Albert Finney (1936-2019), acteur prodigieux et carrière prestigieuse

Posté par vincy, le 8 février 2019

L'acteur britannique Albert Finney est mort aujourd'hui à l'âge de 92 ans. Son élégance naturelle alliée à un corps robuste et un regard malicieux restent inoubliables. Fils de bookmaker, il a parfois pris des risques. Il avait refusé le rôle de Lawrence d'Arabie. Ce qui ne l'a pas empêché au fil des décennies d'obtenu cinq nominations aux Oscars, de gagner trois Golden Globes (en plus de six nominations), de remporter un BAFTA (et 8 autres nominations) et de tourner durant 50 ans au Royaume Uni comme aux Etats-Unis. Il a notamment été marié avec Jane Wenham, puis Anouk Aimée et enfin Pene Delmage.

En 2000, Steven Soderbergh le remet sur le devant de la scène en lui offrant le rôle masculin principal d'Erin Brokovich, où il joue un avocat-mentor de Julia Robert dans une "class-action" écologique. Soderbergh le réembauche pour Traffic et surtout pour Ocean's Twelve, pour une apparition dans l'épilogue, en père voleur de Catherine Zeta-Jones. Albert Finney jouera ainsi les valeurs ajoutées dans plusieurs productions hollywoodiennes: Une grande année de Ridley Scott, La Vengeance dans la peau de Paul Greengrass (en affreux Dr Hirsh) ou Skyfall de Sam Mendes (en garde-chasse de la propriété familiale de James Bond). Le 007 sera son dernier film de cinéma, il y a 7 ans.

Tim Burton lui offre aussi le rôle de Ed Bloom âgé (jeune, il est incarné par Ewan McGregor) dans Big Fish (et il fera une voix dans Les noces funèbres). Il faut dire que Finney est entouré d'un culte pour les cinéastes de cette génération.

Débutant d'abord au théâtre, aux côtés d'Alan Bates et Peter O'Tool, il joue Shakespeare durant les années 1950. On le considéra souvent comme l'héritier de Laurence Olivier. Il débute sur le grand écran en 1960, dans Samedi soir et dimanche matin de Karel Reisz. Tout au long de sa vie, épris de sa liberté, il refuse des gros cachets ou des responsabilités. L'argent ne l'intéresse pas. En 1962, il est Tom Jones dans le film éponyme de Tony Richardson. Albert Finney est l'acteur emblématique de ce Free Cinema britannique qui s'impose dans le Swinging London. Bad boy sympathique dans ce film culte, il envoute la critique qui le propulse dans le star-système. Avec Tony Richardson, il connaît aussi son plus grand succès théâtral dans les années 1960 en incarnant Martin Luther King dans Luther.

Cette liberté artistique le pousse à n'en faire qu'à sa tête. Il réalise ainsi Charlie Bubbles, autoportrait parodique où l'on croise une jeune Liza Minelli. Il fonde la société de production Memorial Enterprises, qui remporte la Palme d'or avec If..., et lance Stephen Frears avec Gumshoe (avec Finney en acteur), Mike Leigh avec Bleak moments et Tony Scott avec Loving Memory.

Audrey Hepburn et Hercule Poirot

Cela ne l'empêche pas de céder à certaines sirènes. dans les années, 1960, il tourne Voyage à deux, de Stanley Donen, périple ensoleillé et cruel avec Audrey Hepburn (avec qui il a eu une liaison) autour d'un couple. Film de guerre, thriller, comédie, il ne cherche pas à s'installer dans un genre. Il excelle en misanthrope dans le film familial Scrooge. Il campe un légendaire Hercule Poirot dans Le crime de l'Orient-Express de Sidney Lumet (qui le retrouvera pour son ultime film en 2007, le très noir 7h58 ce samedi-là, en doyen familial). Les années 1970 ne sont finalement pas moins riches, même s'il se fait rare, contrairement à Sean Connery ou Michael Caine. Admirable Fouché dans Les Duellistes de Ridley Scott (où il fut payé par une caisse de champagne), il enchaîne des films comme Looker film de SF de Michael Crichton, L'usure du temps d'Alan Parker ou L'habilleur de Peter Yates. On notera surtout sa participation aux œuvres de John Huston, la comédie musicale Annie, et le drame Au-dessous du volcan, où il transcende son personnage de consul solitaire et dépressif.

Les années 1990 peuvent être perçues comme sa traversée du désert au cinéma. Ce serait oublié son passage chez les Coen, en parrain de la mafia irlandaise dans Miller's crossing et surtout deux rôles importants chez Mike Figgis dans The Browning Version en prof homosexuel amer et chez Suri Krishnamma dans Un homme sans importance en chauffeur de bus homosexuel toujours dans "le placard".

les critiques des films d'Albert Finney

Finney tournera un tiers de sa filmographie entre 2000 et 2012, passant de Agnieszka Holland à Michael Apted, en passant par Alan Rudolph. Il a eu pour partenaire Diane Keaton, Jill Clayburgh, Jacqueline Bisset, Julia Roberts. Sur le petit écran il a incarné le pape Jean-Paul II et Winston Churchill. Il a été soldat, docteur, juge, écrivain.

A ne jamais faire trop de concession, à conserver son talent toujours intact, même pour un petit rôle, Albert Finney est resté l'un des acteurs les plus respectés. Son charme et son charisme, son refus d'être acheté par le système et son aspiration à s'en affranchir en ont fait une figure à part dans le cinéma anglo-saxon. Il savait être drôle ou inquiétant, séduisant ou antipathique, sensuel ou monumental. Mais c'est bien son esprit rebelle qui restera : il a refusé tout anoblissement et honneur royal au cours de sa vie, rejetant ainsi le titre de Sir. Pourtant, il a donné de beaux titres de noblesse au métier d'acteur.

Une série issue de l’univers Jason Bourne

Posté par vincy, le 20 août 2018

Depuis le troisième épisode de la franchise Jason Bourne, Universal a toujours eu en tête de décliner l'univers de l'assassin-soldat amnésique créé par Robert Ludlum. Une bible avait été élaborée afin d'étendre la marque. Cela avait permis la production d'un film sans Matt Damon, Jason Bourne : L'héritage avec Jeremy Renner. Une nouvelle étape vient d'être franchie avec le développement d'une série pour USA Network, Treadstone.

Treadstone, on le rappelle est l'un des projets de la CIA pour constituer une armée d'agents spéciaux, des tueurs d'élite dont le cerveau est lavé et leur détermination à tuer sans failles. On découvre au fil des épisodes que d'autres opérations toutes aussi opaques et peu déontologiques ont été lancées par l'agence d'espionnage américaine, comme Blackbriar, Outcome et LARX.

La première saison suivra une myriade d'agentes dormantes autour de la planète, qui sont mystérieusement remis en service pour se lancer dans des missions fatales. La production, assurée par Universal Cable, débutera en 2019. L'écriture a été confiée à Tim Kring (créateur des séries Strange World, Heroes et Touch) et le pilote sera réalisé par Ramin Bahrani (99 homes, Fahrenheit 451).

La franchise a rapporté 1,6 milliard de dollars dans le monde. Si Universal rêve toujours d'un sixième film, Matt Damon a confié qu'il ne reprendrait sans doute pas du service, considérant que le public allait se lasser de son personnage.

Edito: La saison de l’amour et de l’amitié est ouverte

Posté par redaction, le 23 juin 2016

Le carton nord-américain du Monde de Dory n'est pas un épiphénomène. Plus fort démarrage pour un film d'animation (en recettes), le nouveau Pixar s'inscrit dans une tendance qui risque de servir de modèles si les sequels et spin-offs de S.O.S. Fantômes et Independence Day séduisent les masses de spectateurs. Car si on regarde bien, hormis les films à base de héros de Comics, cette année, les suites se sont bien plantées, avec parfois de gros coups de mou (Divergente, Alice, Tortues Ninjas...). Ce qui attire les spectateurs ce sont les bons vieux films remis au goût du jour: Le livre de la jungle, d'une certaine manière, mais surtout Star Wars ou Jurassic World.

Jusque là, une suite limitait la casse même si elle ne rapportait pas autant. Aujourd'hui, sans les marchés étrangers, elle afficherait de lourdes pertes dans les bilans financiers des studios. Les spectateurs préfèrent de la bonne vieille marque, celle de leur enfance ou celle de leurs parents, du vintage "update". Cette nostalgie agit comme une Madeleine de Proust. Même James Bond ou Ethan Hunt, et sûrement Jason Bourne dans quelques semaines, en ont profité. En revanche le Chasseur de Blanche Neige, les X-Men, le Panda as du Kung-fu, La chute de Londres ou le mariage grec, les Neighbors ou les magiciens de Now You See Me ont tous souffert d'un manque de désir, d'attachement, et donc d'affection.

Pas étonnant ceci dit: dans une époque agressive et violente, où le dialogue semble impossible, où l'on parle plus de fracture irréconciliable ou de divorce fatal, où les uns s'opposent aux autres sans jamais pouvoir trouver une entente commune (suffit de regarder Captain America), on cherche du réconfort. Des gentils poissons, d'adorables Minions, des mammifères en folie, ou une Jungle solidaire, un super-héros coule même s'il est défiguré, l'orphelin Courgette, doublement primé à Annecy, et actuellement en France, une quadra qui retourne chez sa mère. C'est symptomatique. Après les Tuche, la valeur sûre semble être la famille. Dernière zone de réconfort, dernier refuge de résistance à ce monde de brutes. Pixar l'a bien compris avec sa suite du Monde de Nemo: Le Monde de Dory est une ode à toutes les familles et réveille en nous des souvenirs de plus de treize ans. S'il n'y a plus d'utopie, il reste de l'amour et de l'amitié. Lire du Jane Austen ou retrouver son âme d'enfant avec un dessin animé. Ce n'est ni "in", ni "out". C'est juste atemporel.

Premières pistes sur le nouveau Jason Bourne

Posté par vincy, le 22 juin 2015

A un an de la sortie du cinquième film de la franchise Jason Bourne, les nouvelles s'accélèrent. Matt Damon, qui reprend son personnage de soldat-tueur-espion amnésique, retrouvera Julia Stiles. Celle-ci était l'agent de liaison à Paris dans le premier opus, avant de prendre du galon au fil des épisodes: appât à Berlin puis complice de Madrid à Tanger.

Alicia Vikander est en négociations pour rejoindre le film et la production a proposé à Viggo Mortensen le rôle d'un assassin poursuivant Bourne. On ne sait pas si Joan Allen et David Strathairn sont prévus, ni s'il y aura un lien avec Jason Bourne : L'héritage, le 4e film et spin-off de la série.

La condition pour que Damon revienne dans le jeu était le choix du réalisateur: il exigeait que Paul Greengrass soit derrière la caméra. Le cinéaste a propulsé La mort dans la peau (The Bourne Supremacy) et La vengeance dans la peau (The Bourne Ultimatum) en succès critique et public.

Greengrass réalisera bien ce 5e Bourne, prévu dans les salles américaines le 29 juillet 2016. Le cinéaste, son fidèle co-scénariste Christopher Rouse et Matt Damon travaillent actuellement sur le scénario.

De facto, la suite de Jason Bourne : L'héritage, avec Jeremy Renner, qui devait être réalisée par Justin Lin (Fast & Furious 7), n'est plus d'actualité pour le moment, même si un scénariste, Andrew Baldwin (Bastille Day) continue de plancher dessus.

Universal semble vouloir faire un retour aux fondamentaux avec les livres de Robert Ludlum. Ce nouveau Bourne sera le premier où Tony Gilroy, scénariste des quatre premiers épisodes, n'apparaîtra pas au générique. Matt Damon ne voulait plus du scénariste au point de décider d'arrêter la série quand celui-ci a été engagé pour le 4e film.

Le tournage de Bourne 5 devrait se dérouler cet automne.

Matt Damon prêt à reprendre le rôle de Jason Bourne

Posté par vincy, le 16 septembre 2014

matt damon jason bourneUniversal a compris le message. Matt Damon ne voulait pas refaire un Jason Bourne sans le réalisateur Paul Greengrass. Et Jason Bourne sans Matt Damon, ça rapporte beaucoup moins : le quatrième opus avec Jeremy Renner dans le rôle d'Aaron Cross n'a rapporté que 276M$ dans le monde quand le troisième épisode avec Damon en récoltait 443M$.

Variety révèle que le studio négocie avec la star et Paul Greengrass pour un prochain Jason Bourne. Jusque là, les deux protagonistes refusaient de reprendre du service, considérant que la première trilogie adaptée des romans de Robert Ludlum se suffisait à elle-même. Cette communication officielle cachait surtout les dissensions entre Greengrass et Damon d'un côté et le scénariste Tony Gilroy de l'autre. Damon ne voulait surtout pas travailler une fois de plus avec Gilroy, qui, finalement, a réalisé le quatrième film sans le héros, en inventant un nouveau personnage.

Désormais, il reste à savoir sir le Jason Bourne qui sortira le 16 juillet 2016 sera celui de Justin Lin avec Jeremy Renner, en cours d'écriture, ou celui de Paul Greengrass avec Matt Damon.

Justin Lin pour réaliser le prochain Jason Bourne

Posté par vincy, le 12 novembre 2013

Universal a engagé le réalisateur Justin Lin pour le prochain épisode de la franchise Jason Bourne. C'est la première fois qu'un film de la série n'est pas entre les mains de Doug Liman (réalisateur, producteur), Tony Gilroy (scénariste, réalisateur), ou Paul Greengrass (réalisateur).

Justin Lin a toute la confiance du studio. Réalisateur des 4 derniers Fast & Furious, il a réussit à doper la série au fil des épisodes, jusqu'à en faire une poule aux oeufs d'or au box office. Ce n'est pas le seul changement opéré puisque pour la première fois ce n'est pas Gilroy qui écrira le film mais Antony Peckham, scénariste de Invictus et du premier Sherlock Holmes.

Ce cinquième film de la série adaptée des best-sellers de Robert Ludlum n'a pas encore de titre. Prévu dans les salles en 2015, il aura une fois de plus Jeremy Renner en tête d'affiche. Jason Bourne : L'héritage, sorti l'an dernier, a rapporté 276M$ dans le monde. Sans atteindre le niveau de La vengeance dans la peau (442M$), la série reste profitable et a rapporté au total 1,2 milliard de $ dans le monde.

La franchise Jason Bourne s’offre un 5e épisode

Posté par vincy, le 4 août 2013

Après la première trilogie Jason Bourne, Universal avait commandé une « bible » pour pouvoir développer la franchise indépendamment de ses créateurs et de son acteur principal, Matt Damon. Cela a donné Jason Bourne : l’héritage, sorti il y a un an. Le résultat au box office a été mitigé (280 M$ dans le monde) mais le film s’est bien vendu en vidéo et a cartonné en VàD.

Par conséquent, le studio a confirmé ce week-end qu’un cinquième épisode verrait le jour. Anthony Peckham (Invictus, Sherlock Holmes) vient d’être engager pour écrire le scénario, qui se focalisera, une fois de plus, sur Aaron Cross incarné par Jeremy Renner.

Matt Damon ne reviendra pas dans la série tant que Paul Greengrass ne sera pas derrière la caméra. Pour l’instant, Universal n’a pas annoncé le nom du prochain réalisateur.

Cannes 2013 / Un film, une ville : Tanger

Posté par vincy, le 23 mai 2013

tom hiddleston tilda winton jim jarmusch tanger tangiers only lovers left alive

Jim Jarmusch à Tanger (et à Detroit). La vampire Tilda Swinton profite de cette ville mythique de la littérature et de la peinture, sillonnant les ruelles, profitant d'un café, mordant dans les veines de jeunes marocains quand elle n'a pas sa dose d'hémoglobine. De Peter Bowles à Henri Matisse, la lumière de Tanger, ville africaine qui fait face à l'Espagne, a attiré de nombreux grands artistes. Et il était logique que le cinéma s'en empare aussi. Jarmusch filme Tanger essentiellement la nuit dans Only Lovers Left Alive. Il la rend envoûtante et mystérieuse.

Tanger est une ville de tournage qui rassure : comme souvent, le Maroc sert d'alibi à des grosses productions qui cherchent un pays arabe pour des scènes qui ne se passent pas dans ce pays : ce fut le cas d'Inception, d'un James Bond comme Tuer n'est pas jouer, mais aussi de Cloclo (pourtant l'Egypte n'est pas si loin).

Le cinéma français a souvent planté ses caméras dans la ville. Dans quelques mois, Gibraltar va s'y dérouler. Normal, Tanger est face à la colonie anglaise de Gibraltar. C'est le carrefour des drogues et des migrations clandestines. André Téchiné a préféré donner une vision plus romanesque de la ville dans Les temps qui changent, avec Deneuve et Depardieu qui y retombent amoureux, et une vision plus réaliste et sociale dans Loin, avec Stéphane Rideau et Lubna Azabal. Un écrivain anglais, James, rappelle d'ailleurs l'ombre de Peter Bowles.

Pour adapter Bowles justement, Bernardo Bertolucci a servit Un thé au Sahara sur place, avant que ses personnages ne partent dans le désert. Tanger c'est le mythe de l'exotisme avant que la modernité et les voyages de masse ne réduisent le monde à quelques heures d'avion.

Mais la ville n'a jamais été aussi bien filmée que par Paul Greengrass dans le troisième épisode de Jason Bourne, La vengeance dans la peau. Moment crucial du film, Bourne (incarné par Matt Damon) ne flâne pas vraiment, mais on a le temps de profiter des quartiers populaires, des belles places ombragées, du souk et des toits de la ville à travers une périlleuse et très longue course-poursuite, qui se terminera avec une baston brutale dans une salle de bain. On est loin de la vision évaporée et romantique de Jarmusch.

Box office : l’été US en pente douce…

Posté par geoffroy, le 23 septembre 2012

L’été US s’est achevé, et avec lui, la valse des sorties estivales commencées depuis le début du mois de mai. L’exercice 2012 a déçu, accusant une baisse de 2,6% par rapport au total de l’an dernier à la même période.

-  6 mai / 4 septembre 2011 : 4,4 milliards de $

-  4 mai / 3 septembre 2012 : 4,3 milliards de $

Troisième meilleure période en chiffres bruts derrière les sessions 2009 et 2011, la situation n’est plus la même si l’on prend en compte le nombre de billets vendus. En effet, avec 530 millions de spectateurs, l’été 2012 obtient le plus mauvais score depuis 15 ans. Malgré son démarrage tonitruant à mettre à l’actif des Avengers, le box-office estival aura terminé sur les rotules, comme asphyxié par un trop plein de longs-métrages interchangeables (218 films sur la période mai-août) malgré quelques bonnes surprises. De quoi faire grimacer les pontes des grands studios qui investissent de plus en plus dans des mastodontes coûteux alors que ce sont les "petits" films qui s'avèrent les plus rentables (Ted, Magic Mike, Monnrise Kingdom, Indian Palace, …).

Pas surprenant, dès lors, de constater que les cinq premiers films de l’été (The Avengers, The Dark knight rises, Amazing Spider-Man, Rebelle et Ted) représentent 41% du total des entrées. Soit le pourcentage le plus élevé depuis 20 ans. À titre de comparaison les cinq premiers films de l’été 2011 ne représentaient que 32%. Néanmoins, et grâce à un remarquable premier trimestre (merci Hunger games), la tendance à mi-saison s’inverse pour un gain de 3,6% par rapport à 2011. À ce titre, la fin de l’année risque d’être intéressante avec les sorties du dernier Twilight, du 23ème James Bond Skyfall, du premier Bilbo de Peter Jackson, du Lincoln de Spielberg et des films d’animation Les Mondes de Ralph (Disney), Rises of Guardians (Dreamworks) et Monsters, Inc. (3D) (Pixar).

Voici notre classement des principaux films l’été 2012 répartis en 3 catégories :

LES SUCCES

The Avengers

Personne ne s’attendait à un tel succès. Le film de Joss Wedhon jouait au quitte ou double avec son budget à 220 millions de $ et sa réunion de super-héros estampillés Marvel. La stratégie de la Marvel (parler des Avengers et du SHIELD dans Thor, Iron-Man ou Captain America) aura été payante. La qualité du divertissement et le casting 5 étoiles ont fait le reste. Après son incroyable démarrage (meilleur week-end de tous les temps avec 207 millions de $), le film s’est remarquablement bien maintenu pour aller côtoyer les cimes du box-office (622 millions de $). La suite est déjà sur les rails avec une date de sortie prévue au 1er mai 2015.

The Dark Knight Rises

Le 3ème opus de la saga Nolan termine donc à la deuxième place du classement. Terrassé par les Avengers, le super-héros DC Comics ne démérite pas pour autant puisqu’il va terminer sa course vers les 440-450 millions de $. Sa très nette progression à l’international (plus de 600 millions de $), lui permet de dépasser le milliard dans le monde. Il devient, par la même occasion, le deuxième film de l’année à se hisser à cette marque derrière l’intouchable Avengers et son 1,5 milliard. Il devrait finir à la septième place devant Pirates des Caraïbes: le secret du coffre maudit (1,066 milliard de $) et derrière le Retour du Roi (1,119 milliard de $), même si tous les deux continuent de le battre en nombre de spectateurs.

Ted

Il s’agit du succès surprise de l’été. Il en faut toujours un et c’est lui, le nounours en peluche animé trash, grossier, buveur de bières. Avec 217 millions de dollars aux Etats-Unis pour un budget de 50 millions, cette comédie, avec Mark Whalberg, prouve que l’originalité paye. Classé 7ème film "R-rated" de tous les temps sur le sol américain derrière l'Exorciste de Friedking, le film a dépassé les 400 millions de dollars à travers le monde et sortira en France le 10 octobre prochain. À signaler qu’il s’agit du plus gros succès de l’été pour Universal devant Blanche-neige et le Chasseur et le très décevant Battleship. C'est aussi le seul film non franchisé a réussit à séduire les spectateurs en masse.

Madagascar 3

La franchise Madagascar reprend du poil de la bête après un deuxième épisode légèrement décevant au box-office US. La progression n’est pas anodine puisque l’on passe de 180M$ à plus de 215M$. Le ton bariolé et psychédélique de cet épisode a séduit bambins et ados du monde entier. Le dessin animé est certain de dépasser son prédécesseur à l’international pour un cumul qui devrait approcher les 700 millions de $ dans le monde. De fait, un quatrième opus est presque sûr de voir le jour. Sans être forcément une mauvaise nouvelle, il serait de bon ton que la qualité du prochain film sur Alex et ses amis suive la même courbe que celle des billets verts.

L’Age de glace : la dérive des continents

Situation paradoxale pour ce quatrième opus des aventures de Scrat et de ses amis. Car avec 158M$, le film est le moins lucratif de la série sur le sol américain. Et de loin. Néanmoins on ne peut raisonnablement pas parler de déception puisque le film, doté d’un budget raisonnable (95M$ là où Rebelle en a coûté 185M$), s’est envolé à l’international avec 676M$. On ne sait pas si une suite est d’actualité mais, à l’instar d’une saga  comme Madagascar, le succès à l’étranger suffit à rentabiliser la production du film dont les héros sont désormais connus dans le monde entier. En France, Scrat & Co sont leaders du box office annuel, de loin.

Magic Mike

Deuxième surprise de l’été, le film de Soderbergh a affolé les compteurs. Rendez-vous compte : 7M$ de budget, 113M$ de recettes. Un tel pactole a dû rassurer Sony sans doute un peu déçu des résultats de son MIB 3. Autre gagnant. Channing Tatum. Cette année, l’acteur de G.I : Joe place trois films au-delà des 100 millions de dollars. Magic Mike, donc, The Vow (125M$) et 21 Jump Street (138M$). Qui aurait pu croire qu'un drame "adulte" sur le milieu du strip-tease en Floride pouvait draguer autant de spectateurs? Comme pour Ted ou de nombreux petits films dont le budget est compris entre 5 et 50 millions de $, il y a une niche pour spectateurs adultes qui semble mal exploitée par les studios, focalisés par les suites, remakes, reboots et super-héros.

The Best Exotic Marigold Hotel (Indian Palace)

Cette programmation décalée par rapport à la saison estivale a conquis son public. Le film anglais avec Judi Dench, Maggie Smith et Tom Wilkinson (des cartes vermeilles) a presque quintuplé son budget (10M$) pour atteindre les 46 millions de dollars. Pas mal du tout. Et comme le film n’a pas été un manchot à l’étranger (85M$), il fait partie de ces films à la rentabilité démente.

DEUX CAS À PART

The Amazing Spider-Man

Pourquoi ne pas l’avoir mis dans la catégorie des succès ? Justement parce qu’il s’agit d’un Spider-Man. De fait, réaliser moins de 300M$ sur le sol américain (261M$ pour être exact) malgré l’apport de la 3D, ressemble à une vraie déception. Comme si l’effet marketing l’avait emporté, une fois n’est pas coutume, sur l’aspect artistique d’une relecture aussi précoce. Néanmoins il ne faut pas se leurrer : totaliser 750 millions de $ dans le monde est plus que suffisant pour mettre en chantier une suite. Cependant Marc Webb n'est pas Sam Raimi et les effets spéciaux vont devoir être plus impressionnants pour relancer le héros dans la durée.

Rebelle

Là encore nous aurions pu mettre le dernier Pixar dans la catégorie des succès. Totaliser 233 millions de dollars US en fin de carrière, c’est mieux que Madagascar 3, The Lorax ou encore L’Age de glace 4. Mais à l’instar de Cars 2 ou de Wall E, Rebelle n’arrive pas réellement à percer à l’international. Pour le moment le film émarge à 266M$. C’est bien mais très loin des 676M$ de l’Age de glace 4 et des 404M$ de Madagascar 3. Le succès monde reste bon mais certainement en deçà des espérances. Pixar est dans un creux de vague qui, pour le moment, ne lui permet pas de dominer le marché soit au niveau artistique (Là haut, Ratatouille, Wall-e) ou au box office (Toy Story 3).

LES DÉCEPTIONS

Men In Black III

Il aura fallu attendre dix ans pour voir sur nos écrans la suite des aventures des hommes en noir. Dix ans et une 3D en plus. Malgré l’inflation et l’apport de cette technologie, MIB3 n’a pas atteint les 200M$. Il devient même l’opus le moins rentable de la franchise avec 179M$ de rectettes. La déception est grande surtout que le film, sans être d’une innovation folle, n’est pas déplaisant à regarder. L’international sauve cette production à 225M$. MIB3 peut dire merci aux MIB et à Will Smith, toujours aussi populaire à travers le monde. Mais pas de quoi en faire un quatrième. Fin d'une époque.

Blanche neige et le Chasseur

Adaptation assez libre à l’inscription merveilleuse plutôt créative, ce Blanche neige un brin guerrier s’en sort avec les honneurs. Mais il a coûté cher (175M$) et n’a pas beaucoup rapporté à l’international. Les 400 millions de dollars n’ont pas été franchis même s'il s’en rapproche (396M$). Il se murmure à Hollywood q'un spin-off avec le chasseur et la star de Thor, Chris Hemsworth, est en préparation. Seule consolation, il a largement fait mieux que l'autre Blanche neige, avec Julia Roberts (160 millions de $ de recettes dans le monde pour un budget de 85 millions de $).

Prometheus

La préquel de Ridley Scott, rondement marketé jusque dans ses campagnes virales, a réalisé un excellent démarrage. Puis le film, avec des critiques mitigées et un public déçu de ne pas retrouver l'esprit terrifiant d'Alien, s’est effondré pour clore sa carrière à 126M$. Pas si mal pour un film de SF classé R-rated, mais le bouche à oreille n’aura pas permis au film d’atteindre les cimes du box-office. Il sera sauvé, lui aussi, par sa carrière mondiale. 260M$ et un cumul à 385 millions de dollars pour un budget estimé à 130M$. Déception, donc, mais aucunement un échec.

The Bourne Legacy

Spin-off ou reboot, telle est la question. En tout cas le film de Tony Gilroy ne rééditera pas les résultats de la trilogie originale. Le film avec Jeremy Renner aura bien du mal à dépasser les 121M$ du premier Bourne (ne parlons même pas du nombre de spectateurs). Un final à 115 millions nous semble raisonnable. Son parcours à l’international devrait le rendre rentable et pourrait, là encore, anticiper un nouveau chapitre, à condition de revenir au style de la trilogie avec Damon et de rendre plus intéressant le personnage principal.

The Expendables 2

Le deuxième opus des bad guys fait moins bien que l’original. Alors que le premier film avait fini sa carrière au-delà des 100 millions de dollars, cette suite devrait terminer sa course vers les 85-90M$. Allez, ce n’est pas si mal ! Surtout que les vieux cartonnent un peu partout dans le monde. Les 300 millions de dollars sont réalisables, prouvant qu’un actionner à la sauce 80’s peut fonctionner.

LES ÉCHECS

Dark Shadows

Le dernier Burton marque la 8ème collaboration du cinéaste avec Johnny Deep. Alors qu’Alice au pays des merveilles a rapporté plus d’un milliard de dollars dans le monde, Dark Shadows se contente d’un score anodin, indubitablement décevant. Le film n’est pourtant pas mauvais, retrouve par bribes la classe créative de Burton en nous contant cette histoire de vampire à travers les âges. Mais totaliser moins de 250M$ dans le monde pour un coût de production évalué à 150 millions de dollars est une véritable sanction pour un film qui ne le méritait pas. Dommage.

Battleship

Peter Berg, auréolé de son succès avec Hancock, a essayé de nous proposer une variation improbable du jeu « Touché-Coulé » en mode Transformers. Le public n’a pas suivi. 65 millions de dollars engrangés pour un coût de production estimé à plus de 200M$, c’est l’un des plus gros échecs de l’année. Taylor Kitsch, l’acteur principal, se remarque au même titre que Channing Tatum, mais, à l'inverse, comme le looser de l’année. A son actif : Battleship et le désormais tristement célèbre John Carter. Coulé.

Total Recall

Mais pourquoi diable avoir pris la décision de proposer le remake du film de Paul Verhoeven sortit en 1990 ? Un peu comme le Conan de Nispel, le film de Len Wiseman s’est pris les pieds dans le tapis. Les 58M$ de recettes restent bien insuffisants pour un tel potentiel scénaristique, fut-il un remake hasardeux porté un Colin Farrell devenu bien fade. Le manque d’ambition de ce type de production flingue l’esprit créatif d’un Hollywood de plus en plus craintif à proposer de l’exclusif, de l’originalité, de jamais vu.

Abraham Lincoln : chasseur de vampires

Pour contredire notre avis sur Total Recall et le manque d'originalité, il est vrai que celle-ci ne paye pas toujours. C’est le cas pour le film de Timor Bekmambetov, indigeste variation d’une histoire revisitée à l’emporte pièce. 37 millions de dollars plus tard, même les geeks en demande de nouveautés sont restés sur leur faim. L’international n’a pu sauver un film ou peu de chose l’est.

Rock of Ages, Crazy Dad, Voisins du troisième type

Trois films d’un trio de stars historiques et trois échecs retentissants. Tom Cruise (même s’il n’est pas la star du film) pour Rock of Ages, Adam Sandler pour Crazy Dad et Ben Stiller pour Voisins du troisième type se sont fait ratatiner par Magic Mike. Est-ce la fin d’une époque pour ces trois stars ? Surement pas, même s’il faut avouer qu’ils n’arrivent plus à rencontrer le succès à chaque film. De toute façon quant un film est médiocre, une star ne peut pas tout. c'est peut-être le système qu'il faut accuser : trop de concepts, pas assez d'idées.

Une recette éprouvée?

L'été 2012 n'aura pas dévié de la tendance actuelle qui fait la part belle aux films attendus. Aux trois premières places nous comptons trois super-héros (Avengers, Batman, Spider-Man). Si nous rajoutons Rebelle et Madagascar 3, nous obtenons 5 films attendus sur six. Seul Ted aura réussi à faire trébucher les pronostics. L'été reste une saison essentielle pour Hollywood : 8 des 10 films les plus vus cette année l'ont été durant cette saison. Hollywood n'a rien à craindre pour sa suprématie. Hormis Intouchables (12e, 365 millions de $ dans le monde), aucun film produit en dehors du monde anglo-saxon n'arrive à perturber sa machinerie à dollars.

Deauville 2012 : jurys, hommages et films en compétition

Posté par vincy, le 25 juillet 2012

La 38e édition du festival du cinéma américain de Deauville se tiendra du 31 août au 9 septembre. La manifestation a annoncé son programme et ses jurys. Parmi les avant-premières attendues : Mud (en compétition à Cannes) de Jeff Nichols, Savages d'Oliver Stone, Take this Waltz de Sarah Polley, Taken 2 d'Olivier Megaton, Ted, succès surprise de l'été aux US et Elle s'appelle Ruby des réalisateurs de Little Miss Sunshine.

Le jury de la compétition

Sandrine Bonnaire, présidente, Sami Bouajila, Clotilde Courau, Philippe Découflé, Anaïs Demoustier, Christophe Honoré, Joann Sfar, Florent Emilio Siri et Alice Taglioni.

Le jury révélation Cartier

Frédéric Beigbeder, président, Astrid Bergès-Frisbey, Mélanie Bernier et Ana Girardot.

Le film d'ouverture

Jason Bourne : L'héritage de Tony Gilroy

Les hommages

William Friedkin, Paula Wagner et Melvin Van Peebles

La compétition

  • Les bêtes du sud sauvage de Benh Zeitlin
  • Booster de Matt Ruskin
  • California Solo de Marshall Lewy
  • Compliance de Craig Zobel
  • Electrick Children de Rebecca Thomas
  • For Ellen de So Yong Kim
  • Francine de Brian M. Cassidy et Melanie Shatzky
  • Gimme The Loot d’Adam Leon
  • God Bless America de Bobcat Goldthwait
  • Robot and Frank de Jake Schreier
  • Smashed de James Ponsoldt
  • Una Noche de Lucy Mulloy
  • The We and the I de Michel Gondry
  • Your Sister's Sister de Lynn Shelton