Cannes 2010 – la scène simulée du jour : Abel

Posté par vincy, le 15 mai 2010

Il n'y avait pas d'érotisme sur grand écran en ce vendredi cannois. Cependant, nous avons noté, amusés, un acte amoureux insolite. Dans Abel, de Diego Luna, le jeune fils de 9 ans se prend pour le père. Il en devient possessif avec sa mère, qu'il prend pour son épouse. Et tente une approche amoureuse touchante : l'embrassant sur la joue, dans la nuque. La mère prend ça pour un câlin naturel. Mais Abel vient sur elle et l'embrasse sur la bouche. La mère, qui comprend alors l'intention, le repousse avec un "ça suffit" clair et net. L'innocent  garçon répète : "ça suffit?" Il prend alors deux cigarillos, en tend un à a sa mère. Content d'avoir satisfait "son épouse", il fait semblant de fumer...

Cannes 2010 : Qui est Diego Luna ?

Posté par vincy, le 14 mai 2010

Bien sûr son copain d'enfance Gael Garcia Bernal est plus connu que lui. La belle gueule du cinéma mexicain n'est cependant pas resté dans l'ombre. A 31 ans, Diego Luna a un parcours déjà riche comme comédien, réalisateur et producteur. Il a participé au financement de films comme Sin Nombre. A Cannes, cette année, il présente Abel, sa première fiction, trois ans après le documentaire sur la vie du boxeur mexicain Julio César Chavez.

Lui qui a perdu sa mère, anglaise, à l'âge de deux ans, a été entraîné dans les passions de son père : le spectacle.  Il y est très vite immergé, tournant dès l'adolescence dans des productions locales. Il obtient son premier premier rôle dans Un gilito de sangre en 1995., d'Erwin Neumaier. En 1999, il est repéré par la profession mexicaine dans El Cometa, avec Carmen Maura. Le film qui a pour cadre la révolution mexicaine mélange les enjeux politiques du pays aux ambitions artistiques de son personnage.

L'année suivante,  Julian Schnabel lui permet de jouer avec l'un de ses modèles, Javier Bardem., dans Before Night Falls. Mais c'est Alfonso Cuaron qui va faire décoller sa carrière avec Y tu mama tambien. En compagnie de Gael Bernal, il forme un duo irrésistible dans ce road-movie épris de liberté où tout semble possible. Les deux jeunes hommes testent aussi bien leur pouvoir de séduction que leur réaction face à la pauvreté du pays. Luna se fait même poser une prothèse à la place de son sexe pour apparaître circoncis dans la scène crûe du film. Y tu mama tambien devient rapidement un succès historique au Mexique, et traverse les frontières. Le Festival de Venise les sacre tous les deux meilleurs espoirs avec le prix Marcello Mastroianni.

On le croise par la suite dans des productions internationales comme Frida, avec sa compatriote Salma Hayek, Open Range de et avec Kevin Costner, ou encore The Terminal, de Steven Spielberg. Amant, jeune cowboy sans expérience, ou même arnaqueurs charmeur dans Criminal, Luna s'impose dans des seconds rôles hollywoodiens. Sa prestation la plus marquante reste évidemment celle dans Harvey Milk, en amant possessif de Sean Penn. Il a aussi incarner un faux Michael Jackson dans Mister Lonely, délire d'Harmony Korine présenté à Un certain regard.

Luna s'amusera dans le thriller fantasque d'Agustin Diaz Yanes, avec Victoria Abril, Solo quiero caminar, avant de taper dans la balle avec Gael Garcia Bernal dans Rudo y curso, bientôt à l'affiche en France. Pour ce rôle il a enfin obtenu une citation aux Oscars mexicains. Adulé dans son pays, Luna suit sa propre voie entre Hollywood et Mexico. Et maintenant les festivals internationaux.

Cannes 2010 – la seconde phrase du jour : Sabina Guzzanti

Posté par vincy, le 13 mai 2010

Le Ministre de la Culture italien a boycotté le Festival de Cannes à cause de son documentaire, Draquila. Pour Sabina Guzzanti, "l'Italie d'aujourd'hui n'est pas une dictature, mais n'est plus une démocratie". "Ce pays est en train de vivre une phase de transition qui le fait passer de l'état de démocratie à quelque chose d'autre qui n'a pas encore de nom. En Italie, l'information est manipulée et le taux de corruption est assez élevée."

Cannes 2010 : Bellocchio fait la leçon de cinéma et le ministre italien de la culture boycotte le Festival

Posté par vincy, le 8 mai 2010

Une leçon italienne

marco bellocchioLa leçon de cinéma du 63e Festival de Cannes sera orchestrée par le cinéaste italien Marco Bellocchio< le 19 mai (à 17h, salle Bunuel). Bellocchio est un habitué de la Croisette. Dix de ses films ont été sélectionnés : La Mouette (hors compétition, 1977), Le Saut dans le vide (compétition, 1980), Henry IV le roi Fou (compétition, 1984), Le diable au corps (Quinzaine des réalisateurs, 1986), Rêve de papillon (Un certain regard, 1994), Le Prince de Hombourg de Heinrich von Kleist (compétition, 1997), La nourrice (compétition, 1999), Le sourire de ma mère (compétition, 2002), Le metteur en scène de mariages (Un certain regard, 2006) et Vincere (compétition, 2009). Ce dernier a reçu hier huit prix David di Donatello (les César italiens), dont celui du meilleur réalisateur.

En acceptant l'invitation du Festival, Bellocchio  a déclaré que "la chose la plus précieuse qu’un réalisateur puisse enseigner à ceux qui veulent faire ce métier c’est le travail avec les acteurs et les actrices… Tout le monde peut enseigner la technique mais la manière de faire interpréter un personnage que vous avez imaginé par un être humain vivant est un don de la nature. On peut toutefois l’apprendre, en partie, d’un metteur en scène qui ne se soustrait pas au risque d’un échec… Il est impossible de garantir une jolie fin à toute relation humaine… "

Une censure italienne

Dans le même temps, on apprenait que le ministre italien de la Culture, Sandro Bondi, ne se rendrait pas au Festival, en raison de la sélection hors-compétition (en séance spéciale) de Draquila - l'Italie qui tremble, film de la satiriste bien connue Sabina Guzzanti (Viva Zapatero!). Bête noire de Silvio Berlusconi, son "mocumentaire" dénonce l'emprise des proches du premier ministre italien sur les projets de reconstruction de la ville de L'Aquila, après le tremblement de terre qui a ravagé la ville. "Ce film est une réflexion sur la dérive autoritaire de ce pays", ajoute-t-elle. Le ministre a qualifié l'oeuvre de "film de propagande qui offense la vérité et le peuple italien dans son entier."

Ecran Noir s'offusque donc  à son tour devant l'insulte ministérielle fait à la création artistique et à la liberté d'expression. Rappelons que Sandro Bondi, girouette politique passée du Parti Communiste Italien à Forza Italia (le parti populiste de droite de Berlusconi, avait déjà fait scandale avec ses déclarations lors du festival de Locarno où était projeté Il sol dell’avvenire de Gianfranco Pannone. Le documentaire retraçait la naissance de « la première génération » des Brigades Rouges en Emilie-Romagne et traitait de la dimension communiste. Il avait alors été choqué que ce film, "apologie du terrorisme et offense à la mémoire des victimes" ait pu recevoir une légère aide financière de la part d’une commission du Ministère de la Culture aux temps du précédent gouvernement Prodi.

Cannes 2010 : deux ajouts hors-compétition

Posté par vincy, le 19 avril 2010

Finalement Carlos, d'Olivier Assayas sera bien présent à Cannes. Cette biographie du terroriste, produite par Canal +, partenaire officiel depuis 17 ans de l'événement, sera projeté hors compétition dans sa version intégrale, en trois parties : cinq heures et demi. Simultanément, il sera diffusé sur la chaîne cryptée. Le film sera vendue sous une version cinématographique de 2h20 dans les autres pays et devrait sortir, sous ce format, sur les grands écrans français cet été.

Carlos a été initialement réalisé pour la télévision. A cause de ce format cathodique, le conseil d'administration du festival avait contraint Thierry Frémeaux à le retirer de la Compétition Officielle, à laquelle il semblait promis depuis des semaines. La pression de Canal + (qui dépense six millions d'euros pour couvrir Cannes cette année) a surpassé les contraintes techniques et juridiques. Techniquement, c'est une oeuvre télévisuelle, donc incompatible avec le règlement du festival, même si une Palme d'or comme Elephant avait été elle aussi conçue pour la chaîne de TV HBO . Juridiquement, il bousculait la Loi sur la chronologie des médias, sujet ultra-sensible en France.

Malgré l'aspect événementiel, il n'est pas certain que les journalistes puissent se couper de Cannes durant 5 heures 30, malgré l'intérêt du projet, surtout si côté cinéma, il revient sur les grands écrans avec une durée plus acceptable.

Autre ajout, 5XFavela, en séances spéciales. Cinq courts métrages (voir site internet du projet) réalisés par de jeunes cinéastes venus des favelas brésiliennes et formés par le réalisateur Carlos Diegues, habitué de la Croisette dans les années 80 et cette année membre du jury de la Cinéfondation et des courts métrages.

Cannes 2010 : hors-compétition

Posté par MpM, le 15 avril 2010

Hors compétition

Robin des Bois de Ridley Scott (USA) (film d'ouverture). Il sortira en salle simultanément, avec dans plusieurs cinémas partenaires, la retransmission de la cérémonie d'ouverture en bonus.
You Will Meet A Tall Dark Stranger de Woody Allen (USA)
Tamara Drewe de Stephen Frears (Royaume Uni)
Wall Street - Money never Sleeps d'Oliver Stone (USA)

Séances de minuit

Kaboom de Gregg Araki (USA)
L’autre monde, de Gilles Marchand (France)

Séances spéciales

Inside job de Charles Ferguson
Over your cities grass will grow de Sophie fiennes
Nostalgia de la Luz de Patricio Guzman
Draquila - L'Italia che trema  de Sabina Guzzanti
Chantrapas d'Otar Iosselani
Abel de Diego Luna. Le film sera présenté par son ami Gael Garcia Bernal.

Cannes : ouverture, clôture, hors compétition et séances spéciales

Posté par MpM, le 23 avril 2009

cannes_blog.jpgSi l'on ne trouve cette année aucun blockbuster "ultra-léger" présenté en avant-première mondiale (de type Indiana Jones ou Kung-fu Panda l'an dernier), on ne devrait malgré tout pas s'ennuyer devant les films hors compétition qui mêlent animation (Panique au village avec les voix de Benoit Poelvoorde et Bouli Lanners), cinéma de genre (Drag me to Hell de Sam Raimi) et grand barnum foutraque (L'Imaginarium du Docteur Parnassus, le dernier film où apparaît Heath Ledger, remplacé au pied levé par Johnny Depp, Colin Farrell et Jude Law). Ca vaut bien Terminator IV, non ?

Ouverture

Là-haut de Pete Docter et Bob Peterson (USA)

Clôture

Coco Chanel et Igor Stravinsky de Jan Kounen (France)

Séances spéciales

Mon voisin, mon tueur (My Neighbor, My Killer) de Anne Aghion (USA)

Manila d'Adolfo Alix Jr et Raya Martin (Philippines)

Min Ye de Souleymane Cissé (Mali)

L'épine dans le coeur de Michel Gondry (France, USA)

La cour des plaignants (Petition) de Zhao Liang (Chine)

Jaffa (Kalat Hayam) de Keren Yedaya (Israël)

 Séances de minuit

Ne te retourne pas de Marina de Van (France)

Jusqu'en enfer (Drag me to Hell) de Sam Raimi (USA)

Panique au village de Stéphane Aubier et Vincent Patar (Belgique, France)

Hors compétition

Agora d'Alejandro Amenabar (Espagne, USA)

L'Imaginarium du Docteur Parnassus de Terry Gilliam (USA)

L'armée du crime de Robert Guédiguian (France)

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Cannes-fest.com, le site du festival par Ecran noir