Les liaisons dangereuses entre Uma Thurman, Quentin Tarantino et Harvey Weinstein

Posté par wyzman, le 6 février 2018

En octobre dernier, Uma Thurman était interrogée par la presse sur l'affaire Weinstein, le soir de la première de sa pièce, The Parisian Woman. Ayant collaboré à de multiples reprises avec le producteur tout-puissant Harvey Weinstein, sa réaction était attendue. Mais ce soir-là, il n'y eut aucune déclaration choc, un simple "J'attends de me sentir moins en colère. Quand je serai prête, je dirai ce que j'ai à dire."

Suite d'agressions

Depuis, les accusations de harcèlement et d'agressions sexuelles se sont multipliées à l'encontre de l'homme qui a financé True Romance, Pulp Fiction, les sagas Scream et Kill Bill. Fin novembre, Uma Thurman postait alors sur Instagram un cliché extrait de Kill Bill, accompagné d'une légende dans laquelle elle laissait entendre qu'elle est également l'une des victimes de Harvey Weinstein. Fière de celles qui ont eu le courage de s'élever contre l'homme le plus détesté d'Amérique, elle teasait en outre ses propres révélations. Et ça n'a pas loupé !

Dans un long papier publié sur le site du New York Times samedi soir, l'actrice nommé aux Oscars pour son rôle dans Pulp Fiction évoque les multiples incidents qui l'ont menée à ce moment. Elle revient ainsi brièvement sur une agression sexuelle subie à l'âge de 16 ans par "un acteur, près de 20 ans plus vieux" avant d'en venir à la "première attaque" de Harvey Weinstein.

On apprend ainsi que l'actrice de 47 ans a longtemps entretenu d'excellents rapports avec le mogul et qu'au moment de la sortie de Pulp Fiction, le producteur se serait déshabillé devant elle, tentant de l'emmener avec lui dans le hamman de sa chambre d'hôtel à Paris. Visiblement resté sur sa faim, Harvey Weinstein aurait alors agressé sexuellement Uma Thurman, quelques semaines plus tard, à Londres, dans sa suite du Savoy Hotel. Le lendemain, l'actrice aurait reçu un énorme bouquet de roses jaunes, accompagnées d'une note : "Tu as de bons instincts."

Menaces

L'interprète de Mia Wallace raconte alors comme elle s'est de nouveau rendue à l'hôtel Savoy mais cette fois avec son amie la maquilleuse Ilona Herman pour confronter Weinstein. Seule avec ce dernier, elle l'aurait alors prévenu : "Si tu fais ce que tu m'as fait à d'autres personnes tu perdras ta carrière, ta réputation et ta famille, je te le promets." Le producteur l'aurait alors simplement menacée d'enterrer sa carrière. Ce qui ne fut pas loin d'être le cas... Car après quelques beaux succès durant la décennie 1994-2005, l'actrice n'a plus été à l'affiche de projets porteurs. Un comble pour celle qui a tourné avec John Boorman, Philip Kaufman, Gus Van Sant, Terry Gilliam et Stephen Frears dès ses débuts.

Accident et complot

Dans le même article du New York Times, Uma Thurman revient également sur un incident lié à Kill Bill, un film réalisé par Quentin Tarantino et produit et distribué par Harvey Weinstein. Sur le tournage, celle qui incarne La Mariée a été victime d'un grave accident de voiture qui l'a laissé "avec un coup abîmé pour de bon et des genoux foutus". Apeurée à l'idée de tourner cette scène à la place d'une doublure, Uma Thurman aurait rapidement fait part de son inquiétude à Quentin Tarantino qui lui aurait répondu : "Atteins les 64 kilomètres par heure ou tes cheveux ne voleront pas comme il faut et je te ferai refaire la scène."

"Cela a affecté notre relation pendant les deux/trois ans qui ont suivi. Ce n’est pas comme si on ne se parlait plus, mais la confiance s’était brisée entre nous. Après une année de tournage durant laquelle on avait filmé des choses bien plus dangereuses que ça. De vraies cascades. Je lui demandais de se dépasser, d’en faire elle-même le plus possible et je lui disais qu’on la protégerait. C’était le cas, elle n’était jamais blessée. Jusqu’à cet accident, 4 jours avant la fin du tournage. C’était un simple plan de conduite, on ne l’envisageait même pas comme une cascade. Et ça a failli la tuer" a-t-il déclaré cette nuit. Elle-même ne disait pas autre chose dans son texte de samedi: "Les circonstances de cet accident sont liées à des négligences qui auraient  pu être criminelles, mais je ne pense pas que c'était intentionné. Quentin Tarantino a profondément regretté cet événement, et il a encore des remords."

Conscient des dommages causés au corps et à la carrière d'Uma Thurman, le réalisateur de Django Unchained et des Huit Salopards aurait tenté de se rattraper en l'aidant à remettre la main sur la vidéo de l'accident, sur laquelle on voit clairement qu'Uma Thurman était en danger à l'intérieur du véhicule. Toujours proche de l'actrice, celui qui a été son compagnon pendant plusieurs mois confiait récemment à Deadline : "Je savais que l'article [du New York Times, NDLR] allait sortir. Uma et moi en avions parlé pendant un long moment, et décidé comment elle voulait que cela se fasse. Elle voulait de la clarté sur ce qui s'était passé au moment de cet accident, après toutes ces années. Elle a demandé si je pouvais trouver la vidéo pour elle. Je devais la trouver, 15 ans plus tard (…) Shonnan McIntosh l'a trouvée. Je n'en revenais pas."

Hier, sur Instagram, Uma Thurman a partagé la vidéo avec ses 750 000 abonnés. L'occasion pour elle de clarifier la situation : elle n'en veut pas à Quentin Tarantino - qui a publiquement présenté ses excuses pour son manque de jugement - mais à tous ceux qui ont couvert l'accident, enterré la vidéo et ont entravé la suite de sa carrière. Elle nomme ainsi  l'agence CAA qui n'a pas su protéger ses intérêts et les producteurs Lawrence Bender, E. Bennett Walsh et Harvey Weinstein. Les deux premiers auraient détruit le véhicule en question, sur ordre du troisième qui a refusé à Uma Thurman le droit de voir la vidéo en premier lieu.

Le double jeu de Tarantino

Cette nuit, Quentin Tarantino confessait qu'il se sentait coupable de l'avoir mise dans cette voiture. Il reproche au journaliste du New York Times un certain sensationnalisme déformant les faits et affirme qu'il ne connaissait rien au complot de Weinstein sur sa muse: "Je ne peux qu'imaginer que c'est ce que Harvey avait en tête" en lui interdisant d'avoir accès à l'extrait et "je ne savais pas qu'elle croyait que je faisais partie de cette tentative de dissimulation, elle m'avait juste dit qu'elle n'y avait pas accès".

Le cinéaste tombe de plus en plus haut chaque mois qui passe. La chute de Weinstein, la manière dont il a traité son égérie et sa réputation de directeur d'acteurs un peu sadique sont autant de coups qui le rendent vulnérable. Il avait déjà du se justifier, avec un peu de retard à l'allumage sur son producteur historique, obligé de prendre ses distances: "Ces dernières semaines, j'ai été abasourdi et j'ai eu le cœur brisé par les révélations faites sur mon ami de 25 ans, Harvey Weinstein. J'ai besoin de quelque jours de plus pour gérer ma peine, mes émotions, ma colère et mes souvenirs, et ensuite, je prendrai publiquement la parole." Or, ce communiqué est désormais caduque: il avoue clairement qu'il était au courant de ce que son producteur historique avait fait à Mira Sorvino (une autre de ses ex) et à Uma Thurman.

"Quand on préparait Kill Bill, Uma m’a dit qu’il avait tenté la même chose avec elle des années auparavant et j’ai compris qu’il avait un problème, qu’Harvey ‘attaquait’ ses victimes de façon systématique. Je lui ai demandé de s’excuser auprès d’Uma, sans quoi on ne pourrait pas travailler tous ensemble sur Kill Bill. Et c’est ce qu’il a fait. Je n’étais pas présent, mais je sais qu’il l’a fait. J’ai insisté, car à ce moment-là, je savais qu’Uma disait la vérité, que c’était Harvey le menteur, celui qui se cherchait des excuses, qui tentait de relativiser les faits. Il me répondait : ‘Mais tu sais, elle a dit ceci, elle a fait cela…’, mais ça ne marchait plus sur moi, je savais qu’elle ne mentait pas. Quand on ne connaît pas bien les personnes concernées, on peut avoir le bénéfice du doute, mais dans le cas d’Uma et de Harvey, il n’y avait aucun doute. Je savais qu’il mentait et qu’elle disait la vérité" a-t-il expliqué.

Ce qui ne l'a pas empêché de garder Harvey Weinstein comme producteur jusqu'à l'an dernier. Et encore, il a fallu l'Affaire Weinstein pour que Tarantino cherche un autre studio.

Et maintenant ?

Canonisée après ses performances dans Pulp Fiction et Kill Bill, Uma Thurman peine aujourd'hui encore à trouver des rôles à la hauteur de son talent, se contentant de navets (Ma Super ex, Un mari de trop, Bel ami) et d'apparitions dans des films où elle est loin de marquer les esprits (Savages, A vif !). Il n'y a bien que Lars von Trier qui lui offre encore un peu de lustre dans sa filmographie et le Festival de cannes qui lui permet de rester dans la lumière. Comme de nombreuses actrices jugées trop âgées par des producteurs de cinéma, c'est désormais à la télévision qu'elle s'épanouit. En 2012, elle faisait des ravages dans le drama musical Smash, avant de voler la vedette à ses co-stars dans The Slap et Imposters.

Record pour Quentin : ses Bâtards roulent pour la gloire

Posté par vincy, le 26 août 2009

939 788 spectateurs en France pour sa première semaine d'exploitation : Inglorious Basterds s'offre un démarrage de blockbusters  avec 500 copies (soit beaucoup moins que Là-haut, Harry Potter 6 et L'âge de glace 3). Leader confortable de la semaine, Quentin Tarantino prouve que son fan-club ne s'est pas évaporé avec les années, malgré quelques échecs au box office.

Avec un million de fans en 8 jours dans un "marché" en pleine forme, il bat les 651 000 curieux de Kill Bill 1, son précédent record. Reste à battre l'ultime score, celui de Pulp Fiction, avec 2,7 millions de spectateurs français dans les salles, et toujours le plus gros succès à ce jour pour QT. 

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Le box office France

Isaac Hayes fait silence (1942 – 2008)

Posté par MpM, le 14 août 2008

Isaac HayesEt dire qu’il faillit être médecin ! Isaac Hayes, considéré par beaucoup comme l’incarnation de la musique soul, ne décida en effet de devenir chanteur qu’à l’adolescence, après avoir gagné un concours en interprétant "Looking Back" de Nat King Cole. S’en suivirent plusieurs années de galères et de petits boulots avant qu’il ne soit embouché en 1964 par Stax records, le label soul qu’il allait contribuer à rendre célèbre. Tout en accompagnant au piano des musiciens comme Otis Redding, il écrivit à cette époque ses premières chansons avec David Porter. Plusieurs tubes ("Hold On, I'm Coming", "Soul Man", "When something is wong with my baby"… interprétés par Sam & Dave) et un contrat d’enregistrement plus tard, il sortait en 1969 son premier album, "Hot Buttered Soul", qui le révéla au grand public.

Mais la véritable consécration devait arriver deux ans plus tard avec la bande originale de Shaft, les nuits rouges de Harlem, film phare de la Blaxploitation, qui lui valut un Oscar (pour la chanson "Theme from Shaft") et deux Grammy Awards (chanson et BO). Il travailla par la suite sur d’autres films du genre (Tough Guys, Truck Turner) dans lesquels il lui arrivait aussi de jouer, et coréalisa même en 1972 Les nouveaux exploits de Shaft avec Gordon Parks.

Dans les années 80 et 90, on l'a beaucoup vu à l’écran (petit et grand), et il s'est notamment distingué en interprétant Chef dans la série South Park, qu’il quitta en 2006 suite à un épisode se moquant de la scientologie. Dernièrement, on l’avait entendu sur les BO de Kill Bill de Quentin Tarantino ou encore Zodiac de David Fincher, et il venait d’achever le tournage de Soul Men de Malcom Lee, où il partage l’affiche avec Samuel L. Jackson et Bernie Mac, décédé samedi. Un film prémonitoire où deux anciens membres d’un groupe de soul pleurent la mort de leur leader.