Été 2015: les Blockbusters à la conquête du box office (2/2)

Posté par geoffroy, le 3 juillet 2015

Deux moi s après le début de l'été, la deuxième salve de blockbusters va être lancée en Amérique du nord. La première a créé des surprises avec Jurassic World un box office monstre mais aussi des scores inattendu pour Pitch Perfect 2, décevant pour A la poursuite de demain, catastrophique pour Aloha. Il n'empêche c'est une bonne saison pour le moment. Et trois studios ont déjà encaissé plus d'un milliard de dollars de recettes depuis le début de l'année. Et il reste pour l'été quelques cartes mâitresses.

1er Juillet

Terminator Genisys

Arnold Schwarzenegger a finalement accepté de reprendre son personnage le plus emblématique pour une énième déclinaison du Terminator de James Cameron. Son comeback se poursuit dans l’espoir d’accrocher, enfin, un succès et un bon film. Marketé maladroitement en spoliant l’idée forte du pitch, ce 5ème opus va subir la férocité toujours gargantuesque des dinos de Jurassic World. Heureusement pour Genisys, Ted 2 a effectué un démarrage mollasson. Ainsi, il va pouvoir capter une bonne partie du public adulte nostalgique de revoir Schwarzy dans le rôle du T 800. Si l’ombre du quatrième opus risque de lui porter préjudice, nous voyons mal le film rester sous la barre des 100 millions de dollars. Succès, oui. Plébiscite, non.
Démarrage (sur 5 jours) : 48M$
Final : 125-135M$

Magic Mike XXL

Il s’agit sans doute du projet le moins explicable de l’année. En effet, que reste-t-il à raconter après l’épisode de Soderbergh, film de quelques millions de dollars ne justifiant pas la raison d’une suite ? Et puis, rééditer le succès surprise de l’année 2012 (7 millions de budget pour plus de 110M$ de recettes) ne sera pas évident malgré la présence au casting de Channing Tatum. Sinon, il reste bien un moyen. Balancer du divertissement frais et décomplexé qui ne s’embarrasse pas d’une sous-lecture trop complexe vis-à-vis de la seule justification qui vaille la peine : faire remonter sur scène tous ces beaux mâles pour le plus grand plaisir d'un public féminin souvent ignoré par les studios en été.
Démarrage (sur 5 jours) : 42M$
Final : 90-100M$

10 juillet

Minions
Que ferait-on sans Hollywood et ses Spin-off ? Moi, moche et méchant, le carton animé d’Universal, décline dans un long-métrage à part entière une histoire à la gloire des Minions, petits êtres jaunes aussi drôles qu’attachants. Le buzz autour du film a pris des proportions incroyables faisant dire aux spécialistes que Minions pourrait bien établir un record de bananes lors de son week-end de sortie. Si le film n’atteint pas le niveau qualitatif de Vice-Versa, son côté déjanté, absurde et malin peut faire la différence. Mais tiendra-t-il sur la distance ? Nous serions tentés de dire oui puisque, en dehors du Pixar, il n’y a aucune concurrence avant la rentrée de septembre sur ce créneau. Mais attention. L’année dernière, Dragons 2 avait, lui aussi, la faveur des pronostics. On sait ce qui lui est arrivé…
Démarrage : 95M$
Final : 335-345M$

17 juillet

Ant-Man

Tout comme les Gardiens de la galaxie, Ant-Man, nouveau visage héroïque des productions Marvel au cinéma, peut profiter d’une attente légitime du public vis-à-vis d’un super-héros différent mais très surprenant (il est capable de rapetisser à volonté et de communiquer avec les insectes). Porté par Paul Rudd, le film s’inscrit dans la stratégie Marvel de proposer, film après film, un univers cohérent avec des personnages en interaction. Le risque est consubstantiel à cette stratégie d’homogénéisation artistique. Raison pour laquelle Robin Wright (Shaun of the dead) aurait claqué la porte, remplacé par Peyton Reed (La Rupture). Embêtant. Mais sait-on jamais, une surprise à la Iron Man est toujours possible.
Démarrage : 56M$
Final : 160-170M$

Trainwreck

Judd Apatow revient sur le devant de la scène trois ans après la semi-déception publique de 40 ans : mode d’emploi. Hélas ou pas, d’ailleurs, il officie uniquement en tant que réalisateur. Ce qui veut dire qu’il n’a pas écrit le script. C’est Amy Schumer, star américaine du stand-up, qui s’en occupe. Egalement le premier rôle au côté, entre autre, de la sublime Tilda Swinton, Schumer a imaginé une comédie estivale qui semble loufoque, émancipée, un brin féministe. Dans l’ère du temps, en somme. Après Pitch Perfect 2, Trainwreck pourrait bien redonner à Apatow le chemin du succès. À défaut d’un excellent film.
Démarrage : 33M$
Final : 105-115M$

24 juillet

Pixels

Que dire autour de ce Pixels réalisé par le yes man Chris Colombus ? Qu’il est difficile à pronostiquer malgré un casting imposant qui compte Adam Sandler, Kevin James ou encore Michelle Monaghan. Le pitch aussi original soit-il est à la limite de l’ineptie et voit des aliens envahir la Terre à l’aide des personnages de jeux d’arcade des années 80 comme Donkey Kong, PAC-MAN ou encore Centipède. Il fallait oser. Hollywood l’a fait. Ce qui ne veut pas dire (soyons optimiste !!) que le film est forcément mauvais. Néanmoins, la contre-programmation à 110M$ s’affiche sans complexe malgré le risque du bide. Surtout si le film ne fédère qu’un public geek biberonné aux jeux d’arcade.
Démarrage : 55M$
Final : 165-175M$

29 juillet

Vive les vacances (Vacation)

L’été 2015 ne pouvait probablement pas se passer de la comédie itinérante dont les américains ont le secret. Road-movie drolatique portés par deux jeunes réalisateurs, Vive les vacances est en fait un remake d’un grand classique de la comédie américaine : Bonjour les vacances (réalisé en 1983 par Harold Ramis, le papa d’Un jour sans fin). Avec son casting alléchant (Ed Helmes, Christiana Applegate, Chris Hemsworth et Leslie Mann) et son ancrage dans la culture populaire américaine, Vive les vacances, pour peu qu’il actualise avec talent les fondamentaux de la cellule familiale, est presque assurer de faire une belle carrière à défaut de réaliser un véritable hit.
Démarrage : 33M$
Final : 115-120M$

31 juillet

Mission Impossible 5

Et 1, et 2 et…5 Mission Impossible. Malgré l’échec du troisième opus, Tom Cruise revenait plus fort que jamais dans un quatrième épisode rondement mené (merci Brad Bird) et bankable (plus de 200 millions de dollars US). Le 5 était donc inévitable, surtout pour un acteur en perte de vitesse sur le plan du box-office (lui qui fut le roi dans les années 90 et jusqu’au milieu des années 2000). Ce dernier opus, signé Christopher McQuarrie (Jack Reacher), sort judicieusement puisqu’il sera le seul à pouvoir séduire un public en demande d’action live, loin des films de super-héros et autres « movies » à effet numérique. Avec son côté Bebel fait ses cascades, Cruise ne devrait pas décevoir un public avide d'adrénaline. Sans le comparer au raz de marée de Fast and Furious 7, on peut penser que ce Mission Impossible – Rogue Nation ne déméritera pas sur le sol américain.
Démarrage : 57M$
Final : 190-200M$

7 août

Les 4 Fantastiques

Après deux épisodes de piètres qualités, la Fox avait décidé d’arrêter les frais. Huit ans plus tard et un développement artistique totalement différent, voilà que la bande des 4 fait sa réapparition. Aux manettes, un certain Josh Trank. 31 ans au compteur et surtout Chronicle, petite pépite bourrée d’inventivité réactualisant l’univers du super-héros pour trois fois rien. Si le jeune réalisateur a su imposer sa patte sur le développement de personnages toujours très populaires, le film vaudra le détour. Mais rien n’est moins sûr. Seule certitude. Ce deuxième long-métrage ne peut pas être moins bon que les deux essais filmiques autour des 4 fantastiques.
Démarrage: 40-50M$
Final: 120-130M$

14 août

Straight Outta Compton

Film biographique de l’été, Straight Outta Compton relate la création dans le milieu des années 80 – en réaction à l’oppression policière – du groupe de rap N.W.A originaire de Compton, une banlieue réputée dangereuse du sud de Los-Angeles. Dans un climat tendu suite aux récents dérapages de la police à l’encontre de la communauté afro-américaine, le film de F. Gary Gray pourrait résonner comme un rappel d’une situation qui n’aurait pas beaucoup évoluée. Musique + politique : un cocktail explosif pour un biopic qui pourrait bien surprendre.
Démarrage : 32M$
Final : 85-95M$

Agents très spéciaux - Code U.N.C.L.E

Avec ces Agents très spéciaux - code U.N.C.L.E, Guy Ritchie (Sherlock Holmes) adapte au cinéma la série anglaise éponyme sortit en 1964. Ce film d'espionnage à l'ancienne pourrait bien prendre l'aspect d'un buddy movie voyant un agent de la CIA (Henry Cavill - Superman) être contraint de travailler avec un agent du KGB (Armie Hammer - Lone Ranger). L'alchimie entre les deux acteurs sera essentielle. Tout comme l'intégration de la gente féminine (présence d'Alicia Vikander, le robot dans Ex Machina), de l'action, du glamour, de l'ironie (avec Hugh Grant en guest) et de tout ce qui fait le charme des comédies d'action à l'anglaise. Et qui sait, peut-être une surprise à la Kingsman?
Démarrage: 25M$
Final : 75-85M$

19 août

Masterminds

Le réalisateur de Napoléon Dynamite et Super Nacho sort une nouvelle comédie tirée de faits réels. Cette histoire de braquage réunit, comme souvent dans ce genre de production, des têtes d’affiche. Jason Sudeikis, Owen Wilson, Zach Galifianakis et Kristen Wiig. Rien que ça. Si la période est favorable et le réalisateur plutôt doué, le sujet, assez classique et déjà vu à maintes reprises, pourrait refroidir une partie du public.
Démarrage : 24M$
Final : 92-105M$

Deauville 2013 – Roland Emmerich ne pense pas que les fiascos de l’été remettent « en question la production de ce genre de film. »

Posté par kristofy, le 2 septembre 2013

channing tatum jamie foxx roland emmerich

En l’espace de quelques mois deux films se sont  concurrencés sur le même sujet : l’attaque de la Maison Blanche et du président des Etats-Unis : La chute de la Maison Blanche (Olympus has fallen) sorti en salle en mars, avec succès (99M$), et White House Down (littéralement La chute de la Maison Blanche), lourd fiasco estival aux USA (72 M$). Il s’agit d"un pitch très similaire sur la base d'un film d’action qui reprend la bonne vieille recette du succès Die Hard (Piège de cristal) : ici un héros musclé qui était là par hasard va se battre seul contre tous pour sauver le président (et même le monde, puisque c’est du cinéma américain). Les deux films sont quasiment identiques sur le papier, mais leur idéologie diffère grandement…

Antoine Fuqua vs. Roland Emmerich

- Olympus has fallen, réalisé par Antoine Fuqua : Le héros est un acteur de catégorie B, Gerard Butler, le président est blanc (Aaron Eckhart), l’ennemi est extérieur avec des terroristes de Corée du Nord dont le plan consiste à envoyer tout l’arsenal nucléaire américain sur des cibles américaines pour détruire les Etats-Unis... Le film est orienté vers les Républicains (George W Bush) avec un scénario plutôt impérialiste, le discours de fin sur fond de bannière étoilée laisse comme dernier souvenir « Nos ennemis voulaient mettre à bas un mode de vie, ils voulaient corrompre notre foi, ils voulaient piétiner notre liberté, plus fort et plus unis notre heure est venue pour notre chance de guider le monde libre, puisse Dieu nous bénir et puisse Dieu bénir les Etats-Unis d’Amérique »… Amen.

- White House Down, réalisé par Roland Emmerich : Le héros est une star triomphante au box office, Channing Tatum, le président est noir (Jamie Foxx), l’ennemi est intérieur avec des Américains "suprémacistes" et des conglomérats militaires nationaux qui veulent un coup d’état pour ensuite détruire l’Iran… Le film est orienté vers les Démocrates (Barack Obama) avec un scénario plutôt progressiste qui débute par un discours télévisé proposant un traité de paix avec l’Iran : « Nous allons retirer toutes les troupes américaines stationnées au Moyen-Orient, ne répétons pas les erreurs que nous avons commises dans le passé, Dieu sait si j’ai fait des erreurs moi-même, si nous en finissons avec cette spirale de violence nous montrerons au monde que la plume est plus puissante que l’épée […], ce n’est pas une mauvaise chose d’avoir un peu moins d’ennemis »… Alléluia.

Au-delà des considérations politiques qui sont à la base des complots qui fondent les deux films, White House Down s’impose comme un meilleur film d’action avec un maximum de scènes spectaculaires qui surprennent favorablement le spectateur. Bien entendu les ingrédients de base sont les mêmes avec des hélicoptères dans le ciel, le bunker secret du président pour les armes nucléaires, les différentes pièces de la Maison Blanche avec ses ascenseurs et ses tunnels. Roland Emmerich, déjà reconnu pour son expertise en scènes de destruction massive spectaculaire (Independence Day, Godzilla, 2012…), réalise un divertissement sophistiqué. White House Down est un nouveau film d’action assez banal malgré tout, avec autant de combats au corps à corps que d’hélicoptères explosés par des missiles ; en bonus on ajoute une dimension familiale avec l’importante place de la fillette du héros qui se révèle elle aussi une héroïne au cœur du film.

Un expert, un père, un président

roland emmerich © ecran noirRoland Emmerich : «Les effets spéciaux font maintenant partie du processus classique de fabrication d’un film. C’est important pour moi qu’il y ait un niveau de lecture en plus au-delà du divertissement, comme le réchauffement climatique dans Le jour d’après. C’est effectivement la 3ème fois que la Maison Blanche est détruite dans mes films, mais cette fois comme le film se déroule quasiment dans un lieu unique le faire dans la Maison Blanche c’était encore plus intéressant. Je n’ai rien contre le gouvernement américain mais j’ai quand même un regard critique sur certaines pratiques politiques».

Sur la série de flops cet été aux USA : «Il se dit qu’il y a eu un accueil tiède aux USA des différents blockbusters de l’été, peut-être qu’il y a eu saturation du nombre de films mais je ne pense pas du tout que ça remette en question la production de ce genre de film

channing tatumChanning Tatum : «Je suis moi-même un tout jeune père, cette relation père-fille m’a évidement intéressé autant que la dimension de ces deux hommes qui s’entraident dans le danger».

Sur ses projets : «Une suite à Magic Mike est prévue, on commence à écrire pour peut-être tourner l’année prochaine».

jamie foxx © ecran noirJamie Foxx : «Il y a deux ans j’étais un esclave pour Django Unchained et maintenant je suis le président des Etats-Unis, c’est cool. Barack Obama a vu le film, il adore et il se le repasse en boucle!»

Sur The Amazing SpiderMan 2 : «Pour le prochain Spiderman je serais le méchant Electro, j’ai apporté ma touche personnelle pour un personnage haut en couleur».

Roland Emmerich prépare la suite de Independence Day. Sortie prévue le 3 juillet 2015, 19 ans après le premier épisode.