Quatre ans après Ma mère et moi, Lorene Scafaria repasse derrière la caméra pour un thriller qui ferait rougir Les Affranchis.
C’est un excellent divertissement inspiré de faits réels. Fauchée comme jamais, Destiny (Constance Wu) se lance dans le strip-tease et décide de prendre sa revanche sur de riches clients de Wall Street. Aux côtés de Ramora (Jennifer Lopez), elle reprend sa vie en mains et n’hésite pas à enchaîner les missions périlleuses. Basé sur un article de la journaliste du magazine New York de Jessica Pressler (Julia Stiles), Queens prend un malin plaisir à bouleverser les codes des films d’arnaqueurs pour divertir le public — voire l’épater. Les ficelles sont parfois grosses mais à l’instar des « malheureux » traders, on en ressort convaincus d’avoir passé un très bon moment.
C’est un film fait pour Jennifer Lopez. Des années après Selena et Hors d’atteinte, l’interprète de "Booty" et "Dinero" prouve que son corps est aussi excitant ses talents d’actrice. Magnifiée par la caméra profondément respectueuse et esthétisante de Lorene Scafaria, Jennifer Lopez est la véritable star de Queens. Une vedette capable de faire de la place à ses nombreuses co-stars (Keke Palmer, Lili Reinhart, Cardi B, Lizzo) pour permettre au public de s’extasier devant la performance tout à fait honorable de Constance Wu. A la fois maligne et hypocrite quand il faut l’être, le personnage que Jennifer Lopez incarne est celui d’une leadeuse sans pareille. L’occasion pour l’artiste visiblement accomplie de devenir une candidate sérieuse lors des prochaines cérémonies de prix...
C’est un film féministe. Entièrement orienté sur les péripéties, les motivations et les prises de conscience de ses deux héroïnes (Ramora et Destiny), Queens fait la part belle aux femmes qui n’ont pas besoin du sexe opposé pour que le travail soit fait. Classique dans sa structure, le film de Lorene Scafaria dispose d’une galerie de personnages féminins plus surprenants les uns que les autres. Quand certains n’en retiendront que les apparitions surprises de stars (celle d’Usher vaut le détour) et la bande originale sur laquelle se croisent Janet Jackson et Britney Spears, nous préférons garder en mémoire le destin un peu tiré par les cheveux d’outsiders qui ont bien mérité leur liasse de billets en fin de soirée.