Oscars: un réalisateur français comme candidat chinois

Posté par vincy, le 6 octobre 2014

le promeneur d'oiseau

C'est la surprise pour les Oscars. Pour la catégorie du meilleur film en langue étrangère, la Chine a étonné tout le monde en annonçant son candidat cette nuit. On imaginait la bataille féroce entre le consensuel Coming Home de Zhang Yimou (hors compétition à Cannes) et Black Coal, Thin Ice de Diao Yinan (Ours d'or à Berlin).

La Chine a finalement préféré Le Promeneur d'oiseau, coproduction franco-chinoise réalisée par le français Philippe Muyl.

Le film, sorti en mai dernier en France, raconte l'histoire de Quan, un vieux paysan chinois, qui décide de faire le grand voyage de Pékin à Yangshuo et de ramener à son village l'oiseau qui fût son seul compagnon durant toutes ces années passées loin de chez lui. Sa belle-fille, riche et belle working girl, lui demande d'emmener sa petite fille Wei, enfant unique élevée dans le luxe. Tandis que ces deux personnages cheminent, Quan voyagent vers ses souvenirs et Wei vers la découverte de ses origines.

Avec cette histoire, Philippe Muyl se défend d'avoir réalisé un remake de son film Le papillon (2002). Dans un entretien à Ecran Noir, le cinéaste expliquait: "Je suis un peu connu en Chine grâce à mon film Le Papillon, qui a très bien marché là-bas. Au départ, on envisageait de faire un remake du Papillon, puis on a finalement décidé de faire quelque chose de plus spécifique, en gardant la relation entre le grand-père et la petite fille. Mais je ne voulais surtout pas d'un Papillon 2."

Le promeneur d'oiseau est le premier film chinois réalisé par un Français et coproduit dans le cadre de l'accord bilatéral entre la France et la Chine. Dans l'Hexagone, le film a à peine dépassé les 100 000 entrées.

Magique : tromperie…

Posté par vincy, le 19 octobre 2008

magique.jpgSynopsis : Dans une ferme isolée, vivent Betty et son petit garçon de dix ans, Tommy. Tommy n'a jamais connu son père. Tommy voudrait bien que le sourire illumine le visage de sa mère mélancolique, mais comment faire ? Un jour, il apprend qu'un cirque est de passage en ville. Tommy se jette sur cette opportunité et parvient à convaincre sa maman de l'accueillir sur leur terrain. Mais un problème survient : Bingo, qui transportait le chapiteau, s'est perdu en route ! Et sans chapiteau, pas de spectacle possible ! Tandis que tous les artistes attendent le chapiteau, Tommy va peu à peu découvrir la vie joyeuse des gens du voyage. Et, doucement, l'amour va jeter son dévolu sur deux coeurs bien solitaires...

Notre avis : L'affiche trahira le spectateur qui s'attendra à une simple romance rurale et sentimentale. Car si les sentiments niais dégoulinent et si la campagne est glorifiée comme seul refuge possible dans ce monde de brutes, Magique est avant tout un film pour enfants. Une fois que cela est su, que la marchandise est connue, la déception s'estompe. Pour les enfants, le conte sera acceptable. Pour les adultes, c'est évidemment insupportable. On peut toujours s'accrocher à l'esthétisme campagnard, aux couleurs chaudes et soignées. On peut aussi râler sur cette énième critique du monde moderne, la stérilé de ses technologies versus l'apologie d'une vie isolée et champêtre.

Malheureusement, tous les autres tours ratent leurs effets. Le scénario, flou, se contente d'une histoire sans aspérité, de dialogues simplistes. Une série de rencontres sans aucune tension dramatique avec un message aussi basique que "la joie de vivre chasse les démons". La caméra filme platement les scènes les plus fantasques et appuient les détails qui tuent. Même le cirque n'inspire rien de coloré ou de singulier. Un onirisme de pacotille porté par un Cali sans charisme, à l'égal d'une carafe cherchant à draguer un panier de fruits. Son physique n'a rien de cinégénique. De plus, le film étouffe toute possibilité de magie avec une surdose de chansons censées évoquées ou révélés les sentiments intérieurs. On regretterait presque Abba...

Magique c'est un peu une nouvelle qui se prend pour un roman. Il y a une volonté de fantaisie. Distinctement, certaines scènes peuvent charmer. Benoît Brière (photo) sauve d'ailleurs l'ensemble avec un excès qui, hélas, détonne. Marie Gillain charme. Finalement ce film gentil. qui croit que "le remède au chagrin d'amour, c'est l'amour" nous fait regretter d'avoir à être méchant.