BIFFF 2020 : le festival du film fantastique de Bruxelles est annulé

Posté par kristofy, le 19 mars 2020

L'annonce était autant redoutée que prévisible, la pandémie du Coronavirus provoque l'annulation du Festival international du film fantastique de Bruxelles : « 1720 la Peste de Marseille, 1820 le Choléra, 1920 la Grippe Espagnole, 2020 le Coronavirus, et annulation de la 38e édition du BIFFF…. Par mesure de précaution, le BIFFF annule déjà l’édition de 2120. Nous pouvons d’ores et déjà vous annoncer que le BIFFF reviendra en force, et avec une niaque de tous les diables, du 6 au 18 avril 2021 ! »

La désolation est cruelle car, encore une fois, le BIFFF avait programmé des dizaines de films en avant-première. Pour la plupart, c'était une occasion unique de les découvrir sur grand-écran (voir même de les découvrir tout court puisque quantité de ces films d'Amérique du Sud, d'Europe du Nord, d'Asie ou de Russie seront presque invisibles faute de distributeurs même en dvd et vod). Des pépites il y en avait plein, et voici un aperçu : Promising Young Woman de la réalisatrice Emerald Farrell (co-produit par Margot Robbie) avec Carey Mulligan ou The Fanatic réalisé par Fred Durst (le chanteur du groupe Limp Bizkit) avec John Travolta!

On aurait pu y voir The Wolf Hour avec Naomi Watts, Guns Akimbo avec Daniel Radcliffe, Primal avec Nicolas Cage et Famke Janssen, The Wave avec Justin Long, The White Storm 2: Drug Lords de Herman Yau avec Andy Lau et Louis Koo, 5 est le numéro parfait avec Toni Servillo et Valeria Golino, Advantages of travelling by train avec Luis Tosar et Belén Cuesta...

C'était l'occasion d'avoir la primeur des nouveaux films de certains réalisateurs bien connu du genre comme The Queen of Black Magic de Kimo Stamboel ou Call Heaven to Heaven de Oxide Pang, et d'un peu d'humour noir avec The Day Shall Come de Christopher Morris avec Anna Kendrick ou Random Acts of Violence de et avec Jay Baruchel.

Sans oublier la curiosité de voir certains remakes comme The Beast de Jeong-ho Lee (relecture coréenne pleine de punch du 36, quai des orfèvres d’Olivier Marchal) ou Free country de Christian Alvart (remake allemand de l'espagnol La isla minima)...

Un des évènement programmé était la première mondiale de The Complex de Paul Raschid (qui avait déjà proposé une expérience scientifique à problème avec White Chamber au BIFFF 2018). Ici, il y aurait eu une projection interactive avec le public qui aurait voté les décisions des personnages pour empêcher une épidémie bactériologique (l'histoire comporte 8 fins différentes). Ce film à la narration particulière (vous décidez entre plusieurs options de la suite des événements à plusieurs étapes du scénario) sera en fait distribué non pas dans les salles de cinéma mais comme un jeu-vidéo (sur PC, PlayStation 4, Xbox One, Nintendo Switch) ce 31 mars. Idéal quand on ne doit pas sortir de chez soi...

Coronavirus: les salles de cinéma en mode intimiste, les fermetures, reports et annulations s’enchaînent

Posté par redaction, le 13 mars 2020

Les Festivals s'annulent les uns après les autres, notamment Cinéma du réel qui commençait aujourd'hui, mais aussi Cinélatino à Toulouse et le Festival national du film d'animation. Les sorties de films sont décalées à l'été ou l'automne (derniers en date: The Room, Sans un bruit 2, Divorce club, Le jardin secret, Effacer l'historique, Ondine, Adolescentes, Mulan, Petit pays, Police et Fast and Furious 9). Le coronavirus bouscule aussi les tournages, suspendus. Et on attendra fin avril pour savoir si le Festival de Cannes aura bien lieu (e tout cas physiquement, puisque virtuellement c'est toujours possible).

Coronavirus: SERIES MANIA annulé

Mais avec les nouvelles annonces gouvernementales d'aujourd'hui - le premier ministre Édouard Philippe a annoncé l'interdiction des rassemblements de plus de 100 personnes -,  ce sont désormais les cinémas qui sont menacés.

Cela veut dire que toute salle de plus 100 fauteuils sera fermée ou qu'il faudra limiter les séances à un nombre restreint de spectateurs pour les plus grandes salles. En Italie, en Belgique et en Suisse, toutes les salles sont fermées.

Ce sera du cas par cas. Kinépolis, qui a fermé ses salles belges, a d'ores et déjà annoncé que la totalité des cinémas Kinepolis français restent ouverts au public, en limitant la fréquentation de chaque salle. Les salles aux capacités inférieures à 110 places voient leur fréquentation limitée à 30 spectateurs par séance, soit presque un tiers de taux remplissage. Les autres salles sont ainsi limitées à 95 spectateurs maximum par séance.

Les festivals et les films atteints par le coronavirus

Le Forum des Images à Paris ferme jusqu'à nouvel ordre. La Cinémathèque française suspend ses activités.

Si la fréquentation va naturellement chuter, paradoxalement, cette mesure pourrait ne pas trop toucher les cinémas art et essai et les cinémas de quartier ou de proximités. Les 1179 cinémas art et essais ont souvent de petites salles (en moyenne les cinémas art et essai en France offre 172 sièges au total). Et 56% des cinémas en France n'ont qu'un écran. Ce sont les multiplexes qui sont principalement atteints par cette mesure.

Les vrais gagnants seront sans doute les plateforme de SVàD et de VàD, comme Netflix ou La Cinetek. En attendant, c'est le moment d'être curieux et de découvrir les films qui sont à l'affiche et ceux qui maintiennent leur sortie dans les trois, quatre prochaines semaines.

Contagion et virus: 15 films à voir en cas de confinement

Coronavirus: SERIES MANIA annulé

Posté par vincy, le 11 mars 2020

series mania"La direction de SERIES MANIA annonce l’annulation de l’ensemble du festival (festival public, Series Mania Forum et Dialogues de Lille) qui devait se dérouler du 20 au 28 mars à Lille et dans la région Hauts-de-France" annonce un communiqué envoyé ce mercredi 11 mars dans la matinée. Pas de report, contrairement à Canneseries, décalé en octobre.

80000 festivaliers et plus de 3000 professionnels étaient attendus, dont une grande partie de l'étranger. Alors que le coronavirus frappe l'Europe fortement, les événements populaires s'annulent les uns après les autres. Il reste l'énigme du Festival de Cannes en mai, qui veut sans doute compter sur la remontée des températures du printemps pour que le virus soit moins virulent, même si de nombreux festivaliers américains et asiatiques ne viennent pas.

Le festival lillois prend ainsi compte de l'interdiction de tout rassemblement de plus de 1000 personnes et des nombreuses restrictions qui s'appliquent aux déplacements de nos participants français et internationaux.

Rendez-vous en 2021

"C'est une décision difficile, en particulier pour notre public de festivaliers qui avait déjà massivement réservé ses places, mais qui s'impose compte tenu du contexte international actuel", déclare Rodolphe Belmer, président de SERIES MANIA. "Dans cette période délicate, nous sommes très sensibles au soutien constant de tous nos partenaires français et internationaux, et nous tenons à les remercier chaleureusement" ajoute-t-il.

Laurence Herszberg, directrice générale, "donne d'ores et déjà rendez-vous en 2021 au public, aux professionnels, aux décideurs politiques et de l'industrie, pour une nouvelle édition", qui, assure-t-elle sera "encore plus ambitieuse et rayonnante".

Berlin 2020 : La Femme qui court, un Hong Sang-soo en demi-teinte

Posté par MpM, le 27 février 2020

Hong Sang-soo tourne tellement qu'il parvient à être à la fois un habitué de Cannes, de Locarno et de la Berlinale. Deux ans seulement après le très bon cru Grass présenté au Forum, il est donc de retour à Berlin, et en compétition qui plus est, avec son nouveau film La femme qui court (à ne pas confondre avec son autre nouveau film, Hotel by the river, qui sort le 22 avril en France).

Dans ce nouvel opus, changement de décor : le film s'ouvre sur un plan rapproché de poules, puis sur une femme qui jardine. Nous sommes à la campagne, dans un pavillon tranquille et reculé en banlieue de Séoul, où l'héroïne Gamhee (Kim Minhee, l'interprète désormais fétiche de Hong Sang-soo) vient rendre visite à l'une de ses amies. La structure sera comme toujours symétrique : trois rencontres, trois successions de conversations à bâtons rompues, et une multitude de similarités, de variations et de non-dits.

Malgré ce dispositif presque austère qui repose principalement sur les dialogues, il se dégage du film une impression appuyée de romanesque, en raison d'un foisonnement de personnages et d'intrigues secondaires réelles, supposées, suggérées ou même cachées. On a alors plus que jamais l'impression d'une immense connexion entre tous les éléments du film, et on se prend à imaginer les histoires qui se dissimulent derrière le récit principal, et dont la plupart nous sont invisibles. Il y a cette jeune fille qui va à un entretien d'embauche avec une gueule de bois, un voisin dont l'épouse a peur des chats, un poète harceleur, une jeune femme en admiration devant l'écrivain qu'elle interview... Sans oublier des personnages qu'on ne voit jamais, et qui sont pourtant source de nouvelles histoires : le voisin du dessus, le mari de Gamhee, la femme disparue...

L'intuition que tous sont liés d'une manière ou d'une autre (même si on n'en aura jamais de confirmation concrète) est renforcée par un motif propre lui-aussi au cinéma de Hong Sang-so, le jeu d'échos permanent entre les différentes parties du film et les petits détails qui se répondent et se complètent. Car ce qui relie les personnages de La femme qui court est peut-être tout simplement leur plus petit dénominateur commun, à savoir leur part d'humanité, une question qui ne cesse d'obséder le réalisateur coréen depuis ses premiers films, et dont une carrière entière ne suffirait à faire le tour.

Si l'on prend son oeuvre sous cet angle, pas étonnant que Hong Sang-soo tourne tant, et que ses détracteurs (de mauvaise foi) aient le sentiment de voir sans cesse le même film. C'est que la condition humaine, puisque c'est bien ça dont il est question, mérite bien quelques variations répétées sur le thème de l'amitié et de l'amour, sur la manière dont on communique les uns avec les autres, ou celle dont on vit ensemble, séparément, ou les uns à côté des autres, en harmonie ou dans l'indifférence.

Quelle surprise, c’est le couple qui est au centre de son nouveau film, comme des préoccupations des personnages. Des couples que l’on ne voit jamais, mais qui sont abondamment évoqués dans les longues conversations que Damhee a avec ses amies. On est d’ailleurs dans la situation presque caricaturale d’un film réunissant principalement des personnages féminins (les hommes sont des figurants et des silhouettes, et souvent ils n’ont pas le beau rôle) qui passent néanmoins la majorité de leur temps à parler d’hommes. On croit, à deux reprises, que le film suggère des relations lesbiennes. Mais c’est bien le couple hétéro-normé qui occupe tout l’espace.

Comme souvent avec Hong Sang-soo, ce qui est dit compte moins que ce qui est suggéré ou tu. À l’une de ses amies, qui vient de divorcer, l’héroïne déclare que son ex-mari (metteur en scène) mérite d’échouer. Elle n’en dira pas plus, mais la référence à la situation du réalisateur lui-même, qui a quitté sa femme pour Kim Minhee, est transparente. Même chose avec cette autre jeune femme qui se plaint que son compagnon parle trop, et pour dire toujours la même chose, qui résonne avec les propos de Damhee elle-même. Cette dernière raconte en effet à ses trois amies, sensiblement dans les mêmes termes, qu'elle est séparée pour la première fois de son mari depuis leur mariage, cinq ans auparavant. Et d'expliquer que pour lui, lorsqu'on s'aime, on doit rester ensemble en permanence. Rien de plus n'est dit, mais le spectateur s'interroge : pourquoi avoir soudain dérogé à cette règle ?

Le reste du film est tout à fait dans la lignée du cinéma habituel de Hong Sang-soo : plans fixes, mouvements lents de caméra qui zooment et dézooment, longs dialogues. L'alcool, de même que le cinéma et la création en général, jouent un rôle moins important que parfois, mais ne sont pas totalement absents pour autant. Les conversations sont souvent terre-à-terre ou à double lecture (comme ce coq méchant qui assoit son autorité en arrachant les plumes des poussins). Les animaux, de manière générale, reviennent à plusieurs reprises, avec une mention spéciale à la séquence totalement burlesque dans laquelle un homme vient se plaindre parce que ses voisines nourrissent les chats errants, et qu'elles lui répondent en substance : "que peut-on y faire ? Les chats ont besoin de manger", suivie de l'apparition (adorable) d'un chat qui vient corroborer leurs propos.

On est donc immanquablement en terrain connu, dans l'un de ces Hong Sang-soo mineurs auxquels on n'a pas grand chose d'autres à reprocher que de ne pas tout à fait répondre à nos attentes. Peut-être tout simplement parce que le récit est moins fluide que dans des films comme Un jour avec, un jour sans, Seule sur la plage la nuit ou Grass, pour ne citer que les plus récents, et que la construction paraît aussi plus relâchée, moins millimétrée, et le propos tout simplement moins fort. On est comme le cinéaste fasciné par la nature humaine et ses manifestations, mais parfois le miroir qu'il nous tend renvoie une image trop minuscule pour véritablement nous passionner.

Berlin 2020 : Avec En avant, Pixar fait du sur-place

Posté par MpM, le 21 février 2020

La Berlinale, que l'on a connue moins frileuse concernant le cinéma d'animation (ours d'or ex-aequo pour Le voyage de Chihiro de Miyazaki en 2002, prix de mise en scène pour l'Ile aux chiens de Wes Anderson en 2018, sélection officielle pour Have a nice day de Liu Jian en 2017), présente hors compétition le nouveau film de Pixar, En avant de Dan Scalon, qui sortira en France le 4 mars prochain.

Au risque de décevoir les fans du studio, disons d'emblée que ce n'est pas une excellente cuvée. Certes, une fois revenus du choc d'un design personnages plutôt moche, on se laisse emporter par les aventures de ces deux frères elfes qui, ayant très peu connu leur père décédé (et même pas du tout pour l'un d'entre eux), ont enfin la chance de passer une journée avec lui. On n'a guère le choix, de toute façon, tant le film, tonitruant et presque hystérique, nous abreuve en continu d'un flot d'action, de rebondissements et de péripéties.

Un réflexe pavlovien fait que l'on adhère à une partie du récit, malgré le prétexte microscopique de départ (le père magicien a laissé des instructions plus qu'incomplètes pour sa résurrection temporaire, lançant ses fils - quelle surprise - dans une quête frénétique), parce que le mélange conte initiatique, univers magique et double dose d'émotion est un cocktail savamment maitrisé par les scénaristes. Il faut d'ailleurs être honnête : on est effectivement ému à plusieurs reprises par cette histoire extrêmement familiale, et surtout par la relation qui unit les deux frères, dont l'ainé s'avère le vrai personnage principal, bien plus intéressant que le cadet complexé-froussard-et-timide-qui-finit-par-se-révéler-en-cours-de-film déjà vu cent fois.

Question de point de vue

Il est peut-être symptomatique, néanmoins, que ce soit ce dernier qui soit présenté comme le héros et narrateur de l'intrigue, au lieu de Barley, le rêveur passionné par le passé, la magie et tout ce qui réenchante le monde. Comme si, symboliquement, Ian représentait la sécurité d’une histoire proprette qui rassemble, alors que Barley représentait le risque (très mesuré, on vous rassure) de sortir un peu des sentiers battus en allant à fond dans les codes du jeu de rôle et de l'heroic fantasy, ici brossés à grands traits stéréotypés et souvent narquois.

Ce film-là nous aurait surpris, déstabilisés peut-être, et surtout nous aurait contraints, sans obligation de résultats, à le suivre en terrain inconnu, non balisé, entièrement sien. Mais sans doute cela n'aurait pas été assez à l'image de ce que Pixar semble désormais chercher à faire, du divertissement mainstream qui n’en finit plus d’appliquer les mêmes recettes. Les touches de fantaisie sont donc savamment contrôlées, presque cosmétiques, au service d'une histoire qui ronronne : la quête est nécessairement intime (permettant au personnage de réaliser des choses sur lui-même), son issue compte moins que le voyage accompli, les blessures du passé seront refermées, et tout le monde sera joyeusement réconcilié à la fin. Pas une étape qui ne soit "obligée", dictée par on ne sait quel guide en scénario pour film familial à haut potentiel de box-office.

Si Pixar n'avait pas réussi par le passé à nous faire étrangement vibrer avec des histoires novatrices, souvent audacieuses, brillamment écrites, probablement qu’on ne lui en voudrait pas autant de ne plus chercher à nous étonner et à nous emporter. Mais en l'état, c'est comme si le studio nous servait de la bonne cuisine standardisée après nous avoir régalée de petits plats maison créés rien que pour nous. Est-ce vraiment là le cinéma familial que l'on souhaite, reposant sur l'éternel même équilibre entre émotion et comédie, action et introspection ? Où est la poésie de Wall-E ? Qu'est-il advenu du grain de folie de Ratatouille et de l'ironie de Là-Haut ?

Et à quand un nouveau souffle dans le cinéma d'animation grand public issu des studios, à commencer par des designs moins formatés, des formes plus singulières, et des histoires renouvelées, c'est-à-dire qui s'affranchissent de la nécessité d'être toujours édifiantes, initiatiques ou pédagogiques, ou qui au contraire tentent de regarder le monde en face  ? Hormis le deuil, qui est bien souvent résolu par le cheminement du personnage principal, on aimerait voir plus souvent des thèmes graves ou sensibles, des questions contemporaines et des enjeux concrets de société traités par les blockbusters animés hollywoodiens. Après tout, les rares incursions dans le domaine ont jusque-là plutôt été des succès : Pixar et les autres devraient avoir une plus grande confiance dans leur propre talent.

Coup de Green pour le Festival de Dinard

Posté par redaction, le 5 février 2020

La britannique Dominique Green a été nommée directrice artistique du Dinard Film Festival. De par son parcours international, sa nomination est une bonne nouvelle pour le festival, qui révèle ici l'ambition de retrouver le premier plan au niveau cinéphilique. Elle succède à Hussam Hindi, qui a occupé ce poste durant 30 ans.

Consultante artistique et responsable du développement chez TF1 et StudioCanal, respectivement, durant 12 ans, faisant d'elle la directrice de production et la productrice exécutive de quatorze longs-métrages en Europe, aux États-Unis et en Australie, elle a lancé le programme européen d’un réseau de producteur. Au Royaume-Uni, elle a été Déléguée au Festival du Film International de Berlin (Berlinale), chargée de conseiller et de présélectionner des films provenant du Royaume-Uni et d'Irlande jusqu’en 2019. Elle a aussi créé et programmé un festival de films à Londres pendant 18 ans.

Madame Green est membre des BAFTA et a enseigné dans à la Media Business School en Espagne, l’EICAR à Paris ou la National Film and Television School à Londres. Elle a enfin assuré la direction générale du bureau londonien de la célèbre agence de photographes Magnum Photos, puis est devenue consultante au Centre américain Mona Bismarck pour l'art et la culture à Paris.

"Au-delà des nombreuses et précieuses compétences de Madame Green, ce choix d’une ressortissante britannique est un signe fort en direction de nos voisins d’outremanche pour rappeler qu’à Dinard, le Brexit n’existe pas. Nous serons toujours la terre d’accueil pour tous les habitants des « British Isles ». Le festival de Dinard doit rester ce pont culturel par-dessus la mer car l’histoire d’amour entre Dinard et le monde britannique est si ancienne qu’elle ne s’arrêtera sûrement pas en 2020", s'est félicité Jean-Claude Mahé, Maire de Dinard.

La 31e édition du festival se tiendra du 30 septembre au 4 octobre 2020. Ce sera le premier grand test pour cette spécialiste de la programmation, alors que l'audit réalisé l'an dernier a abordé de nombreuses pistes pour faire évoluer le festival.

Sundance 2020: Minari plébiscité par le jury et le public

Posté par vincy, le 2 février 2020

Minari de Lee Isaac Chung, avec Steven Yeun, a été doublement récompensé, par le Grand prix du jury, présidé par Ethan Hawke, et par le prix du public, dans la sélection fiction américaine hier soir à Sundance. Le distributeur A24 apparait ainsi comme le grand vainqueur de ce Festival, qui a repris de la vigueur avec un marché en pleine forme, et qui s'est clôturé hier avec la soirée du palmarès. Le film est semi-autobiographique, et raconte l'histoire de la jeunesse du réalisateur américano-coréen en Arkansas.

Le prix de la réalisation est revenu à Radha Blank pour The 40-Year-Old Version. Côté documentaires, le jury a choisi Boys State de Amanda McBaine et Jesse Moss, qui raconte l'histoire d'une expérience de démocratie participative avec des adolescents texans, tandis que le public a plébiscité Crip Camp, film sur l'histoire des combats politiques autour du handicap. Le prix de la mise en scène est revenu à Garret Bradley pour Time.

Une française et Ben Whishaw au palmarès

Dans les sélections internationales, il n'y a pas eu non plus consensus. En fiction, le Grand prix du jury a été décerné au film iranien de  Massoud Bakhshi, Yalda, a Night for Forgiveness, récit autour d'une épouse accusée du meurtre de son mari, alors que le public a préféré Identifying Features (Sin Señas Particulares) de la mexicaine Fernanda Valadez, récompensé également pour son scénario, qui raconte l'histoire d'une femme à la recherche de son fils qui serait mort à la frontière américaine. La française Maïmouna Doucouré pour Mignonnes (Cuties) a été distinguée pour la réalisation. Le film sort en avril en France chez Bac films.

Enfin, Ben Whishaw a reçu un prix spécial pour son interprétation dans le thriller Surge de Aneil Karia.

Pour les documentaires internationaux, le Grand prix du jury a été remis à Epicentro de Hubert Sauper, et celui du public à The Reason I Jump de Jerry Rothwell. Iryna Tsilyk pour The Earth is Blue as an Orange est reparti avec le prix de la mise en scène.

Dans la catégorie NEXT, I Carry You With Me de Heidi Ewing a été doublement primé avec le prix du public et le prix de l'innovation. Il s'agit d'une histoire d'amour, inspirée d'une histoire vraie, entre deux hommes au Mexique, s'étalant sur plusieurs décennies.

Enfin le prix du meilleur film Albert P. Sloan, qui distingue un film dédié aux sciences et aux technologies, a couronné Tesla de Michael Almereyda, biopic sur l'innventeur et industriel avec Ethan Hawke.

Berlinale 2020: une compétition intimiste et un programme ambitieux

Posté par vincy, le 30 janvier 2020

La 70e Berlinale, avec son nouveau directeur artistique Carlo Chatrian, a dévoilé sa compétition: soit 18 films de 18 pays. Si on note la présence d'auteurs respectés et admirés, on remarque l'absence de grosses productions. Berlin est allé cherché un cinéma plutôt intimiste, cosmopolite et éclectique, allant du cinéma expérimental au récit documentaire. Trois films français et deux coproductions françaises seront en lice pour l'Ours d'or, remporté l'an dernier par le film franco-israélien Synonymes, boudé par les César. On se réjouit aussi des retours de Tsai Ming-Liang, Mohammad Rasoulof, Kelly Reichardt, Sally Potter et Christian Petzold, comme on est intrigué par le nouveau Delépine/Kervern et peu surpris des présences de Rithy Panh, Abel Ferrara et Hong Sangsoo.

Pinocchio, Pixar, Fontaine et Fallardeau

Hors-compétition, Berlin s'offre quand même Matteo Garrone avec son Pinocchio et le nouveau Pixar, En avant. Les grands noms sont plutôt là, avec Jia Zjhangke et Johann Johannsson en documentaire, Philippe Falardeau (en ouverture) Agnieszka Holland, Anne Fontaine et le récemment libéré Oleg Sentsov en fiction.

Dans les autres sections, on croisera Sébastien Lifshitz, Guillaume Brad, Patric Chiha (Panorama), Atiq Rahimi (Generation 14plus), Nibuhiro Suwa, Maïmouna Doucouré, Anaïs Barbeau-Lavalette (Generation Kplus), Jonathan Rescigno et le film posthume de Raul Ruiz, co-réalisé avec Valeria Sarmiento (Forum).

Jeremy Irons présidera le jury du festival qui se tiendra du 20 février au 1er mars.

Compétition :
- Berlin Alexanderplatz de Burhan Qurbani
- DAU. Natasha d’Ilya Khrzhanovskiy et Jekaterina Oertel
- Domangchin yeoja (The Woman Who Ran) de Hong Sangsoo
- Effacer l’historique de Benoît Delépine et Gustave Kervern
- El prófugo (The Intruder) de Natalia Meta
- Favolacce (Bad Tales) de Damiano & Fabio D’Innocenzo
- First Cow de Kelly Reichardt
- Irradiés de Rithy Panh
- Le sel des larmes de Philippe Garrel
- Never Rarely Sometimes Always d’Eliza Hittman
- Rizi (Days) de Tsai Ming-Liang
- The Roads Not Taken de Sally Potter
- Schwesterlein (My Little Sister) de Stéphanie Chuat et Véronique Reymond
- Sheytan vojud nadarad (There Is No Evil) de Mohammad Rasoulof
- Siberia d’Abel Ferrara
- Todos os mortos (All the Dead Ones) de Caetano Gotardo et Marco Dutra
- Undine de Christian Petzold
- Volevo nascondermi (Hidden Away) de Giorgio Diritti

Berlinale Special Gala :
- My Salinger Year de Philippe Falardeau (ouverture)
- En avant de Dan Scanlon
- Curveball de Johannes Naber (Allemagne)
- DAU. Degeneratsia d’Ilya Khrzhanovskiy et Ilya Permyakov
- Speer Goes to Hollywood de Vanessa Lapa
- Pinocchio de Matteo Garrone
- Persian Lessons de Vadim Perelman
- Police d'Anne Fontaine
- Docteur Jerry et Mister Love (The Nutty Professor) de Jerry Lewis (1963)
- High Ground de Stephen Maxwell Johnson
- Sa-nyang-eui-si-gan de Yoon Sung-hyun
- Nomera d'Oleg Sentsov, en collaboration avec Akhtem Seitablaiev
- Charlatan d'Agnieszka Holland
- Minamata d'Andrew Levitas
- Golda Maria de Patrick Sobelman et Hugo Sobelman
- Hillary de Nanette Burstein
- Last and First Men de Jóhann Jóhannsson
- Yi Zhi You Dao Hai Shui Bian Lan de Jia Zhang-ke

Miranda July interrompt sa si longue absence

Posté par vincy, le 27 janvier 2020

Neuf ans après The Future, son dernier long métrage, Miranda July revient au Festival de Sundance avec son nouveau film, Kajillionaire. La cinéaste révélée en 2005 avec Moi, toi et tous les autres, a réunit pour son troisième film Evan Rachel Wood, Gina Rodriguez, Richard Jenkins et Debra Winger.

Kajillionaire est une comédie décalée autour d'une famille d'arnaqueurs, une satire absurde sur des gens dysfonctionnels. Le pitch est simple: La vie d'Old Dolio (Evan Rachel Wood) est chamboulée le jour où ses parents, escrocs professionnels, préparent leur plus gros coup avec un étranger.

Mais c'est avant tout le retour de l'artiste pluridisciplinaire, qui va occuper le terrain cette année après une si longue absence. Même si July n'a pas chômé puisqu'elle a écrit deux livres (un roman, Le premier méchant, et un essai, Il vous choisit : petites annonces pour vie meilleure, tous deux parus chez Flammarion en France), ouvert une boutique et multiplier les projets artistiques.

Moi, toi et tous les autres - Grand prix de la Semaine de la critique et Caméra d'or à Cannes - va ressusciter sur les plateformes de vidéo à la demande. Prestel va publier le 20 avril une monographie consacrée à sa carrière, entre cinéma, courts métrages, documentaires, spectacles vivants, arts, publicités et créations numériques.

Kajillionaire, coproduit par Plan B (Brad Pitt) et Annapurna, a été développé et filmé en très peu de temps. Dans un entretien à Deadline, elle confie que c'est "le premier film où elle n'a pas perdu de temps à obtenir des financements".

Le film, s'il n'est pas retenu à Berlin, où a été présenté The Future, pourrait être présenté à Cannes. En attendant une date de sortie.

Le Temps presse : c’est parti pour la 9e édition du premier festival international de cinéma engagé et responsable

Posté par MpM, le 22 janvier 2020

Le Festival Le temps presse, dont la 9e édition se tient jusqu'au 26 janvier à Paris, poursuit deux objectifs : mettre en valeur de jeunes réalisateurs actifs dans un cinéma responsable, fort d'un engagement social, environnemental et humain, et sensibiliser le public aux objectifs de développement durable.

Pour cela, il propose une sélection de 9 longs-métrages présentés en avant-première comme Light of my life de Casey Affleck, Trois étés de Sandra Kogut, Notre dame du Nil d'Atiq Rahimi ou encore les documentaires Partir ? de Mary-Noel Nibas, 2040 de Damon Gameau et Woman d'Anastasia Mikova et Yann Arthus-Bertrand.

Côté courts, les spectateurs pourront découvrir une trentaine de films dont le Grand prix d'Annecy en 2019, Mémorable de Bruno Collet, en course pour les Oscars, La politique de l'autruche de Mohammed Houhou, Vilaine fille d’Ayce Kartal (César 2019 du meilleur court d'animation) et Le Mans 1955 de Quentin Baillieux.

Enfin, grande nouveauté de cette 9e édition, le Village du Festival s'installe à Ground Control dans le 12e. Outre des animations, stands, expériences live et expositions pendant le week-end, il accueillera plusieurs débats, dont "Voyager responsable et se faire plaisir !", "La mode peut-elle être équitable ?" et "Environnements virtuels et santé augmentée".

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9e édition du Festival Le Temps presse
Du 22 au 26 janvier
Informations et programme sur le site de la manifestation