Prix Louis-Delluc 2015: les films de Cannes en force, mais la Palme d’or est snobée

Posté par vincy, le 27 novembre 2015

L'image manquante de rithy panh

Le Festival de Cannes reste le réservoir principal des palmarès de fin d'année. Le Prix Louis-Delluc 2015 n'a pas fait exception, comme d'habitude. Sur les huit films en nomination, cinq ont été présentés sur la Croisette. La Loi du marché, en compétition, était reparti avec le prix d'interprétation masculine pour Vincent Lindon. Trois étaient à la Quinzaine des réalisateurs. Et L'image manquante avait reçu le Grand Prix Un certain regard en ... 2013! Car c'est la particularité de cette liste, deux films datent d'il y a plus d'un an. Outre L'image manquante, Le dos rouge avait été présenté au Centre Pompidou en 2014 dans le cadre du Festival d'Automne. Mais les deux films ne sont sortis que cette année. Résultat: il n'y a aucun favori pour succéder à Sils Maria d'Olivier Assayas.
Philippe Garrel et Arnaud Desplechin sont les seuls à l'avoir déjà obtenu.

Si le Louis-Delluc est considéré comme le Goncourt du cinéma, il n'a aucune valeur indicative pour les Césars. Le dernier à avoir réussi le doublé c'est Jacques Audiard avec Un prophète en 2009/2010. Et justement Audiard est le grand absent de cette liste puisque Dheepan, déjà recalé pour représenter la France aux Oscars, Palme d'or à Cannes, n'a pas été retenu.

Concernant la sélection du meilleur premier film, c'est presque un autre niveau. Pour succéder aux Combattants, le jury a choisi cinq très bons films, très divers. Mustang, qui était aussi à Cannes, fait là figure de grand favori, évidemment.

Le lauréat 2015 sera annoncé le 16 décembre.

Nominations
Comme un avion - Bruno Podalydès
Le Dos rouge – Antoine Barraud
Fatima – Philippe Faucon
L'Image manquante – Rithy Panh
La Loi du marché – Stéphane Brizé
Marguerite – Xavier Giannoli
L'Ombre des femmes – Philippe Garrel
Trois souvenirs de ma jeunesse – Arnaud Desplechin

Nominations pour le prix Louis-Delluc premier film
Bébé tigre – Cyprien Vial
Le Grand Jeu – Nicolas Pariser
Mustang – Deniz Gamze Erguven
Ni le ciel ni la terre – Clément Cogitore
Vincent n'a pas d'écailles – Thomas Salvador

Cannes 2015 : retrouvailles avec Clotilde Coureau

Posté par kristofy, le 14 mai 2015

Chère Clotilde,

Vous êtes déjà venue plusieurs fois illuminer de votre sourire la montée des marches du Festival de Cannes, mais cette année on vous retrouve en vedette du film qui fait l’ouverture de La Quinzaine des Réalisateur : L’ombre des femmes de Philippe Garrel.

C’est d’ailleurs une salle que vous connaissez bien : comme nous, vous étiez dans chaque salle de Cannes 2007 où il y avait un premier film, car vous étiez alors membre du jury de la Caméra d’Or (présidé par Pavel Lounguine).

On s’était aussi déjà vu sur la Croisette en 2001 lorsque vous étiez la marraine du Prix de la Jeunesse, prix qui d’ailleurs avait été décerné à Clément qui était le premier long métrage réalisé et joué par Emmanuelle Bercot. Cette année, elle est la réalisatrice de La tête haute en ouverture de la sélection officielle et elle est aussi présente comme actrice dans Mon roi.

Entre vous, nous et le Festival de Cannes, c’est donc une longue histoire. Pourtant, la vôtre commence au Festival de Berlin où pour votre première fois au cinéma à 21 ans, vous attirez les regards dans Le petit criminel de Jacques Doillon. Vous y crevez tellement l'écran que vous aurez une nomination au César du meilleur espoir féminin. Après Elisa de Jean Becker et L’appât de Bertrand Tavernier, c’en est fini des rôles d’adolescentes, et le cinéma vous fait devenir une femme amoureuse (Marthe, La parenthèse enchantée…), une femme traquée (En face, Promenons-nous dans les bois…), une femme au milieu des voyous (Le poulpe, La mentale…), et aussi participer à des films qui attirent plusieurs millions de spectateurs comme La môme et Babysitting

Un film en particulier, parmi ceux que vous avez tournés, aurait mérité d’être beaucoup plus vu. Vous y êtes tout à la fois fragile et forte, désemparée et déterminée : Fred de Pierre Jolivet en 1997. Et on devine qu’on va vous redécouvrir à nouveau dans L’ombre des femmes aujourd’hui. Il était temps que vous aussi vous présentiez un film à Cannes. Heureux de vous revoir, Clotilde Coureau.

Cannes 2015: Philippe Garrel en ouverture de la Quinzaine des réalisateurs

Posté par redaction, le 15 avril 2015

L'ombre des femmes, le nouveau film de Philippe Garrel, ouvrira la 47e Quinzaine des Réalisateurs du prochain Festival de Cannes, le jeudi 14 mai. Le cinéaste, qui fut de la première sélection de la Quinzaine en 1969 avec Le lit de la Vierge, met en scène un casting singulier composé de Stanislas Merhar, Clotilde Courau, Lena Paugam, Vimala Pons et Mounir Margoum. Le film sort le 27 mai dans les salles françaises, distribué par SBS distribution. Notons que la photo, noir et blanc, est signée du grand Renato Berta, qui a collaboré avec Chabrol, Resnais, Malle, Oliveira...

Pour Édouard Waintrop, Délégué général de la Quinzaine des Réalisateurs, "L'Ombre des femmes est un film mis en scène par Philippe Garrel. Un film d'amour et sur l'amour, sur les trahisons, les grandes et les petites, celles qui prennent place dans l'histoire et celles qui nous empoisonnent la vie. Un film élégant, cruel et tendre sur la lâcheté ordinaire des hommes, l'intelligence des femmes, l'héroïsme quotidien des amoureuses, leur lucidité... Avec Clotilde Courau, éblouissante, Lena Paugam et Stanislas Merhar."

Le film est l'histoire de Pierre et Manon, deux précaires qui font des documentaires avec rien et ivivent en faisant des petits boulots. Pierre rencontre une jeune stagiaire, Elisabeth, qui devient sa maîtresse. Mais Pierre ne veut pas quitter Manon pour Elisabeth, il veut garder les deux. Un jour Elisabeth, la jeune maîtresse de Pierre, découvre que Manon, la femme de Pierre, a un amant. Et elle le dit à Pierre… Pierre se retourne vers Manon parce que c’est elle qu’il aimait. Et comme il se sent trahi, il implore Manon et délaisse Elisabeth. Manon, elle, rompt tout de suite avec son amant. On peut supposer que c’est parce qu’elle aime Pierre.

Plus habitué d'être à Venise que sur la Croisette, Garrel avait été en Compétition en 2008 avec La frontière de l'aube.