L’affaire Weinstein plombe l’ambiance des Oscars 2018

Posté par wyzman, le 5 mars 2018

Avec Jimmy Kimmel de retour aux manettes, nous pensions que cette 90e édition des Oscars serait complètement folle. A l'image du micmac qui a eu lieu l'an dernier, au moment de remettre le prix du meilleur film. Malheureusement, plombée par l'affaire Weinstein et les déclarations chocs de Donald Trump, cette soirée fut anormalement molle. Au niveau du palmarès comme des sketches du  présentateur, il n'y avait pas grand-chose à se mettre sous la dent.

Points forts :

  • La performance de Sufjan Stevens. Venu interpréter "Mystery of Love", un morceau extrait de la bande originale de Call Me By Your Name, l'auteur-compositeur-interprète de 42 ans a mis tout le monde d'accord à l'aide de son banjo.
  • Le discours de Guillermo Del Toro, vainqueur dans la catégorie meilleurs décors : "May I keep dreaming up your monsters and their wonderful storiess so people like us can help share their worlds."
  • La bonne humeur communicative de Timothée Chalamet. Nommé pour son incroyable performance de jeune Italien amoureux dans Call Me By Your Name, le Franco-américain de 22 ans était la caution jeune et cool de cette cérémonie.
  • Le retour de Faye Dunaway et Warren Beatty. L'an dernier, ils avaient commis la plus grosse bourde de l'histoire des Oscars : annoncer que La La Land avait remporté le Graal et non Moonlight... L'affaire a fait la Une pendant des semaines. Crucifiés à tort en 2017, il était temps que les organisateurs rendent justice à ces deux monuments du cinéma américain.
  • La chemise de James Ivory. Si la presse people aime se délecter des robes des actrices aux Oscars, il convient de préciser qu'hier soir le scénariste de Call Me By Your Name était particulièrement stylé. Avec le visage de Timothée Chalamet dessiné sur lui, il a fait sensation.
  • Guillermo Del Toro lorsqu'il découvre qu'il a remporté l'Oscar du meilleur film. Aussi abasourdi que nous (qui espérions une victoire surprise de Get Out), le réalisateur de The Shape of Water avait tout d'un enfant un matin de Noël.

Points faibles :

  • Dire que l'on aime Jimmy Kimmel serait un doux euphémisme. D'ordinaire drôle et couillu, il semblait pourtant complètement au fond du trou hier soir, épuisé sous le poids de la pression. Dans son viseur dès le début de la cérémonie, le président américain en a pris pour son grade. Mais n'était-ce pas un peu facile ?
  • Le moment anti-Trump juste avant la performance de Gael Garcia Bernal, Miguel et Natalia Lafourcade. Venus interpréter leur titre "Remember Me" présent sur la bande originale de Coco, ils étaient précédés par des propos pro-immigrants et pro-Mexique peu subtils et trop attendus.
  • Un palmarès trop prévisible : Dunkirk vainqueur côté montage, mixage et montage son, qui aurait pu le prédire ? Tout le monde. Allison Janney récompensée pour son second rôle dans Moi, Tonya ? C'était annoncé. Blade Runner 2049 vainqueur côté effets spéciaux ? Une évidence ! James Ivory enfin oscarisé pour le scénario adapté de Call Me By Your Name ? Sans blague.
  • Une cérémonie trop longue que même Jimmy Kimmel n'a su rendre plus dynamique. Incitant les vainqueurs à être brefs leurs discours de remerciement, l'animateur phare de ABC est allé jusqu'à offrir un jet ski d'une valeur de 18.000$ au costumier de Phantom Thread, Mark Bridges, pour son speech de seulement 30 secondes.

Oscars 2017: La La Land, Moonlight, deux enveloppes et un addict aux tweets

Posté par cynthia, le 1 mars 2017

Dans la nuit de dimanche à lundi, le plus grand malaise de l'histoire des Oscars a eu lieu au Dolby Theater. Non ce n'est pas Jennifer Lawrence qui s'est encore cassée la figure, c'est bien pire: ils ont annoncé le mauvais gagnant. Alors si vous vivez dans une grotte et que vous n'avez pas vu cet accident industriel, on vous rappelle les faits.

Le pataquès sur scène devant les caméras

La cérémonie touche à sa fin lorsque Faye Dunaway et Warren Beatty, le duo de Bonnie & Clyde (ça finissait mal d'ailleurs ce film) sont appelés à annoncer le grand gagnant, soit l'Oscar du meilleur film. Silence dans la salle, Warren ouvre l'enveloppe, semble mal à l'aise, regarde son amie, regarde l'enveloppe, regarde de nouveau son amie qui termine par lui lancer un "Non mais vas-y" avant d'hésiter (deux fois), de regarder le papier de la discorde puis l'actrice à ses côtés. N'en pouvant plus, Faye lui arrache l'enveloppe, mot devenu très tendance, et annonce le titre du film qu'elle voit: "La La Land!" Damien Chazelle sert dans ses bras avec fougue sa petite copine, toute l'équipe saute de joie et monte sur scène. Les producteurs Jordan Horowitz, Fred Berger, Marc Platt remercient tout le monde. Mais soudainement, alors qu'il discute avec Ryan Gosling, Horowitz déboule devant le micro. Il a entendu quelque chose et balance dans la confusion la plus totale: "Les gars, il y a eu une erreur! Moonlight c'est vous qui avez gagné ! Ce n'est pas une blague !" Alors que tout le monde s'attend à ce qu'il découpe son Oscar tel Adele avec son Grammy, afin de le partager avec l'équipe de Moonlight, le producteur de La La Land arrache la nouvelle enveloppe que l'on vient de donner à Warren Beatty pour montrer à la caméra et à l'assistance que c'est bien le film de Barry Jenkins qui est marqué sur le carton... Le temps que l'équipe de La La Land se mette en retrait, que Jimmy Kimmel intervienne un peu hagard, que Warren Beatty explique sa confusion, et que l'équipe de Moonlight monte sur scène et reçoive ces applaudissements: le mal était fait.

Choc dans l'assemblée nous avons eu le droit aux meilleures réactions de l'histoire du septième art, entre Ryan Gosling qui pouffe de rire sur scène (on adore), l'équipe de Moonlight où chacun se maintien la poitrine, Dwayne Johnson qui lève tellement son sourcil que ce dernier s'est réfugié en son crâne, Casey Affleck aussi mal à l'aise que lorsqu'il a été accusé d'agressions sexuelles ou encore Michelle Williams et Meryl Streep la bouche bloquée dans un "WHAT"! En 89 ans, c'était une première. Tout a foiré.

Pendant ce temps, dans les coulisses...

Dans les coulisses, Jimmy Kimmel prépare sa sortie avec Matt Damon. Il est tranquille mais l'acteur lui dit qu'il a entendu le régisseur parler d'erreur sur le gagnant. Kimmel ne comprend pas tout de suite, de son propre aveu, et son ami Damon le pousse à aller sur scène pour calmer l'effervescence.

Damien Chazelle sert dans ses bras le réalisateur de Moonlight (mais quel homme ce Damien) avant de s'éclipser, le regard sombre, avec son équipe de la scène. Warren Beatty s'excuse en expliquant qu'il avait la précédente enveloppe dans les mains (Oscar à Emma Stone pour LA LA LAND) et non celle qu'il devait avoir. Or, Emma Stone (grande fan de Moonlight), lors de son interview en backstage, explique qu'elle était très excitée pour Moonlight "car c'est le meilleur film de tous les temps" et qu'elle s'est mise sur le côté tout en tenant dans ses mains le carton où était inscrit son nom. "J'étais ultra-excitée pour Moonlight et je tenais la carte avec mon nom en tant que meilleure actrice tout ce temps! Je n'ai pas envie de commencer une histoire ou quoique ce soit mais je veux juste préciser que j'avais cette carte dans les mains! Du coup je ne sais pas ce qui s'est passé et j'ai vraiment eu envie de vous en parler en premier!"

Donc, DOUX JESUS que s'est-il passé? Un complot afin de discréditer le film hollywoodien par excellence que tout le monde voyait gagner? Miles Teller aurait-il jeter un sort à Damien Chazelle après avoir été évincé du projet La La Land?

Selon d'autres rumeurs et même si Emma Stone affirme avec force qu'elle avait son carton, l'un des responsables des enveloppes, Brian Cullinan, à ce poste depuis 4 ans, était plus occupé à tweeter des photos avec les lauréats (qu'il a retiré par la suite, comme par hasard) qu'à surveiller le bon échange des papiers sacrés. Quand on vous dit que les réseaux sociaux sont un fléau! Mais désormais on en a la preuve: Variety a réussit à obtenir des photos de Brian Cullinan en coulisses durant toute cette séquence.

Le distrait

En fait il y a deux piles d'enveloppes : pour chacune des catégories, il y a deux cartons si vous préférez. L'une à la gauche de la scène, l'autre à la droite. Selon par où entrent les remettants. Le rigoureux cabinet PwC, en charge de l'opération "enveloppe", ne s'était jamais trompé pourtant en 83 ans. C'est arrivé ce soir là. Quelqu'un, distrait par son narcissisme, a confondu de pile. Mais immédiatement, Cullinan et sa collègue Martha Ruiz, qui connaissent par cœur la liste des vainqueurs, comprennent qu'il y a une erreur. Martha Ruiz ouvre alors l'enveloppe de sa pile pour vérifier que c'est normalement Moonlight le gagnant. Et Cullinan a alors prévenu toute la production. Cela a quand même pris deux minutes entre La La Land de Dunaway et Moonlight de Horowitz.

Avec ce scandale, soit le moment le plus dingue de toute l'histoire de l'académie, les Oscars ont réussi à faire parler d'eux alors que c'est le film le moins coûteux de l'histoire de la récompense qui a été primé. PwC a évidemment pris l'entière responsabilité de son erreur. Cela a empêché Jimmy Kimmel de faire son épilogue avec Matt Damon. En revanche, les internautes ont très vite détourné ce moment, de M. Night Shyamalan qui avoue avoir écrit la fin de cette cérémonie, à Kimmel qui confesse qu'un tel final ne s'était jamais vu à la TV depuis l'épilogue de Lost, en passant par ceux qui ont parodié le carton.

L'académie s'est excusée. Une enquête est en cours. Des têtes vont tomber. Pendant ce temps, on peut dire que la victoire de Moonlight a été un peu volée (le temps des discours a été fortement réduit) et que le triomphe de La La Land a été amoché.

César / Oscars: Moins d’audience à la TV mais plus de salles pour les lauréats

Posté par vincy, le 28 février 2017

jerome commandeur jimmy kimmelIls ont été césarisés ou oscarisés: Elle, Divines et Moonlight vont essayer de profiter de leur statut de lauréat dès demain dans les salles. Même si dans les deux cas, l'audience TV n'était pas au rendez-vous.

Côté César, Canal+ n'est que 4e de la soirée (retransmise en clair et sur Dailymotion) avec 1,9 million de téléspectateurs, soit 10,5% du public. On est loin du score de l'an dernier (2,5 millions de téléspectateurs, 11,9% de PDA). C'est l'audience la plus faible depuis 2010.

Côté Oscars, pour ABC ce n'est pas mieux. Avec 32,9 millions de téléspectateurs et une PDA d'environ 22%, c'est la plus faible audience depuis 2008. Selon Nielsen, c'est principalement les habitants des grandes métropoles qui ont regardé la cérémonie (New York, Chicago et la Californie).

Dans tous les cas, français comme américain, la formule semble s'user. Après tout, combien attendent le lendemain pour voir les "meilleurs moments" (gaffes ou gags) sur leur smartphone?

Cependant, les lauréats vont quand même essayer de profiter de cet effet d'aubaine.

Elle de Paul Verhoeven, César du meilleur film et de la meilleure actrice, sorti le 25 mai dernier et déjà disponible en vidéo à la demande, avait déjà bénéficié d'une ressortie en salles mi-janvier à l'occasion du festival Télérama, pile-poil au moment des révélations de ses nominations aux César et aux Oscars. Grâce à cette sortie, il s'était ajouté 50000 spectateurs en plus dans son escarcelle. Le film totalise aujourd'hui 603000 entrées, toujours diffusé dans 80 salles. Dès le mercredi 1er mars, Elle sera projeté sur 125 écrans.

Divines d'Houda Benyamina, César du meilleur premier film, du meilleur espoir féminin et du meilleur second-rôle féminin, lui aussi disponible en vidéo à la demande. Tout comme Elle, il est ressorti en salles lors du festival Télérama. Avec seulement 321000 entrées au compteur, c'est sans doute lui qui a le plus à gagner. Le film devrait passer de dix salles à une quarantaine de copies.

Enfin, Moonlight, Oscar surprise du meilleur film, mais également Oscar de la meilleure adaptation et Oscar du meilleur second-rôle masculin, va doubler son nombre de copies en passant de 148 salles à 346. Il a déjà séduit 280000 spectateurs. Il peut espérer dépasser les 500000 entrées. C'est, malgré tout, la troisième année consécutive qu'un lauréat de l'Oscar du meilleur film ne dépassera pas le million de spectateurs en France. Ce film produit pour 1,5 million de $ (le plus petit budget récompensé par un Oscar du meilleur film dans l'histoire de la cérémonie!) a rapporté 22M$ au box office nord-américain. Par anticipation, le distributeur A24 avait ajouté 130 copies dès vendredi dernier. Pour l'instant Moonlight est avant-dernier sur les 40 dernières années: seul Démineurs, en 2009, avait récolté moins de recettes (17M$ au total). Le tout est de savoir si cet Oscar permettra au film de Barry Jenkins de dépasser Birdman, The Artist et Spotlight, tous autour de 40-45M$ (et bons cancres dans la liste des films oscarisés).

Jimmy Kimmel présentera les Oscars 2017

Posté par vincy, le 5 décembre 2016

Jimmy Kimmel sera l'animateur des 89e Oscars 2017, le 26 février prochain selon le magazine Variety. L'animateur du “Jimmy Kimmel Live” a déjà présenté les Emmy Awards et les American Music Awards.

C'est la première fois qu'il animera les Oscars. L'humoriste de 49 ans tient l'antenne depuis 2003 avec son show. Il est souvent apparu dans des productions hollywoodiennes dans son propre rôle (Projet X, Ted 2, Pitch Perfect 2) quand il ne fait pas des voix pour des films d'animation (Garfield, Les schtroumpfs 2).

L'an dernier, il avait présenté une émission spéciale après les Oscars, Jimmy Kimmel Live! for "After the Oscars", qui a été récompensée par la Writers Guild of America Award.

Jimmy Kimmel succède à Ellen DeGeneres, Neil Patrick Harris et Chris Rock.