Black Dynamite : le justicier le plus funky

Posté par kristofy, le 12 janvier 2010

blackdynamite.jpg"Can you dig it, bro’ ?"

L’histoire : Black Dynamite est le type le plus redoutable et le plus cool de toute la ville.
Avec un 44 Magnum dans une main et un nunchaku dans l'autre, il fait régner la peur des deux côtés de la loi. Fier de sa couleur, Black Dynamite est aussi le chéri des dames avec son style trop classe. Lorsque son frère est mystérieusement assassiné, Black Dynamite se retrouve au milieu d'un vaste complot

Notre avis : Black Dynamite peut-être vu soit comme une grosse farce qui tache ou comme une joviale comédie qui déteint, en tout cas on en voit de toutes les couleurs et sans répit. Le film nous rappelle surtout ce que l’on avait pu aimer dans les vieux films blaxploitation, une exagération de tout ce qui était cool qu’on ne voit plus guère. Black Dynamite est un pastiche du meilleur et du pire de cette époque, un revival ironique qui pourrait relancer un genre.

Black Dynamite en a dans le pantalon, gonflé à bloc : non seulement les filles sont à ses genoux mais en plus les méchants vont être à sa botte. Quand un brother se retrouve engrainé dans un mauvais biz alors il va l’aider, mais quand c’est son propre frère qui est retrouvé mort dans une sombre histoire de drogue alors il va exploser. Entre une succession de gags durant toute l’histoire, il va alors découvrir les dessous d’une conspiration contre sa communauté...

Black Dynamite réussit le tour de force d’être à la fois une parodie irrévérencieuse et un hommage nostalgique. C’est survitaminé et ça part dans tout les sens, vraiment jouissif. Le film joue autant avec les préjugés et la politique, tout en nous montrant des courses poursuites et des bagarres comme on n’en voit plus. Black Dynamite enfile les clichés blaxploitation comme des perles et se double en même temps d’une certaine déclaration d’amour au cinéma avec quelques trucages cheap et des faux raccords. C’est de la bombe, ce héros c’est de l’or en barre et le film c’est des barres de rires.

L’équipe était venue au dernier Festival Américian de Deauville montrer le film en avant-première avec l’acteur Michael Jai White, et Charmane Star. Le réalisateur Scott Sanders avait pris sa voix la plus grave pour chauffer la salle : « Hey vous, les chaudasses, les sales types, c’est finit les vacances, faites place au mec le plus cool que vous ayez jamais vu sur grand écran, il va vous faire frissonner…de plaisir, son nom c’est Black Dynamite, et il frappe déjà à votre porte, livraison spéciale, il va vous mettre le paquet ! »

Festivals : écrans noirs à Manosque et Saint-Denis

Posté par vincy, le 4 février 2009

rencontres de manosqueEffet Obama? En tout cas Barack est en arrière-plan de deux festivals de cinéma. La culture afro-américaine n'en finit plus de passionner, fasciner, donner des idées aux organisateurs d'événements.

Ainsi Charles Burnett est l'invité de deux manifestataions en France, à Manosque puis à Saint-Denis. Les 22e rencontres de cinéma de Manoque la venue du réalisateur indépendant afro-américain , connu pour ses films Killer of   Sheep et La rage au coeur. Killer of Sheep, dans la veine du néoréalisme italien, classé parmi les cinquante films les plus importants de l'Histoire du cinéma américain, a été projeté en ouverture, hier. "Avec Charles Burnett, il y a une cohérence avec ce qui s'est passé dans l'histoire récente et le parcours de Barack Obama", souligne Pascal Privet, chargé de la programmation. Outre ses deux films les plus connus, il a sélectionné Warming By the Devil's Fire et My Brother's Wedding.

Se déroulant du 3 au 8 février, les Rencontres de Manosque présenteront aussi en avant-première le film de la globe-trotteuse Claire Denis, 35 Rhums.
saint denis black revolution

A 900 kilomètres de là, le 9e Festival de cinéma de Saint-Denis lance sa Black Revolution, dédiée au rêve américain du melting-pot et aux combats des afro-américains contre la ségrégation. Du 4 au 10 février, le festival s'intéresse à la manière dont le cinéma a accompagné les luttes des mouvements afro-américains. Soit au total une centaine de films rares, inédits ou en avant-première, associés à des rencontres et des concerts. On pourra voir ainsi Stormy Weather, Boyz'N the Hood, Loin du Paradis, Mirage de la vie, Foxy Brown, Ghost Dog, ou encore Malcom X...

Du passé esclavagiste à la culture rap, cette édition "dresse le tableau d'une Amérique marquée par les fluctuations du rêve du melting-pot, encouragé ou rejeté selon la nature des crises qui ont secoué la société", expliquent les organisateurs.

L'acteur Melvin Van Peebles, initiateur du genre Blaxploitation en 1971 avec son film culte Sweet Sweetback's Baadasssss Song (en ouverture) rejoint Charles Burnett parmi les invités de prestige. Anne Crémieux, auteure d'un essai, Les Cinéastes noirs américains et le rêve hollywoodien (L’Harmattan) participera à une rencontre.

Une chose est sûre. On peut toujours parler d'opportunisme, il serait impossible en France de faire une telle programmatoion sur le même sujet. 

__________

Rencontres de Manosque
Festival de Saint-Denis

Isaac Hayes fait silence (1942 – 2008)

Posté par MpM, le 14 août 2008

Isaac HayesEt dire qu’il faillit être médecin ! Isaac Hayes, considéré par beaucoup comme l’incarnation de la musique soul, ne décida en effet de devenir chanteur qu’à l’adolescence, après avoir gagné un concours en interprétant "Looking Back" de Nat King Cole. S’en suivirent plusieurs années de galères et de petits boulots avant qu’il ne soit embouché en 1964 par Stax records, le label soul qu’il allait contribuer à rendre célèbre. Tout en accompagnant au piano des musiciens comme Otis Redding, il écrivit à cette époque ses premières chansons avec David Porter. Plusieurs tubes ("Hold On, I'm Coming", "Soul Man", "When something is wong with my baby"… interprétés par Sam & Dave) et un contrat d’enregistrement plus tard, il sortait en 1969 son premier album, "Hot Buttered Soul", qui le révéla au grand public.

Mais la véritable consécration devait arriver deux ans plus tard avec la bande originale de Shaft, les nuits rouges de Harlem, film phare de la Blaxploitation, qui lui valut un Oscar (pour la chanson "Theme from Shaft") et deux Grammy Awards (chanson et BO). Il travailla par la suite sur d’autres films du genre (Tough Guys, Truck Turner) dans lesquels il lui arrivait aussi de jouer, et coréalisa même en 1972 Les nouveaux exploits de Shaft avec Gordon Parks.

Dans les années 80 et 90, on l'a beaucoup vu à l’écran (petit et grand), et il s'est notamment distingué en interprétant Chef dans la série South Park, qu’il quitta en 2006 suite à un épisode se moquant de la scientologie. Dernièrement, on l’avait entendu sur les BO de Kill Bill de Quentin Tarantino ou encore Zodiac de David Fincher, et il venait d’achever le tournage de Soul Men de Malcom Lee, où il partage l’affiche avec Samuel L. Jackson et Bernie Mac, décédé samedi. Un film prémonitoire où deux anciens membres d’un groupe de soul pleurent la mort de leur leader.