Séance de rattrapage : le fils de Joseph d’Eugène Green à (re)découvrir en DVD

Posté par MpM, le 6 septembre 2016

Peut-être l'aviez-vous raté (comme nous) lors de sa sortie en avril dernier. Peut-être l'aviez-vous vu, et aimé. Quoi qu'il en soit, Le fils de Joseph, le dernier long métrage en date d'Eugène Green, arrive en DVD aux éditions blaq out, et c'est l'occasion idéale pour se pencher sur cette étrange histoire de filiation choisie, de paternité refusée, de sainte trinité moderne et de famille recomposée, le tout à la manière si reconnaissable d'Eugène Green (La sapienza, La religieuse portugaise).

Au centre du film, il y a donc Vincent, adolescent renfermé, qui n'a jamais connu son père. Malgré les efforts constants de sa mère, Marie, pour lui cacher l’identité de ce mystérieux géniteur, il finit par découvrir qu'il s'agit d'un éditeur parisien odieux et égocentrique. Fasciné, il se met à l'espionner.

Le récit se partage alors entre deux pistes qui se mêlent et se confondent : d'un côté la quête de Vincent pour tuer (symboliquement ou non) ce père si décevant, sur fond de références bibliques explicites, et de l'autre une savoureuse satire de tout ce qui agace Eugène Green, à commencer par le petit milieu de l'édition germanopratine composée de snobs et d'ignares obsédés par les potins, la malveillance et leurs propres egos surdimensionnés.

Mathieu Amalric campe à ce titre un homme si caricatural de méchanceté et de bêtise qu'il en devient une sorte de croque-mitaine destiné à faire rire autant qu'à exorciser nos propres démons intérieurs. Plus nuancé, peut-être pourrait-il déclencher chez Vincent, adolescent esprit d'absolu, une haine dangereuse et  incontrôlable. Mais dans cette évidente stupidité du fantoche ridicule, il ne peut qu'attirer une sorte d'indifférence mâtinée de pitié, et la sensation qu'il est inutile de perdre son temps avec un homme pareil.

Nouvelle Genèse

Il y a ainsi beaucoup de cocasserie dans le parcours forcément initiatique de l'adolescent tiraillé entre les forces antagonistes du bien et du mal, et qui finira par se trouver un père de substitution, plus aimable, et avec lequel il pourra vivre une relations bien plus filiale qu'avec son père de sang. Cette filiation symbolique est tout à la fois parabole religieuse et message d'espoir pour une société contemporaine où il n'a peut-être jamais été aussi important de choisir les familles (allégoriques ou non) dans lesquelles on souhaite  évoluer.

La mise en scène volontairement artificielle d'Eugène Green, couplée à la drôle de scansion qu'il impose à ses acteurs (texte presque récité qui marque toutes les liaisons, même celles qui semblent fausses, voire criminelles, aux oreilles du spectateur), et aux multiples plans fixes et frontaux sur ses personnages, renforcent la narration dans ce qu'elle a de théâtral et stylisé, anti-naturaliste au possible, laissant voir derrière le prétexte du récit la recherche constamment renouvelée d'une rencontre entre l'homme et le sacré. Encore et toujours, c'est ce rapport de l'homme à son existence qui fascine le réalisateur, cette "dimension cachée" que la caméra capte non visuellement mais par essence, presque par écho.

Dans Le fils de Joseph, tout ce qui est de l'ordre du spirituel finit d'ailleurs par transpirer à l'écran, dans le regard étonnamment direct des comédiens (les formidables Victor Ezenfis, Natacha Régnier et Fabrizio Rongione en tête), mais aussi dans l’atmosphère d'apaisement qui envahit peu à peu le film. Le trio final semble alors annonciateur d'une nouvelle Genèse d'où serait balayée toute la vacuité brocardée auparavant, et dans laquelle les erreurs du passé ne se reproduiraient pas. Un nouveau cycle dont Eugène Green est le chantre tout trouvé.

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Le fils de Joseph d'Eugène Green
Sortie DVD chez blaq out le 6 septembre 2016
Bonus : La manière, documentaire de Gaël Fournas et Quentin Papapietro sur l'oeuvre d'Eugène Green

Salon de l’édition DVD indépendante : rencontres, projections et dédicaces au programme !

Posté par MpM, le 4 décembre 2015

salon de l'édition dvd 2015

C'est parti pour la 4e édition du Salon de l'édition DVD indépendante qui se tient ce week-end (du samedi 5 décembre à 14h au dimanche 6 décembre à 20h) au cinéma La Clef à Paris ! Cette année, 18 éditeurs seront de la partie, dont six nouveaux par rapport à l'an dernier, pour un week-end consacré au meilleur du cinéma.

En plus des centaines de DVD proposés sur les stands, avec rencontres, conseils et belles découvertes à la clef, le Salon propose cette année cinq projections exceptionnelles en présence d'invités :

- Les Chiens de Alain Jessua, en présence du journaliste Sylvain Perret et dans le cadre  du partenariat avec le webzine L'Oeil du Témoin

- La Guerre des Polices de Robin Davis, en présence du réalisateur et également dans le cadre  du partenariat avec le webzine L'Oeil du Témoin

- Ceci est mon corps de Jerôme Soubeyrand, en présence du réalisateur

- Territoire de la liberté d'Alexander Kouznetsov, en présence du réalisateur

- Casque d'Or, la vraie de J.B Delpias et Alexandre Dupouy, en présence d'Alexandre Dupouy

Un beau programme complété par de nombreuses séances de dédicaces. En plus des invités déjà cités, seront présent le réalisateur Eugene Green, la réalisatrice Ania Szczepanska ou encore les documentaristes Claudine Borie et Patrice Chagnard.

Amateurs, cinéphiles et simples curieux en quête de découvertes (ou d'idées cadeaux pour Noël), on vous attend très nombreux pour cette belle célébration de tous les cinémas indépendants !

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4e Salon de l’Édition DVD indépendante
5 et 6 décembre 2015 - 14h/20h
Cinéma la Clef
34 rue Daubenton
75005 Paris
Entrée libre et gratuite

Horaires des projections et dédicaces sur le site de la manifestation

8e Paris Cinéma : Et au milieu des films coule une Rivière

Posté par Claire Fayau, le 15 juillet 2010

dooman river riviere tumenCette 8e édition de Paris Cinéma a connu un  franc succès avec 60 000 spectateurs .

Il faut dire que le festival commençait fort avec la soirée d'ouverture de Paris Cinéma avec Woody Allen himself  venu présenter son dernier film  Vous allez rencontrer  un bel et sombre inconnu, aux côtés de Charlotte Rampling, Présidente du festival, et de Bertrand Delanoë.

Parmi les temps forts  du festival les rencontres avec les invité d'honneur Jane Fonda (la marraine du festival ), Eugène Green (voir notre entrevue), M. Night Shyamalan et Louis Garrel, qui ont fait salle comble . Si les Master class étaient complètes , il était aussi possible de voir certains films présentés par les invités d'honneur.

Mention spéciale à Jane Fonda, vive, drôle et intéressante, qui tourne actuellement en France une comédie (voir actualité du 9 juillet) où Pierre Richard joue son mari, ce qui semble la réjouir au plus haut point.

Paris cinéma , c'est aussi l'occasion de voir des films en  avant- premières  (en  2D ou 3D) : Tamara Drewe (déjà présenté au festival de Cannes , Le dernier Maître de l'air ( présenté en 3D avec l'équipe du film ), Be bad, L'Age de raison  et Toy Story 3.

Cette année, le cinéma japonais, avec plus de 110 films projetés, fut mis à l'honneur : artistes invités (Koji Wakamatsu, Shinji Aoyama, Rinko Kikuchi, Shinobu Terajima.) ou films chocs comme United Red Army ou  plus drôles comme  Sawako decides.

La Nuit du Cinéma, qui se tenait pour la première fois au Forum des images, a permis aux noctambules de découvrir des films divers et variés  (érotiques de Joe Sarno , Ozploitation ... ).

En  plus des films programmés, le festival a organisé  des évènements en dehors des salles de cinéma : une Brocante cinéma sur le parvis du  MK2 Bibliothèque, un peu contrariée par la grève survenue le samedi au multiplexe ; des randonnées à thème dans Paris  traversées "côté coeur" et "côté  jardins" ; et une Fête de clôture au CENTQUATRE, (avec un Ciné-Karaoké géant suivi d'un grand bal populaire).

On pouvait aussi choisir de passer la clôture... au cinéma, par exemple  à la Filmothèque pour écouter Alain Riou  nous relater On achève bien les chevaux.

Dans le cadre de la Compétition internationale,  huit longs métrages venus du  monde entier ont été sélectionnés. De ce melting pot filmique, le jury (composé de Valérie Donzelli, Tom Novembre, Eric Reinhardt, Elisa Sednaoui et Elia Suleiman) a choisi de récompenser La Rivière Tumen (Dooman  river) de Zhang Lu (photo).

Le Palmarès

Prix du  jury  : La Rivière Tumen de Zhang Lu (Corée du Sud) - Sortie en salles le 25 août
Prix du Public : Cleveland contre Wall Street de Jean-Stéphane Bron (Suisse) - Sortie en salles le 18 août
Prix des Étudiants  : La Rivière Tumen de Zhang Lu (Corée du Sud) - Sortie en salles le 25 août
Prix des Blogueurs  :  Le Braqueur de Benjamin Heisenberg (Allemagne)

Paris Cinéma ouvre le bal

Posté par Morgane, le 11 juin 2010

jane fonda bertrand delanoeJeudi 10 juin, 11h30, dans les Salons de l’Hôtel de Ville, la conférence de presse du festival Paris Cinéma annonce sa 8e édition, du 3 au 13 juillet. Charlotte Rampling (présidente du festival), actuellement en tournage en Australie, n’était pas présente pour l’occasion mais sera bel et bien là durant le festival. En revanche on a pu voir Jane Fonda à qui Bertrand Delanoë a remis, après de nombreux éloges, et non sans émotions, la grande médaille de vermeil de la ville de Paris.

Puis, le festival s’est découvert et chacun a pu prendre connaissance des films en compétition, des membres du jury, des avants-premières etc.

Concernant la compétition internationale, huit films seront présentés?:

Alamar de Pedro Gonzales-Rubio (Mexique)

Le Braqueur de Benjamin Heisenberg (Allemagne-Autriche)

Cleveland contre Wall Street de Jean-Stéphane Bron (Suisse-France)

If I want to whistle, I whistle de Florin Serban (Roumanie-Suède)

Mundane history d’Anocha Suwichakornpong (Thaïlande), récemment primé au Festival du film de Transsylvanie

La Rivière Tumen de Zhang Lu (Corée du Sud)

Sawako decides de Yuya Ishii (Japon)

Sweet little lies de Hitoshi Yazaki (Japon)

Ces huit films concourront pour quatre prix?:

Le Prix du Jury dont ce dernier sera composé de Valérie Donzelli (actrice, réalisatrice), Tom Novembre (auteur, compositeur, interprète), Éric Reinhardt (écrivain), Élisa Sednaoui (actrice) et Elia Suleiman (réalisateur, scénariste, producteur, acteur).

Le Prix du Public invitera le public à voter après chacune des séances.

Le Prix des Étudiants sera décerné par onze étudiants passionnés de cinéma et sélectionnés par un concours de critique. Ils seront accompagnés dans cette aventure par la présidente du festival, Charlotte Rampling.

Le Prix des Blogueurs, nouveau Prix cette année, sera remis par sept cinéphiles du web.

Cannes-sur-Seine

Les avant-premières seront également nombreuses dont beaucoup de films présentés au dernier festival de Cannes tels que Les amours imaginaires de Xavier Dolan, L’arbre de Julie Bertucelli, L’autre monde de Gilles Marchand, Belle épine de Rebecca Zlotowski, Copacabana de Marc Fitoussi, Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois, The Housemaid d’ Im Sang-Soo, La Meute de Franck Richard, Le nom des gens de Michel Leclerc, Petit tailleur de Louis Garrel, Pieds nus sur les limaces de Fabienne Berthaud, Poetry de Chang-Dong Lee, Tamara Drewe de Stephen Frears, Un homme qui crie de Mahamat-Saleh Haroun, la Palme d’Or Oncle Boonmee (celui qui se souvient de ses vies antérieures) d’Apichatpong Weerasethakul et bien d’autres encore...

Et puis pêle-mêle, Paris Cinéma proposera un hommage à Jane Fonda, une rétrospective de M. Night Shyamalan, une intégrale Eugène Green, des temps autour de Louis Garrel. Le festival mettra aussi à l’honneur le Japon (105 films au programme) avec des inédits, des hommages, des focus, des séances jeunes publics et un cycle le Japon vu par... Cette huitième édition sera également l’occasion de réitérer la Nuit du Cinéma le 3 juillet avec, au choix, une nuit Koji Wakamatsu, une nuit Ozploitation, une nuit One Piece et enfin, une nuit Joe Sarno. On retrouvera la brocante cinéma (10 juillet), une journée spéciale Toy Story (11 juillet), des traversées de Paris cinéphiles et ludiques (les 3 et 13 juillet) ainsi que deux expositions photo qui se dérouleront tout au long du festival.

Ce dernier fermera ses portes le 13 juillet par un ciné-karaoké suivi d’un bal de clôture qui sera mis en musique par la rédaction des Inrockuptibles.

Rendez-vous donc dans toutes les salles partenaires du festival à partir du 3 juillet pour célébrer cette grande fête du cinéma?!