Synopsis : Dans une ferme isolée, vivent Betty et son petit garçon de dix ans, Tommy. Tommy n'a jamais connu son père. Tommy voudrait bien que le sourire illumine le visage de sa mère mélancolique, mais comment faire ? Un jour, il apprend qu'un cirque est de passage en ville. Tommy se jette sur cette opportunité et parvient à convaincre sa maman de l'accueillir sur leur terrain. Mais un problème survient : Bingo, qui transportait le chapiteau, s'est perdu en route ! Et sans chapiteau, pas de spectacle possible ! Tandis que tous les artistes attendent le chapiteau, Tommy va peu à peu découvrir la vie joyeuse des gens du voyage. Et, doucement, l'amour va jeter son dévolu sur deux coeurs bien solitaires...
Notre avis : L'affiche trahira le spectateur qui s'attendra à une simple romance rurale et sentimentale. Car si les sentiments niais dégoulinent et si la campagne est glorifiée comme seul refuge possible dans ce monde de brutes, Magique est avant tout un film pour enfants. Une fois que cela est su, que la marchandise est connue, la déception s'estompe. Pour les enfants, le conte sera acceptable. Pour les adultes, c'est évidemment insupportable. On peut toujours s'accrocher à l'esthétisme campagnard, aux couleurs chaudes et soignées. On peut aussi râler sur cette énième critique du monde moderne, la stérilé de ses technologies versus l'apologie d'une vie isolée et champêtre.
Malheureusement, tous les autres tours ratent leurs effets. Le scénario, flou, se contente d'une histoire sans aspérité, de dialogues simplistes. Une série de rencontres sans aucune tension dramatique avec un message aussi basique que "la joie de vivre chasse les démons". La caméra filme platement les scènes les plus fantasques et appuient les détails qui tuent. Même le cirque n'inspire rien de coloré ou de singulier. Un onirisme de pacotille porté par un Cali sans charisme, à l'égal d'une carafe cherchant à draguer un panier de fruits. Son physique n'a rien de cinégénique. De plus, le film étouffe toute possibilité de magie avec une surdose de chansons censées évoquées ou révélés les sentiments intérieurs. On regretterait presque Abba...
Magique c'est un peu une nouvelle qui se prend pour un roman. Il y a une volonté de fantaisie. Distinctement, certaines scènes peuvent charmer. Benoît Brière (photo) sauve d'ailleurs l'ensemble avec un excès qui, hélas, détonne. Marie Gillain charme. Finalement ce film gentil. qui croit que "le remède au chagrin d'amour, c'est l'amour" nous fait regretter d'avoir à être méchant.