Posté par kristofy, le 17 juin 2013
Le 27ème Festival du Film de Cabourg avait programmé plus d’une quarantaine de films (longs-métrages et courts-métrages confondus) d’horizons très divers.
Le premier constat est que les producteurs français viennent de plus en plus chercher par la main le public des seniors, celui qui fait le triomphe de films comme Intouchables et Paulette. Il y a les personnages qui sont dans leur soixantaine, à la retraite, et qui retrouvent les frissons de l’aventure sentimentale comme Fanny Ardant dans Les beaux jours de Marion Vernoux, François Berléand et Patrick Chesnais dans 12 ans d’âge de Frédéric Proust ou encore celui de Catherine Deneuve pour Elle s’en va de Emmanuelle Bercot ; et les personnages dans leur quarantaine en crise sentimentale tirant déjà un bilan du passé comme Noémie Lvovsky dans Chez nous c’est trois de Claude Duty ou Philippe Torreton dans La pièce manquante de Nicolas Birkenstock.
Le deuxième constat va presque à l’opposé de cette tendance. Tout d’abord le Prix du Public, qui a plébiscité une comédie, a distingué Les reines du ring ; les comédies n’étaient pas si nombreuses. Ensuite le Jury Jeunesse composé de lycéens s’est montré plus pointu que le grand jury, puisqu'ils ont préféré My sweet pepper land de Hiner Saleem tourné au Kurdistan avec l’actrice iranienne Golshifteh Farahani, sélectionné à Un certain regard. Le jury a été séduit par un autre film de la section cannoise, le français Grand Central.
Enfin Cabourg a très judicieusement sélectionné deux films flamands, Brasserie Romantique de Joël Vanhoebrouck et Alabama Monroe de Félix Van Groeningen qui a été particulièrement apprécié en sélection ‘amour de la musique’. Trop peu de films flamands sortent en salles en France, le plus récent étant Bullhead avec Matthias Schoenaerts. Des films de nos voisins belges comme Hotel swooni, Little black spiders, Weekend aan zee, Lena ne circulent malheureusement pas chez nous (mais Offline sera en salles le 19 juin).
Voici le palmarès des Swann d'Or du Festival du Film de Cabourg 2013 :
- Grand Prix du Festival de Cabourg 2012: Grand Central de Rebecca Zlotowski
- Prix de la Jeunesse: My sweet pepper land de Hiner Saleem
- Prix du public: Les reines du ring de Jean-Marc Rudnicki
- Swann d’Or du meilleur réalisateur: Jérôme Bonnell pour Le temps de l’aventure
- Swann d’Or de la meilleure actrice: Emmanuelle Devos dans Le temps de l’aventure de Jérôme Bonnell
- Swann d’Or du meilleur acteur: Pierre Niney dans 20 ans d’écart de David Moreau (l’année dernière Pierre Niney avait reçu le Swann d’Or de la Révélation masculine pour J’aime regarder les filles de Frédéric Louf)
- Swann d’Or de la Révélation féminine : Lola Créton dans Après mai de Olivier Assayas
- Swann d’Or de la Révélation masculine : Félix Moati dans Télé Gaucho de Michel Leclerc
- Swann d’Or Coup de cœur : Catherine Deneuve pour Elle s’en va de Emmanuelle Bercot
-Meilleur court-métrage : On the beach de Marie-Elsa Sgualdo
-Meilleure actrice court-métrage : Joanne Nussbaum pour On the beach de Marie-Elsa Sgualdo
-Meilleur acteur court-métrage : Olivier Duval pour L’amour bègue de Jan Czarlewski
Par ailleurs les Prix Premiers Rendez-Vous qui récompense les débuts à l’écran d’une actrice et d’un acteur dans un premier grand rôle ont été donné à François Civil dans Macadam Baby de Patrick Bossard et à Victoire Bélézy dans Fanny réalisé par Daniel Auteuil qui sera sur les écrans le 10 juillet.
Durant la cérémonie de clôture c’est une standing ovation qui a accueilli Catherine Deneuve. Sur le tapis rouge les habitants de Cabourg ont pu avoir des autographes de personnalités comme Marilou Berry, Benoït Magimel, Astrid Bergès-Frisbey, Patrick Chesnais, Elodie Bouchez, Xavier Beauvois, Kristin Scott-Thomas, Marie de Villepin, Natalia Vodianova ou Jonathan Rhys-Meyers…
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Posté par kristofy, le 3 septembre 2012
Après mai, en compétition au 69e Festival de Venise, le nouveau film d'Olivier Assayas, s’inspire en partie du temps de la jeunesse du cinéaste. Il s’ouvre sur une classe de lycéens à qui un professeur demande si un texte de Blaise Pascal évoque quelque chose de particulier en ce début des années 70. Puis une séquence de manifestation dégénère en combat de rue contre une brigade d’intervention (des CRS en moto qui frappent à coups de matraque). Ces jeunes protestent avec des tracts, des affiches, des tags. Un gendarme est gravement blessé, et certains de ces jeunes partent voyager ailleurs. Leurs ambitions artistiques et leurs engagements politiques vont se confronter à leurs diverses expériences…
Le réalisateur passe d'une expérience à une autre au fil du temps et des personnages, hélas sans un fil conducteur. A titre d'exemple un personnage doit prouver son dévouement à une cause sans penser à ce qu'il risque en prenant part à une opération clandestine. Il s'agit juste de brûler une voiture dans un champ perdu. Cette oeuvre invertébrée manque aussi d'un contrepoint comme ces années Pompidou qui serait, face B de leur désir d'alternative : ces jeunes ont l'esprit rebelle mais sans proposition de changement. Cela fait écho à notre époque, mais quid de l'avenir...
Les films d'Olivier Assayas ont en commun de faire apparaître sa cinéphilie et ses goûts musicaux ; mais ils cherchent, aussi, à capter quelque chose de l’ordre de la vérité et de l’air du temps (le titre anglais est d'ailleurs Something in the Air). On peut considérer que ses films post-années 2000 sont assez inégaux en comparaison avec la première partie de son oeuvre : Désordre, Paris s’éveille, L’eau froide, Irma Vep et Fin août début septembre sont plus aboutis que ses films des dix dernières années (à l'exception de Clean, tout à fait réussi). Sa série télé Carlos (3 épisodes qui ont aussi une version courte cinéma) a en quelque sorte marqué le retour de Assayas à un cinéma de nouveau maîtrisé. Dans la lignée de Carlos, Après mai est une reconstitution des années 70 ; ses deux personnages principaux Gilles et Christine sont proches de ceux de L’eau froide, les acteurs sont tous (sauf Lola Créton) de jeunes débutants inconnus : on attendait donc un grand film.
Bobos hippies gauchistes
On retrouve à l’écran toutes les bonnes intentions d'Assayas. Il aborde beaucoup de thèmes relatifs à ces seventies, sans pour autant parvenir à convaincre le spectateur totalement. Après mai est une chronique autour d'une dizaine de personnages plus ou moins engagés dans des gauchismes (communisme, trotskisme, maoisme…) dont les motivations sont moins de penser leur futur que de protester contre leur présent. Ces jeunes filles et garçons semblent tous vivre dans une bulle privilégiée, idéale, sans contraintes, où chacun peut voyager partout (Italie, Londres, Kaboul, New-York), vivre dans de grands appartements, se prétendre artiste avec des barbouillages de peinture, se passionner pour les luttes d’ouvriers italiens et pour le peuple du Laos, et peut-être aussi avoir des chagrins d'amour. Des bobos précurseurs.
"Je vis dans mes imaginations, et quand le réel frappe à ma porte je n'ouvre pas."
Après mai rêvait d'être un bouillonnement politique et artistique de la France des années 70, mais avec la mollesse de ses personnages il résonne davantage comme la fin d’une époque, là on espérait la naissance d'un bouleversement culturel. C'est peut-être voulu, mais cela frustre. Conduisant à une forme de nostalgie plutôt qu'à une espérance, un regret plutôt qu'un souffle.
Assayas y témoigne de son expérience : « Je ne fais pas de films pour transmettre des messages, je ne pense pas que le cinéma soit un moyen d’information, ça c’est plutôt du journalisme. Le cinéma représente des contradictions que le public peut interpréter ou juger selon son regard. Aujourd’hui toute information est accessible tout le temps à tout le monde. A l’époque des années 70 l’information circulait moins et elle était écrite par et pour des adultes. La contre-culture et la free-press était une manière pour cette jeunesse de faire circuler d’autres informations, et d’autres idées aussi avec le rock underground ou le cinéma alternatif. La valeur de cette communication minoritaire, c’est qu’elle pouvait peut-être avoir une résonance majoritaire. Tout ceci est un peu perdu de nos jours.»
C'est toujours mieux avant... même les films d'Assayas.
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Posté par vincy, le 20 mars 2010
Troisième long métrage pour Mia Hansen-Love, après Le Père de mes enfants et Tout est pardonné. Un film tous les deux ans. Un amour de jeunesse sera co-produit par Les Films Pelleas (France) et Razor Film (Allemagne) pour 3,6 millions d'euros. Les films du Losange sont en négociation pour le distribuer.
Le film se déroule de 1999 à 2007, et raconte la chronique amoureuse de Camille et Sullivan, de leur adolescence à l'âge adulte. Lola Creton (Les enfants de Timpelbach, La chambre des morts, Barbe Bleue) incarnera Camille. On attend le choix de l'acteur pour le rôle de Sullivan.
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