Cannes 2018: Nos retrouvailles avec Carlos Diegues

Posté par MpM, le 12 mai 2018

Cela fait plus de trente ans que Carlos Diegues n’était pas venu présenter l’un de ses nouveaux films à Cannes. Le chef de file du mouvement du Cinema Novo (mélange de néo-réalisme italien et de Nouvelle Vague française qui apparaît au Brésil au milieu des années 50) fut pourtant en son temps un grand habitué de la Croisette.

C’est en 1971 qu’il y fit sa première apparition avec Os Herdeiros (Les héritiers), l'un de ses premiers longs métrages, sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs.  Le film raconte l’histoire d’une famille brésilienne sur une période de 40 ans, ce qui permet au réalisateur de parler de l’histoire politique du pays et de ceux qui ont eu le pouvoir (ou qui pensaient l’avoir). Au générique, on retrouve notamment Jean-Pierre Léaud.

En 1978, retour à la Quinzaine avec Pluie d’été, une histoire d’amour entre septuagénaires dans un quartier pauvre de Rio. Deux ans plus tard, il décroche enfin une sélection en compétition officielle avec Bye bye Brasil, qui suit des forains proposant des spectacles aux populations les plus pauvres du Nord du pays, immédiatement suivie en 1981 d’une invitation à faire partie du jury des longs métrages.

C’est pour Carlos Diegues la décennie de la consécration, qui lui permet de revenir deux fois dans la course à la Palme d’or : en 1984 avec Quilombo et en 1987 avec Un train pour les étoiles.

Mais s’il continue de tourner régulièrement par la suite (Regarde cette chanson, Orfeu, Le plus grand amour du monde…), Cannes le boude tout au long des années 90 puis 2000. Il revient bien sur la Croisette, mais pour accompagner ses anciens films à Cannes Classics (Bye bye Brésil en 2004, Xica da Silva en 2012, ou encore le documentaire Cinema Novo, dans lequel il apparaît, en 2016) et comme membre du jury : celui de la Cinéfondation et des courts métrages en 2010, puis celui de la Caméra d’or (qu’il préside) en 2012.

Son grand retour en sélection officielle avec Le grand cirque mystique est ainsi une forme de surprise, doublée d'une excellente nouvelle. Déjà parce que l'on se réjouit de retrouver une nouvelle fois le grand réalisateur brésilien sur la Croisette, même si c'est en séance spéciale, mais aussi parce que le résumé du film laisse présager un récit romanesque à souhait, inspiré d'un poème de Jorge de Lima, et racontant l'histoire d'une famille sur cinq générations dans l'univers du cirque entre réalité, fantaisie et mysticisme.