Posté par MpM, le 1 octobre 2011
Un communiqué conjoint du Festival de Cannes, de la Cinémathèque française, de la SRF, de la SACD et de France Culture dénonce les exactions commises par le gouvernement iranien sur les six artistes emprisonnés depuis le 18 septembre (voir notre actualité du 20 septembre) et propose de signer une pétition intitulée "Manifestons notre soutien aux cinéastes iraniens emprisonnés".
Ces derniers, Mojtaba Mirtahmasb (voir aussi notre actualité du 7 septembre), Nasser Saffarian, Hadi Afarideh, Mohsen Shahrnazdar, Marzieh Vafamehr et la productrice Katayoun Shahabi sont accusés d'espionnage par les ministres de l'Information, de la Police secrète et de la Culture, mais également par les médias gouvernementaux, d'autres réalisateurs proches du régime et des associations d'étudiants islamiques.
"Selon nos informations, le gouvernement iranien a l'intention de museler tous les organismes et artistes indépendants", accusent les auteurs du texte. Le régime ne semble en effet pas prêt à en rester là puisque le communiqué révèle qu'un autre artiste iranien, le caméraman Touraj Aslani, a été arrêté "alors qu'il se trouvait dans un avion en partance pour la Turquie". Par ailleurs, toujours selon le texte, la Maison du Cinéma en Iran, qui s'était prononcée pour la libération des cinéastes emprisonnés, a été "accusée d'être un parti politique en contact avec l'étranger" et privée de reconnaissance officielle.
Les détenus ne peuvent recevoir la visite de leurs proches, à qui il a d'ailleurs été interdit d'évoquer publiquement leur situation. Il est presque impossible de réaliser pleinement la violence d'un tel verrouillage de la liberté d'expression. Toutefois, on en a eu un aperçu frappant lors de l'avant-première de Ceci n'est pas un film de Jafar Panahi et Mojtaba Mirtamasb à la cinémathèque française. Le cinéaste Mohammad Rasoulof, lui-aussi en attente d'une décision de justice, avait en effet préféré garder le silence face au public qui l'acclamait, plutôt que de prendre le risque d'une seule parole "déplacée". Dans la guerre symbolique livrée par Téhéran à ses artistes et intellectuels, la chape de silence, qui écrase efficacement toute tentative d'ouverture ou de révolte, s'avère une arme aussi cruelle qu'efficace.
A défaut d'obtenir la libération des cinéastes poursuivis, le public international se doit de briser ce silence insoutenable. Pour cela, deux moyens d'action : signer la pétition proposée par les représentants du cinéma français, mais surtout aller voir les films des cinéastes inquiétés par le régime comme Au revoir ou Ceci n'est pas un film, actuellement en salles, afin de prouver que leur parole n'est pas encore complétement étouffée.
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Posté par MpM, le 20 septembre 2011
L'étau se resserre sur le monde du cinéma iranien. Alors que Jafar Panahi est assigné à résidence depuis des mois, attendant la décision de la cour d'appel sur sa condamnation à six ans de prison, et qu'il ne se passe pas un mois sans que l'on apprenne une nouvelle arrestation ou brimade à l'encontre d'un cinéaste (Mojtaba Mirtahmasb, Mahnaz Mohammadi...), ce sont sept nouveaux artistes iraniens qui viennent de faire l'objet d'une énième offensive de la police secrète du régime iranien.
Mojtaba Mirtahmasb (réalisateur), Nasser Saffarian (réalisateur), Hadi Afarideh (réalisateur), Mohsen Shahnazdar (journaliste et documentariste), Shahnam Bazdar (réalisateur), Mehrdad Zahedian (réalisateur) et Katayoune Shahabi (productrice de cinéma) ont été arrêtés chez eux ou dans leurs bureaux durant le week-end dernier et transférés à la section 209 de la tristement célèbre prison Evin à Téhéran.
Selon le communiqué publié par la Cinémathèque française, qui suit de très près le sort des réalisteurs iraniens persécutés par le régime, les médias gouvernementaux iraniens tentent d’accréditer une version selon laquelle les cinéastes indépendants arrêtés seraient des espions au service de la BBC. Les agences de presse liées au gouvernement iranien auraient quant à elles publié une information selon laquelle les correspondants de la BBC à Téhéran auraient été arrêtés.
Lundi 19 septembre, un autre cinéaste iranien sous le coup d'une condamnation à six années de prison, Mohammad Rasoulof, était présent lors de l'avant-première de Ceci n'est pas un film de Jafar Panahi et Mojtaba Mirtahmasb (en salles le 28 septembre). Le réalisateur, qui a paradoxalement pu bénéficier d'une autorisation de quitter l'Iran pour accompagner son film Au revoir (en salles actuellement), n'a pas prononcé le moindre mot, pour des raisons de prudence que l'on comprend aisément, mais a reçu en retour une longue standing ovation de la part du public de la cinémathèque.
Le fils de Mojtaba Mirtahmasb a également déclenché une forte émotion en rappelant une des phrases favorites de son père : "Dans une situation obscure, je ne dégaine pas une épée, j'allume une lumière", avant de conclure : "Avec un tel père, je ne me perdrai jamais." C'est probablement ce qui inquiète tant Téhéran : qu'avec de tels hommes, le peuple iranien ne se perde jamais dans l'obscurantisme et la peur qu'on cherche à leur imposer.
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Posté par vincy, le 7 septembre 2011
Le régime iranien continue de jouer avec le chaud et le froid concernant ses cinéastes. Tandis que Jafar Panahi est toujours assigné à résidence, le cinéaste iranien Mohammad Rasoulof a pu venir à Paris pour y promouvoir la sortie de son film, Au Revoir. Condamné l'an dernier à six ans de prison pour propagande hostile au régime, il n'avait pas pu se déplacer au Festival de Cannes pour présenter son film à Un Certain regard, où il avait reçu le prix de la mise en scène.
Après avoir fait appel et avoir été assigné à résidence, il a reçu, durant le Festival de Cannes, l'autorisation de quitter l'Iran.
En venant à Paris, il officialise son premier déplacement à l'étranger. Contrairement à l'éhroïne de son film, il a pu partir "sans problème". Au revoir sort aujourd'hui sur les écrans français. Le film avait été tourné en quasi clandestinité durant l'hiver dernier.
Mohammad Rasoulof risque toujours une condamnation de six ans de prison.
Mais le régime iranien ne s'assouplit pas puisque le coréalisateur avec Jafar Panahi de Ceci n'est pas un film, l'Iranien Mojtaba Mirtahmasb s'est vu interdit de sortie de territoire hier. Le film, présenté en séance spéciale au Festival de Cannes, avait été lui aussi tourné dans la clandestinité avant d'être transporté dans une clef USB vers la France.
Mojtaba Mirtahmasb s'est vu confisquer son passeport au moment d'embarquer lundi avec sa femme et son fils pour un vol en direction de Paris.
Mojtaba Mirtahmasb "est désormais interdit de sortie du territoire iranien et ses affaires personnelles (ordinateur portable, carnets de notes) ont également été confisquées par les autorités iraniennes. Seuls sa femme et son fils ont eu l’autorisation de voyager. Nous sommes particulièrement préoccupés des conséquences de cet acte pour Jafar et Mojtaba", avance-t-on encore chez la société Wide, en charge des ventes internationales du film.
Le réalisateur devait venir en France pour la promotion de son film qui sera dans les salles le 28 septembre.
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Posté par MpM, le 9 février 2011
Le jury international est arrivée à Vesoul, prêt à découvrir les neuf longs métrages qui sont en compétition pour le Cyclo d'or 2011. De gauche à droite sur notre photo, on reconnaît Darina Al Joundi (réalisatrice, actrice et scénariste libanaise), Lee Myung-se (réalisateur coréen et président du jury), Roshane Saidnattar (réalisatrice cambodgienne) et Mojtaba Mirtahmasb (réalisateur iranien).
C'est le long métrage Wang Liang’s Ideal du Chinois Gao Xiongjie qui ouvrira les hostilités lors de la séance officielle de ce soir. Le palmarès sera annoncé lors de la soirée de clôture le 15 février prochain.
Crédit photo : Michel Mollaret
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