire l’impasse sur les temps forts qui lui sont consacrés au cours de la Quinzaine.
Short Film Corner : le paradis du format court
C’est évidemment le lieu le plus évident pour voir des courts métrages sur la croisette. En 2015, près de 2500 étaient inscrits, venus de 105 pays, et accessibles au visionnage sur l’un des 56 postes de consultation. Cette année, ce véritable marché du film court prendra place du 16 au 22 mai et devrait proposer un panorama plus que complet de la production mondiale.
Compétition officielle : la course à la Palme d’or
Qui succédera à Waves'98 de Ely Dagher ? Les concurrents sont au nombre de dix, et certains d’entre eux sont précédés d’une certaine notoriété : Simon Mesa Soto (Colombie) a déjà remporté cette distinction prestigieuse en 2014 avec Leidi et revient avec Madre, un film sur la pédo-pornographie ; João Paulo Miranda Maria (Brésil) était en compétition à la Semaine de la Critique en 2015 avec Command Action et propose A moça que dançou com o diablo ; le metteur en scène Lofti Achour présente La laine sur le dos… Quant à l’acteur Felix Moati, il montera les marches avec Après Suzanne qui réunit notamment Vincent Lacoste, Antoine de Barry et François Morel.
La Cinéfondation : étudiants sur tapis rouge
Ils sont encore à l’école, et leurs films (parfois le tout premier) auront les honneurs d’une sélection officielle dans l’un des plus prestigieux festivals du monde. De quoi présager du meilleur pour 14 réalisateurs sélectionnés cette année, et qui marchent dans les traces de Nadav Lapid et Deniz Gamze Ergüven (sélectionnés en 2006) ou de Claire Burger, présente en 2008. A priori, on a envie de tout voir, mais on suivra avec une attention particulière les films qui représentent deux pays sélectionnés pour la première fois : la Bosnie-Herzégovine (Dobrode Marta Hernaiz Pidal) et le Venezuela (La culpa, probablemente de Michael Labarca) ; ainsi que le documentaire d’animation Bei Wind und Wetter de Remo Scherrer (Suisse).
La Quinzaine des Réalisateurs : un grand maître, des débutants et de jeunes talents à suivre
Sélection gourmande pour la 48e Quinzaine des réalisateurs qui réunit de tout jeunes talents et un cinéaste réputé, pour un panorama éclectique et passionnant du court métrage contemporain. Ainsi, on retrouvera avec beaucoup de plaisir le nouveau film du réalisateur russe Gari Bardine, grand maître de l’animation de retour avec Listening to Beethoven. A ses côtés, les débuts derrière la caméra de Romane Gueret, qui coréalise Chasse royale avec Lise Akoka, la première fiction de Damien Ounouri (Fidaï en 2012) et même un film de fin d’étude, Happy end de Jan Saska. On surveillera également Léthé, le nouveau film de Dea Kulumbegashvili qui concourait pour la Palme d’or du court métrage en 2014 avec Invisible spaces, Hitchhiker de Jero Yun, réalisateur sélectionné à la résidence de la CInéfondation en 2012 et participant de la Taipei Factory en 2013, et Decorado de Alberto Vásquez, cinéaste espagnol qui vient de terminer son premier long métrage, Psiconautas.
La Semaine de la Critique : des courts à tous les étages
A la Semaine de la Critique, le court fait quasiment jeu égal avec le long, et s’octroie pas moins de quatre séances. Pour prendre des nouvelles de la jeune création, on privilégiera la compétition et ses dix films qui proposent un petit tour du monde de la fiction contemporaine (Europe, Asie, Amériques). Côté français, il faudra suivre Le soldat vierge, nouveau film d’Erwan Le Duc déjà découvert aux festivals de Vendôme et Angers, et L’enfance d’un chef, une comédie signée Antoine de Barry avec Vincent Lacoste et Felix Moati. On surveillera également l’intrigant dynamisme du cinéma portugais qui a lui-aussi deux films en course : Ascensão de Pedro Peralta et Campo de víboras de Cristèle Alves Meira. A noter que les 10 films de la selection seront disponibles gratuitement sur le site FestivalScope du 20 au 27 mai.
Plus people, mais tout aussi intrigante, la clôture réunit le premier court métrage de trois actrices passées pour la première fois derrière la caméra : Sandrine Kiberlain (Bonne figure, avec Chiara Mastroiani, notre photo), Chloé Sevigny (Kitty) et Laetitia Casta (En Moi avec Yvan Attal). Quant à la séance spéciale 50 + 5, elle donne des nouvelles de deux cinéastes révélés par la Semaine : Nadav Lapid (Myomano shel tzalam hatonot) etCésar Augusto Acevedo (Los pasos del agua).
Pour souffler sa 55e bougie, la Semaine de la Critique, plus ancienne section parallèle du Festival de Cannes, a choisi de s'entourer d'un jury de prestige composé de cinq réalisateurs révélés avec leur premier ou second long métrage dans les 5 dernières années. Tous sont passés par la Semaine de la Critique qui a largement contribué à leur succès.
C'est ainsi Valérie Donzelli, dont La guerre est déclaréeavait fait l'ouverture de la 50e édition de la Semaine en 2011, avant d'être un triomphe public, qui présidera ce jury chargé de décerner le Grand Prix Nespresso et le Prix Révélation France 4 à l’un des sept longs métrages de la compétition ainsi que le Prix Découverte Leica Cine à l’un des dix courts métrages sélectionnés.
Elle sera entourée d'Alice Winocour, découverte à la Semaine de la Critique avec Augustine en 2011 (et lauréate du César du meilleur scénario pour Mustang de Deniz Gamze Ergüve), Nadav Lapid, cinéaste israélien dont L’Institutrice avait été salué lors de l'édition 2014, David Robert Mitchell à qui l'on doit le très remarqué film de genreIt Follows (2014) et l'argentin Santiago Mitre qui a reçu le Grand Prix Nespresso en 2015 pour Paulina.
Pendant le festival, la Semaine de la Critique annonce qu'elle déclinera ce 50+5 en cinq "Talents Talks, moments de rencontres et de discussions privilégiées autour de ses jeunes talents sur la Plage Nespresso".
Avec la moitié des prix du palmarès dans son escarcelle, The Tribe, premier film de l'ukrainien Myroslav Slaboshpytskiy, est le grand vainqueur du palmarès de la la 53e Semaine de la Critique de ce Festival de Cannes. Le film bénéficiera d'une aide à la distribution, ce qui lui sera très utile : deux heures et de mi en durée, entièrement tourné en langue des signes, sans sous-titres ni voix off, il dépeint un univers régi par la violence physique et l'argent dans une institution pour sourds-muets.
Seul autre long métrage récompensé dans une compétition qui n'a pas fait palpité les coeurs contrairement aux années précédentes, Hope de Boris Lojkine, histoire d'un jeune camerounais qui migre vers l'Europe et traverse le Sahara.
Grand Prix Nespresso
THE TRIBE de Myroslav Slaboshpytskiy
Prix Révélation France 4
THE TRIBE de Myroslav Slaboshpytskiy
Prix SACD
HOPE de Boris Lojkine
Prix Découverte Sony CineAlta du court métrage
A CIAMBRA de Jonas Carpignano
Prix Canal+ du court métrage
CROCODILE de Gaëlle Denis
Aide Fondation Gan pour la diffusion
THE TRIBE de Myroslav Slaboshpytskiy
La Semaine de la Critique qui sera organisée à l'écart de la 70e Mostra de Venise a révélé sa sélection
- L’arte della felicità (The Art of Happiness) d'Alessandro Rak (Italie) - Ouverture et hors-compétition ; film d'animation.
- L’Armée du salut (Salvation Army) d'Abdellah Taïa (France-Maroc). L'écrivain adapte ici son propre roman (Le Seuil, 2006).
- Återträffen (The Reunion) d'Anna Odell (Suède)
- Las niñas Quispe (The Quispe Girls) de Sebastián Sepúlveda (Chili). Sepulveda a reçu le prix du scénario à Sundance en 2012.
- Razredni sovražnik (Class Enemy) de Rok Bicek (Slovénie)
- White Shadow de Noaz Deshe (Italie). Chef op' et documentariste, il signe son premier long métrage de fiction.
- Zoran, il mio nipote scemo (Zoran, My Nephew the Idiot) de Matteo Oleotto (Italie)
- Las analfabetas (Illiterate) de Moisés Sepúlveda (Chili) - Clôture
A cela s'ajoutera un film surprise.
Tous seront également en lice pour le Luigi de Laurentiis Lion Award, dont le jury est présidé cette année par Haifaa Al-Mansour.